« La relation stratégique entre la Grèce et les États-Unis est fondée sur des principes et des valeurs communs », a déclaré le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis, dans une interview accordée au journal « Political » et à la journaliste Alexia Tassouli, en faisant le bilan de la visite du secrétaire d'État américain à Athènes.
« Lors des entretiens avec M. Blinken, il est apparu que les relations gréco-américaines sont à leur meilleur niveau. Washington reconnaît la Grèce comme un allié fiable qui est un facteur clé de stabilité et de paix dans la région élargie de la Méditerranée orientale », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne les relations gréco-turques, M. Varvitsiotis a déclaré que le climat entre les deux peuples s'est amélioré, mais a souligné que pour ouvrir véritablement une nouvelle page, la Turquie doit cesser ses provocations à l'égard de la Grèce et faire preuve du respect nécessaire du droit international.
Dressant le bilan de son travail au ministère des Affaires étrangères, le ministre délégué a souligné que « nous avons réussi à améliorer la position de notre pays en Europe ».
« Nous demandons un nouveau mandat fort pour poursuivre nos efforts. Lors des élections nationales, nous sommes appelés à choisir entre la stabilité et une nouvelle aventure, entre une politique visionnaire moderne et un populisme bon marché », a conclu M. Varvitsiotis, résumant les enjeux des élections.
Texte intégral de l’interview :
JOURNALISTE : M. Varvitsiotis, quel bilan dressez-vous de la visite du Secrétaire d'Etat américain à Athènes ?
M. VARVITSIOTIS : Lors des entretiens avec M. Blinken, il est apparu que les relations gréco-américaines sont à leur meilleur niveau. Washington reconnaît la Grèce comme un allié fiable et un facteur clé pour la stabilité et la paix dans la région élargie de la Méditerranée orientale. Notre pays joue un rôle important dans les développements internationaux, dans la guerre en Ukraine, dans le secteur énergétique, mais aussi dans la perspective européenne des Balkans occidentaux. Cette relation stratégique est mutuellement bénéfique pour les deux pays qui partagent des principes et des valeurs communs. Parallèlement, des discussions sont en cours dans le cadre du dialogue stratégique pour approfondir nos relations bilatérales dans des domaines clés, notamment la défense et l'économie. La Grèce et les États-Unis ont toujours été du bon côté de l'histoire, défendant la démocratie et la liberté et affrontant ensemble les grands défis.
JOURNALISTE : Mais M. Blinken s'est également rendu en Turquie à un moment où Mevlut Cavusoglu parle d'une nouvelle page dans les relations gréco-turques. Êtes-vous convaincu par les déclarations de bonne volonté de la partie turque ?
M. VARVITSIOTIS : Dès l'annonce de la nouvelle du tremblement de terre dévastateur en Turquie, nous nous sommes immédiatement précipités avec un sentiment d'humanité et de solidarité pour soutenir nos semblables qui étaient dans un réel besoin. L'attitude responsable et centrée sur l'homme de notre pays, que M. Blinken a également saluée, a radicalement changé l'état d'esprit de la société turque à l'égard de la Grèce. Et c'est un moment positif, car lorsque le climat entre les deux peuples s'améliore, des conditions sont créées qui pourraient, sous certaines conditions, conduire à une amélioration des relations entre la Grèce et la Turquie. Toutefois, pour ouvrir réellement une nouvelle page, la Turquie doit d'abord prouver qu'elle le souhaite dans la pratique, c'est-à-dire cesser ses provocations à l'égard de la Grèce et faire preuve du respect nécessaire du droit international. Nous ne disons pas « non » au dialogue avec nos voisins, mais nous avons clairement indiqué à tous que nous ne négocierons pas nos droits souverains.
JOURNALISTE : Alors que le mandat de ce gouvernement touche à sa fin, quel bilan dressez-vous du portefeuille que vous avez géré, les affaires européennes au ministère des Affaires étrangères ?
M. VARVITSIOTIS : Dès le début de notre mandat, nous avons développé une stratégie spécifique dont l'objectif principal est de renforcer la Grèce dans l'UE et d'approfondir la coopération avec les autres Etats membres. C'est pourquoi j'ai choisi de participer personnellement aux réunions du Conseil Affaires générales de l'UE, contrairement au passé. Aujourd'hui, je peux dire avec confiance que nous avons réussi à améliorer la position de notre pays en Europe. Et vous me donnez l'occasion de vous rappeler certaines des étapes les plus importantes de notre parcours européen.
o Nous avons saisi toutes les opportunités européennes pour internationaliser les défis turcs.
o Nous sommes à l'avant-garde du débat sur la perspective européenne des Balkans occidentaux.
o Pendant la pandémie, nous avons contribué de manière substantielle à la promotion de deux initiatives européennes phares d'inspiration grecque, le certificat de vaccination et le Fonds de relance.
o Nous avons renforcé notre position au sein du groupe euro-méditerranéen EU-MED.
o Nous avons créé un nouveau mécanisme pour promouvoir les cadres grecs à des postes de responsabilité clés dans les institutions européennes.
o Nous avons mis en place l'unité nationale ETIAS, permettant d’accélérer la modernisation des procédures de gestion du transit des ressortissants de pays tiers.
o Nous avons signé un accord type avec l'Égypte sur l'utilisation de travailleurs agricoles dans le secteur de la production agricole.
La Grèce laisse aujourd'hui sa propre empreinte dans la réalité européenne et contribue avec détermination et selon un plan précis à relever les grands défis.
February 22, 2023