JOURNALISTE : Qu’attendons-nous de la visite à la Silicon Valley. Après Google qu’y a-t-il ? Quelle est la prochaine étape ?
M. FRAGOGIANNIS : Le pari et l’objectif de ce voyage particulier était de conquérir la Silicon Valley. Nous avons réussi à présenter à la Mecque de la technologie et de l'innovation le visage moderne de la Grèce en général et de l'écosystème grec de l'innovation en particulier. La Grèce est désormais synonyme d'affaires, et nous l'avons montré lors de tous nos contacts et réunions. Notre présence pendant 7 jours à San Francisco a eu un rôle catalyseur dans la communication avec les décideurs d'entreprise. Nous avons effectué un voyage bien organisé et bien pensé pour nos interlocuteurs et leurs projets. Depuis notre retour, nous avons travaillé d'arrache-pied pour répondre à ce que les entreprises et les institutions de San Francisco nous ont demandé afin de faire progresser les nouveaux partenariats et investissements. Vous savez, dans cette administration, nous avons appris à annoncer les choses lorsque nous avons des résultats concrets sur lesquels nous travaillons avec beaucoup de dévouement et de travail. Avec le Secrétaire d’Etat au Développement, Christos Dimas, et le secrétaire général chargé des Relations économiques internationales et président d'Enterprise Greece, Yannis Smyrlis, nous avons tenu de nombreuses réunions avec des fonds d'investissement financier, mais aussi avec des entrepreneurs en dehors du spectre étroit de la technologie. Bien entendu, nous avons également visité toutes les entreprises géantes qui ont déjà investi dans notre pays ainsi que les entreprises grecques qui excellent dans la Silicon Valley.
JOURNALISTE : Quel est le climat d'investissement et l’esprit dans lequel les contacts sont établis lors de vos réunions à San Francisco ?
M. FRAGOGIANNIS : C'est une période dans la Silicon Valley où les licenciements chez Twitter, Facebook et Instagram ont créé un climat d'inquiétude quant à une crise dans l'espace technologique. Néanmoins, ce remaniement des entreprises et la disponibilité d'employés de grande valeur sur le marché créent des opportunités pour les start-ups. Derrière une crise, il y a toujours des opportunités dans la Mecque de la technologie, nous a dit le Dr Sean Randolph, directeur du Bay Area Council Economic Institute, que nous avons rencontré et qui représente plus de 330 entreprises de San Francisco et de la Silicon Valley. Il nous a même dit que la Grèce est un pays cible pour l'Institut afin d'ouvrir un canal de communication et de coopération avec les entreprises grecques. L'image du pays a changé et cela se ressent déjà dans les rencontres que nous avons. Tant lors des réunions avec Microsoft et Google que lors des visites à Berkeley, à l'université de San Francisco et à Stanford, la Grèce est visible dans les programmes de recherche des universités et dans les exercices d'investissement que font les personnels des entreprises. Le monde change rapidement après la période de pandémie qui a radicalement affecté la façon de travailler dans l'industrie de haute technologie. Les grandes entreprises ont des projets en cours d'élaboration, mais il y a beaucoup de travail pour les réaliser.
JOURNALISTE : Quels secteurs pour les perspectives d'investissement ciblez-vous avec cette visite ?
M. FRAGOGIANNIS : Nous sommes venus à San Francisco en nous concentrant clairement sur le secteur technologique, mais avec un programme ouvert dans les réunions que nous avons tenues avec les entreprises aérospatiales également. Lors de notre planification nous avons ciblé trois domaines clés :
● Lancer les processus de création d'un cadre institutionnel pour le hub grec de la Silicon Valley et le lier symboliquement aux start-ups que nous avons emmenées avec nous.
● Créer, par nos visites, réunions et présentations aux universités de Berkeley, Stanford et de San Francisco, les perspectives et la dynamique nécessaires pour les connecter aux institutions de recherche et d'enseignement grecques.
● Suite aux investissements majeurs que les géants de la technologie ont déjà réalisés dans notre pays, élargir leurs perspectives en présentant l'ensemble des opportunités qui existent dans notre pays.
Lors des réunions que nous avons eues avec les responsables de la ville de San Francisco, qui gère l'aéroport de la ville, nous avons reçu l'assurance qu'ils ont un grand intérêt à créer une ligne directe entre Athènes et San Francisco afin de relier physiquement les deux villes. Nous avons reçu de nombreuses questions de la part d’entreprises et nous devons des éclaircissements, dans un parcours qui ouvre de nouveaux horizons aux investissements directs étrangers dans notre pays.
JOURNALISTE : Comment se terminera l'année 2022 pour ce qui est des investissements directs étrangers et quel est le bilan de 2019 à ce jour. Que faut-il attendre de 2023 ?
M. FRAGOGIANNIS : La trajectoire ascendante des investissements directs étrangers au cours des trois dernières années et demie est vraiment impressionnante. L'année 2021 a été une année marquante, puisque nous avons enregistré l'une des plus fortes augmentations des investissements directs étrangers, soit 72,3 %. Selon les données disponibles, les entrées (nettes) des investissements directs étrangers ont atteint 4,8 milliards d'euros, soit le plus grand afflux d'investissements directs étrangers depuis 2002. Pour le premier semestre 2022, les investissements directs étrangers (bruts) se sont élevés à 4,3 milliards d'euros, ce qui correspond à 86 % des investissements étrangers de 2021, au total. Et rien que dans le domaine des investissements stratégiques, nous avons approuvé des plans d'affaires de plus de 8,5 milliards d'euros et 6 milliards d'euros supplémentaires sont en attente d'approbation. La contribution de ces investissements au marché du travail est estimée à environ 4 500 emplois. L'activité d'investissement actuelle, les valorisations qui, dans certains cas, dépassent les prévisions les plus optimistes, et la présence de fonds importants sur le marché grec sont autant d'éléments qui indiquent que les investisseurs étrangers voient dans la Grèce une capacité à long terme à générer des plus-values importantes. Nous sommes optimistes quant au maintien de ces taux en 2023, avec de nouveaux investissements dans l'énergie, les sciences de la vie, le développement de pôles numériques, la chaîne d'approvisionnement.
November 12, 2022