JOURNALISTE : Merci beaucoup d'être avec nous ce dimanche et juste avant votre départ pour un nouveau déplacement en vue de la réunion des ministres des Affaires étrangères.
G. GERAPETRITIS : Je vous remercie de votre invitation.
JOURNALISTE : Je commencerai par la dernière chose dont nous avons discuté avec M. Spiliotopoulos à propos de la visite du chef de l'opposition en Palestine sans qu’il y ait apparemment une rencontre avec la partie israélienne.
G. GERAPETRITIS : Monsieur Pavlopoulos, je veux être clair. La politique étrangère, la diplomatie internationale est un sujet complexe qui ne se prête pas à des solutions simplistes. La logique du manichéisme, qui consiste à soutenir fanatiquement un camp, ne peut entrer dans le cadre de notre interaction. J'ai été, je dois le dire, surpris d'entendre les propos de M. Kasselakis sur le Hamas. J'ai également été surpris d'entendre ce que M. Spiliotopoulos a dit, en interprétant son chef. M. Kasselakis a dit que le Hamas n'était pas une organisation terroriste, alors que tout à l'heure M. Spiliotopoulos nous a dit que le Hamas était une organisation terroriste, mais qu'au sein de cette organisation terroriste, il y avait des terroristes extrémistes et des terroristes moins extrémistes.
JOURNALISTE : Des extrémistes et des non-extrémistes...
G. GERAPETRITIS : Ecoutez, je vais être clair. Une organisation terroriste est une organisation terroriste. C'est tout. Il ne peut y avoir de classification du terrorisme. Soit vous êtes désigné comme terroriste, soit vous ne l'êtes pas. Je ne suis pas partisan de la logique qui consiste à se pencher sur un sujet collectif qu'est une organisation terroriste et à essayer de séparer les extrémistes des moins extrémistes. Et je voudrais également dire ceci : les moins extrémistes du Hamas n'acceptent-ils pas tout ce qui se passe aujourd'hui en Palestine et ce qui s'est passé le 7 octobre ? Je n'ai évidemment pas dit qu'il y avait une responsabilité absolue pour la situation actuelle. Ce que je veux vous dire, et je pense que cela devrait être notre compréhension commune et j'espère que M. Kasselakis, en se rendant à Ramallah et à Bethléem, le soulignera en particulier, c'est que le Hamas ne s'identifie pas au peuple palestinien. Le peuple palestinien mène une véritable bataille pour sa survie et sa reconnaissance, pour son existence, depuis des décennies. Cela n'est pas exprimé par le Hamas et ne peut pas l'être…
JOURNALISTE : Le nombre de victimes s'élève à 40 000, Monsieur le Ministre.
G. GERAPETRITIS : Comme M. Pavlopoulos l'a dit à juste titre, je me rendrai dans quelques heures à Bruxelles, où nous rencontrerons cet après-midi les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, mais aussi les ministres des Affaires étrangères de la région élargie de l'Égypte, de la Jordanie, du Qatar, afin que nous puissions essayer de promouvoir la solution de la paix. J'ai reçu le ministre égyptien des Affaires étrangères il y a quelques jours. Ce que nous devons comprendre, c'est qu'il faut effectivement trouver une solution politique dès que possible pour mettre fin à l'effusion de sang. Deuxièmement, nous devons assurer le jour d’après pour la Palestine et le peuple palestinien en présentant la vision du peuple palestinien, qui ne peut être autre chose…
JOURNALISTE : Ce que demande La Haye. Est-ce que c'est juste ?
G. GERAPETRITIS : Je vous dirai tout de suite.
JOURNALISTE : Netanyahou doit cesser ses opérations dans votre région…
G. GERAPETRITIS : Je vous dirai tout de suite. Le lendemain de la Palestine ne peut pas être autre chose que la solution prévue par les résolutions du Conseil de sécurité, la reconnaissance de l'État palestinien et bien sûr la capitale, Jérusalem-Est, avec les frontières d'avant 1967. D'autre part, soyons clairs, le lendemain du peuple palestinien, de l'État palestinien, ne peut pas être le Hamas. En d'autres termes, il est impossible que le gouvernement de demain comprenne des éléments terroristes.
