Point de presse du porte-parole du MAE, M. G. Delavekouras du 15 septembre 2011

G. DELAVEKOURAS: Bonjour. Commençons par l’agenda.

Aujourd’hui, à 16h00, le ministre des Affaires étrangères convoquera le Conseil national sur la politique étrangère lors duquel devraient être abordés les dossiers suivants : les évolutions actuelles en Libye, le processus de paix au Moyen-Orient, les dernières évolutions relatives à la Turquie et à Chypre ainsi que les Balkans occidentaux.

Demain, le ministre des Affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Dollis accompagneront le Premier ministre à New York où se tiendra la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’agenda du Premier ministre sera annoncé par son cabinet. Je vous communiquerai actuellement quelques premières informations relatives au programme, sous réserve de modification.

Le ministre aura l’opportunité de participer à toute une série de rencontres multilatérales et régionales et d’avoir des contacts bilatéraux avec ses homologues et des représentants des Organisations internationales. Plus particulièrement, il devrait participer en tant qu’orateur à une réunion de haut niveau sur le terrorisme. Le thème de son intervention sera « Promoting dialogue understanding and countering the appeal of terrorism».

En outre, il devra participer à une série de rencontres ayant pour objet la question du Moyen-Orient. Il y aura une réunion des ministres des Affaires étrangères organisée par l’Institut international de paix et les ministères des Affaires étrangères des Emirats arabes unis et de Luxembourg. Des réunions se tiendront également au niveau des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sur la question du Moyen-Orient. Une réunion se tiendra sur la Libye dans le cadre du Groupe des Amis de la Libye, tandis que le ministre participera également aux rencontres de l’Union européenne avec les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis et de la Russie. Il participera également aux réunions des organisations régionales et notamment du SEECP, de l’Initiative Adriatique-Ionienne et de l’OCEMN et aura une série de rencontres bilatérales avec ses homologues. Il devrait également s’entretenir avec M. Nimetz, des représentants de la communauté grecque et l’Archevêque d’Amérique.

Après la fin des travaux de l’Assemblée générale, le ministre des Affaires étrangères se déplacera à Los Angeles et à San Francisco où il aura des contacts avec des représentants du milieu politique et économique, il accordera des interviews et prononcera des discours dans le cadre des manifestations organisées par des groupes de réflexion.

Par la suite, il se déplacera en Pologne en vue de participer à la Réunion au sommet de l’Union européenne avec les pays du Partenariat oriental.

La ministre adjointe des Affaires étrangères, Mme Xenogiannakopoulou devrait s’entretenir le mardi 20 septembre avec un groupe de 30 journalistes allemands qui effectuent une visite dans notre pays et par la suite elle s’entretiendra avec le Commissaire chargé de la politique régionale de l’Union européenne, M. Hahn.

Le Secrétaire général du ministère, l’ambassadeur Zepos aura aujourd’hui des consultations avec le ministre afghan pour les Réfugiés et le Rapatriement, M. Anwari.

C’est tout pour ce qui est de l’agenda. Je suis prêt à répondre à vos questions, s’il y en a.

JOURNALISTE : Quelle est finalement notre position concernant la reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat ?

G. DELAVEKOURAS : En ce moment, des négociations très délicates sont en cours. La Grèce a des contacts soutenus tant avec Israël qu’avec l’Autorité palestinienne. Il y a eu par ailleurs une visite de  l’envoyé du Président de l’Autorité palestinienne à Athènes la semaine dernière et dans le même temps elle a des contacts continus avec ses partenaires au sein de l’Union européenne. En outre le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu avec Mme Ashton laquelle s’est récemment rendue dans la région et a eu des entretiens très utiles.

La politique de la Grèce est principalement axée autour de deux axes : Premièrement, valoriser les évolutions dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies en vue de pouvoir donner un élan à la réouverture du processus de paix. Deuxièmement, miser sur l’unité de l’Union européenne ce qui revêt une importance majeure car l’Union européenne a un rôle très important à jouer au Moyen-Orient. C’est justement pourquoi, il est important de parler d’une seule voix. Nous devrons voir quelles seront les décisions de l’Autorité palestinienne pour ce qui est des actions qu’elle entreprendra et par la suite discuter avec nos partenaires des modalités qui permettront à l’UE de parler d’une seule voix.

