Interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias à la station radio «ΣΚΑΙ» et au journaliste V. Chiotis (Athènes, 25.07.2019)

Interview  accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias à la station radio «ΣΚΑΙ» et au journaliste V. Chiotis (Athènes, 25.07.2019)V. CHIOTIS : Bonjour à tous Mesdames et Messieurs. Aujourd’hui, je vous avais promis de m’entretenir avec deux ministres de ce gouvernement pour aborder des questions d’actualité. Ils font leurs premiers pas, élaborent leur politique et il est intéressant de voir quels dossiers ils abordent à la suite de leurs déclarations de principes. Le premier avec lequel nous nous entretiendrons dans quelques minutes est M. Nikos Dendias, ministre des Affaires étrangères, qui accorde sa première interview en cette qualité car il faut dire que la situation est un peu difficile pour ce qui est des dossiers nationaux. Il semblerait que les précédents ministres n’y ont pas accordé une trop grande attention, même s’ils affirmaient le contraire. Rendons-nous de suite au ministère des Affaires étrangères, avec le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, que nous avons en ligne. Bonjour M. Dendias.

N. DENDIAS : Bonjour à vous et à nos auditeurs.

V. CHIOTIS : Merci d’avoir répondu à cette invitation car je conçois bien que votre programme est très chargé en cette période de l’été. Vous n’avez pas eu le temps de profiter de votre élection en tant que député, ni de votre nomination au poste de ministre d’après ce que je comprends. N’est-ce pas ?

N. DENDIAS : Nous le comprenons bien tous. Il y a des choses qui doivent être faites, qui plus est rapidement.  On n’a pas le choix. Dans mon école, il y avait une pancarte sur laquelle était inscrite la phrase suivante en grec ancien : « Oi dè ton pragmaton où menousi kairoi tin imetèran vraditita kai eironian » (Les opportunités offertes par les choses ne peuvent attendre nos retards, ni nos prétextes hypocrites).

V. CHIOTIS : J’aime beaucoup, je vous copierai. J’aimerais aborder la question des relations gréco-turques, car j’ai entendu le Premier ministre dans ses déclarations de principes, inviter Tayyip Erdogan à faire avec lui le premier pas pour tenter un nouveau rapprochement gréco-turc. Mais ce chemin est semé d’embuches. Je peux lire aujourd’hui des déclarations de l’Ambassadeur de la Turquie à Athènes, disant que « l’Europe ne peut nous dicter ce que nous devons faire », bien qu’il salue l’invitation du gouvernement grec d’entamer un dialogue. Ce dialogue peut-il être engagé, compte tenu de la conjoncture actuelle ? Autrement dit, ce dialogue avec les voisins peut-il être engagé lorsque ceux-ci effectuent des travaux de forage à Chypre ?

N. DENDIAS : Tout d’abord, je n’ai pas le droit de parler au nom de la République de Chypre. Par ailleurs, pour ce qui est des questions concernant Chypre, nous avons pris une position très claire dans le cadre du Conseil des ministres de l’Union européenne et dans le cadre des sanctions qui doivent être imposées à la Turquie, pour ce qui est des questions ayant trait aux violations des droits souverains également de la République de Chypre.
En ce qui concerne la Grèce, je crois que le Premier ministre s’est très justement positionné pendant le débat sur les déclarations de principes. Le Premier ministre a tendu une branche d’olivier à la Turquie, laquelle est bien entendu toujours associée à la condition sine qua non du plein respect du droit international et des traités internationaux. Car il ne s’agit pas d’un dialogue avec la Turquie partant de zéro, car nous ne sommes pas en terrain inconnu. Il y a un cadre international. Et c’est dans ce cadre international que nous pouvons, bien entendu, discuter avec nos voisins Turcs. Car, vous savez, on ne choisit pas ses voisins. Si l’on était au Luxembourg, en Belgique, les choses seraient sans doute toutes autres. Non seulement on aurait économisé de l’argent et le ministère des Affaires étrangères serait un ministère très agréable, le ministère de la Défense n’existerait quasiment pas, tout serait beau.

V. CHIOTIS : Est-ce que ce premier dialogue, cette première tentative de relancer les discussions peut-elle se faire tant que les activités de forage se poursuivent à Chypre ?

