Interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, N. Kotzias au correspondant du journal turc Sabah à Athènes, Stelios Berberakis (11.05.2015)

Interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, N. Kotzias au correspondant du journal turc Sabah à Athènes, Stelios Berberakis (11.05.2015) Nous vous communiquons ci-dessous le texte de l’interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nikos Kotzias au correspondant du journal turc Sabah à Athènes, Stelios Berberakis. L’interview a été publiée aujourd’hui.

Question : Ce sera votre première visite à Ankara en tant que ministre des Affaires étrangères. Vous avez néanmoins déjà visité Ankara dans le passé.
Réponse : Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’adresser au peuple turc ami. En 1999, à l’époque où M. Georges Papandréou était ministre des Affaires étrangères, je faisais partie de la délégation qui effectuait une visite officielle à Ankara après 50 années. Notre objectif était d’ouvrir la voie de la Turquie vers l’UE.

Question : Et aujourd’hui, qu’y a-t-il sur votre agenda ?

Réponse : Je suis le ministre des Affaires étrangères d’un gouvernement de gauche en Grèce, qui attache de l’importance aux négociations. Je me réjouis pleinement à la perspective de rencontrer le Premier ministre, M. Davutoglu, qui, comme moi, est un universitaire. M. Çavuşoğlu, je l’ai connu avant. C’est un homme très digne. J’espère mieux le connaitre durant cette rencontre. Tout d’abord, nous souhaitons réaffirmer nos intentions pour ce qui est des mesures de confiance. Deuxièmement, nous souhaitons voir à quel stade en sont les entretiens exploratoires et faire accélérer nos objectifs.

Mais avant toute chose, nous désirons renforcer davantage les relations économiques entre les deux pays, dont le niveau est très bon. Le nombre de touristes turcs qui visitera la Grèce devrait dépasser cette année le nombre de touristes russes. A savoir le million de touristes. Le potentiel commercial entre notre pays et la Turquie a été multiplié par quatre. Les investissements ont augmenté.

Nous trouverons l’occasion d’examiner également les questions ayant trait à la stabilité et à la sécurité dans notre région. S’agissant de ces questions, il existe des domaines dans lesquels nos vues convergent avec celles de la Turquie. Mais il y a également des avis divergents. Souvent, nos intérêts coïncident. Dans le cas contraire, nous rechercherons des solutions.

Question : Allez-vous faire une nouvelle proposition concernant les mesures de confiance entre les deux pays ?

Réponse : Les représentants des ministères des Affaires étrangères de nos deux pays se sont rencontrés le 24 avril à Istanbul. Nous souhaitons que les décisions prises lors de cette réunion, concernant les discussions sur l’Egée, soient clarifiées – et si c’est en totalité du moins en partie – et mises en œuvre afin que les premiers pas positifs soient faits. Je pense du moins que nous nous mettrons d’accord sur la question de la prévention.

Question : Les entretiens exploratoires se poursuivent depuis deux ans. À votre avis, ces entretiens seront-ils finalisés pendant la durée de votre mandat ?

Réponse : Il y a toute une série de questions demeurées en suspens et pour lesquelles la Grèce n’est pas responsable. Outre le fait qu’il y a une recrudescence du nationalisme dans les Balkans, il existe des problèmes qui émanent de la nouvelle façon dont la Turquie lit le droit international et des questions comme l’Egée. En tant que ministre, mon objectif est de résoudre les questions de ce type qui concernent les relations gréco-turques.

Question : Est-ce que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, effectuera une visite à Ankara?

Réponse : Lors de ma visite à Ankara, nous nous réfèrerons également à la question des visites réciproques des Premiers ministres de la Grèce et de la Turquie et aux questions de coopération entre les gouvernements. Je pense que nous apporterons des précisions sur ces questions.

Question : Avez-vous un message à transmettre au peuple turc ?

Réponse : Il y a une expression que j’utilise. Dieu a lancé les dés et a obtenu deux fois le nombre six. Un pour la Turquie, l’autre pour la Grèce. Nous devrons trouver une politique qui sera profitable au peuple turc et au peuple grec.

Question : Où en sommes-nous concernant la construction d’une mosquée à Athènes qui avait été ratifiée par le Parlement ?

Réponse : En ce qui concerne la construction d’une mosquée, une nouvelle disposition a été introduite dans la loi. La seule chose que je voudrais dire à ce sujet est que les musulmans dans notre pays doivent avoir un lieu de prière. Les détails concernant la construction concernent le ministère compétent. 

Question : Les minorités à Thrace rencontrent des problèmes, comme la question des muftis. Allez-vous rencontrer les représentants de la minorité ?

Réponse : Nos portes sont toujours ouvertes aux groupes des minorités, qui se disent être d’origine turque, à savoir les Pomaques ou les Roms.

May 11, 2015