Les discussions et les consultations couvriront une longue période de temps afin que nous puissions avancer dans ce sens et nous espérons que tel sera le cas.

JOURNALISTE : Monsieur le porte-parole, que pensez-vous des événements en Méditerranée orientale ? Hier, ont débuté les forages de prospection dans le secteur israélien et par la suite les travaux se dirigeront vers le secteur chypriote. Il y a cette tension « verbale » de la part de la Turquie. Quelle est la position de notre pays ? Merci.

G. DELAVEKOURAS : Commençons par dire l’évidence : la République de Chypre est en concertation avec ses voisins et a procédé à des accords de délimitation de sa zone économique exclusive. Dans ce cadre, elle procède à l’exercice de son droit acquis, qui est sauvegardé par le droit international, à la recherche et à l’exploitation de ses ressources naturelles. Ce droit ne peut être contesté par personne et a été signalé dans les déclarations faites par tous les acteurs de la scène internationale qui sont intéressés par cette question. Nous avons également eu les déclarations claires de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Russie et il est tout à fait clair que les actions de la République de Chypre sont conformes, pleinement conformes au droit international et c’est son droit acquis. La Turquie, qui ne dispose pas d’arguments, tente de faire monter les tensions et profère des menaces verbales.

Cela, vu les conditions qui prédominent actuellement dans notre région, à savoir la grande instabilité dont les causes sont bien évidentes pour tous, suscitent des tensions encore plus vives. C’est pourquoi, nous pensons que la Turquie devra reconnaître la réalité et la réalité est que le droit international accorde à la République de Chypre ce droit bien clair. Nous espérons que la Turquie fera preuve de retenue et n’attisera pas davantage les tensions.

JOURNALISTE : Monsieur le porte-parole, deux questions relevant des relations bilatérales. Pensez-vous que les dernières évolutions concernant la question palestinienne, les consultations de Mme Ashton, la réunion imminente de l’Assemblée générale, ont eu comme résultat la redéfinition des relations entre Athènes et Israël ? Ma deuxième question porte sur la visite de M. Lambrinidis avec son homologue italien à Tirana lors de laquelle  le ministre grec a soutenu la perspective européenne du pays voisin. Avez-vous remarqué un certain progrès dans l’approfondissement des institutions démocratiques de la part de l’Albanie et un changement d’attitude pour ce qui est du respect de la minorité grecque ? Merci.

G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de la première question, la décision de la Grèce d’approfondir sa relation avec Israël est venue combler un vide injustifiable dans nos relations bilatérales. Les relations entre la Grèce et Israël présentent une grande dynamique que nous devrions valoriser. Nous avons d’emblée clarifié ce point, à savoir que cette décision ne va à l’encontre d’aucun pays tiers quel qu’il soit. Par ailleurs, nous avons clarifié que cette relation de coopération et de confiance renforcée avec Israël peut contribuer de manière décisive aux efforts déployés en vue de régler la question du Moyen-Orient. La Grèce entretient des relations d’amitié et de confiance de longue date avec le monde arabe et, notamment avec le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne, mais dans le même temps elle a la possibilité de discuter de manière ouverte avec Israël en vue de pouvoir aider à l’atteinte d’un consensus et à la réouverture du processus de paix. Tel est le climat dominant pour ce qui est de la question du Moyen-Orient et nous espérons pouvoir dans la période à venir contribuer de manière décisive, par nos propres moyens, aux efforts visant à la réouverture des négociations, toujours dans le cadre des principes biens connus auxquels la Grèce demeure attachée.

Pour ce qui est de la visite du ministre des Affaires étrangères de la Grèce en Albanie, force est de signaler que cette rencontre a eu lieu à l’initiative de la Grèce. C’était une proposition que M. Lambrinidis a présentée au conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui s’est tenue en juin. Le message transmis par les deux ministres, le ministre grec des Affaires étrangères et son homologue italien, à toute la classe dirigeante, mais aussi à l’opinion publique albanaise, a été positif, à savoir que l’Albanie peut avancer dans son parcours européen. Ce message a également signalé les responsabilités qui pèsent sur tout le monde afin que l’Albanie puisse faire les pas nécessaires, autrement dit procéder à la mise en place de réformes et appliquer les 12 recommandations présentées par la Commission européenne pour que le processus européen puisse avancer.

