Points principaux :
[Sur les soi-disant déclarations du vice-président du gouvernement turc, Arinc :]
Les déclarations, quelles qu’elles soient, suggérant le déroulement d’une négociation sur des dossiers autres que celui de la délimitation du plateau continental qui constitue un litige que les deux pays doivent régler, n’ont aucun rapport avec la réalité. Nous devons être clairs à cet égard et il ne faut laisser planer aucun doute, indépendamment des déclarations des hauts fonctionnaires turc quels qu’ils soient. La partie turque présente souvent des positions prêtant à des généralisations et laissant planer des doutes. Il s’agit d’efforts à caractère médiatique qui sont systématiquement déployés ces derniers jours. Ces efforts ne peuvent bien évidemment pas apporter de résultats et ne contribuent guère aux efforts consentis en faveur d’un règlement de la question réelle à savoir le litige sur la délimitation du plateau continental. Ils ne servent qu’à créer des impressions. Nous n’agissons pas selon cette logique, c’est sur l’essentiel que nous axons toute notre attention.
[Sur la récente visite de M. Davutoglou :]
Cette visite est intervenue dans une conjoncture qui, comme vous le savez, ne pourrait donner lieu à des résultats spectaculaires. La Turquie est actuellement en période préélectorale. Pour notre part, nous nous attendons en effet à des progrès plus rapides.
Ces contacts sont utiles. Les deux ministres ont échangé sept visites à ce jour et ils ont eu de nombreux contacts au sein des forums internationaux. Nous avons en effet à notre disposition un nouvel instrument qui détermine le cadre du progrès réalisé au niveau des relations gréco-turques. Je me réfère au Conseil de coopération de haut niveau. Comme vous le savez, la première réunion s’est tenue en mai à Athènes et la prochaine réunion est prévue pour le mois de juillet en Turquie. Cette réunion s’est tenue dans le cadre de la préparation du Conseil de coopération de haut niveau. Par ailleurs, lors de cette réunion l’occasion nous été a offerte de passer en revue les relations bilatérales et d’engager une discussion sur les questions régionales revêtant une importance majeure, des questions de préoccupation pour notre région, les plus importantes étant celles du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord.
[Sur l’incident avec le navire de recherche italien :]
Il est vrai qu’un navire sous pavillon italien a demandé et a reçu les autorisations conformes au droit international par les autorités grecques compétentes. L’objectif de cette mission a été de faire une recherche en vue d’immerger un câble à fibres optiques qui relira l’Italie à Israël. Ce navire a été harcelé par une corvette turque en violation des règles du droit international. Le ministère des Affaires étrangères a immédiatement réagi par le biais d’une démarche faite par notre ambassade à Ankara.
[Sur la procédure judiciaire devant la cour internationale de la Haye suite au recours de l’ARYM:]
Nous sommes avant tout en présence d’un processus de négociations sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Nous sommes attachés à ce processus et nous le soutenons fermement, nous participons de manière constructive et attendons du progrès. Nous estimons que des actions telles que celles que vous venez de mentionner, l’usage de symboles grecs, sont contraires à l’accord intermédiaire et cela est manifestement noté à chaque occasion. Comme vous l’avez si bien dit, le 21 se tiendra l’audience à la Cour de la Haye. C’est une procédure judiciaire à laquelle nous participons. Nous avons des arguments probants à faire valoir.
Texte intégral
M. G. DELAVEKOURAS : Bonjour. On vous a remis une note d’information sur le processus devant la Cour de la Haye concernant le recours de l’ARYM.
Je voudrais également vous signaler que les travaux de la Cour seront diffusés en direct depuis le site internet de la Cour et pour ceux qui souhaitent se rendre sur place, il y a la possibilité d’accréditation. Vous trouverez toutes les informations y relatives sur le site Internet de la Cour internationale.
Force est également de signaler que nous avons tout à l’heure émis un communiqué concernant les Grecs présents au Japon. Le ministère des Affaires étrangères a eu des concertations avec des compagnies aériennes en vue de pouvoir réserver des billets d’avion à destination de la Grèce. Le ministère a procédé à cette action car d’après des informations disponibles, certains Grecs auraient eu des difficultés à trouver des billets. Notre ambassade leur a communiqué cette information et est en contact permanent avec eux. Nous attendons leur réponse pour voir combien de personnes souhaitent rentrer en Grèce.
Passons maintenant à l’agenda de la direction politique. Le vendredi 18 mars, le ministre des Affaires étrangères s’entretiendra dans le cadre d’une rencontre protocolaire avec l’ambassadeur d’Australie à Athènes, M. Newman qui vient d’achever son mandat dans notre pays. Le même jour, le ministre s’entretiendra avec le Président de la Fédération œcuménique des Constantinopolitains, M. Nikolaos Uzuroglu. Le vendredi, il s’entretiendra avec le Président de la Fédération œcuménique des Constantinopolitains au ministère des Affaires étrangères.
Vendredi à 17h00 se réunira le Conseil sur la politique étrangère sous la présidence de M. Droutsas. A l’ordre du jour de la réunion seront les relations gréco-turques à la lumière de la visite du ministre des Affaires étrangères de la Turquie et des dernières évolutions en Afrique du nord.
