JOURNALISTE : Nous vivons une période d'intense provocation de la part d'Ankara, avec des menaces verbales, des violations de l'espace aérien grec, des survols de nos îles par des drones turcs, avec de manière générale une escalade d'un « révisionnisme néo-ottoman ». Que se passe-t-il ? Faut-il s'inquiéter d'un été « chaud » en mer Égée ?
N. DENDIAS : M. Psylos, en effet, du moins sur le plan rhétorique, nous sommes confrontés à une escalade sans précédent de la provocation turque. En même temps, comme vous le mentionnez à juste titre, nous constatons également de temps à autre une escalade sur le terrain, où le « révisionnisme néo-ottoman » est mis en avant.
Nous répondons à cette escalade avec force mais calmement. Grâce à une série d'arguments, nous déconstruisons une à une les allégations non fondées et non étayées de la partie turque.
Toutefois, nous ne tombons pas dans le piège de l'escalade de la confrontation rhétorique sur des questions qui sont évidentes pour l'ensemble de la communauté internationale.
Notre souveraineté territoriale n'est pas en cause.
Nous sommes vigilants, nous sommes préparés. Il va sans dire que nous protégeons les intérêts nationaux par tous les moyens appropriés, toujours sur la base du droit international et du droit de la mer.
Nous avons renforcé le pays sur le plan géopolitique, par le biais d'accords bilatéraux, ainsi que par une campagne d'information internationale, qui porte déjà ses fruits, comme en témoigne la position claire contre la provocation turque qu'adoptent un nombre croissant de nos partenaires et alliés.
Comme l'a annoncé le Premier ministre, la question de la provocation turque sera soulevée lors du prochain Conseil européen, la semaine prochaine.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, beaucoup de gens sont inquiets parce que nous ne voyons plus aucun code de communication avec la Turquie. Surtout pour résoudre le seul différend qui nous oppose, à savoir le plateau continental et la zone économique exclusive dans les mers qui nous entourent ?
N. DENDIAS : Nous sommes sincères lorsque nous déclarons notre volonté de maintenir ouverts les canaux de communication avec Ankara. Nous avons souligné que nous étions prêts à dialoguer sur la base du droit international. Nous n'avons pas mis fin au processus du Conseil de Coopération de haut niveau entre la Grèce et la Turquie. Nous n'avons pas non plus arrêté les contacts exploratoires, le dialogue politique, l'agenda positif, les mesures de confiance. Il appartient à la Turquie de rejoindre le dialogue, mais à la condition que je viens de mentionner. Si la Turquie, en torpillant effectivement la communication, compte faire fi des droits grecs internationalement garantis, la Grèce a clairement indiqué ce qu'elle ferait : nous ne laisserons aucune place à la remise en question de notre souveraineté nationale et de nos droits souverains.
JOURNALISTE : Jeudi, cependant, vous avez échangé une poignée de main avec votre homologue turc Mevlut Cavusoglu, tandis que le ministre de la Défense Nikos Panagiotopoulos a eu un bref tête-à-tête avec le ministre de la Défense du pays voisin, Hulusi Akar. Cela pourrait-il signifier que quelque chose est en train de changer dans les relations gréco-turques après une période de « surchauffe » ?
N. DENDIAS : La poignée de main que j'ai eue avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, et la brève conversation à caractère social que j'ai eue avec lui ne devraient pas être une nouvelle. Quoi qu'il en soit, je pense que les deux parties, en particulier les ministères des Affaires étrangères et de la Défense de nos pays, doivent maintenir des canaux de communication ouverts, même en période de tension.
Toutefois, je voudrais répéter à cette occasion que ce n’est pas la partie grecque qui a choisi de couper les voies de communication et que le fait de se parler ne signifie pas que nous « faisons des concessions » pour ce qui est de nos positions établies concernant les intérêts nationaux. Nous avons souligné à plusieurs reprises que nous étions ouverts au dialogue sur la base du droit international et en particulier du droit international de la mer.
JOURNALISTE : Le Président turc Recep Tayyip Erdogan semble essayer d'exploiter la guerre en cours en Ukraine pour se présenter comme un « médiateur de paix ». Il pourrait même réussir, dans certains milieux. Ce fait renforce-t-il son comportement provocateur ?
N. DENDIAS : M. Psylos, puisque vous avez mentionné l'invasion russe en Ukraine, je voudrais souligner que la grande leçon qui en ressort est que le révisionnisme ne mène nulle part. Au contraire, il est une source de déstabilisation et de souffrance, non seulement pour les pays contre lesquels il est dirigé, mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale. C'est un danger majeur pour la nature même de l'ordre juridique international. Et cela est parfaitement compris par toutes les démocraties qui opèrent selon les règles du droit international. Nous savons tous que la défense de la paix et de la stabilité dans une région n'est pas une entreprise « à la carte », elle ne s'applique pas au choix.