JOURNALISTE : Passons aux relations gréco-turques, Monsieur le Ministre, car au cours des trois ou quatre derniers jours, nous avons enregistré deux développements. Le premier est la décision surprise de M. Erdogan de placer sous sa juridiction exclusive la décision de déclarer la guerre ou la conscription en Turquie, ce qui a suscité beaucoup de débats et de questions quant à la faisabilité de ce choix. Car la vérité est qu'il n'y avait pas beaucoup de résistance au sein de son cabinet. La question est donc de savoir pourquoi Erdogan décide soudainement d'être la seule personne en Turquie à pouvoir déclarer l’état de guerre dans son pays ou de déclarer la guerre à un autre pays. Deuxièmement, la Turquie s'apprête à annoncer la création de ses propres parcs marins dans la région de la mer Égée, apparemment en réponse à l'initiative grecque.
G. GERAPETRITIS : Je tiens à dire que la Turquie a sa propre politique, qui remonte à des décennies. Il est évident que la Grèce est toujours restée attachée au droit international. Nous ne nous en écarterons jamais, et je pense qu'il est du devoir de chaque État grec, de chaque diplomatie, d’affirmer que la Grèce est du côté du droit international. Nous sommes un pays qui a tiré profit de cette situation, qui a acquis une énorme visibilité internationale, qui a marqué de son empreinte la scène internationale et je pense que nous devrions y rester. La Turquie prendra les mesures qui s'imposent. Je ne pense pas que la décision du président turc de prendre la responsabilité de déclarer une mobilisation générale ait un impact direct sur la Grèce. Nous suivons de près la situation.
JOURNALISTE : C'est aussi la déclaration de guerre. N'est-ce pas une démarche dangereuse, n'est-ce pas une évolution dangereuse ?
G. GERAPETRITIS : Avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi de dire qu'il y a aussi des limites constitutionnelles en Turquie et que la Turquie doit suivre les limites constitutionnelles qui existent dans l'ordre juridique national. Donc, dans tous les cas, en fin de compte, ce sera une décision collective.
JOURNALISTE : Mais on affirme que la dernière décision du président Erdogan de déclarer lui-même de guerre pourrait changer la donne.
G. GERAPETRITIS : Cela reste à voir. J'ai l'impression que la division interne des responsabilités n'est pas quelque chose qui nous affecte directement. L'important, M. Pavlopoulos, M. Papadimitriou, c'est que la guerre ne soit pas déclarée. Et non pas qui déclarera la guerre et selon quelles procédures. Je suis très clair sur ce point. Nous avons fait le choix, le Premier ministre et moi-même, à la demande du Premier ministre, d'essayer de parvenir à une coexistence pacifique dans notre région. Pour nous, la coexistence pacifique, vous le savez, n'est pas une fin en soi. C'est une question qui a trait au bien-être de notre peuple. La Grèce est peut-être dans la position diplomatique la plus forte qu'elle ait jamais connue, mais nous sommes en principe en faveur de la paix dans notre région et nous avons ainsi beaucoup gagné. En ce qui concerne les parcs marins, je tiens à être extrêmement clair. La Turquie peut décider de tout ce qui relève de sa souveraineté. Nous ne pouvons pas nous opposer à sa souveraineté. Nous comprenons deux choses. La première est qu'il n'est pas possible que l'exercice de la souveraineté affecte un autre État de quelque manière que ce soit, il va donc sans dire que nous ne pouvons subir aucun effet négatif.
Et deuxièmement, pour le souligner une fois de plus, la stratégie grecque, qui concerne la protection de l'environnement marin, se poursuivra sans entrave sur la base de notre planification. Nous faisons partie d'une très grande famille, la famille internationale, qui lutte pour la survie de la planète. Nous avons organisé une très grande conférence qui a réuni presque tous les États membres des Nations unies pour protéger les mers et les océans. Nous ferons ce qui est nécessaire et nous le ferons, non pas parce que cela découle de notre souveraineté ou de nos droits souverains. Nos initiatives environnementales n'ont pas pour but d'exercer notre propre souveraineté. Notre souveraineté est inaliénable et ne fait l'objet d'aucune négociation. Ce que nous voulons, c'est une planète meilleure, et d'ailleurs vous savez très bien que notre région est actuellement au cœur de la crise climatique.
JOURNALISTE : Monsieur le Ministre, nous avons entendu parler de plusieurs zones où la Turquie pourrait identifier et désigner des parcs marins. Au nord de la Crète, au-delà de 6 milles, la Turquie peut-elle annoncer un parc marin ?
G. GERAPETRITIS : La réponse est claire : elle ne le peut pas. En outre, je tiens à dire que je ne voudrais pas commenter des articles de presse, parce que ce sont justement des articles de presse. Il ne s'agit pas d'une décision. Vous comprenez évidemment qu'un journal peut avoir des informations, mais je ne peux pas être appelé à émettre un commentaire à cet égard.