N. DENDIAS : Je le répète, nous ne parlons pas au nom de la République de Chypre.

V. CHIOTIS : Non je pose la question au gouvernement grec.

N. DENDIAS : Cela étant, la seconde chose est que pour nous le respect du droit international et des traités internationaux revêt une importance capitale. C’est une règle intangible. Dans ce contexte, Kyriakos Mitsotakis s’est adressé, en sa qualité de Président du gouvernement, au chef de l’Etat turc qui est également le Président du gouvernement, car ce système est un système présidentiel. Nous verrons maintenant de quelle façon les Turcs percevront cette invitation. Mais pour que nous soyons d’accord, M. Chiotis – le Premier ministre l’a dit et permettez-moi de le réitérer – les droits souverains du pays ne sont pas négociables, pour être clair vis-à-vis de nos amis et voisins turcs ; ils doivent comprendre qu’il existe un cadre international. C’est sur cette base que nous discutons.

V. CHIOTIS : Êtes-vous en contact avec votre homologue ? Est-ce qu’une première rencontre est prévue pour échanger quelques premières vues ?

N. DENDIAS : Outre ce message aimable, que M. Cavusoglu a eu l’amabilité d’envoyer dès que je me suis positionné – car je le connais bien – d’ailleurs il l’a lui-même dit, donc je ne vous apprends rien, cela se fera en temps utile et dans un contexte approprié.

V. CHIOTIS : Pas les semaines qui viennent si je comprends bien.

N. DENDIAS : Personne ne peut prévoir l’avenir. Si vous me demandez si cela aura lieu la semaine prochaine, car je connais le programme de cette semaine-là, je vous répondrais qu’il n’y a aucune rencontre de prévue et que les préparatifs d’une telle rencontre n’ont pas été faits.

V. CHIOTIS : Pour clore les relations gréco-turques car j’ai d’autres questions à aborder, après l’invitation au dialogue adressée par le gouvernement grec au gouvernement turc, nous avons eu des premières réactions. La première n’était pas particulièrement positive avec ces déclarations de M. Cavusoglu avant-hier, n’est-ce pas ?

N. DENDIAS : Vous parlez de l’accord avec l’UE ? Vous parlez de cette déclaration de M. Cavusoglu ?

V. CHIOTIS : C’est exact.

N. DENDIAS : Je ne veux pas qualifier les déclarations de la Turquie, mais je pense en réalité qu’il s’agissait d’une balle à blanc en direction de la partie grecque. Autrement dit, on peut voir cela sous deux angles. On peut le voir sous l’angle de la phraséologie, on peut lire derrière les mots si on le voulait. C’est une question d’interprétation. Je ne sais pas quelle est la vraie interprétation, je ne détiens pas la vérité quant à savoir ce que pense le ministère turc des Affaires étrangères et l’Etat turc. Mais je vois très clairement les deux interprétations.

V. CHIOTIS : Je vous sens particulièrement optimiste.

N. DENDIAS : Non, je suis prudent, pas optimiste…

V. CHIOTIS : Vous ne l’êtes pas ?

N. DENDIAS : Ni pessimiste. C’est une longue histoire, très lourde. Vous l’avez vous-même dit tout à l’heure, que la question chypriote, qui pèse lourd sur nos âmes…45 ans d’occupation… Comment est-ce possible !

V. CHIOTIS : Si je comprends bien, vous accompagnerez le Premier ministre lundi lors de sa première visite.

N. DENDIAS : Bien entendu. C’est la coutume, mais je le ferai très volontiers pour être franc avec vous. J’aime Chypre. Et cette question doit être résolue dans le cadre du droit international et des traités internationaux et la Turquie doit le comprendre. Nous ne pouvons continuer sur cette base là. Nous ferons cet effort en employons tous les moyens. A savoir maintenant quel sera le résultat, il faut être deux. Comme on dit en anglais «It takes two to tango».

V. CHIOTIS : Votre récente visite aux Etats-Unis vous a fait bonne impression ? Avez-vous pu percevoir cette compréhension que souhaite la Grèce de la part d’un grand pays comme l’Amérique, pour ce qui est des relations gréco-turques ?

