« Nous ne nous réjouissons pas du fait que Madrid et Ankara renforcent leur coopération en matière de défense. La Turquie est un pays qui ne respecte pas le droit international », a déclaré le ministre délégué aux affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis dans une interview accordée au journal espagnol El Pais et à la journaliste Cecilia Ballesteros, publiée aujourd'hui sous le titre « L'UE a des frontières et doit les défendre ».
M. Varvitsiotis a noté que la Grèce souhaite jouer un rôle stabilisateur dans la région et est favorable au renforcement d'un axe stratégique de sécurité en Méditerranée, car « la Turquie mène une politique de puissance militaire ». « Nous essayons de développer nos relations avec tous les pays de la région, notamment avec Israël, l'Égypte et Chypre ». Et les accords de défense avec les États-Unis et la France « sont régis par l'esprit du mécanisme européen de défense ».
Le ministre délégué a particulièrement évoqué la question de la migration, soulignant que le gouvernement grec, face à l'instrumentalisation de la question migratoire par la Turquie, a mis en œuvre une politique dissuasive pour empêcher l'entrée d'immigrants illégaux par la frontière maritime, qui ne met en danger aucune vie humaine, n'est pas mise en œuvre en secret car elle est contrôlée par tous les acteurs internationaux présents dans la région, tels que Frontex et l'OTAN, et défend le principe selon lequel « l'UE a des frontières et doit les défendre ». Contrairement, a-t-il dit, aux garde-côtes turcs, qui, au lieu de récupérer les bateaux, les repoussent à nouveau, mettant en danger des vies humaines. Par ailleurs, il a souligné que la Grèce a réduit le nombre de personnes qu'elle accueille de 30 000 en 2015 et dans des conditions de vie déplorables à 3 000 aujourd'hui, créant de nouveaux centres d'accueil aux conditions décentes.
Parlant du nouveau gouvernement allemand, le ministre délégué a déclaré qu' « il doit comprendre que nous sommes dans une nouvelle Europe » en raison des conséquences de la pandémie dans le monde et « au lieu de prendre des mesures sévères, les nouvelles mesures de stabilité devraient favoriser la croissance de l'UE ».
Enfin, M. Varvitsiotis a noté qu'en Grèce, nous pouvons parler d'une reprise complète de l'économie après la récession due à la pandémie, puisque nous terminerons cette année avec une croissance de près de 8 %, tandis qu'une croissance de 5 % est prévue pour l'année prochaine.
November 27, 2021