Point de presse conjoint de M. Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de son homologue français, M. Laurent Fabius à l’issue de leur rencontre (Paris, 13 janvier 2014)

Point de presse conjoint de M. Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de son homologue français, M. Laurent Fabius à l’issue de leur rencontre (Paris, 13 janvier 2014)Nous vous communiquons ci-dessous le point de presse conjoint de M. Vénizélos, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de M. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, à l’issue de leur rencontre tenue hier à Paris:

Laurent Fabius: Mesdames et Messieurs,

C'est un plaisir et un honneur pour moi d'accueillir ici, à Paris, le vice-Premier ministre, ministre des affaires étrangères de la Grèce, Evangelos Venizélos.

C'est un plaisir d'accueillir le ministre des affaires étrangères de la Grèce parce que ce pays est un grand ami de la France. Vous savez ce que nos deux pays ont en partage. Nous avons des relations ancrées dans l'histoire. Nous avons une conception commune de nos pays dans l'avenir de l'Union européenne, qui est notre bien commun.

Et c'est évidemment un honneur d'accueillir avec Evangelos la présidence grecque du Conseil de l'Union européenne qui vient de commencer.

Je veux, comme preuve de proximité à l'épreuve du temps, avoir à l'esprit les manifestations culturelles qui se tiennent dans le cadre de l'opération culturelle «Grèce - France - Alliance 2014» en Grèce et en France à l'occasion de la présidence grecque du Conseil.

C'est enfin un plaisir aussi d'accueillir un ami et un homme d'une grande expérience, qui a une pratique extrêmement riche des responsabilités politiques et ministérielles.

La Grèce, qui a pris la présidence au début de l'année, va avoir une grande responsabilité dans la conduite de nos affaires européennes au cours de ce semestre. C'est un semestre particulièrement important dans la mesure où, à la fois, il y a plusieurs dossiers qu'il faut résoudre, et aussi parce que c'est un semestre important du point de vue politique avec les élections européennes.

Je sais d'ores et déjà que la Grèce va réussir brillamment cette cinquième présidence du Conseil de l'Union européenne. Et j'ai dit à mon collègue et ami que la Grèce pouvait compter totalement sur le soutien de la France.

Nous avons donc pu - et j'en remercie Evangelos - évoquer toute une série de dossiers européens pour lesquels nous sommes totalement en phase : la priorité à la croissance et à l'emploi ; la priorité à l'achèvement des chantiers en cours en matière d'union bancaire et de consolidation de la zone euro ; la priorité à la conclusion des dossiers comme le détachement des travailleurs, les discussions à venir sur l'énergie et le climat - c'est très important.

Nous avons aussi, bien entendu, fait le point sur les dossiers internationaux :

Au lendemain de la réunion du «Core Group» des Amis de la Syrie, j'ai eu le plaisir, dans la même journée, de discuter de tout cela avec Sergueï Lavrov, avec John Kerry, avec Evangelos Venizelos. Ce tour d'horizon permet d'avoir vraiment une vision active et précise sur la Syrie.

Nous avons aussi parlé de l'Iran bien sûr, de la situation en Afrique et notamment de la Centrafrique alors que la France propose que l'Union européenne puisse prendre part aux opérations menées là-bas.

Nous avons également parlé de nos relations bilatérales, qui sont excellentes et qui peuvent l'être davantage encore, en particulier sur le plan économique où nous souhaitons que les entreprises françaises soient particulièrement présentes.
Nous allons revenir sur ces dossiers avec Evangelos Venizelos dès la semaine prochaine à Bruxelles et, ensuite, dans les contacts que nous n'allons pas manquer d'avoir. Evangelos Venizélos a eu la gentillesse de m'inviter en Grèce et je lui ai dit : «fais attention parce que si tu m'invites en Grèce, j'accepterai». Donc, je serai, à un moment à définir ensemble, en Grèce, pays que j'aime tendrement depuis mes études de lycée.

C'est donc un plaisir et un honneur d'accueillir l'ami européen et grec qui est là et je te confirme que la France sera aux côtés de la Grèce pour vous aider à exercer brillamment, comme vous allez le faire, la présidence de notre Union.

Evangelos Vénizélos : Merci Laurent. Une rencontre avec mon homologue français et mon ami, Laurent Fabius est toujours est honneur et un plaisir. Parce que Laurent Fabius est une personnalité centrale de la politique française mais aussi de  la politique européenne et internationale. Pour moi cette rencontre était une occasion excellente pour la présentation des priorités de la présidence du Conseil de l’Union européenne. Comme vous savez, notre présidence de ce semestre est la cinquième présidence après l’adhésion de la Grèce aux communautés européennes. Nous avons l’expérience, nous avons la mémoire institutionnelle d’exercer le devoir de la présidence du Conseil, comme un devoir européen parce que nous comprenons les priorités obligatoires de nos sociétés européennes. Et nous avons discuté avec Laurent Fabius de la nécessité de la croissance, de l’emploi, du chômage des jeunes, de la nécessité de protéger la dimension sociale de notre Europe. Parce que notre devoir historique, idéologique et politique est de présenter devant les sociétés et le peuples européens une nouvelle narration qui concerne l’avenir de l’Europe après la crise. Nous avons discuté aussi de la protection de notre territoire et aussi de la gestion des flux migratoires parce que nous, Etats méditerranéens, subissons une pression vraiment très lourde. Nous avons discuté aussi des nouvelles règles de gouvernance qui concernent la zone euro mais aussi l’Union européenne des 28. La finalisation de la soi-disant union bancaire est notre priorité, surtout le mécanisme unique de liquidation. Nous avons également discuté de notre priorité horizontale qui est pour nous une priorité géographique, qui est la politique maritime intégrée de l’UE, notamment la politique qui concerne l’énergie, l’environnement, la délimitation des zones maritimes dans la région méditerranéenne, selon les règles du droit international et en liaison avec les communications déjà faites par la Commission européenne.

Nous avons parlé aussi des relations bilatérales, de la présence économique de la France dans l’économique grecque financière et réelle. Nous avons également parlé des problèmes internationaux, surtout de la Syrie qui est une priorité en vue de la Conférence de Genève II. La Grèce, en tant que Présidence du Conseil, en coopération avec la Haute Représentante Mme Ashton est tout à fait prête à participer parce que nous sommes membres et faisons partie du courant central de la communauté internationale sur le problème syrien.

Et surtout nous avons eu l’occasion de souligner la dimension humanitaire et aussi la nécessité de protéger l’environnement méditerranéen pendant l’opération de la destruction de l’arsenal chimique syrien.

Nous avons beaucoup parlé de l’Iran. Nous avons beaucoup parlé de notre voisinage sud parce qu’il y a une crise globale dans la région et j’ai salué avec un grand plaisir la position de mon homologue français. La France est tout à fait prête à assister la Présidence grecque et nous attendons avec un grand plaisir la visite officielle et amicale de mon ami et homologue Laurent Fabius à Athènes, parce que cet échange de visites et de rencontres est toujours une très bonne occasion de promouvoir nos relations et pour lancer des idées et des projets dans l’intérêt des deux pays, pour honorer notre amitié historique, culturelle et institutionnelle.

January 14, 2014