Ce que je veux vous dire et ce que je veux que vous reteniez, c'est ceci : la politique étrangère grecque est une politique de principe, pas une politique déterminée par des facteurs extérieurs. Notre objectif est d'avoir une politique étrangère et un pays confiant. Et je veux vous dire que moi aussi, en tant que chef de la diplomatie grecque, j'ai la conviction en ce moment que non seulement notre voix est entendue, mais je pense que notre opinion compte beaucoup sur la scène internationale.
Et je tiens à vous le dire parce que je reviendrai encore une fois sur le fait que les problèmes complexes de politique étrangère ne peuvent être gérés de manière simpliste. Vous comprenez que pour avoir une diplomatie forte, M. Papadimitriou, il faut construire une force globale du pays. La force globale du pays qui me permet, en tant que ministre des Affaires étrangères, de me rendre à Bruxelles ou à Strasbourg et, au lendemain des élections européennes, de présenter les nouveaux principes de l'Union européenne, repose non seulement sur le fait que nous avons une politique étrangère fondée sur des principes, mais aussi sur le fait que l'économie grecque connaît le taux de croissance le plus élevé de l'Union européenne. Elle est liée au fait que notre défense nationale a été renforcée au cours des cinq dernières années, alors qu'elle ne l'avait pas été depuis des décennies, et elle est liée, surtout, au fait que le gouvernement actuel a non seulement les connaissances, mais aussi la capacité et la volonté d'être présent à l'étranger, d'être présent dans les forums et d'exercer une influence considérable.
JOURNALISTE : Qu'allons-nous faire à propos de Skopje ? Pensez-vous qu’il soit opportun de vous entretenir avec votre homologue de Skopje, votre homologue de Macédoine du Nord, ou bien sommes-nous toujours dans la phase d'observation afin de constater la mesure dans laquelle ce changement d’attitude est bien réel ?
G. GERAPETRITIS : Tout d'abord, comme dans tous les phénomènes de politique étrangère, je tiens à vous dire que nous sommes préparés à tous les scénarios. Dans les circonstances actuelles, il est absolument impossible de prédire ce qui va se passer. Mais ce qu’on devrait faire en tant qu’hommes politiques prudents, en tant que gestionnaires prudents, c'est d'être capable d'élaborer tous les scénarios possibles et d'être prêt à réagir. Et je pense que c'est ce que nous avons fait lorsque nous avons tous entendu la présidente de la Macédoine du Nord prêter serment à un nom qui n'était pas son nom constitutionnel. Permettez-moi de vous dire ceci. Tout d'abord, remettons les choses dans leur contexte. Le gouvernement de Macédoine du Nord n'a pas encore prêté serment, le premier ministre n'a pas encore prêté serment, il n'y a pas d'interlocuteur pour le moment.
Vous comprenez que l'action de la présidente de la Macédoine du Nord constitue une violation flagrante de l'accord de Prespès. D'autre part, nous comprenons qu'il n'y a pas de direction politique en Macédoine du Nord pour le moment. Il y a toujours un gouvernement intérimaire. Le Parlement de Macédoine du Nord sera formé la semaine prochaine et le nouveau gouvernement prêtera serment au cours du mois de juin. Dès que ce gouvernement sera en place, nous procéderons bien sûr aux actions qui s'imposent.
JOURNALISTE : Vous savez probablement très bien que tout traité international comporte un processus de suivi, entre guillemets. C'est-à-dire que les deux parties qui s’accordent ou les trois parties qui s’accordent, l'une d'entre elles exerce un contrôle sur l'autre afin de voir à l'avenir si l'accord est respecté. L'avons-nous fait avec la Macédoine du Nord ?
G. GERAPETRITIS : La réponse est très, très claire et c'est oui sans équivoque. Nous contrôlons le respect de l'accord de Prespès, qui présente les caractéristiques suivantes, et pour la compréhension de vos auditeurs, permettez-moi d'essayer de simplifier un peu cet accord complexe. Le premier point fondamental est qu'il s'agit d'un accord international, qui a été ratifié par les deux parlements, ce qui signifie qu'à l'heure actuelle, il ne peut être modifié unilatéralement par l'une ou l'autre des parties. Ainsi, même si la Macédoine du Nord ou la Grèce souhaitent modifier le traité de manière unilatérale, cela n'est pas possible.
Deuxièmement, l'accord de Prespès a été conclu sous les auspices des Nations unies. Un représentant des Nations unies était présent, ce qui lui confère une plus grande validité internationale.
Troisièmement, l'accord de Prespès, tel qu'il a été ratifié, prévoit une procédure d'infraction. Il n'existe actuellement aucune disposition relative à la dénonciation unilatérale.