Lundi 21 mars, M. Droutsas et Mme Xenogiannakopoulou se déplaceront à Bruxelles en vue de participer aux travaux du Conseil Affaires générales et du Conseil Affaires étrangères. Lors du Conseil Affaires générales, les discussions seront dominées par la préparation du Conseil européen qui se tiendra les 24 et 25 mars. A l’ordre du jour du Conseil Affaires étrangères sera la discussion sur les dernières évolutions en Afrique du nord, la Corne de l’Afrique, le processus de paix au Moyen-Orient et la stratégie de l’Union européenne concernant la Bosnie-Herzégovine.
Mardi 22 mars, le ministre se déplacera à Berlin en vue de s’entretenir le matin avec son homologue allemand, M. Guido Westerwelle. En outre, l’après-midi, il prononcera un discours lors d’une manifestation consacrée à la crise économique et financière et ses incidences sur l’Union européenne. A la manifestation qui est organisée par le parti social-démocrate allemand, assisteront également le Président du Groupe parlementaire SPD, M. Steinmeier ainsi que le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, M. Asselborn.
Le 23 mars à 11h00, M. Droutsas dans le cadre des manifestations organisées à l’occasion de la fête nationale du 25 mars, il inaugurera une exposition de documents de la révolution grecque appartenant aux archives du ministère des Affaires étrangères ainsi que des copies de tableaux de la Pinacothèque grecque appartenant à la collection intitulée « Palingénésie nationale » organisée par le Service des archives diplomatiques et historiques.
Les 24 et 25 mars, M. Droutsas et Mme Xenogiannakopoulou accompagneront le Premier ministre au Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles.
Mme Xenogiannakopoulou se déplacera aujourd’hui à Berlin en vue d’une rencontre avec des membres du gouvernement allemand qui se déroulera le 17 mars. La ministre adjointe sera accompagné par M. Dinos Rovlias, Secrétaire d’Etat au Développement régional et à la Compétitivité, M. Yannis Panaretos, Secrétaire d’Etat à l’Education, à la Formation continue et aux Cultes, M. Vassilis Kegkeroglou, Secrétaire d’Etat au Travail et à la Sécurité sociale, M. Kostas Mathioudakis, Secrétaire général du ministère de l’Energie, de l’Environnement et du Changement climatique et M. Charis Tsiokas, Secrétaire général du ministère des Transports, des Infrastructures et des Réseaux. Cette rencontre se tient dans le cadre de la mise en application de la déclaration commune entre M. Papandréou et Mme Merkel sur la revalorisation de la coopération économique entre la Grèce et l’Allemagne.
M. Kouvelis le 18 mars s’entretiendra avec l’ambassadeur M. Chryssanthopoulos, Secrétaire général de l’OCEMN. Le 22 mars, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères s’entretiendra avec l’ambassadeur du Koweït et l’ambassadeur de la Serbie tandis que le 24 mars il aura une rencontre avec la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de la Chine, Mme Fiu.
M. Dollis, vendredi 25 mars, se déplacera aux Etats-Unis en vue de participer à une manifestation à l’occasion de la fête nationale du 25 mars organisée à la Maison blanche.
M. Zepos, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères le 23 mars aura des consultations avec son homologue israélien, l’ambassadeur M. Barack à Athènes.
Enfin, le Secrétaire général de la Coopération économique internationale, demain 17 mars, prononcera un discours lors de la Conférence Exports Money Conference 2011 sur le thème : « Exportations : un défi national ».
Voilà pour ce qui est du programme. Je suis prêt à répondre à vos questions, s’il y en a.
M. CHIDIROGLOU : Est-ce que les problèmes dans le financement des missions diplomatiques à l’étranger ont été résolus ? Vous êtes bien évidemment au courant des articles y relatifs parus dans la presse. Est-ce que des manifestations auront lieu à l’occasion de la fête nationale du 25 mars dans toutes nos ambassades et notamment dans les pays où la communauté grecque est nombreuse ?
M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de la première question, depuis le début de l’année le ministère des Affaires étrangères a été confronté à de graves problèmes de fonctionnement liés à l’exécution du budget. Il y a eu des contacts y relatifs avec le ministère des Finances et en fait les problèmes relatifs au paiement des salaires et au versement en temps utile des frais de fonctionnement ont été réglés. Certes, il y a également d’autres problèmes qui font l’objet des discussions en cours avec le ministère des Finances. Pour ce qui est de la deuxième question, les manifestations à l’occasion de la fête nationale auront lieu dans nos ambassades et les instructions y relatives ont été données pour qu’une manifestation soit organisée selon le cas. M. Athanassopoulos vous avez la parole.
M. ATHANASSOPOULOS : Bonjour, monsieur le porte-parole. Hier, le vice-président du gouvernement turc, M. Bulent Arinc, dans une déclaration lors de la Réunion des Dirigeants en faveur du changement à Constantinople, si je ne m’abuse pas, a affirmé que la Turquie était en train de négocier dans un climat amical avec la Grèce la ligne du FIR, les eaux territoriales et les îles de l’Egée. Etes-vous au courant de cette déclaration ? Je vous dis ce qu’on m’a rapporté car on m’a rapporté le contenu du télégramme de l’agence Anadolu. Etes-vous au courant ? Votre commentaire. Merci.