Il y avait de véritables préoccupations qui demeurent actuellement, car  la crise politique intérieure en Albanie sape en fait cet effort. C’est pourquoi le message transmis par les deux ministres qui représentaient l’Union européenne tout entière était particulièrement important, cette dernière ayant salué cette initiative. Nous espérons que cette initiative pourra faire avancer le processus car cela est très important non seulement pour l’Albanie elle-même mais aussi pour la Grèce qui est son voisin direct. Il est important de mettre en place ces réformes car celles-ci comprennent aussi d’importants éléments relatifs à la minorité grecque qui présentent un intérêt marqué pour la Grèce. La partie albanaise connait très bien que la situation de la minorité et la protection de ses droits est un baromètre des relations gréco-albanaises.

JOURNALISTE : Deux questions relatives à la crise en Méditerranée orientale et à la question palestinienne. La première question qui porte sur le dossier palestinien est la suivante: la partie grecque étudie-t-elle toutes les éventualités dans le cas où une position commune n’est pas adoptée au sein de l’Union européenne ? Je me réfère à l’éventualité d’une abstention à un éventuel scrutin ? Deuxièmement, êtes-vous préoccupés par une éventuelle montée des tensions de la part de la Turquie, l’île de Castellorizo située dans la région élargie étant le prétexte ? Et si tel est le cas, envisageriez-vous en coopération avec Nicosie d’invoquer la clause d’assistance mutuelle prévue par le Traité de Lisbonne ? Troisième question : qu’y a-t-il de nouveau concernant la question de Skopje ? Pourquoi cet entretien avec M. Nimetz aurait-il lieu du moment qu’il n’y a aucune évolution sur ce plan. Merci.


G. DELAVEKOURAS : En ce qui concerne la question palestinienne, j'aimerais dire que les discussions en ce moment sont dans une phase sensible. Nous sommes convaincus que les deux parties ont tout intérêt à ne pas entrer en conflit à New York et au contraire à trouver un moyen de faire avancer le processus. Etant donné que l'Autorité palestinienne n’a pas décidé des prochains pas à entreprendre, il serait inutile que j’entre dans des scénarios hypothétiques. Cette discussion peut réellement avancer, je le redis, et nous espérons qu’il en sera ainsi. De notre côté, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela devienne réalité.

En ce qui concerne les actions turques, la Turquie choisit la voie de l'escalade des tensions en faisant des déclarations sur un ton ferme et péremptoire, parce que justement, elle n'a aucun argument à faire valoir. La Grèce n’a aucune raison de suivre cet effort visant à faire monter la tension, parce que justement elle se base sur la force de ses arguments et sur le fait que le droit international couvre pleinement nos positions. C'est dans cette logique que nous agissons. Cela étant, vous comprenez bien que l'obligation évidente du ministère des Affaires étrangères et du gouvernement grecs est de passer en revue toutes les données et d’agir en fonction.

Pour répondre à votre troisième question, la rencontre avec M. Nimitz a lieu car le ministre sera en déplacement à New York et c'est une bonne occasion de le voir pour discuter de l’état actuel du processus de négociations et voir de quelle façon nous parviendrons au résultat souhaité qui, pour la Grèce est l’atteinte d’une solution dans les plus brefs délais à la question du nom de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine qui perdure. Pour réaliser un tel objectif, il faut que la classe dirigeante de ce pays fasse enfin preuve de sa volonté de négocier véritablement en vue de parvenir à une solution. La Grèce a fait des propositions très constructives, elle a montré à tous sa volonté de parvenir rapidement à une solution, à savoir un nom avec déterminatif géographique et pour tous les usages. La classe dirigeante de l'ARYM devra montrer qu’elle est disposée à parvenir à une solution.

JOURNALISTE : S’agissant du déplacement de M. Lambrinidis aux Etats-Unis – vous avez parlé de Los Angeles, San Francisco – je me demande si ce voyage comportera un volet entrepreneurial dans le but d'élargir l'intérêt de la communauté grecque pour plus d’investissements ou la contribution de la communauté au fonds du parlement qui avait été annoncé il y a longtemps et sincèrement nous n'avons pas beaucoup d'informations sur l'état d'avancement de ce dossier. Merci.

