Le ministre délégué aux Affaires étrangères, Miltiadis Varvitsiotis a participé aujourd’hui au Conseil des Affaires générales à Bruxelles. Le conseil était principalement consacré à la préparation du Conseil européen qui se tiendra les 17 et 18 octobre, tandis que le nouveau cadre financier pluriannuel a été largement débattu ainsi que le renforcement et le respect de l’Etat de droit à l’UE.
Dans son introduction, M. Varvitsiotis a indiqué que la Grèce soutient la demande de Chypre de soulever la question des violations turques et de l’escalade des activités illégales du pays voisin en Méditerranée orientale et de l’inclure dans l’agenda du prochain Conseil européen afin que celle-ci soit discutée au niveau des chefs d’Etats.
S’agissant de la politique d’élargissement de l’Union, le ministre délégué a souligné que notre pays soutient la perspective d’adhésion des pays des Balkans occidentaux sous réserve du respect du principe de la conditionnalité et des performances identiques. Pour ce qui est de l’Albanie, la Grèce soutient la perspective d’adhésion de cette dernière, à condition que ce pays réponde à toutes les 5 priorités essentielles fixées par l’UE. Dans le même temps, il a toutefois signalé que notre pays accorde une importance particulière aux droits de la minorité ethnique grecque résidant dans le pays, et notamment aux droits patrimoniaux. Il a fait une référence particulière à l’application de l’Accord de Prespès, en indiquant que pour soutenir la perspective d’adhésion de notre voisin au nord, il est indispensable que ce dernier s’acquitte dans les plus brefs délais des obligations découlant de la signature de cet Accord et portant sur le respect des changements constitutionnels qui ont été introduits, la suppression totale de tout élément irrédentiste et le respect des principes de l’Etat de droit.
M. Varvitsiotis a indiqué que lors du prochain Conseil européen sera débattu en profondeur le nouveau Cadre financier pluriannuel et a mis en avant l’importance que revêt la contribution durable des politiques européennes traditionnelles, à savoir la Politique de cohésion et la Politique agricole commune au développement de la Grèce.
« En dépit des difficultés que les citoyens grecs ont connues pendant la crise, ces derniers ont décidé que la Grèce devrait continuer de faire partie du noyau dur de l’UE. Dans ce contexte, notre pays a perdu 25% de son PIB pendant la crise et a subi une injustice pour ce qui est de la répartition des fonds dans le cadre de l’actuel CFP pour la période 2014 -2020. C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui une augmentation importante des fonds alloués à notre pays pour la période 2021 -2027 », a-t-il signalé.
« Outre un instrument financier, la Politique agricole commune constitue aussi un moyen permettant à la population rurale de l’Europe – mais aussi à celle de notre pays – de rester dans les zones rurales. Et, par conséquent, nous luttons pour maintenir au moins le niveau actuel des fonds de la PAC », a-t-il ajouté. Enfin, le ministre délégué aux Affaires étrangères a signalé le fait que la Grèce ne demande plus de la part de l’UE une aide financière mais des investissements en vue d’insuffler un nouvel élan au développement de notre pays.
A l’issue des travaux du Conseil, M. Varvitsiotis a fait la déclaration suivante :
« Lors de la préparation du prochain Conseil européen, certaines questions d’intérêt direct pour la Grèce ont été inscrites à l’agenda. La première est l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux. A cet égard nous avons instamment signalé que nos voisins devraient respecter les règles de droit, les règles de bon voisinage et, bien entendu, honorer les dispositions des accords qu’ils ont signés tels que l’accord de Prespès. Nous avons soulevé la question de l’attitude provocatrice de la Turquie pour ce qui est de la violation de la souveraineté de Chypre ainsi que celle des menaces qui pèsent sur notre pays à cause de la question des réfugiés. Et, bien évidemment, nous avons soulevé le cadre de nos revendications à travers lequel la Grèce réclame sa part du développement, du développement de l’Europe, lors du prochain Cadre financier pluriannuel. La Grèce a cessé d’être un pays qui demande de l’aide. Ce qu’elle demande est le droit et l’opportunité de se développer en vue de retrouver le taux de croissance et le niveau de vie d’avant la crise ».
September 16, 2019