M. G. DELAVEKOURAS : Cette déclaration est rapportée différemment dans la version turque et la version anglaise de l’agence Anadolu. Quoi qu’il en soit, cette déclaration, celle que vous avez citée, n’a aucun rapport avec la réalité. Les positions de la Grèce sont claires et l’objet des contacts exploratoires est la délimitation du plateau continental depuis Evros jusqu’à Castellorizo et nous sommes catégoriques là-dessus. Nous souhaitons voir du progrès pour ce qui est du règlement de ce litige ce qui contribuera de manière décisive à l’amélioration également des relations bilatérales.
M. ATHANASSOPOULOS : Me permettez-vous de rebondir sur ce que vous avez dit et vous demander quelle est la différence entre la version en langue turque et la version en langue anglaise de la déclaration ?
M. G. DELAVEKOURAS : Non, je ne le ferai pas. Je vous dis clairement que la version que vous avez lue n’a aucun rapport avec la réalité. Et les déclarations, quelles qu’elles soient, suggérant le déroulement d’une négociation sur des dossiers autres que celui de la délimitation du plateau continental qui constitue un litige que les deux pays doivent régler, n’ont aucun rapport avec la réalité. Nous devons être clairs à cet égard et il ne faut laisser planer aucun doute, indépendamment des déclarations des hauts fonctionnaires turc quels qu’ils soient. La partie turque présente souvent des positions prêtant à des généralisations et laissant planer des doutes. Il s’agit d’efforts de caractère médiatique qui sont systématiquement déployés ces derniers jours. Ces efforts ne peuvent bien évidemment pas apporter de résultats et ne contribuent guère aux efforts consentis en faveur d’un règlement de la question réelle à savoir le litige sur la délimitation du plateau continental. Ils ne servent qu’à créer des impressions. Nous n’agissons pas en fonction de cette logique, c’est l’essentiel qui nous intéresse. Actuellement, des contacts exploratoires sont en cours et leur objectif clair est de délimiter le plateau continental entre les deux pays et nous pensons que la réalisation de cet objectif sera très importante pour l’amélioration des relations gréco-turques. Mme Poulidou.
Mme POULIDOU : Monsieur le porte-parole, j’ai lu hier dans la presse que M. Van Rompuy, répondant à une question, a affirmé que vingt pays européens ont proposé une aide au Japon et la Grèce ne figure pas parmi ceux-ci. Savez-vous si la Grèce proposera une aide ou si elle apportera sa contribution ?
M. G. DELAVEKOURAS : Je ne sais pas de quelle liste de pays vous parlez, la Grèce a proposé une aide et cela a été mentionné dans les séances d’informations officielles du gouvernement nippon. Nous sommes prêts à apporter une aide, une aide qui sera offerte en fonction des demandes formulées par la partie japonaise et les besoins sur place.
Mme POULIDOU : Je me réfère à la liste publiée par l’UE.
M. G. DELAVEKOURAS : Je vous dis que la Grèce figure dans la liste publiée par les autorités nippones et je ne sais pas si cela n’a pas été mentionné dans la liste européenne par omission mais, quoi qu’il en soit, la Grèce a proposé une aide et nous sommes prêts à apporter une aide et en mesure d’annoncer les moyens qui seront mis à disposition mais cela, je le répète, dépend des demandes formulées par la partie nippone.
M. TSIMPLAKIS : Monsieur le porte-parole, est-ce que le comité du ministère des Affaires étrangères chargé des Organisations non gouvernementales a achevé la tâche qui lui a été confiée ? Est-ce que les factures ont été trouvées ou détruites après tant d’années ?
M. G. DELAVEKOURAS : L’enquête n’a pas été achevée mais aussitôt que nous aurons les résultats, ils seront officiellement communiqués devant le parlement et à vous également.
M. TSIMPLAKIS : Est-ce que le délai de fin mars est toujours valable ?
M. G. DELAVEKOURAS : Oui, Mme Pelonis.
Mme PELONIS : Je rebondis sur la question concernant M. Arinc au sujet de la visite de M. Davutoglu en Grèce. Vous avez dit que la partie turque présentait souvent des positions à des fins médiatiques. Pensez-vous que la visite et les déclarations de M. Davutoglu doivent être envisagées dans cet esprit ? Vu qu’il y a eu trois communiqués, 24 heures avant et après son départ de Grèce, deux communiqués de votre part et un communiqué de la part de M. Petalotis sur Castellorizo, sur le casus belli et la minorité en Thrace. Quel est le bilan, y a-t-il des résultats ? Et, si l’approche turque est médiatique, pourquoi cette action a été faite maintenant s’il n’y avait rien à annoncer ?