G. DELAVEKOURAS : Comme je vous l’ai dit, il aura des contacts avec des représentants du milieu politique et économique et manifestement avec des représentants de la communauté grecque qui est très active sur la côte ouest des Etats-Unis pour les informer des efforts déployés par la Grèce, tant dans le domaine de l’économie que de la politique étrangère.

JOURNALISTE : En ce qui concerne la question de la Méditerranée orientale, les médias israéliens diffusent que M. Netanyahu, hier, a communiqué avec le Premier ministre pour discuter de la situation. Est-ce qu'Athènes pense intervenir au niveau diplomatique en vue de [....] ou dans le cadre de la présence du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères et dans le cadre des rencontres qu'ils auront avec M. Erdogan et M. Netanyahu ?

G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord je crois – et je le vérifierais avec le cabinet du Premier ministre – que cet entretien n’a pas encore eu lieu. Ils auront en tout cas l’occasion de discuter, je crois aujourd’hui, de toutes ces questions. Je vous le redis, la position de la Grèce est une position de responsabilité et sa tâche est de mettre en avant cette position, à savoir la stabilité dans notre région car justement nous traversons une période particulièrement cruciale. Cet effort visant à faire monter les tensions est dangereux et c'est la raison pour laquelle cela doit cesser. Nous pensons qu'une entente par la voie diplomatique est nécessaire. C’est notre position et nous attendons de toutes les parties qu’elles adoptent l'attitude appropriée.

JOURNALISTE : Monsieur le porte-parole, vous parlez toujours des lignes rouges de la Grèce. La semaine passée, lors d’une célébration à Skopje sur la place centrale, M. Gruevski a, entre autres, évoqué les lignes rouges. Qu’en pensez-vous ? Que pensez-vous des lignes rouges de l’une et de l’autre partie ? Dans quelle mesure ces lignes convergent-elles pour que nous puissions parvenir à une solution ?

G. DELAVEKOURAS : La Grèce a fait d’importants pas en avant dans ce processus, ce que n’a pas fait l’autre partie, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine. C’est exactement la raison pour laquelle la communauté internationale reconnaît la bonne disposition de la Grèce et sa position constructive. Et il est vrai que l’Ancienne République yougoslave de Macédoine devra parcourir la distance qui lui incombe. L'Union européenne et l'OTAN ont précisé qu'une solution devra être atteinte. La Grèce soutient la perspective euro-atlantique de l'Ancienne République yougoslave de Macédoine et elle a, à maintes reprises, indiqué qu'elle serait son allié lorsque le processus sera lancé. Mais ce processus devra reposer sur des bases solides, des relations de bon voisinage. C’est la raison pour laquelle nous devons sans plus tarder parvenir à une solution à la question du nom et nous attendons de l’autre partie de faire preuve de la même disposition. Nous devons faire face à des provocations permanentes qui sèment la discorde dans le pays, comme par exemple le placement de statues, et contribuent à créer un climat qui entrave la réalisation de progrès. Tout cela doit changer. Le Premier ministre grec a pris une initiative et a rencontré plusieurs fois son homologue de l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, justement pour que nous puissions créer un autre climat dans nos relations, qui à notre sens est nécessaire. Nous voulons concrétiser cela mais il faut que l’autre partie puisse faire écho à notre volonté exprimée.

JOURNALISTE : Autrement dit pour parvenir à une solution, si j’ai bien compris, nous devons accepter les lignes rouges de la Grèce, n’est-ce pas ?

G. DELAVEKOURAS : La proposition de la Grèce est constructive. Une dénomination avec déterminatif géographique et pour tous les usages. Il est nécessaire que cela reflète la réalité et la réalité est que la Macédoine est une région élargie, dont la plus grande partie se trouve en Grèce. Une autre partie est située en Ancienne République yougoslave de Macédoine et en Bulgarie. Pour cette raison, un déterminatif géographique reflétant cette réalité est nécessaire. Et pour tous les usages sinon nous faisons perdurer la situation actuelle et nous avons fait l’expérience des violations des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Accord intermédiaire entre les deux pays. Nous devons continuer dans la même logique. Nous devons parvenir à une solution qui nous permettra d'insuffler un nouvel élan à nos relations. Nous voulons investir davantage dans cette relation, mais elle doit reposer sur des bases solides, à savoir des relations de bon voisinage.

