G. DELAVEKOURAS : Bonjour. J’espere que vous etes tous bien. Commencons par l’agenda de la direction politique. Aujourd’hui, a 12h00, le ministre des Affaires etrangeres assistera a une ceremonie de remise des lettres de creance au President de la Republique, par les ambassadeurs de Turquie, d’Italie et du Qatar.
Le dimanche 22 janvier, le ministre sera à Bruxelles où il assistera à un dîner offert par le Parti Populaire européen en l’honneur des ministres des Affaires étrangères.
Le lundi 23 janvier, le ministre des Affaires étrangères, participera aux travaux du Conseil « Affaires extérieures » lors duquel devraient être abordées, entre autres, des questions ayant trait à l’imposition des sanctions sur l’Iran, aux dernières évolutions en Syrie, en Egypte et au Moyen-Orient, tandis que l’ordre du jour prévoit également une discussion sur les négociations entre Belgrade et Pristina, la situation en Myanmar et en Biélorussie.
Le mardi 24 janvier à 19h00, le ministre assistera à une réception donnée par le Président de la République en l’honneur du Corps diplomatique.
M. Dollis, Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, effectuera un déplacement à Thessalonique du 20 au 22 janvier suite à une invitation qu’il a reçu de la part de la communauté israélienne en vue de participer à la Journée de commémoration des Juifs grecs, victimes et héros de l’Holocauste.
C’est tout pour ce qui est de l’agenda. En outre, cette semaine les ministres des Affaires etrangeres de l’Allemagne et de la Bulgarie ont visite notre pays. Lors de ces rencontres qui ont ete tres bonnes, ont ete egalement abordees des questions regionales, les evolutions en Europe, ainsi que nos relations bilaterales avec l’Allemagne et la Bulgarie qui affichent une evolution positive.
Je suis prêt à répondre à vous questions, s’il y en a.
K. FRISSA : Est-ce qu’il y a eu des reactions suite a la demarche que vous avez faite hier a Skopje ?
G. DELAVEKOURAS : En effet, hier, la chef du Bureau de liaison de la Grece a Skopje a fait une demarche, au niveau du Directeur general, au sujet des actions inacceptables et provocatrices qui ont eu leu dans le cadre du carnaval. Pour notre part, independamment du fait que nous qualifions d’inacceptables ces incidents, a savoir l’atteinte aux symboles nationaux et l’action de bruler le drapeau, nous demandons une condamnation explicite et categorique de ces actions ainsi que la prise des mesures pour trouver les coupables dans un premier temps et dans un deuxieme pour eviter que de tels phenomenes se repetent a l’avenir. Nous attendons de voir quelle sera l’attitude qu’adopteront les autorites de l’Ancienne Republique yougoslave de Macedoine vis-a-vis de cet incident.
M. KOLONA : Quelle est l’attitude de notre pays a l’egard du gouvernement egyptien lequel demande de la Republique de Chypre et de la Turquie l’ouverture des negociations sur la delimitation de la zone economique exclusive, la Grece etant toutefois exclue de ces negociations. Merci.
G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, selon les informations qui nous sont parvenues, ces declarations n’ont pas ete faites par le ministre egyptien de l’Energie. Quoi qu’il en soit, lors de la rencontre du ministre des Affaires etrangeres avec l’ambassadeur d’Egypte a Athenes et par la suite lors des contacts avec notre ambassade au Caire, a ete confirmee la volonte ferme des deux pays, de la Grece et de l’ Egypte, de delimiter les zones maritimes situees entre les deux pays et de poursuivre les negociations qui sont d’ores et deja lancees entre la Grece et l’Egypte, en vue de pouvoir avancer sur cette question.
La coopération avec l’Egypte est très bonne, les deux pays entretiennent des relations très étroites et ont des contacts réguliers au niveau le plus élevé, la Grèce soutient le processus de réforme en Egypte. Nous espérons et pensons que l’Egypte pourra bientôt retrouver son rythme. Nous pensons que l’Egypte est un pays d’importance stratégique pour toute la région du Moyen-Orient et, bien entendu, un pays avec lequel la Grèce entretient des liens historiques de longue date et sera à ses côtés tout au long de ce processus.
Au même titre, nous pensons que l’Union européenne doit avoir une présence plus importante dans la région et fournir un soutien plus substantiel aux évolutions dans la région, car nous pensons que cela constitue un investissement de l’Union européenne dans la région élargie de la Méditerranée orientale.