M. G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, en ce qui concerne la visite, il faut dire que celle-ci est intervenue dans une conjoncture qui, comme vous le savez, ne pourrait donner lieu à des résultats spectaculaires. La Turquie est actuellement en période préélectorale. Pour notre part, nous nous attendons en effet à des progrès plus rapides. Cela dit toutefois, nous devons clarifier d’une part que la partie turque dans cette conjoncture, a décidé de consentir un effort médiatique très intense et les déclarations n’ont pas cessé tout au long du séjour en Grèce du ministre turc de Affaires étrangères. La partie turque exprime ses positions, des positions que nous connaissons et à l’égard desquelles il y a des réponses très claires et solides de la part de la partie grecque. La partie grecque adopte une attitude conforme au respect du droit international et c’est justement cet élément qui dote nos positions d’un fondement solide et à chaque occasion nous les présentons de manière claire et sans recourir à des moyens médiatiques dans la gestion des relations gréco-turques. Nous souhaitons vraiment voir du progrès à travers les consultations que nous sommes en train de mener et à travers la compréhension des positions de part et d’autre, mais, bien entendu, toujours dans le respect du droit international et de la souveraineté de la Grèce. Tel est le cadre dans lequel se déroulent nos consultations avec la partie turque. Nous voulons voir du progrès et en face de nous nous avons un gouvernement turc qui déclare la même chose et nous nous attendons à des résultats tangibles. Telle est la condition principale à la normalisation des relations bilatérales. Monsieur Fourlis.
M. FOURLIS : Puisque vous ne pensez pas que ses visites servent à des fins médiatiques et puisque cette visite a eu lieu dans une conjoncture qui n’était pas favorable à des résultats spectaculaires, pourquoi y avez-vous consenti ?
M. G. DELAVEKOURAS : Car cette visite s’intègre dans notre planification. Ces contacts sont utiles. Les deux ministres ont échangé sept visites à ce jour et ils ont eu de nombreux contacts au sein de forums internationaux. Nous avons en effet à notre disposition un nouvel instrument qui détermine le cadre du progrès au niveau des relations gréco-turques. Je me réfère au Conseil de coopération de haut niveau. Comme vous le savez, la première réunion s’est tenue en mai à Athènes et la prochaine réunion est prévue pour le mois de juillet en Turquie. C’est dans ce cadre qu’a été effectuée la visite du ministre des Affaires étrangères de la Turquie, pour préparer la prochaine réunion du Conseil de coopération de haut niveau. Par ailleurs, lors de cette réunion l’occasion nous été offerte de passer en revue les relations bilatérales et d’engager une discussion sur les questions régionales revêtant une importance majeure, des questions de préoccupation pour notre région, les plus importantes étant celles du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord. Les deux gouvernements ont eu de nombreux contacts et c’était l’occasion d’échanger des vues. Il s’agit d’une situation critique qui influera sur la sécurité et la stabilité dans notre région et c’est pourquoi nous considérons ces contacts comme étant utiles tant avec la partie turque qu’avec de nombreux autres pays.
A. FOURLIS : Une deuxième question : une fois que M. Davutoglu est parti, les violations en mer Egée ont repris. Il y a de nouveau eu un passage de corvette [dans les eaux territoires grecques], et ce, deux jours après la visite ce qui prouve que la Turquie n’a pas changé d’attitude. En dépit de cela, vous insistez pour dire, alors que vous avez dit que cette visite n’avait pas eu de résultats spectaculaires, que vous êtes en train de préparer la réunion du Conseil de coopération de haut niveau qui est un nouvel instrument à notre disposition et M. Droutsas a affirmé dans une interview qu’en dépit de tous ces problèmes que nous reconnaissions, nous pensions qu’il y a de la bonne volonté de la part de l’autre partie. Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il y a de la bonne volonté ?
M. G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, pour ce qui est des questions concernant les violations et le passage du navire turc dans les eaux territoriales grecques, nous affirmons que c’est la Turquie qui contrôle cette situation et qu’il n’est pas possible d’avoir chaque jour des violations qui vont à l’encontre du droit international, une situation inacceptable qui implique des dangers et génère des conditions propices à des accidents ou à des incidents. Il n’est pas possible que tous ces incidents cessent le jour de l’arrivée de M. Davutoglu et qu’ils reprennent au lendemain de son départ. Cela montre que la Turquie contrôle la situation ce qui nous préoccupe profondément. Ces actions enfreignent le droit international, ce sont des actions inacceptables qui alourdissent le climat et entravent l’avancement de nos relations. Nous voulons améliorer notre relation avec la Turquie et en ce moment le gouvernement turc fait preuve de la même volonté dans ses affirmations mais il doit traduire cette volonté dans des actes. Cela dit, vous devez savoir, afin d’écarter toute sorte de doute, qu’à chaque action illicite turque, la Grèce répond par la voie opérationnelle et diplomatique ce qui garantit toujours et pleinement nos droits.
A. FOURLIS : [hors micro]
M. G. DELAVEKOURAS : En ce moment, les deux Premiers ministres lors de leurs consultions affirment publiquement et à des conditions bien claires, leur volonté d’améliorer les relations. On ne peut négliger cet élément, toutefois…
A. FOURLIS : [hors micro]
M. G. DELAVEKOURAS : Toutefois cela présuppose qu’il y ait aussi des résultats. C’est justement à ces résultats que nous nous attendons. Je vous en prie.
