Les 25 projets entrepris en coopération avec la Turquie, qui seront discutés le 18 juin à Antalya, l'importance de l'agenda positif dans le cadre d'une approche prudente à l’égard du pays voisin ainsi que les plans immédiats en coopération avec d'autres pays sont au cœur de l'interview du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères en charge de la diplomatie économique, Kostas Fragogoyannis, parue dans le journal « Vima tis Kyriakis » le 6 juin, sous le titre « l'homme de l'agenda positif ».
L'agenda positif avec la Turquie est, comme il est souligné dans l’interview, la plus difficile des « missions spéciales » - après l’année difficile de 2020 - que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a confiée à M. Frangogiannis. « La signification de l'agenda positif est particulièrement importante », affirme M. Fragogiannis, quelques heures après la visite du ministre turc des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu à Athènes, et sa propre rencontre avec le Secrétaire d’Etat permanent turc aux Affaires étrangères Sedat Onal à Kavala le samedi 29 mai. « L'année dernière nos ponts de communication avec la Turquie ont été coupés. Nous avons décidé d'activer l'agenda positif pour créer un cadre positif », a-t-il ajouté.
« Avec la Turquie », souligne le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, « il y avait des projets qui prenaient des années, certains plus faciles, d'autres comportant de difficultés insurmontables. Mais nous avons pensé qu'à travers eux, nous pourrions augmenter nos chances de résoudre d'autres problèmes ». Comme il l'explique, « nous avons remis à la partie turque une liste de 15 projets qui, selon nous, pourraient avancer, les Turcs en ont ajouté huit autres, et lors de notre dernière rencontre à Kavala, nous en avons présenté deux autres". Au total, il y a maintenant une liste de 25 projets, et ce qui a été particulièrement important est l'accord sur la reconnaissance mutuelle des certificats de vaccination contre la COVID-19.
Le but du projet, comme l'explique M. Fragogiannis, est de « créer un plan d'action cohérent, comportant des sous-projets par projet » qui sera soumis sur la table des discussions le 18 juin lorsqu'il se trouvera à Antalya pour rencontrer son homologue turc Sedat Onal en marge du Forum diplomatique y relatif. Dans ce contexte, « des groupes de travail seront mis en place, pour chaque question séparément, afin que nous puissions d’ici à la mi-juillet matérialiser l’agenda positif », souligne-t-il. Comme annoncé, les domaines d'intérêt sont classés comme suit : coopération économique et commerciale (7 thématiques), transport et télécommunications (7 thématiques), technologie (2 thématiques), énergie (1 thématique), tourisme (1 thématique), transport maritime (3 thématiques), éducation (1 thématique), sécurité sociale (1 thématique), santé (1 thématique) et environnement (1 thématique).
En ce qui concerne les projets en partenariat avec d'autres pays, M. Fragogogiannis a annoncé que « des visites en Libye, en Irak et une tournée dans les Balkans sont à l'ordre du jour. Après sa récente visite au Kosovo avec le ministre des affaires étrangères Nikos Dendias, « nous effectuerons par la suite une visite en Libye, où le consulat général à Benghazi sera rouvert, et nous voulons participer à la reconstruction du pays, aux projets de construction et d’infrastructures. Nous irons en Irak, où il y a aussi des opportunités. N'oublions pas, explique-t-il, que notre pays importe près de 50 % de son pétrole d'Irak, et que ce pays a besoin de nouvelles infrastructures - imaginez devoir importer de l'électricité d'Iran alors qu'ils pourraient en produire à partir, par exemple, de gaz naturel. Le champ est donc libre pour les sociétés grecques. Enfin, en ce qui concerne les Balkans, nous voulons aider à l'orientation européenne de ces pays, car nous voulons qu'ils soient prospères et qu’il n'y ait pas de trous noirs dans notre région ».
Enfin, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères souligne l'importance que revêt la diplomatie économique aujourd'hui, en signalant que « traditionnellement, dans la diplomatie, là où il y avait une approche politique, il y avait aussi un développement de la coopération économique. Finalement, on voit que l’inverse aussi peut se produire. La diplomatie que nous connaissions a changé. Et tout moyen qui peut être utilisé en vue du rapprochement entre les deux parties est utile ».
June 8, 2021