JOURNALISTE : Est-ce que la partie grecque, le ministère des Affaires étrangères est préoccupé par les activités « anti-helléniques » dans lesquelles sont impliqués dernièrement certains députés et maires élus. Par ailleurs, le vice-premier ministre du gouvernement, M. Pangalos, a dit il y a quelques jours devant le parlement que le consulat de Turquie ne devrait pas exister à Comotini puisqu’il y en a déjà un à Thessalonique. Votre commentaire à ce sujet. Merci.

G. DELAVEKOURAS : Je ne commenterais pas les positions formulées par les députés grecs. Concernant la question du fonctionnement du Consulat de Turquie à Comotini, je tiens à dire que ce fonctionnement doit respecter les conventions internationales, la législation grecque et ne pas heurter les sensibilités des sociétés locales. Cela est évident, tout comme il est évident que lorsque la Grèce constate un écart, elle ne manque pas de le faire clairement savoir à la partie turque.

JOURNALISTE : Quelles sont nos lignes concernant l'attitude provocatrice de la Turquie, si elle continue de provoquer des tensions en Méditerranée orientale et notamment à Chypre. Quelle est la ligne rouge de la Grèce ?

G. DELAVEKOURAS : Nous entrons encore dans toutes sortes de scénarios et d’hypothèses. Je pense avoir été très clair. Cette attitude de la Turquie est dangereuse pour la région tout entière et cela n’est dans l’intérêt de personne. Nous attendons de la Turquie de respecter le droit international. Elle a l'obligation de le faire et c'est ce qu'elle invoque d'ailleurs ces derniers temps. Le droit international est très clair dans ses dispositions et Ankara doit respecter et appliquer ses dispositions.

JOURNALISTE : Je reviens à la question de Skopje. J’aimerais vous demander – même si vous allez probablement me dire que cette question ne relève pas de votre compétence – s’il y aura une rencontre Papandréou – Gruevski à New York ?

G. DELAVEKOURAS : Comme je l’ai dit,  le programme du Premier ministre vous sera communiqué par son cabinet. Je n’ai aucune information y relative à l’heure actuelle.  

JOURNALISTE : M. Fuele a parlé de *** étroite des deux hommes et l’optimisme est de mise, à savoir que jusqu’à la fin de l’année…

G. DELAVEKOURAS : Monsieur Fuele a effectué une visite à Skopje lors de laquelle il a transmis des messages très importants à la classe dirigeante de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine. Il a parlé de la nécessité pour son pays de réaliser les réformes nécessaires en vue de sa perspective européenne et a évoqué également la nécessité de résoudre la question du nom. C’est un message à la fois clair et fort et nous espérons que la classe dirigeante de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine en tiendra compte car ce message provient de l’Union européenne elle-même. Les 27 Etats membres ont formulé leur position. L’important, pour tous, est que ce pays aille de l’avant, qu’il avance dans son cheminement vers l’Union européenne, vers l’OTAN. Cela est dans l’intérêt de la région tout entière et pour cette raison, la résolution de la question du nom est une nécessité impérieuse. Toutefois, l’autre partie doit faire les pas nécessaires.

JOURNALISTE : Une précision, est-ce que le ministère grec des Affaires étrangères, le gouvernement grec en général et éventuellement le ministère de la Défense seront en contact, au  niveau diplomatique ou militaire, avec la classe dirigeante chypriote en vue de l’ouverture des opérations de forage dans la zone économique exclusive de Chypre ?

G. DELAVEKOURAS : La Grèce et Chypre sont en contact permanent. Il y a des contacts permanents à tous les niveaux afin que nous puissions avoir un aperçu clair de la situation et être en parfait coordination, car cette attitude la Turquie suscite, il faut le dire, de vives préoccupations. Et la Turquie essaie en permanence de créer des tensions. C’est la raison pour laquelle une bonne planification et préparation de notre part sont nécessaires. Nous continuerons d’être en contact étroit avec la République de Chypre et nos partenaires qui ont un intérêt marqué à ce que le calme règne dans notre région. Merci beaucoup.

September 15, 2011