S. SIDERIS : D’après un article paru dans le journal « AVGI » samedi dernier, un navire de recherche israélien battant pavillon italien et ayant obtenu une autorisation de passage dans les eaux territoriales grecques a tenté d’immerger un câble pour effectuer des recherches pour la construction d’un conducteur. Ce navire a été expulsé par une frégate turque laquelle a donné au navire sous pavillon italien et par la suite au ministère grec des Affaires étrangères des coordonnées géographiques indiquant que le navire en question se trouvait dans la région du plateau continental turc. Donc ma question est la suivante : Premièrement, pourquoi le gouvernement grec n’a-t-il pas dévoilé cet incident ? Quelles étaient les coordonnées données par la Turquie ? Peuvent- elles être publiées ?
Est-ce que le ministère des Affaires étrangères a donné ses propres coordonnées ? Un incident similaire a eu lieu il y deux ans avec un navire norvégien. Est-ce que le navire sous pavillon italien se rendra de nouveau dans la région car il se trouvait dans les eaux territoriales grecques ?
M. G. DELAVEKOURAS : Il est vrai qu’un navire battant pavillon italien a demandé et a reçu les autorisations conformes au droit international par les autorités grecques compétentes. L’objectif de cette mission a été de faire une recherche en vue d’immerger un câble à fibres optiques qui relira l’Italie à Israël. Ce navire a été harcelé par une corvette turque en violation des règles du droit international. Le ministère des Affaires étrangères a immédiatement réagi par le biais d’une démarche faite par notre ambassade à Ankara.
M. SIDERIS : La démarche équivaut-elle à l’expulsion ? Vous n’avez pas répondu aux questions concernant les coordonnées et le retour de ce navire dans cette région.
M. G. DELAVEKOURAS : Je répète que cette action de la Turquie est illégale et c’est pourquoi il y a eu une réaction rapide de la part de la partie grecque. Dans la démarche faite auprès de la Turquie ont été présentées les positions grecques, des positions fondées sur les dispositions du droit international. Notre position est claire et notre réaction a été immédiate afin de faire comprendre à la partie turque que ses actions sont illicites et d’exprimer de manière claire nos positions.
S. SIDERIS : Cet incident étant survenu dans la région située sous Castellorizo, pensez-vous qu’il y aura une escalade ?
M. G. DELAVEKOURAS : Je répète, nous connaissons les positions turques et qualifions ce harcèlement d’inacceptable. Aucune action turque ne peut nuire aux positions grecques car ces positions sont axées sur le droit international et la Grèce les défend quand cela est nécessaire et à chaque occasion. Cela doit être clair à tous. Je vous en prie.
MME KOURBELA : Monsieur le porte-parole, j’ai deux questions. La première porte sur l’accord de réadmission Union européenne – Turquie. On apprend que la Turquie n’accepte pas la question du transit, que les personnes passant par la Turquie pour venir en Grèce et finalement en Union européenne soient rapatriées. Est-ce que cela est vrai, ce qui est le point le plus important de l’accord, quelle est la réaction de la partie grecque et comment évolue la question des négociations sur la signature de cet accord ? Ma deuxième question concerne la visite d’aujourd’hui de Mme Xenogiannakopoulou à Berlin, à la tête de la délégation grecque. Lors de la visite d’un ministre allemand qui était accompagné de sa délégation, il avait été question de créer un fonds commun pour les PME. Où en est cette question et que discuteront-ils à Berlin sur les relations économiques gréco-allemandes ? Merci beaucoup.
G. DELAVEKOURAS : Sur la question de l’accord de réadmission, j’aimerais vous informer du fait que les négociations entre la Turquie et l’Union européenne sont terminées. Le texte est bouclé et la Grèce en est satisfaite. Nous estimons que la mise en application de cet accord sera un important pas en avant, car il contribuera à une meilleure coopération entre l’Union européenne et la Turquie pour faire face à ce problème qui est un problème européen par excellence et non grec. Nous parlons de la Grèce, autrement dit de la principale porte d’accès vers l’Union européenne. La Grèce est le pays où 90% des arrestations d’immigrés clandestins entrant dans l’Union européenne ont lieu, ce qui veut dire que cet accord est très important. L’accord prévoit expressément le processus de réadmission pour tous ceux qui entrent clandestinement dans l’espace européen, à savoir la Grèce, et ce, au moyen de procédures précises. Cela étant, une période transitoire de trois ans est prévue pour ce qui est des ressortissants de pays tiers et nous avons une disposition expresse prévoyant que lors de la période transitoire seront pleinement appliqués les accords bilatéraux conclus entre la Turquie et des pays européens. Comme vous le savez, la Grèce a conclu un accord bilatéral de ce type, et donc l’accord gréco-turc est désormais également placé sous le parapluie de l’Union européenne.
Pour répondre à votre deuxième question, la discussion avec la partie allemande portait sur l’offre de savoir-faire à la partie grecque par l’entité allemande compétente. Ces discussions se dérouleront le 17 mars en Allemagne et nous verrons comment elles évolueront.