O. PANTELOGLOU : Monsieur le porte-parole, est-ce que l’Egypte a adresse des invitations a la Turquie et a Chypre ? Et si tel est le cas, ce fait ne constitue – t – il pas une acceptation directe de la position de la Turquie laquelle soutient que l’ile de Castellorizo ne dispose pas de zone economique exclusive ?
G. DELAVEKOURAS : Comme je l’ai tout à l’heure dit, ces informations ne sont pas confirmées. Deuxièmement, l’Egypte et la République de Chypre ont d’ores et déjà signé et ratifié un accord sur la délimitation des zones maritimes. Par conséquent, vu l’état des choses, il n’en est pas question.
Cela dit, nous pensons que la delimitation des zones maritimes dans la region elargie de la Mediterranee orientale, au-dela des profits economiques qu’elle genere, constitue un facteur de stabilite, c’est pourquoi la Grece cherche a delimiter les zones maritimes avec tous ses voisins. Il s’agit d’une politique que la Grece exerce activement. Deja, comme vous etes au courant, il existe un accord avec l’Italie qui est en vigueur depuis 1977, nous avons signe un accord avec l’Albanie lequel, malheureusement, n’a pas ete encore ratifie, en raison de la decision de la Cour constitutionnelle du pays, mais nous esperons voir des progres se realiser dans ce sens aussi. Il ne faut pas oublier que cet accord a ete signe par les deux gouvernements et a ete redige sur la base du droit international. En outre, la Grece est actuellement engagee dans des negociations avec la Libye et l’Egypte, afin de pouvoir signer des accords avec ces pays aussi. Pour nous cela est une priorite et, bien entendu, nous sommes bien conscients aussi des evolutions politiques et de l’environnement politique actuels.
Avec la République de Chypre nous avons des contacts continus. Nous avons abordé cette question à tous les niveaux et au niveau politique le plus élevé. Il s’agit d’une question qui s’intègre dans les plans stratégiques élaborés par la Grèce et la République de Chypre face aux évolutions dans la région. Mais nous souhaitons également signer un accord sur la délimitation du plateau continental avec la Turquie et c’est pourquoi sont menés les contacts exploratoires en vue d’identifier les possibilités de progrès à cet égard.
A. ATHANASSOPOULOS : Bonjour, deux questions. Pourriez-vous, dans un premier temps, nous rapporter en grec la declaration exacte du ministre egyptien de l’Egypte, pour eviter tout malentendu ? Dans un deuxieme temps, s’agissant de la question de Skopje, ne pensez-vous pas que la partie grecque, apres ces incidents lors du carnaval a Skopje, faudrait envisager de denoncer l’accord intermediaire ? Une question supplementaire sur ce dossier, vu tout ce qui se passe a Skopje, en quoi serait-elle utile une visite de M. Nimetz dans la region, si, en fait, il effectue cette visite au mois de fevrier ? Merci.
G. DELAVEKOURAS : S’agissant de la premiere question, ce n’est pas moi qui va vous dire ce que le ministre egyptien de l’Energie a declare. Toutefois, nous savons qu’il existe deux versions de cette declaration parue dans la presse. Quoi qu’il en soit, il faut retenir, a mon sens, que lors de cette rencontre entre le ministre des Affaires etrangeres et l’ambassadeur d’Egypte, ce dernier a confirme la position et la volonte fermes de son pays de delimiter les zones maritimes avec notre pays. C’est pourquoi nous menons ces negociations et envisageons d’organiser une rencontre au niveau des hauts fonctionnaires afin de realiser des progres dans ce domaine. Je pense que cette volonte est tres claire et a ete egalement manifestee lors de cette rencontre que nous avons eue avec l’ambassadeur d’Egypte.
Pour ce qui est de votre deuxieme question, le carnaval et ces scenes inacceptables ont ete le resultat d’une politique tres precise. D’une politique de propagande au detriment de la Grece qui n’est pas conforme aux regles regissant les relations de bon voisinage, des regles qui doivent etre en plus respectees par les deux pays et en general par les pays de la region. Cette attitude suscite de vives preoccupations chez nous et fait, a juste titre, planer des doutes sur les intentions de M. Gruevski et du gouvernement de Skopje. Car M. Gruevski a affirme que ces rencontres avec M. Nimetz ne servaient a rien. Quand la Commission europeenne a publie son rapport sur les progres realises par son pays, M. Nimetz, au lieu d’examiner avec serieux les lacunes qui nourrissent des inquietudes, a de nouveau choisi d’axer l’attention sur la question du nom.