La résolution des différends entre pays peut se faire sur une seule base, celle du respect du droit international et de ses principes fondamentaux, comme la protection de l'intégrité territoriale de tous les États. C'est la position défendue non seulement par la Grèce, mais aussi par la communauté internationale.
Le récit d'une puissance soi-disant régionale qui agit en tant que médiateur en faveur de la paix et de la sécurité internationales dans une région particulière, mais qui, en même temps, agit de manière déstabilisante par sa rhétorique et ses actions envers un autre pays ou même au sein d'une organisation internationale, n'existe tout simplement pas.
Et ceci, je le répète, est une chose dont la communauté internationale a commencé à prendre pleinement conscience, car par sa rhétorique, mais surtout par ses actions, la Turquie elle-même est irrémédiablement exposée au niveau international.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, êtes-vous globalement satisfait de l'attitude de nos partenaires et alliés face au comportement provocateur et agressif de la Turquie ? Pourquoi voyons-nous que dans les mots, ils soutiennent notre pays, mais qu'en pratique, c'est comme s'ils nous disaient : « trouvez une solution avec la Turquie » ?
N. DENDIAS : Monsieur Psylos, permettez-moi tout d'abord de souligner que nous tenons nos partenaires et alliés, ainsi que les organisations internationales, parfaitement informés de l'agression manifeste de la Turquie. Aujourd'hui, notre pays a internationalisé la question des provocations turques, en replaçant le comportement de la Turquie dans le contexte plus large du révisionnisme et du néo-ottomanisme qui la caractérise.
La récente publication par le ministère des Affaires étrangères de 16 cartes révélant l'étendue des revendications et aspirations turques, telles qu'elles ont évolué depuis 1973 jusqu'à aujourd'hui, est l'un des exemples les plus récents de ces efforts. Tout comme la lettre adressée par la représentante permanente de la Grèce auprès des Nations unies au secrétaire général de l'Organisation, qui documente le caractère infondé et non étayé des affirmations turques concernant la prétendue obligation de démilitariser les îles de la mer Égée. En ce qui concerne l'attitude de nos partenaires et alliés, il est un fait que certaines déclarations publiques ne nous satisfont pas.
Cependant, nos contacts constants, nos efforts intensifs pour internationaliser la question de notre côté, ainsi que l'entretien de relations personnelles avec mes homologues d'autres États, ont déjà commencé à produire des résultats tangibles en termes de changement d'attitude. L'opinion publique internationale sait désormais qui est à l'origine des provocations dans la région. Cela a été rendu possible, d'une part, grâce à la promotion ciblée des positions grecques et, d'autre part, grâce à la politique générale de crédibilité que la Grèce mène dans toutes les questions internationales.
JOURNALISTE : Notre pays, en tant que membre de l'OTAN et de l'UE, condamne naturellement l'invasion russe en Ukraine, qui viole le droit international. Mais pourrions-nous aussi jouer un rôle de médiateur pour tenter de mettre fin à la guerre ? Du fait que les conséquences sont graves tant pour l'économie grecque que pour l'Europe ?
N. DENDIAS : Tout d'abord, permettez-moi de noter que la Grèce n'a pas condamné l'invasion russe uniquement par obligation, du fait qu’elle est membre de l'UE et de l'OTAN. Elle l'a fait parce que cela est dicté par la politique étrangère de principe qu'elle sert - une politique qui défend la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de tous les États sur la base du droit international et de la Charte des Nations unies. En ce qui concerne la Russie, permettez-moi de rappeler que lorsque le gouvernement du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis est arrivé au pouvoir, il y a presque trois ans, nos relations étaient à un niveau plutôt modéré.
Nous avons consenti de gros efforts pour rétablir un niveau de compréhension mutuelle avec un pays avec lequel nous avons des liens historiques, religieux et culturels séculaires.
Nous n'avons rien contre la société russe, permettez-moi de le souligner.
Une société qui, ne l'oublions pas, a produit des figures de la littérature de classe mondiale, telles que Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski et, plus récemment, Maïakovski et Akhmatova.
Ou encore en musique, Tchaïkovski, Stravinsky et Prokofiev.
Nous continuons à avoir un énorme respect pour la tradition culturelle russe.
Mais l'invasion russe et la guerre en Ukraine ont stoppé la tendance haussière de nos relations, sans que nous en soyons responsables.
Nous agissons dans le cadre d'un espace politique et de valeurs et des alliances auxquelles nous appartenons par choix.