N. DENDIAS : Monsieur Chiotis, pour être franc, il y a une sorte de « baromètre » dans cette histoire : à quel moment vous êtes invité et quel rendez-vous ils vous accordent. Le fait pour moi d’avoir vu le Secrétaire d’Etat et le même jour le Conseiller à la sécurité nationale, alors même que je n’avais pas encore prêté serment – et je ne parle pas des autres contacts avec le Congrès, comme par exemple avec le ministre de la Santé – et d’avoir pu avoir un rendez le même jour avec ces deux hautes personnalités, avec un préavis de deux jours, en dit long sur la disposition des Américains.

V. CHIOTIS : Le fait qu’ils aient pu vous voir très vite est certainement positif, mais je ne sais combien ce qu’ils vous ont dit lors des entretiens était positif.

N. DENDIAS : Je vais vous dire une chose : s’ils veulent ne pas vous entendre, ou bien rejeter tout ce que vous leur dîtes, ils ne sont pas pressés…

V. CHIOTIS : Ils ne vous reçoivent pas…

N. DENDIAS : Soyons honnêtes, vous comprenez que je ne peux entrer dans les détails, mais je dirais qu’ils ne sont pas pressés de vous chasser, de vous rejeter ou de vous recruter. Lorsqu’ils veulent vous voir rapidement, cela veut en tout cas dire qu’il y a un terrain propice. Par ailleurs, le Secrétaire d’Etat assistant en exercice, M. Reeker, est venu de suite, trois jours plus tard, à Athènes ; il a rencontré la moitié des membres du Conseil ministériel et le chef de l’opposition. Il n’est pas venu en Grèce faire une promenade. Par ailleurs, nous planifions et il y a de fortes probabilités que nous ayons la visite de M. Pompeo à Athènes en automne pour la deuxième phase du Dialogue stratégique. Avant-hier, le Général Walters est également venu et a rencontré son confrère, M. Panagiotopoulos. Il s’est rendu à Larissa, il y a une forte mobilité, il ne faut pas se leurrer.

V. CHIOTIS : Est-ce qu’une rencontre entre le Premier ministre grec et le Président américain est planifiée en automne ?

N. DENDIAS : Je ne le sais pas encore.

V. CHIOTIS : J’ai entendu parler de cela car il y a le Sommet de l’ONU qui se tient chaque année en septembre.

N. DENDIAS : C’est pourquoi je vous dis que nous le verrons. Mais à ce titre également, il ne faut pas oublier que M. Pence a félicité M. Mitsotakis et tout de suite après le Président Trump l’a appelé pour lui parler. Cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent. Jamais. A ma connaissance, cela n’a pas eu lieu dans un autre pays. Tout cela en dit long. Réussirons-nous à avoir le résultat tangible escompté ? Et à ce sujet nous ne pouvons nous positionner ouvertement, mais nous le verrons. En tout cas, il y a un terrain propice sur lequel nous pouvons construire, M. Chiotis. Car si tel n’est pas le cas, alors tout le reste est sans importance.

V. CHIOTIS : Etant un journaliste méfiant, je vais vous poser une autre question. Tout cet enthousiasme des Américains ne cache-t-il pas des demandes de leur part qui n’avaient pas été satisfaites dans le passé ?

N. DENDIAS : J’aimerais être honnête. Tout d’abord, je crois au consensus et à l’entente s’agissant des questions nationales et je ne commencerai pas par accabler le gouvernement précédent. Mais, je dois avouer que je n’ai pas vu de nombreux refus face aux demandes américaines, de la part de SYRIZA, ou du moins du gouvernement précédent. Je ne dis pas que cela est bien ou mal, je ne veux pas faire de critique, je dis simplement que cela n’est pas vrai. Au contraire, je suis content car à l’époque du gouvernement précédent, une partie de la gauche a enfin compris que les orientations fermes et immuables du pays sur le plan de la politique étrangère sont celles qui doivent être respectées en ce qui concerne les Etats-Unis, l’OTAN, Israël sans que cela ne veuille dire que nous allons négliger les bonnes relations avec la Chine, la Russie. Cela est différent. Mais la gauche contestait cela.

V. CHIOTIS : Quel est votre programme à partir d’aujourd’hui. Vous avez été aux Etats-Unis, vous irez à Chypre et après ?

N. DENDIAS : Avant d’aller à Chypre, j’irais dimanche en Israël et je rencontrerai mon homologue ainsi que le Premier ministre, Netanyahou.