C’est pourquoi, il nous interesse de voir dans quelle mesure le gouvernement de Skopje souhaite une solution. Pour notre part, la Grece, a chaque occasion et a la table des negociations aussi, a fait preuve d’une attitude constructive et a manifeste sa volonte ferme en faveur de l’atteinte d’une solution. Tel a ete par ailleurs le message transmis par M. Vassilakis lors de sa rencontre avec M. Nimetz. Nous pensons qu’une visite de M. Nimetz dans la region serait utile afin qu’il puisse constater par lui-meme dans quelle mesure Skopje et le gouvernement politique a la volonte d’avancer dans les negociations. Toutefois, cette volonte doit etre traduite dans des actes de la part du gouvernement de Skopje et dans ce contexte il va de soi que cette propagande negative au detriment de la Grece doit cesser tout comme ces tentatives de falsifier ses positions. Meme apres la rencontre de M. Nimetz avec M. Vassilakis, Skopje a essaye de falsifier les positions de la Grece, ce qui suscite des questions tres graves. Et il ne faut pas, dans ce contexte, negliger aussi le fait que dans notre pays voisin il n’existe pas de liberte de la presse ce qui a ete egalement note dans les rapports de l’Union europeenne et signale plus largement par les organisations internationales qui s’occupent de cette question. Pour toutes ces raisons, nous voulons voir dans quelle mesure ce gouvernement souhaite l’avancement de ces negociations.
S’agissant de la question de la dénonciation de l’accord, à laquelle vous vous êtes référés, j’ai déjà dit dans cette salle que la dénonciation de cet accord est prévue par ce même accord et c’est une possibilité dont disposent toutes les deux parties, et bien entendu, les décisions y relatives seront prises après une étude attentive de toutes les données et de tous les facteurs.
A. FOURLIS : Je voudrais vous poser une question relative a un sujet que nous avons deja aborde concernant les contacts qui se poursuivront entre la Grece et l’Egypte sur la question de la delimitation de la zone economique exclusive : quand est-ce ces contacts auront lieu, quand est-ce qu’ils recommenceront ? Est-ce qu’il y a des evolutions a cet egard ?
G. DELAVEKOURAS : Non, pour le moment il n’existe pas de calendrier. Toutefois, je retiens la volonté des deux pays en faveur du progrès et de la délimitation des zones maritimes situées entre les deux pays.
A. FOURLIS : S’agissant de la question d’Egypte, la discussion pourrait être interminable. Si je m’en souviens, il existe un processus en cours depuis 2009.
G. DELAVEKOURAS : Non, c’était plus tôt.
A. FOURLIS : Oui, de nombreuses annees se sont ecoulees et apparemment il n’y a pas de progres significatif. Est-ce que vous etes satisfaits par ce rythme ? Pensez-vous que, dans le cas de l’Egypte et de la Libye, les changements politiques tres importants qui ont eu lieu ont fait retarder ce processus et cela entrainera, par la force des choses, plus des discussions ?
G. DELAVEKOURAS : Deux remarques concernant cette question. Premièrement, la délimitation des zones maritimes en général est une question à caractère technique, très complexe et délicate. Pour régler ces questions il faut tout d’abord avoir du temps. Mais, le plus important est la bonne volonté des parties, ce qui est le cas pour la Grèce et l’Egypte. Les deux pays entretiennent des relations d’amitié et ont tous les deux ratifié la Convention sur le Droit de la mer. Par conséquent, il existe la base sur laquelle est axée notre discussion et les deux pays ont la volonté d’avancer dans ce sens.
Cela dit, nous ne pouvons negliger les changements et les evolutions politiques qui s’operent dans toute la region, des evolutions qui, par la force des choses, influent sur les possibilites, non seulement pour ce qui est de cette question, mais aussi sur un champ de cooperation quel qu’il soit. Toutefois, je voudrais de nouveau signaler que la Grece a ete aux cotes de l’Egypte toute cette periode et soutient les changements dans ce pays, tout en maintenant ses contacts etroits avec l’Egypte. Nous avons eu des contacts continus au niveau ministeriel, des rencontres, et c’est dans ce meme esprit que nous continuerons. Nous voulons developper et approfondir constamment nos relations avec l’Egypte, car nous pensons qu’elle est un partenaire strategique dans la region.
Pour ce qui est de la Libye avec laquelle les negociations avaient ete lancees un peu plus tot, si je ne m’abuse pas, il y a un changement radical dans le systeme politique du pays. Nous avons ete parmi les pays qui ont soutenu ce processus de changement, la Grece a contribue aux efforts deployes pour lutter contre la crise humanitaire, mais elle a eu aussi des contacts frequents durant la periode des conflits. Nous avons pu, comme je l’ai tout a l’heure dit, apporter notre contribution de maniere decisive sur le plan humanitaire, en se chargeant du transport des blesses en Grece afin qu’ils puissent etre hospitalises.
