JOURNALISTE : Le vote par correspondance est désormais une loi du pays. Combien de Grecs vivant en permanence à l'étranger voteront de cette manière lors des élections européennes ? Allez-vous mener une campagne d'information à leur intention ?
G. KOTSIRAS : Le vote par correspondance, qui sera déjà en vigueur à partir des prochaines élections européennes, est une réforme historique qui renforce la démocratie, une étape essentielle pour la participation égale des Grecs de l'étranger à la vie politique du pays. Étant donné qu'il s'agit d'une procédure qui sera mise en œuvre pour la première fois, on ne peut que faire des estimations sur le nombre de Grecs de l'étranger qui participeront finalement. Il est évident qu'informer les Grecs de l'étranger de cette nouvelle opportunité qui leur est offerte peut contribuer à encourager leur participation aux élections européennes. Nous travaillons avec le ministère de l'intérieur, qui mènera la campagne d'information. Nos autorités diplomatiques à l'étranger contribueront à fournir des informations opportunes à nos compatriotes et à faciliter l'exercice de leurs droits électoraux. Tout au long de cette période, nous sommes et resterons en contact permanent avec les Grecs de l'étranger afin de les tenir informés autant que possible.
JOURNALISTE : Je voudrais maintenant vous poser une question plus générale : Depuis des décennies, presque tous les partis parlent de la richesse que représente la communauté grecque pour l'hellénisme et de son importance. Existe-t-il une stratégie spécifique pour les Grecs de l'étranger et quelle est-elle ?
G. KOTSIRAS : En effet, il est largement admis que les Grecs de l’étranger constituent une richesse, un capital national précieux pour notre pays. Mais il ne suffit pas de le reconnaître en paroles. Cela doit s'accompagner d'actions. Ce qui différencie la Nouvelle Démocratie et le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, c'est que, dès le début, il a fixé comme priorité le renforcement des relations de la Grèce avec la diaspora grecque et qu'il met en œuvre une politique coordonnée et cohérente de soutien aux Grecs expatriés. Cette politique comprend la suppression des restrictions au vote des expatriés et au vote par correspondance, ainsi que des réformes capitalistiques nationales. Il est malheureusement décevant que l'initiative législative sur le vote par correspondance en particulier n'ait pas été adoptée au Parlement par SYRIZA et le PASOK. J'espère qu'ils reviendront sur cette attitude afin que cette procédure puisse être mise en œuvre lors des élections nationales.
Notre intérêt marqué pour l'amélioration de la vie quotidienne des expatriés se traduit également par des initiatives telles que la création d'une section spéciale sur gov.gr pour les Grecs expatriés et la numérisation des services consulaires. Ces initiatives s'inscrivent dans la continuité du plan stratégique du ministère des affaires étrangères pour les Grecs vivant à l'étranger, qui a récemment été présenté au Conseil des ministres. Ses principaux axes sont, entre autres, l'interconnexion des membres de la diaspora, le renforcement de la langue et de la culture grecques, l'amélioration des services consulaires et la sensibilisation de la nouvelle diaspora. C'est la première fois qu'une stratégie globale pour les Grecs de l'étranger est élaborée, avec un horizon de quatre ans et des objectifs spécifiques, qui feront bientôt l'objet d'une consultation. Notre engagement à soutenir les Grecs expatriés est pratique, cohérent et durable.
JOURNALISTE : Quel est l'accueil réservé à la plateforme d'apprentissage de la langue grecque staellinika.com pour les jeunes expatriés ? Allez-vous la développer ?
G. KOTSIRAS : La plateforme en ligne staellinika.com est un outil innovant pour l'apprentissage de la langue grecque et la diffusion de la culture grecque, qui a un grand attrait pour les enseignants et les étudiants à l'étranger et qui est utilisé systématiquement par des dizaines de milliers d'utilisateurs à travers le monde. Nous avons récemment étendu la plateforme au français et à l'allemand, en plus de l'anglais, de l'espagnol et du portugais, ce qui la rend disponible en cinq langues. Le renforcement de la langue et de la culture grecques est, après tout, l'un des principaux objectifs du plan stratégique pour les Grecs de l'étranger. Dans ce contexte, nous prévoyons d'enrichir encore la plateforme staellinika.com en y ajoutant de nouveaux cours et contenus, en tirant parti des possibilités offertes par l'intelligence artificielle. Le soutien à la langue grecque est un pilier essentiel de nos politiques et, d’ailleurs, ces jours-ci, un certain nombre d'événements ont été organisés par les autorités grecques à l'étranger à l'occasion de la Journée de la langue grecque, envoyant un message clair sur sa contribution intemporelle à la culture mondiale.
JOURNALISTE : Êtes-vous préoccupé par l'évolution de la situation au Moyen-Orient ? Que répondez-vous à ceux qui s'inquiètent de la participation active de notre pays à l'opération militaire en mer Rouge ?
G. KOTSIRAS : L'évolution de la situation au Moyen-Orient nous préoccupe beaucoup. Nous suivons de près les événements, nous travaillons sur tous les scénarios possibles et nous sommes en communication constante avec les parties concernées, dans le but d'éviter une nouvelle détérioration de la crise humanitaire et l'extension des hostilités. Le ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, est en contact permanent avec Israël et l'Autorité palestinienne, ainsi qu'avec ses homologues de la région, afin de parvenir à une cessation durable des hostilités et à une résolution définitive du conflit au Moyen-Orient. La Grèce est l'un des rares pays à pouvoir engager des pourparlers avec toutes les parties, grâce à sa crédibilité et au capital diplomatique qu'elle a acquis par le biais de sa politique étrangère fondée sur des principes. La présence de la Grèce dans les opérations en mer Rouge s'inscrit dans ce contexte. Il s'agit avant tout d'une question de principe, d'une importance symbolique et essentielle, en tant que grande puissance navale, de défendre la liberté de navigation et de protéger notre flotte marchande. Notre objectif commun est d'éviter une nouvelle escalade qui aurait un impact négatif sur le commerce mondial et les prix des matières premières et, bien sûr, sur les efforts visant à rétablir la paix et la stabilité dans la région.
February 17, 2024