JOURNALISTE : L'invasion russe a perturbé nos relations avec Moscou. Cela aura-t-il des conséquences sur nos questions nationales, comme par exemple le problème chypriote ? Craignez-vous les tentatives de « reconnaissance » du pseudo-État dans la partie occupée au nord de Chypre ?
N. DENDIAS : Franchement, j'espère que les conséquences de la crise ukrainienne ne déborderont pas sur des questions et des régions qui n'ont rien à voir avec elle, notamment en Méditerranée orientale ou dans les Balkans. Nous ne devons pas permettre que cela se produise, que cela devienne, en quelque sorte, des « dommages collatéraux » de la guerre.
Permettez-moi toutefois de souligner que, jusqu'à présent, rien n'indique que la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, a l'intention de modifier sa position concernant le problème chypriote.
Au contraire, la partie russe a déclaré publiquement que sa position sur Chypre restait inchangée.
JOURNALISTE : Récemment, on observe un mouvement de réfugiés et de migrants sur les côtes turques, principalement dans les zones situées en face de Chios et Samos. Craignez-vous que cela ne soit de nouveau utilisé par la Turquie comme un outil de pression sur la Grèce ?
N. DENDIAS : La Turquie a tenté d’utiliser les réfugiés et les migrants à Evros en mars 2020, ce qui a suscité une réponse décisive et coordonnée de l'État grec, de ses forces frontalières et policières, ainsi que la réaction de toute l'Union européenne. Car, ne l'oublions pas, la question des migrants et des réfugiés n'est pas une question bilatérale avec la Turquie. C'est une question européenne, à laquelle il faut apporter une réponse européenne. L'automne dernier, le Belarus a tenté de « s'approprier » l'exemple de la Turquie aux frontières avec la Pologne et les pays baltes. L'UE, désormais « méfiante », a réagi immédiatement et de manière coordonnée.
À l'heure actuelle, alors que des millions de réfugiés ukrainiens sont accueillis dans des pays européens, je pense qu'il serait imprudent d'essayer d'exploiter à nouveau cette question.
Les incidents individuels ne sont pas exclus.
Toutefois, les services compétents de l'État grec sont parfaitement préparés à y faire face et ne seront pas pris par surprise. Dans le même temps, les forces de protection des frontières, tant sur l'Evros qu'en mer, ont été renforcées tant en termes d'effectifs que d'infrastructures logistiques.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, la Grèce joue un rôle très important en Europe du Sud-Est, comme l'a montré votre récente tournée dans les Balkans à l'approche du sommet du processus de coopération en Europe du Sud-Est. Dans quelle mesure notre pays peut-il contribuer à l'intégration des Balkans occidentaux dans l'UE ?
N. DENDIAS : La Grèce est un pays qui a un poids particulier accru en Europe du Sud-Est. Nous sommes le plus ancien État membre de l'UE dans la région. La démocratie la plus mature et l'économie la plus développée de la région. Nous ressentons un devoir historique d'aider les Balkans occidentaux à avancer sur la voie des réformes et de la croissance économique, sur la voie de l'UE.
Parce que c'est la voie que les citoyens de la région ont choisie eux-mêmes, parce que c'est la voie la plus sûre vers la stabilité et la prospérité, parce que c'est ce que dictent en définitive les intérêts de la région, les intérêts de l'Europe et les intérêts de la Grèce.
Intégrer la région dans la famille européenne, embrasser les valeurs européennes, laisser derrière soi les nationalismes balkaniques, tourner le dos aux agents régressifs qui tentent d'exercer une influence en promouvant des récits révisionnistes ou des programmes fondamentalistes.
C'est, après tout, la raison pour laquelle nous avons pris la tête de l'élaboration de la politique européenne pour les Balkans occidentaux, avec l'adoption de l' « Agenda de Thessalonique » pendant la présidence grecque en 2003.
C'est la raison pour laquelle nous avons continué à jouer un rôle de premier plan dans l'intégration européenne des Balkans occidentaux, même à l'époque où la politique d'élargissement n'était pas, pour le dire élégamment, le sujet de discussion le plus populaire au sein de l'UE.
Et c'est la raison pour laquelle nous travaillons encore aujourd'hui pour atteindre cet objectif, en soutenant l'ouverture immédiate des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord.
Et je dois dire que cette attitude et ce rôle cohérents de la Grèce sont reconnus par tous dans la région, comme j'ai eu l'occasion de le constater lors de ma récente tournée dans les Balkans, mais aussi lors du sommet du processus de coopération en Europe du Sud-Est à Thessalonique.
Ils sont également reconnus par nos partenaires de l'UE, comme en témoigne la participation du président du Conseil européen et du chancelier allemand au sommet de Thessalonique.
JOURNALISTE : Vous avez récemment visité l'Albanie. Après l'élection du nouveau président dans le pays, pourrons-nous procéder à la signature du compromis concernant la délimitation de la ZEE avec l'Albanie pour le renvoi de notre différend à La Haye ?