JOURNALISTE : Ah, cela n'est pas prévu. L'article 19 ne le prévoit-il pas ?
G. GERAPETRITIS : Non. Il prévoit l'ouverture d'une procédure d'infraction, c'est-à-dire l'envoi à la partie qui a violé l'accord d'une lettre à cet effet, éventuellement, mais pas nécessairement, le recours aux bons offices du secrétaire général des Nations unies et, en fin de compte, une décision de la Cour internationale de justice. Donc, ce n'est pas un processus qui est dénoncé unilatéralement.
JOURNALISTE : Et ce n'est pas facile du tout comme nous le comprenons.
G. GERAPETRITIS : Mais écoutez, je veux être clair. Nous avions un positionnement très spécifique.
JOURNALISTE : Je pose cette question précisément parce qu'il y a quelques jours, M. Georgiadis a déclaré que si la Grèce y était contrainte, elle dénoncerait l'accord en vertu de l'article 19. Est-ce que cette procédure existe ? Vous nous dites que non.
G. GERAPETRITIS : Il existe une procédure claire qui est prévue dans l'accord et c'est une procédure qui mène en fin de compte à la Cour internationale de justice. Il ne s'agit pas d'une procédure unilatérale et elle est évidemment considérée comme une procédure en cas de violation. Mais ce que je veux vous dire, c'est ceci. Le gouvernement grec a signalé à temps les problèmes de l'accord de Prespès, qui sont à la fois politiques, géopolitiques et techniques. L'accord de Prespès était un traité qui prévoyait des questions ayant un coût pour la Grèce et, d'un autre côté, c'était un accord qui, d'un point de vue technico-juridique, présentait de très graves problèmes qui se posent avec le temps, et c'est pour cette raison que nous avions déclaré dès le départ que cet accord était préjudiciable.
Cependant, il est clair, et le Premier ministre l'a dit devant le Parlement lors de la ratification en tant que chef de l'opposition, que nous respecterons cet accord et veillerons à ce qu'il soit fidèlement respecté. Pourquoi ? Non seulement parce qu'il y a continuité de l'État. Parce qu'il est évident qu'ayant formé l'environnement géopolitique spécifique et ayant ratifié l'accord à ce moment et ne pouvant le modifier unilatéralement, ce que nous devons faire est de nous assurer que l'autre partie le mette en œuvre de manière cohérente.
JOURNALISTE : Dernière question. Les élections. Ici, les élections européennes ont pris une dimension nationale. Le quotidien du citoyen, la flambée des prix, la feta, l’huile, le pouvoir d'achat des Grecs, la situation dans le pays. Hier, le représentant de Syriza a décrit une situation économique dans le pays qui n'est pas loin de la menace de faillite. Les choses en sont-elles ainsi ?
G. GERAPETRITIS : C'est ainsi dans le cas où, je touche du bois, SYRIZA reviendrait au pouvoir. Parce que si 10% - et je ne parle pas de 100% - du programme de Syriza est mis en œuvre, alors il est mathématiquement certain que nous nous dirigerons à nouveau vers la faillite. Parce que le plus simple, pour l'instant, c'est de faire appel à des oreilles bienveillantes. De dire qu'on va donner des salaires et des retraites supplémentaires, qu'on va baisser les prix, qu'on va réduire les impôts à zéro. En réalité, nous revenons à la formule d'avant 2015 qui failli coûter à notre pays la sortie de l'Europe. Et aujourd'hui, le grand enjeu est de savoir dans quelle mesure nous voulons être au cœur de l'Europe.
JOURNALISTE : Être au cœur de l'Europe, cela signifie-t-il, Monsieur le Ministre, de ne pas pouvoir vivre bien ? C'est ce qu'on vous dit, que vous nous parlez du cœur de l'Europe, mais le pouvoir d'achat des Grecs est au plus bas.
G. GERAPETRITIS : Si vous le permettez, j'y reviendrai. Je voudrais simplement lancer une invitation. Chaque électeur qui se rendra aux urnes dimanche prochain doit se livrer à un exercice intellectuel. Par qui voudrait-il être représenté là où des décisions très importantes sont prises pour l'avenir. Là où des décisions seront prises concernant notre défense nationale. Là où des décisions seront prises sur la politique agricole commune, sur l'immigration. Mais faisons cet exercice...
JOURNALISTE : C'est autre chose. Nous sommes tout à fait d'accord. Et tous les partis devraient envoyer leurs meilleurs éléments. Nous sommes tout à fait d'accord. C'est une chose et ce que vous avez dit plus tôt en est une autre. Si nous avons un changement, disons, sur la scène politique, ce sera dangereux si Syriza reprend les rênes. Quelqu'un pourrait vous accuser d’être alarmiste.