La Grèce a accueilli le plus grand nombre de blessés, tandis que nous avons été parmi les pays qui ont mis en place un bureau à Benghazi pendant les conflits. Notre ambassade à Tripoli est de nouveau devenue opérationnelle, il existe actuellement des contacts réguliers et fréquents avec le gouvernement en Libye et nous poursuivrons notre coopération étroite.
S. RISTOVSKA: Monsieur le porte-parole, pourriez-vous nous donner des détails supplémentaires concernant la rencontre de M. Vassilakis avec M. Nimetz ? Nous avons lu certains articles parus dans la presse d’après lesquels, lors de la séance d’information – le cas échéant – de M. Vassilakis aux journalistes grecs aux Etats-Unis, la Grèce ne veut plus négocier, elle veut geler les négociations car c’est un gouvernement de transition qui est actuellement au pouvoir, etc. Dans quelle mesure ces articles sont valables ?
G. DELAVEKOURAS : Ces articles s’intègrent dans la réalité que je viens de décrire. M. Vassilakis a tenu une séance d’information on the record à des correspondants grecs qui ont couvert sa rencontre avec M. Nimetz. Ces informations ont été retransmises par les médias et indiquent clairement la position de la Grèce. La position de la Grèce est qu’elle soutient le processus des négociations, le mandat de M. Nimetz et souhaite l’atteinte de progrès et la résolution définitive de la question du nom. Toutes autres nouvelles qui auraient pu être diffusées sont fausses. Et ce n’est pas la première fois que cela arrive. Dans le passé, des sources anonymes à Skopje avaient tenté d’altérer la position de la Grèce. Nous pensons que cela n’aide pas spécialement les efforts consentis pour progresser dans les négociations. Le gouvernement de Skopje devra enfin prendre position et nous dire de quelle façon il souhaite continuer car à l’heure actuelle ce gouvernement accuse la Grèce de ne pas vouloir le progrès – ce qui n’est pas vrai – alors qu’au même moment il ne manque une occasion de déclarer que l’ARYM, depuis 17 ans, campe sur ses positions. Et je vous demande, comment pouvons-nous parvenir à un règlement si l’une des deux parties refuse de faire des pas en avant. Dans le même temps, pour ce qui est du climat des négociations et des discussions, M. Gruevski, quelques jours avant sa rencontre avec M. Nimetz, a annoncé que celles-ci [les négociations] étaient une perte de temps. La partie grecque, quant à elle, a fait entendre le contraire, à savoir que nous participons activement à l’atteinte de progrès. Ce jeu « médiatique» ne nous aidera pas à parvenir à un règlement et le souhait de la Grèce est de parvenir à une solution. Nous soutenons la perspective européenne et euro-atlantique du pays voisin et nous pensons que cela est dans son intérêt, dans notre intérêt et dans celui de la région tout entière, dans l’intérêt aussi de la stabilité et de la paix dans les Balkans. Nous n’avons nulle intention d’entrer dans ce jeu médiatique. Nous continuerons de formuler avec fermeté nos positions, tout en aspirant à l’atteinte d’un règlement. Nous n’avons nulle intention également de nous engager dans un « bras de fer rhétorique » avec M. Gruevski, ce qu’il souhaite semble-t-il. Nous devrons voir – ce que nous attendons prochainement – un changement de position, d’attitude car cette propagande au détriment de la Grèce ne peut continuer car elle ne sert pas l’objectif de règlement.
A. VOUDOURI : Une précision, s’il-vous-plait. Nous avons lu le communiqué fait par le ministère des Affaires étrangères de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine sur les rencontres successives de M. Nimetz à New York. Le ministère a déploré l’absence d’une rencontre tripartite. Ma question : est-ce que M. Nimetz lui-même avait préalablement décidé qu’il y aurait deux rencontres successives ou bien est-ce nous qui n’avons pas voulu qu’il y ait une rencontre tripartite ?
G. DELAVEKOURAS : Tel a été le cadre convenu pour pouvoir examiner les positions actuelles des deux pays et pour notre part, nous avons dit à M. Nimetz qu’il était le bienvenu dans la région, qu’il pouvait venir lorsque bon lui semblerait afin que nous puissions faire le prochain pas en avant. Ce qui nous intéresse est de trouver le cadre approprié afin que nous puissions avancer, mais à cette fin, un interlocuteur est nécessaire, il faut que l’autre partie ait la volonté de progresser. Sans cela, nous ne pouvons avancer.