L. BLAVERIS : Monsieur le porte-parole, je voulais savoir s’il y a du nouveau concernant l’affaire d’hier relative à Al Jazeera. J’ai en réalité été surpris par le fait qu’une agence de presse internationale aussi renommée ait pu faire une telle erreur, entre guillemets, à laquelle vous avez vivement réagi et est-ce que la chaîne a fait quelque chose pour arranger les choses. Y a-t-il eu des mesures correctrices ? Non ? Et pour votre part, en tant que pays je veux dire, avez-vous mené des investigations sur cet incident ? Car dans le passé, de nombreux bateaux grecs n’ont pas respecté des embargos de ce genre. Autrement dit, cet incident ne comporterait-il pas une certaine parcelle de vérité ? Merci.
G. DELAVEKOURAS : L’information diffusée par Al Jazeera n’a pas été vérifiée, il n’y a pas eu d’effort visant à en vérifier la fiabilité, que ce soit en contactant la partie grecque, le ministère des Affaires étrangères ou toute autre autorité compétente ; par conséquent, notre action s’imposait sur le champ, il fallait dans un premier temps que nous diffusions un communiqué relatif à la question pour informer l’opinion publique arabe de cette tentative de diffamation contre le pays. Ces actions ont été faites, il y a eu également une démarche de notre ambassade à Qatar auprès de la direction de la chaîne et dans le même temps toutes nos ambassades ont été informées afin qu’elles puissent publier le communiqué qui avait été diffusé dans les médias de masse arabe et que l’opinion publique arabe puisse être pleinement informée de la question. M. Athanassopoulos ?
A. ATHANASSOPOULOS : Monsieur le porte-parole, tout à l’heure mon collègue, M. Sideris, a fait une déclaration qui est mentionnée dans le journal « Avgi », à laquelle vous n’avez pas répondu. J’aimerais y revenir. Pourquoi avez-vous dissimulé cet événement ? Ma deuxième question est la suivante, vous avez dit que la partie turque a exprimé la volonté de voir des progrès, etc., c’est M. Erdogan qui l’a affirmé. M. Arinc n’est donc pas sur la même longueur d’onde ? Merci.
G. DELAVEKOURAS : Concernant votre première question, je dirais que rien n’a été dissimulé. La route du bateau a été normalement communiquée par Navtex, rien n’a été caché. Cela étant, le ministère des Affaires étrangères doit et fait toutes les actions nécessaires au cas où une situation de ce genre se présenterait.
Concernant votre deuxième question, je vous ai déjà répondu au sujet des déclarations de M. Arinc. Je n’entre pas dans le détail, à savoir ce que M. Arinc a dit, je m’en tiens au fond de la question et le fond de la question est que la Grèce participe aux contacts exploratoires…
A. ATHANASSOPOULOS : …c’est une autre question.
G. DELAVEKOURAS : Excusez-moi…
A. ATHANASSOPOULOS : …la question est autre. Moi je dis que vous avez dit que la partie turque a publiquement et en privé exprimé sa volonté en faveur du progrès. Comment se fait-il que les déclarations faites en public ou en privé ne soient pas les mêmes ? C’est ce que j’essaie de comprendre.
G. DELAVEKOURAS : Oui, et je le répète, nous n’attendons pas de déclarations, mais des résultats. Nous sommes en plein processus de contacts exploratoires avec la partie turque, nous avons créé une instance puissante, à savoir le Conseil supérieur de coopération afin de faire avancer nos relations, de trouver des champs de coopération et de faire des pas en avant vers la création d’un espace de paix et de relations de bon voisinage. Cela étant, je dirais que les déclarations comme celles-ci ne manquent pas. La partie turque ne manque une occasion de faire connaître ses positions. Ce processus, cette gestion médiatique des relations gréco-turques, à notre avis, peut engendrer des problèmes, des malentendus et saper l’ambiance. Ce qui nous intéresse est la substance. A savoir que nous voulons réellement voir un progrès tangible, des résultats et c’est ce que nous attendons de la part de la partie turque.
A. FLORES : Monsieur le porte-parole, combien y a-t-il de Grecs au Japon ? Combien de personnes travaillent à l’ambassade ou dans les consulats de Grèce au Japon et songez-vous à l’éventualité d’établir notre ambassade dans une autre ville du Japon compte tenu des craintes d’une contamination radioactive, ce que d’autres pays ont déjà fait, merci.
G. DELAVEKOURAS : A l’heure actuelle, notre ambassade est en contact permanent avec les ressortissants grecs au Japon. Comme je l’ai dit, nous avons engagé certaines actions afin de faciliter le départ des Grecs souhaitant rentrer, comme par exemple la réservation de billets d’avion. Cela étant, il est question de 130 à 150 Grecs à l’heure actuelle. Certains ont déjà quitté le Japon puisque les aéroports fonctionnent normalement. Pour le moment, nous n’envisageons pas la possibilité de transférer notre ambassade. Nous suivons les directives et les recommandations du gouvernement japonais et nous conseillons aux Grecs qui se trouvent au Japon d’en faire de même et nous verrons comment l’affaire évoluera. Quoi qu’il en soit, la situation est très grave.
