Interview du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis, au site Pod.gr à l’occasion du 40e anniversaire Grèce - UE (28.07.2021)

Le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis parle de l'avenir de l'Europe, de sa participation aux négociations au sein du Conseil des Affaires générales et de la Grèce d'hier et d'aujourd'hui, en tant qu'invité de la série d'émissions numériques EuPods à l’occasion du 40e  anniversaire Grèce-UE, avec le soutien de la Commission européenne en Grèce.

Lors d’une discussion approfondie avec le journaliste Apostolos Mangiriadis, M. Varvitsiotis analyse et explique comment, à Bruxelles, on apprend à « se mettre à la place » de ses interlocuteurs et comment l'Europe pourrait se transformer dans les années à venir en une puissance mondiale, dans le contexte du dialogue qui a été lancé sur l'avenir du continent.

« Tout d'abord, l'Europe doit devenir plus rapide et plus transparente en termes de calendriers et de processus de prise de décision », a déclaré le ministre délégué aux Affaires étrangères, évoquant les axes sur lesquels l'Europe de demain doit évoluer. « Nous devons également nous pencher sur l'image extérieure de l'Europe et sur la manière dont l'Europe peut, finalement, se transformer en une force qui imposera les évolutions mondiales », a-t-il ajouté. Le renforcement de l'autonomie stratégique de l'Europe est tout aussi important, souligne-t-il, tant en matière de santé, comme l'a montré la pandémie de COVID-19, qu'en matière de technologie et de défense, comme dans le domaine de l'industrie de guerre. La question des migrations, qui divise le Nord et le Sud, est également cruciale, car aucun terrain d'entente n'a encore été trouvé sur la manière de lutter contre les flux migratoires illégaux et de protéger les pays se trouvant sur le périmètre extérieur au moyen d'accords de retour.

En ce qui concerne sa participation aux Conseils des Affaires générales, M. Varvitsiotis, décrivant son expérience jusqu'à présent, a noté que la partie la plus difficile des négociations était le budget européen, car les aspirations des États membres étaient différentes. « Pour l'essentiel, au Conseil des Affaires générales, ce que nous faisons, c'est bien comprendre quelles sont les positions des autres et leurs lignes rouges, afin de pouvoir nous positionner en conséquence et présenter nos atouts de négociation ou vice-versa ». Ce que j'ai appris de ma participation à ces Conseils jusqu'à présent, et je pense que nous l'avons tous appris à la dure en Grèce, c'est que nous devons nous mettre à la place de nos interlocuteurs beaucoup plus et beaucoup plus tôt avant de décider de revendiquer quelque chose. Il faut comprendre la manière dont l'argument est articulé, pour avoir une présence réussie et pouvoir atteindre les objectifs recherchés, et ne pas s'en tenir aux questions nationales. Il faut être capable d'aller plus loin et de faire des propositions, comme l'a été le certificat numérique, et être capable d'être au centre de l'attention et non à la périphérie », a-t-il indiqué.

Dans la même interview, M. Varvitsiotis compare le leadership européen d'hier et d'aujourd'hui. Il décrit Jean-Claude Juncker comme « un partisan passionné de la vision européenne », ajoutant qu'"il était l'homme que nous avons eu la chance d'avoir à la tête de la Commission européenne pendant la période critique de la crise économique ». Concernant Ursula von der Leyen, il note qu'elle a réalisé des « choses remarquables», avec la promotion du programme européen de vaccination et l'adoption des plans de relance dans un délai très court.

Il se rappelle des récits de son père, Ioannis Varvitsiotis, qui, à la suite de Konstantinos Karamanlis, s'est retrouvé à l'avant-garde - comme il le dit - du parcours européen dès le début des années 1960, puisqu’il a compris l'importance d'avoir notre pays dans le noyau dur de l'Occident, à l’encontre du mouvement anti-européen des années 1970, 1980 et du début des années 1990.

Enfin, il évoque l'image de la Grèce avant l'adhésion à la CEE en 1980, aux moyens maigres et avec le petit aéroport d'Elliniko et la Grèce d'aujourd'hui avec les grandes infrastructures, le métro, le pont Rio-Antirio, les routes nationales et l'aéroport de Spata.

July 28, 2021