V. CHIOTIS : Bon. Une deuxième question de politique étrangère,  qui sera débattue lors de la réunion au sommet des ministres des Affaires étrangères, est celle de l’élection hier de Boris Johnson en Grande Bretagne. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre s’est entretenu avec Boris Johnson et il l’a félicité pour la prise de ses fonctions. Toutefois, il s’agit d’une personne qui, et j’imagine que vous serez d’accord à ce sujet, n’est pas la plus appropriée pour ce divorce de velours entre l’Union européenne et la Grande Bretagne, ou face à l’éventualité que les Britanniques reviennent sur leur position et organisent un nouveau référendum.  Etes-vous préoccupé par la perspective d’un Brexit désordonné en Europe ?

Ν. DENDIAS : Monsieur Chiotis, tout d’abord ce n’est à nous de juger quel dirigeant choisira le people britannique. Cela est leur décision qui doit être respectée.  En ce qui nous concerne, nous coopérons avec la personne que choisira le peuple britannique. Je connaissais Teresa May, tout comme Cameron. Je ne connais pas Boris Johnson mais nous coopèrerons avec lui comme il se doit. La question qui nous concerne est le Brexit. Demain, lors du conseil ministériel, M. Varvitsiotis, le ministre délégué aux Affaires étrangères fera une intervention. Car il est de notre devoir de préparer notre pays face à cette éventualité et je dois vous dire en toute franchise que le Royaume-Uni est un pays ami de la Grèce de longue date. Nous essayerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter la mise en œuvre de la décision du peuple britannique, telle qu’elle est interprétée et perçue par ce dernier,  de la manière jugée appropriée par le gouvernement du Royaume-Uni. En outre, on doit aider les Grecs. De très nombreux Grecs vivent en Grande Bretagne, ils travaillent là-bas et ils se sentent comme chez eux, sans oublier les nombreux Grecs qui font leurs études dans les établissements universitaires de la Grande Bretagne.

V. CHIOTIS : Bien évidemment.

N. DENDIAS : Par conséquent, qu’est-ce que nous devons faire en tant que ministère? D’ici au 31 octobre, nous devons être prêts, de la manière la plus appropriée possible, face à un Brexit qui prendra la forme que souhaitera le gouvernement britannique. A cet égard nous ne pouvons plus apporter un jugement.

V. CHIOTIS : Estimez-vous que le Brexit aura lieu en octobre ? Car nous voyons qu’il y a des reports continus, un manque de détermination…

Ν. DENDIAS : Si vous me demandiez mon opinion en ma qualité de député ou de  personne physique, je ferais probablement une analyse intéressante car je connais très bien le Royaume-Uni et j’entretiens des liens immuables avec le parti conservateur et j’y ai fait mes études. Mais en ma qualité de ministre des Affaires étrangères, il est de mon devoir de ne rien dire à cet égard.

V. CHIOTIS : S’agissant maintenant du ministère des Affaires étrangères, comment avez-vous les choses ? Car on a beaucoup parlé du sectarisme politique qui caractérisait la gouvernance précédente, d’un corps diplomatique qui a été dévalorisé. Quel est votre aperçu général de la situation ?

N. DENDIAS : Je vous dirai quelque chose qui caractérise de longue date le corps diplomatique avant d’aborder la question spécifique que vous avez soulevée. Il  existe toujours une perception au sein de la société grecque selon laquelle les Turcs sont les intelligents et les durs et qu’ils ont une politique étrangère efficace alors que la Grèce traditionnellement n’a pas aussi réussi dans ce domaine. Cela n’est pas du tout vrai, c’est tout à fait le contraire qui est valable.
La politique étrangère grecque traditionnellement, en dépit de sérieux manques du ministère et je parle des manques qui existent de longue date et non pas depuis ces trois, quatre, cinq, sept dernières années – les moyens financiers limités, la taille du pays, les discordes affectant la vie publique, le parcours lent vers l’atteinte d’un consensus sur les paramètres principaux,   a accompli de brillants exploits sous la gouvernance de tous les partis et non pas seulement sous la gouvernance de notre milieu politique.
L’adhésion à l’Union européenne, la CEE à l’époque, grâce à Konstantinos Karamanlis, a été un considérable exploit pour la Grèce.  Tout comme l’adhésion de Chypre  à l’Union européenne, il ne faut pas se leurrer à cet égard. La Grèce a accompli des exploits très importants en comptant sur un corps diplomatique et sur des personnes qui étaient de vrais professionnels dans leur domaine. Ce ne sont pas seulement les hommes politiques qui ont mené à bien ces projets. Tous ces efforts ont abouti grâce aussi à l’aide de ces personnes.