Ν. HIDIROGLOU : Monsieur le porte-parole en vue du jugement du recours intenté par l’Ancienne République yougoslave de Macédoine contre la Grèce qui aura lieu du 21 au 30 mars devant la cour pénale internationale de la Haye, selon les informations que vous nous avez fournies. J’ai pu lire certains rapports parlant de déclarations que M. Nimetz aurait faites au sujet de la tentative de Skopje d’utiliser des symboles antiques historiques. Pouvez-vous nous en dire plus, avez-vous pris note de ces déclarations ? Pouvez-vous nous donner quelques informations à ce sujet en vue du prochain jugement ?
G. DELAVEKOURAS : J’ai pu lire des rapports et il n’y pas « on the record » de déclarations de M. Nimetz, et donc je ne commenterais pas ce que vous dites. Les positions de la Grèce sont claires. Nous avons avant tout un processus de négociations qui se déroule sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Nous sommes attachés à ce processus et nous le soutenons fermement, nous participons de manière constructive et attendons du progrès. Nous estimons que des actions telles que celles que vous venez de mentionner, l’usage de symboles grecs, sont contraires à l’accord intermédiaire et manifestement cela est noté à chaque occasion. Comme vous l’avez si bien dit, le 21 aura lieu l’audience à la Cour de la Haye. C’est une procédure judiciaire à laquelle nous participons. Nous avons des arguments probants à faire valoir, nous sommes très bien préparés, comme vous avez d’ailleurs pu le lire dans la note informative. Bien entendu, il faudra attendre encore quelque mois avant que le tribunal ne se prononce, mais nous pensons que nos arguments sont forts et nous permettrons d’appuyer nos positions.
Ν. HIDIRODLOU : Permettez-moi de revenir à ma question. Vous venez juste de nous dire que Skopje a violé l’accord intermédiaire en utilisant des symboles antiques grecs. Ma question est la suivante et c’est une question plutôt rhétorique, mais importante. Pourquoi notre pays doit faire face à un recours intenté à son encontre ? Pourquoi n’est-ce pas le contraire, puisque c’est Skopje, comme vous dites, qui a violé l’accord intermédiaire. Pourquoi n’est-ce pas la Grèce qui a intenté une action contre Skopje ?
G. DELAVEKOURAS : Nous aurons l’occasion de présenter notre position au tribunal de manière détaillée pour tous les aspects liés à ce processus.
S. RISTOVSKA : Monsieur le porte-parole, je continuerais là-dessus. C'est-à-dire que le processus à la Haye est au sujet du veto à Bucarest en 2008. Si la décision confirme l’existence de veto, est-ce que la Grèce pourrait changer de position ?
G. DELAVEKOURAS : Le recours concerne la violation de l’article 11 de l’accord intermédiaire. Il y aura une procédure judiciaire et nous aurons l’occasion de présenter nos positions de manière détaillée. Je vous ai proposé d’attendre la décision de la cour.
Κ. TSIBLAKI : Avez-vous des informations sur l’occupation du bâtiment appartenant à l’ambassade de Grèce à Rome, compte tenu de la concertation entre le groupe d’anarchistes squatters et la police italienne. Est-ce que cette occupation illégale des locaux a pris fin ?
G. DELAVEKOURAS : Je n’ai pas d’informations plus récentes. Je vais le vérifier et l’inclurais par la suite dans ce point de presse. [Suite aux efforts intensifs déployés par l’ambassade de Grèce à Rome, ledit bâtiment a été évacué le 11 mars au matin]
Α. FOURLIS : Pouvez-vous me dire, s’il vous plait, si la partie grecque a l’intention de soulever auprès de la Turquie dans le cadre d’enceintes ou organisations internationales, la question de la construction d’une centrale électrique avec de l’énergie nucléaire dans la région élargie des côtes de l’Asie mineure, de la Turquie en Egée, et si la question vous a préoccupés.
G. DELAVEKOURAS : Bien entendu cette question nous préoccupe…
Α. FOURLIS : J’ajouterais et de la Bulgarie aussi.
G. DELAVEKOURAS : C’est une question qui nous préoccupe toujours, pas seulement maintenant que nous sommes confrontés à cette grave crise, mais comme vous savez la position de la Grèce est de ne pas recourir à cette source énergétique, c’est son choix, un choix en rapport direct avec la sécurité. Cela étant, il y a des normes très strictes édictées tant par l’Agence internationale de l’énergie atomique, que l’Union européenne et il faut envisager ces questions avec une très grande prudence. Il y a des procédures dans le cadre de l’Union européenne, et nous devons, à l’heure actuelle et à la lumière des évolutions au Japon, dresser un bilan des dangers liés à au fonctionnement des centrales à l’heure actuelle en Europe. Ce point a été mentionné hier par le Premier ministre, dans son discours et nous l’aborderons à l’Union européenne et dans le cadre d’autres enceintes.
