Points principaux :
[Concernant la Libye:]
• Le Conseil de sécurité a pris une décision très importante, la résolution 1973, qui exige un cessez-le-feu immédiat et de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de protéger les civils.
• Sur la base de la résolution 1973, un groupe de pays ont réagi immédiatement afin de faire face à la menace qui existait pour les civils. Dans le même temps, des organisations internationales, régionales, comme l’OTAN, l’UE auxquelles nous participons, mais aussi d’autres organisations comme la Ligue arabe ont procédé à des consultations et ont annoncé leurs décisions.
• Pour ce qui est de notre pays, qui participe à l’OTAN et à l’Union européenne, des consultations au sein de l’Alliance sont actuellement en cours, des plans opérationnels ont été adoptés pour faire face à la situation humanitaire, pour l’application de l’embargo prévu par les résolutions 1970 et 1973, ainsi que le plan opérationnel pour l’imposition de la zone d’interdiction aérienne au-dessus de la Libye. Par ailleurs, il a été décidé d’appliquer le plan opérationnel sur l'application de l'embargo sur les armes.
• L’Union européenne, de son côté, a jusqu'à présent décidé d'avoir une implication concrète dans le domaine humanitaire et procède à sa planification.
• Notre pays ne participe pas aux opérations militaires menées à l’heure actuelles. Cela étant, nous devons rechercher une solution diplomatique à cette crise et cette opinion a été formulée par le Premier ministre lors du sommet de Paris.
[Concernant le lendemain de la crise dans le monde arabe :]
• Nous devons créer un nouveau partenariat avec le monde arabe, avec les pays de notre région, un monde arabe qui en ce moment est le théâtre d'agitations, d'évolutions fulgurantes; certains mouvements sociaux indiquent que la région se transformera. L’Europe doit être aux côtés du monde arabe dans ce processus transitoire, dans ce parcours vers la démocratisation. Nous devons commencer à faire les investissements nécessaires, les investissements politiques et économiques, en investissant dans la société civile, en créant de nouveaux liens de communication entre les sociétés. Il faut que nous créions un lien très fort et notre pays, non seulement en raison de sa position géographique, mais aussi de son histoire et de son rôle à travers le temps, doit jouer un rôle de premier plan dans cet effort.
G. DELAVEKOURAS : Ce matin le ministre des Affaires étrangères a inauguré l’exposition sur les documents de la Révolution des archives du ministère des Affaires étrangères ainsi que sur des copies de tableaux de la Pinacothèque nationale de la collection « Renaissance nationale » organisée par le Service des Archives historiques et diplomatiques dans le cadre de la célébration de la fête nationale du 25 mars.
Demain et après-demain, M. Droutsas et Mme Xenogiannakopoulou accompagneront le premier ministre au Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles.
Mardi 29 mars, à 15h00, M. Droutsas rencontrera dans son bureau le Secrétaire général de l’AKEL, M. Andros Kyprianou, tandis que les 4 et 5 avril, le ministre accompagnera le Président de la République qui effectue une visite officielle en Azerbaïdjan.
M. Kouvelis rencontrera, demain jeudi 24 mars, avec le vice-président du gouvernement M. Pangalos, la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de la Chine, Mme Fu Ying, qui effectuera une visite dans notre pays. Cette rencontre se déroulera dans le bureau du vice-président à 12h50 et sera suivie d’une conférence de presse donnée par les deux Secrétaires d’Etat (ministère des Affaires étrangères, bâtiment du 1 rue Akadimias, rez-de-chaussée).
Le 28 mars, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères co-présidera le comité interministériel mixte Grèce - Inde avec le Secrétaire d'Etat indien au Commerce extérieur, M. Scindia.
Le 29 mars, le Secrétaire d’Etat rencontrera successivement l’ambassadeur d’Espagne, l’ambassadeur de la Hongrie et l’Attachée d’affaires de la Lituanie. Dans l’après-midi, il participera à un déjeuner offert par l’ambassadeur des Etats-Unis à Athènes.
Le 30 mars le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères présentera, en coopération avec l’ambassadeur du Canada et l’Organisation internationale pour les Migrations, à l’amphithéâtre « Yannos Kranidiotis » le plan d’action du ministère des Affaires étrangères sur la sensibilisation de l’opinion publique en matière de lutte contre l’esclavage moderne. Dans ce contexte sera diffusé le documentaire Sex Slaves qui relate des histoires vraies de personnes victimes de la traite d'être humains.
Le 31 mars et le 1er avril, le Secrétaire d’Etat effectuera une visite à Belgrade, où il aura des contacts bilatéraux et participera à une manifestation, avec la présence d’acteurs économiques, commerciaux et politiques de Serbie.
Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Dollis est depuis hier (22.03) aux Etats-Unis jusqu’au 26 mars, où il représentera le gouvernement lors des manifestations de la Maison Blanche à l’occasion de la fête nationale du 25 mars.
Enfin, le Secrétaire général des Relations économiques internationales participera à la conférence organisée par la Chambre de commerce de Hambourg sur le thème « la sortie de la Grèce de la crise », le 30 mars.
Voilà pour ce qui est du programme, je suis prêt pour répondre à vos questions.