V. CHIOTIS : Autrement dit nous avons de bons diplomates, mais avez-vous décelé une once d’esprit partisan au sein de ce ministère ?

N. DENDIAS : Je vais vous répondre. Il y a eu des problèmes, il ne faut pas se leurrer. Je mentirai si je dis le contraire. Il y a eu des problèmes. Il y a eu des façons d’envisager les choses qui sans doute auraient pu être meilleures, et je suis indulgent. Mais ce ministère est un champ de bataille, il y a l’image de la Grèce à l’extérieur que j’essaierais non pas d’empirer mais d’améliorer tout au long de mon mandat. Il n’y a pas d’esprit revanchard ou autre. Cela ne peut mener loin. Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères aujourd’hui est différent du précédent, je veux parler du ministère des Affaires étrangères du gouvernement Mitsotakis. Pourquoi ? Parce que c’est ici qu’arrive globalement l’image extérieure du pays. Autrement dit, les
ambassades se transforment en lieux de revendication de la possibilité d’attirer des investissements en Grèce et à partir de là c’est le ministère du Développement qui s’en occupe. Et ce sont ces lieux qui s’efforceront de mettre en avant l’image de la Grèce, telle qu’elle sera façonnée à travers les Services de ce ministère. Autrement dit, avec l’acte législatif qui sera soumis au Parlement et la façon dont est structuré le gouvernement à l’heure actuelle, le ministère des Affaires étrangères a un rôle plus élargi que celui qu’il avait sous le gouvernement précédent. Il exerce une diplomatie économique et la soutient avec sa diplomatie de communication.  Nous avons donc trois choses : la diplomatie publique qui est celle que nous connaissons jusqu’à aujourd’hui, la diplomatie économique que nous connaissions mais n’exercions pas et la diplomatie de communication qui soutient les deux autres. Espérons que nous corrigerons ce qui été mal fait dans le passé et que nous assumerons avec succès le nouveau rôle que le Premier ministre a choisi pour ce ministère.

V. CHIOTIS : Une dernière question, même si je crains que vous n’y répondiez pas. Je vais tenter ma chance.

N. DENDIAS : Vous avez posé deux autres questions sournoises, même si elles l’étaient toutes ! Mais quoi qu’il en soit, il y avait des degrés de sournoiserie !

V. CHIOTIS : Je vais poser la question la plus sournoise donc. Dans cette bataille entre Kotzias et Kammenos qui a tant préoccupé les conseils ministériels, le parlement, maintenant que vous êtes au ministère des Affaires étrangères, avez-vous compris qui avait raison et qui avait tort ?

N. DENDIAS : Cette bataille m’a peiné à l’époque et me peine encore aujourd’hui. Car il faut dire que les deux postes, celui de ministre des Affaires étrangères et de ministre de la Défense sont deux postes importants du point de vue institutionnel.

V. CHIOTIS : Ce n’était pas simplement une bataille, il y a eu de graves dénonciations et aujourd’hui nous ne savons pas si celles-ci étaient ou non fondées.

N. DENDIAS : Plus ces dénonciations étaient nombreuses, plus cela était pire pour le poids institutionnel du pays et le rôle institutionnel de ces deux ministères. Maintenant, cette affaire a été portée devant la justice. Heureusement que je ne joue aucun rôle dans cette histoire.

V. CHIOTIS : Est-ce que depuis le ministère des Affaires étrangères vous pouvez avoir une image plus claire sur cette affaire et savoir qui avait raison et qui avait tort ?

N. DENDIAS : Pardonnez-moi, j’ai parlé de sournoiserie, mais il y a des limites !

V. CHIOTIS : Je fais ce que je peux Monsieur le ministre mais vous ne m’aidez pas.

N. DENDIAS : Ce que vous me demandez dépasse la sournoiserie.

V. CHIOTIS : Je vous remercie et vous souhaite tous mes vœux de succès
dans vos nouvelles fonctions.

N. DENDIAS : Je vous remercie beaucoup M. Chiotis.

July 25, 2019