F. PAPATHANASSIOU : Monsieur le porte-parole, j’aimerais un commentaire de votre part sur les évolutions en Syrie et quelle est la position d’Athènes. Merci.
G. DELAVEKOURAS : Les évolutions jusqu’à présent en Syrie suscitent de vives préoccupations, non seulement parce que les attaques contre les civils se poursuivent dans le pays, mais aussi parce que ces évolutions auront indéniablement un impact sur la stabilité régionale et la sécurité de la région tout entière. Nous estimons que l’implication du monde arabe est très importante. Nous estimons également qu’il est important que les pays de la région aient un rôle actif et que le Conseil de sécurité devra dans tous les cas avoir la gestion politique de cette question, puisqu’il est l’organe des Nations Unies qui peut légitimer toute action internationale. Cette situation doit cesser car en réalité les attaques continues contre les civils renforcent l’instabilité. Aucune solution au dossier syrien ne pourra être trouvée au moyen de la violence. Ce qui est nécessaire, ce sont des procédures ouvertes et des réformes, autrement dit que le peuple syrien lui-même puisse s’exprimer.
F. PAPATHANASSIOU : Que pensez-vous des informations selon lesquelles les partis kurdes de la Syrie auraient l’intention de fonder un Conseil national ?
G. DELAVEKOURAS : Il ne s’agit pas seulement de la communaute kurde en Syrie. A l’heure actuelle il y a differentes forces politiques en Syrie qui revendiquent des changements et des reformes. Le regime devra entendre la voix du peuple et des forces de l’opposition pour parvenir a la normalite, a la stabilite et a la paix, car a l’heure actuelle nous constatons que la violence se poursuit et tant que la violence existera, le progres ne sera pas possible.
D. ANTONIOU : Lundi à Bruxelles sera abordée la question de l’embargo à l’Iran, comme vous l’avez dit tout à l’heure. Quelle est notre position dans cette discussion ?
G. DELAVEKOURAS : J’aimerais avant tout rappeler que cette discussion a débuté en novembre et nous avons discuté au niveau des ministres des affaires étrangères au Conseil Affaires étrangères du 1er décembre 2011. Le ministre, Stavros Dimas a participé à cette discussion. La Grèce a alors formulé de façon claire sa préoccupation au sujet de l’impact qu’aurait une telle mesure sur l’approvisionnement énergétique des économies européennes. Il ne s’agit pas seulement de la Grèce, mais d’autres pays de l’Union européennes, qui sont confrontés à des questions similaires. Ce qui nous intéresse - et c’est sur cette base que nous participons à cette discussion de façon constructive – c’est de garantir l’approvisionnement énergétique de notre pays et les ressources financières respectives et c’est dans ce contexte que nous participerons à la réunion du 23 janvier.
Nous espérons pouvoir parvenir à une solution dans le cadre des contacts existants avec les autres pays. Au 1er décembre déjà, les 27 avaient reconnu l’existence de questions que l’UE devra examiner très attentivement avant de prendre des décisions. Les contacts se sont poursuivis pendant un moment et les entreprises grecques ainsi que le ministère de l’Environnement, de l’Energie et du Changement climatique ont eu le temps d’avoir leurs contacts. Nous devrons donc voir comment tout cela évoluera jusqu’à la discussion du 23 janvier.
A. FOURLIS : Une précision. Nous avons eu la visite du vice-président et ministre de la Défense d’Israël, M. Barak, il y a toujours cette question en suspens avec la Turquie, les deux rencontres ministérielles qui ont été annoncées depuis longtemps et qui plus est […], dont l’une avec la Turquie si je me souviens bien doit avoir lieu maintenant, en janvier 2012, qu’en est-il de tout cela ? Devrons-nous attendre davantage pour des raisons de planification ? Devrons-nous attendre les élections ?
G. DELAVEKOURAS : Il y a la volonté de la part de la Grèce, mais aussi de ses partenaires, la Turquie et Israël, de voir ces conseils se réaliser. Car nous estimons que ce sont des outils très utiles pour le renforcement de la coopération entre notre pays et ces pays. Il y a toutefois des questions objectives et des questions de planification. Comme vous le comprenez bien, nous avons eu d’importants développements sur le plan économique ces derniers temps et le gouvernement a planifié ses travaux. Il faudra tenir compte de cette planification afin que nous puissions définir les dates y relatives. Donc à l’heure actuelle, je ne suis pas en mesure de vous donner un calendrier précis, mais la volonté est là et lorsque cela sera possible, les rencontres auront lieu.
Merci beaucoup.
January 19, 2012