G. GERAPETRITIS : Laissez-moi vous dire quelque chose. J'exprime une opinion politique et je l'exprime sur la base de faits. Vous savez, le gouvernement actuel et le parti de la Nouvelle Démocratie sont obsédés par les données. Et il y a une différence, M. Papadimitriou. Lorsque nous portons un jugement de valeur, c'est à chacun de le faire. Je peux qualifier quelque chose de bon ou de mauvais, d'accidentel ou de malheureux. Mais ce sur quoi nous ne pouvons discuter, ce sont les faits, et les faits sont très, très spécifiques. La Grèce est la première de la zone euro en termes de croissance, la première en termes de réduction de la dette, la première en termes d'augmentation des investissements directs étrangers. Un environnement économique extrêmement favorable sur le plan fiscal est en train d'être créé.
JOURNALISTE : Le citoyen moyen ne le ressent-il pas ?
G. GERAPETRITIS : En réalité, il ne ressent pas les dividendes de la croissance comme il le devrait. Et il ne le ressent pas parce qu’en réalité nous sommes confrontés à une situation qui est principalement internationale et qui crée d'énormes tendances inflationnistes. Comment chaque tendance inflationniste est-elle gérée ? Il n'est pas nécessaire de demander à un économiste lauréat du prix Nobel, il suffit de s'adresser à un étudiant de l'université d'économie. Les choses sont très, très simples : il y a deux façons de procéder. Premièrement, en essayant de maintenir le marché libre et non faussé, et deuxièmement, en essayant d'augmenter les revenus. Nous avons augmenté les revenus comme jamais auparavant en Grèce pendant la période de la transition démocratique, avec une série d'augmentations du salaire minimum, de sorte qu'à l'heure où nous parlons, il y a une augmentation significative des salaires. Est-ce suffisant ? La réponse est non. Et c’est non parce que les ménages subissent actuellement une forte pression. La concurrence, la concurrence libre et non faussée, doit également être davantage contrôlée, de sorte qu'en fin de compte, la concurrence soit bénéfique.
G. GERAPETRITIS : Je voudrais dire ceci à propos de la situation actuelle. J'ai entendu tout à l'heure que nous avions des tarifs extrêmes sur l'électricité. Avec tout le respect que je dois à la remarque qui a été faite, permettez-moi de vous dire que nous sommes actuellement aux tarifs de 2019, alors qu'entre temps il y a eu une pandémie et deux guerres. Deuxièmement, permettez-moi de dire que je suis très préoccupé par le ton de la campagne électorale. D'une part, il faut admettre qu'il y a un très gros problème de hausse des prix, problème que chacun essaiera de résoudre par sa politique et le gouvernement responsable fera ce qu'il fait. D'autre part, il y a des distorsions.
JOURNALISTE : C’est contradictoire.
G. GERAPETRITIS : Pas contradictoire. Je laisse de côté le Hamas parce qu'il s'agit d'un sujet dangereux que je n’aimerais pas aborder publiquement. Mais je veux aborder les choses simples qui ne sont pas remises en question. Nous avons entendu M. Kasselakis comparer l'emballage de la feta au kilo de feta. Ce n’est pas sérieux. Deuxièmement, nous avons entendu aujourd'hui, j'ai entendu hier un porte-parole de SYRIZA, dire que le procureur général avait enfin bougé et qu'il attribuait actuellement la responsabilité de l'affaire de Tempi à des membres du gouvernement. Il s'agit d'un mensonge et d'une tentative de manipulation des citoyens. Comme vous le savez, la Constitution exige que chaque fois qu'il y a une plainte, le dossier soit immédiatement transmis sans aucune évaluation. Cela s'est transformé en accusations.
Il y a quelques jours, j’ai entendu dire, et je ne sais vraiment pas comment réagir à ce torrent de désinformation, que c’est moi qui avais rédigé l'accord de Prespès. Il y a des limites à la campagne électorale, et il y a des limites que nous devons tous respecter, parce qu'au-delà de la campagne électorale, il y a aussi le jour d’après et il y a aussi une démocratie, que nous devons respecter et nous devons tous comprendre que nous pouvons être en désaccord en termes de culture politique, et c’est tout. Pas de déformation, pas de manipulation.
JOURNALISTE : Merci beaucoup Monsieur le ministre, bonne journée.
G. GERAPETRITIS : Je vous remercie.
May 26, 2024