N. DENDIAS : Monsieur Psylos, comme vous le savez, il existe déjà un accord politique entre la Grèce et l'Albanie pour soumettre la question de la délimitation de la ZEE entre les deux pays à la Cour internationale de justice de La Haye, qui a été conclu lors de ma visite à Tirana en octobre 2020. Et pour parvenir à cet accord, le Premier ministre Rama a joué un rôle décisif du côté albanais. La présentation du compromis, auquel vous avez fait référence, est le volet juridique et technique de cet accord politique, et sa rédaction a été confiée aux services compétents des deux pays, qui sont en communication directe.
Lors de ma dernière visite à Tirana, il y a environ trois semaines, nous avons discuté avec la partie albanaise des possibilités et des moyens de donner un élan à ce processus.
L'objectif est de pouvoir soumettre le compromis à la Cour internationale de justice dans les meilleurs délais, afin de clore une affaire pendante depuis des années, mais aussi de donner un exemple clair à tous les pays de la région élargie sur la manière dont les différends entre États doivent être résolus sur la base du droit international et, en particulier, du droit de la mer.
JOURNALISTE : Quand la ratification du protocole d'accord avec la Macédoine du Nord devrait-elle avoir lieu ?
N. DENDIAS : Lors de ma récente visite bilatérale à Skopje, j'ai eu l'occasion de constater l'amélioration progressive de nos relations bilatérales avec la Macédoine du Nord dans tous les domaines.
Un pays que j'ai revisité il y a quelques jours afin de participer au Forum de Prespa.
Lors de mes contacts là-bas, j'ai eu l'occasion de réaffirmer que la Grèce attend avec impatience la mise en œuvre complète, cohérente et de bonne foi de la lettre et de l'esprit de l'accord de Prespès.
En ce qui concerne les trois protocoles d’accords auxquels vous avez fait référence, je voudrais rappeler que leur non-ratification jusqu'à présent n'a pas empêché le développement de la coopération dans les domaines qu'ils couvrent - coopération économique, surveillance de la FIR de Macédoine du Nord par l'armée de l'air grecque, fourniture d'expertise à la Macédoine du Nord dans le cadre de la préparation de son parcours d'adhésion à l'UE.
En ce qui concerne le calendrier, je vous répondrai qu'ils seront soumis à ratification lorsque l'intérêt national et le programme du Parlement hellénique le permettront.
JOURNALISTE : Et une dernière question. Il y a quelques jours, vous avez annoncé l'organisation de la Conférence sur les océans en 2024, en coordination avec les États-Unis. Quels sont les avantages de cette initiative pour la Grèce ? Et une question similaire : la guerre en Ukraine a-t-elle inversé les plans de la transition verte ?
N. DENDIAS : Merci beaucoup pour ces questions.
Tout d'abord, concernant la conférence sur les océans : Il s'agit d'une initiative lancée en 2014 par le secrétaire d'État américain de l'époque et désormais envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, que j'ai rencontré il y a quelques semaines à Washington. Cette initiative vise à protéger les océans et les mers de manière plus générale, notamment contre les catastrophes environnementales. L'objectif immédiat est d'examiner les moyens de faire face aux effets du changement climatique, de la surpêche et de la pollution marine. Le fait que notre pays ait été invité à organiser la conférence dans deux ans indique l'importance que les États-Unis attachent à la Grèce dans ce domaine. Permettez-moi d'ajouter que la protection et la préservation de l'environnement marin est un chapitre de la Convention des Nations unies sur le droit international de la mer, l’UNCLOS, dont le respect, comme nous le savons, est un principe fondamental de notre pays.
En ce qui concerne la deuxième partie de la question, je veux être clair.
La stratégie du gouvernement Mitsotakis pour une transition complète vers les énergies propres reste une priorité essentielle. J'ai souligné à plusieurs reprises que nous étions un « gouvernement vert » dans ce sens. Bien sûr, nous devons nous adapter aux défis de la situation actuelle. Mais l'objectif de réduction des émissions de 55 % d'ici à 2030 reste en place. Notre ambition est que notre pays devienne un leader dans le développement de l'énergie verte. Cela entraînera également l'application de nouvelles technologies et le développement de nouveaux emplois dans des secteurs autres que le tourisme. Et bien sûr, nous ne devons pas oublier que le développement des sources d'énergie renouvelables est peut-être la voie la plus sûre pour l'indépendance énergétique de la Grèce à moyen et long terme, avec les conséquences géopolitiques que cela implique.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, merci beaucoup pour votre interview à Naftemporiki.
N. DENDIAS : Je vous remercie.
June 18, 2022