Α. GOGAS : Vous avez dit qu’il fallait être très attentif à la question, je voulais savoir si la déclaration d’hier de M. Erdogan – à savoir qu’il ne peut y avoir d’investissement sans risque, parlant de la centrale nucléaire d’Akkuyu – s’intègre dans un tel contexte.
G. DELAVEKOURAS : Je pense que les développements au Japon sont la réponse à cette question. Nous ne parlons pas de risque commercial, nous parlons de risques très graves qui dépassent les frontières turques et touchent toute notre région. Pour cette raison, je le redis, des projets de ce genre doivent être envisagés avec la plus grande attention et en tous les cas il existe des procédures, des normes qui devront être strictement respectées. C’est la raison pour laquelle la Grèce examinera, avec ses partenaires européens et internationaux, la possibilité de dresser un bilan sur le fonctionnement de toutes les centrales pour savoir à quels risques nous devons nous heurter.
Ν. HIRIDOGLOU : Excusez-moi d’insister. Je me souviens, pendant les années ’90, le gouvernement grec avait lancé une campagne, au moment où le projet du gouvernement turc de créer une centrale nucléaire à Akkuyu venait tout juste d’être communiqué. Le ministère des Affaires étrangères avait publié une brochure y relative et, en tant que pays, nous étions entrés dans une logique de publication au niveau international, en tant que pays, de nos objections quant à la création de cette centrale qui, soit dit en passant, se trouve très près d’une zone réputée sismique. Est-ce que le gouvernement grec songe faire connaître sa position au niveau international, pour ce qui est de cette question – position qui à mon sens n’a pas changé et se voit même renforcée par l’événement qui s’est produit au Japon – afin que l’opinion commune soit informée des dangers que génère la construction d’une centrale nucléaire à Akkuyu ?
Χ. POULIDOU : Permettez-moi d’ajouter une chose. Vous avez dit tout à l’heure que le choix de la Grèce est de ne pas utiliser l’énergie nucléaire. Mais quand on sait que la Grèce est entourée de la centrale de Belene, en Bulgarie et des deux réacteurs à Kozloduy, qu’elle est menacée par les projets de Berlusconi, par la centrale turque à Akkuyu, finalement le choix de la Grèce est faible, puisque les pays voisins d’une région sismique auront de l’énergie nucléaire. La question qui se pose est de savoir si la Grèce a l’intention de prendre une initiative, en soulignant le caractère sismique de la région, pour la sécurité des installations opérant ou devant opérer.
G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord je dirais que la crise au Japon parle d’elle-même. Nous sommes témoins d’une très grande catastrophe et d’un risque encore plus grand pour le pays et le monde entier. La position de la Grèce était déjà claire avant, indépendamment de la crise dans les centrales nucléaires japonaises. Notre avis est que les normes très strictes doivent être respectées par les pays choisissant cette voie et de toutes les façons, il doit y avoir un contrôle minutieux dans toutes les installations fonctionnant, pour pouvoir justement faire face aux questions que vous venez de citer.
Χ. POULIDOU : Mais vous avez parlé de normes et… Si j’ai bien compris, vous avez lié cela à l’Union européenne alors qu’il ne s’agit pas d’un pays de l’UE. Cela étant, je suppose…
G. DELAVEKOURAS : Il s’agit d’un pays candidat à l’adhésion à l’UE.
Α. FOURLIS : Mais il ne s’engage pas.
G. DELAVEKOURAS : Non, non. En tant que pays candidat, la Turquie doit, à travers les négociations d’adhésion, répondre aux normes et être constamment en concertation avec l’Union européenne, au sujet de sa législation, des règles relatives à l’énergie et à la technologie nucléaire. Elle doit être en ligne avec les règles européennes. De toutes les façons, il y a l’Agence internationale de l’énergie atomique qui impose des procédures et normes précises.
Α. FOURLIS : Une dernière question sur Skopje. Bien que nous connaissions la position du gouvernement grec ainsi que les faits liés à la conférence au sommet de l’OTAN, qui ont été d’ailleurs notés officiellement par l’OTAN également, à savoir qu’il n’y avait pas de veto grec mais une décision unanime. La question suivante demeure : pourquoi l’ex premier ministre et l’ex ministre des Affaires étrangères avaient publiquement parlé de veto. Est-ce que ces déclarations vous préoccupent, en vue du jugement du tribunal, est-ce que cela vous créé un problème ?
G. DELAVEKOURAS : Ecoutez, chaque partie présentera ses arguments. Ces décisions parlent d’elles-mêmes, nous parlons de décisions rendues à l’unanimité par des organisations internationales. Autrement dit, nous parlons de décisions présupposant le consensus de chaque Etat membre de l’Organisation, je crois que cela est clair. C’est donc sur cette base que nous parlons, nous parlons de décisions unanimes d’organisations internationales et nous disons que nous devons aboutir à une solution concernant la question du nom. L’Ancienne République yougoslave de Macédoine doit donc participer de manière constructive à ce processus déjà existant et ne pas essayer de profiter du point de vue politique d’une procédure judiciaire qui, à ce qu’il parait, avait des motivations politiques lorsqu’elle a été engagée.
March 16, 2011