M. KAPOUTSIS : Concernant la Libye, j’ai plusieurs petites questions de clarification à poser, cela ne prendra pas beaucoup de temps. Qui commande les opérations militaires en Libye – je parle du point de vue général, car l’image que nous avons de la situation n’est pas très claire. Comment le gouvernement grec interprète-il la résolution 1973 – cela m’intéresse de savoir si selon le gouvernement le déploiement de forces terrestres est autorisé. Le Royaume-Uni pense que oui, les Etats-Unis manifestement non. Quel est la durée minimale de notre implication en Libye, je suis sûr que vous avez examiné tous les scénarios possibles, je parle du meilleur scénario, du plus optimiste. Et enfin, qu’est ce que cela représente en termes de coût pour les contribuables. Merci.
G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de la situation en Libye, vous savez que le Conseil de sécurité a pris une décision très importante, la résolution 1973, qui exige un cessez-le-feu immédiat et de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de protéger les civils. Force est de noter que même les membres qui auraient pu s’opposer à cette décision ne l'ont pas fait pour que justement les combats et les massacres cessent immédiatement.
Sur la base de la résolution 1973, un groupe de pays ont réagi immédiatement afin de faire face à la menace qui existait pour les civils. Dans le même temps, des organisations internationales, régionales, comme l’OTAN, l’UE auxquelles nous participons, mais aussi d’autres organisations comme la Ligue arabe ont procédé à des consultations et ont annoncé leurs décisions.
Pour ce qui est de notre pays, qui participe à l’OTAN et à l’Union européenne, à l’heure actuelle des consultations au sein de l’Alliance sont en cours, des plans opérationnels ont été adoptés pour faire face à la situation humanitaire, pour l’application de l’embargo prévu par les résolutions 1970 et 1973, ainsi que le plan opérationnel pour l’imposition de la zone d’interdiction aérienne au-dessus de la Libye. Par ailleurs, il a été décidé d’appliquer le plan opérationnel sur l'application de l'embargo sur les armes.
L’Union européenne, de son côté, a jusqu'à présent décidé d'avoir une implication concrète dans le domaine humanitaire et procède à sa planification. Cela étant, nous pensons que les combats doivent immédiatement cesser et les civils être protégés. Telle est la mission, l’objet, le cadre et la limite de la résolution 1973 et cet objectif doit être atteint. Je ne peux vous dire maintenant combien de temps dureront les opérations, cela dépend de comment les choses évolueront sur le terrain. Toutefois, le régime est tenu d'appliquer, de respecter les décisions prises par le Conseil de sécurité, lesquelles revêtent un caractère légitime très fort. Tant qu'il ne le fait pas, la communauté internationale devra prendre toutes les mesures nécessaires pour que la décision 1973 soit appliquée. S’il vous plaît.
M. KAPOUTSIS : Vous n’avez pas parlé du coût.
G. DELAVEKOURAS : L’opération est en cours. Donc pour ce qui est du coût, nous le saurons lorsque cette opération sera finie.
M. KAPOUTSIS : Les bombardements par les avions de combat de la coalition ont-il un caractère humanitaire?
G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, j’aimerais dire que je ne représente pas cette Alliance dont vous parlez. La Grèce ne participe pas au volet opérationnel des opérations…
M. KAPOUTSIS : *** pardonnez-moi, qu’on en finisse avec cette histoire car la Grèce y participe en fournissant une aide logistique aux forces opérant en Libye. Et une opération est constituée de forces de combat et de forces de soutien. Nous ne faisons pas partie des forces de combat, cela est clair. Mais nous faisons partie des forces de soutien.
G. DELAVEKOURAS : La Grèce ne participe au volet opérationnel des missions déployées à l’heure actuelle. Dans le cadre de la résolution 1973, la Grèce répond aux demandes des pays alliés et amis afin que cette décision soit appliquée. Tel est donc le contexte. Cela étant, nous avons une décision claire qui demande la fin des combats, la fin des attaques contre les populations civiles. Cela doit être appliqué, c'est une demande à caractère humanitaire, c'est l'exigence de la communauté internationale. C'est dans ce sens que notre pays est impliqué. Notre pays fournit une aide aux pays alliés et amis qui agissent sur la base de la résolution 1973.
P. PAPATHANASSIOU : Monsieur le porte-parole, il y a quelques jours le régime Kadhafi a menacé de représailles des pays méditerranéens. Est-ce qu’Athènes considère que ces menaces ont été proférées à des fins médiatiques ou bien suit-elle la question de près. Merci beaucoup.
G. DELAVEKOURAS : Il va de soi que la Grèce suit de très près tous les développements. A l’heure actuelle, nous avons des opérations militaires en cours en Libye. Cela étant, les ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères ont déclaré que toutes les mesures nécessaires ont été prises mais que selon les informations que nous avons la Grèce ne court aucun risque d'être menacée par les forces du régime Kadhafi.
T. TSAKIROGLOU : Je voulais souligner un paradoxe politique : d’une part nous participons au volet opérationnel des opérations, comme vous le dites, d’autre part, nous déclarons - et vous l'avez vous-même dit récemment dans une interview – qu’à l’issue des opérations un nouveau pont de communication sera ouvert avec le monde arabe. Je pense qu’il s'agit là d'un paradoxe et j'aimerais que vous expliquiez comment cela est-il possible. Et puis-je poser une deuxième question?
G. DELAVEKOURAS : Je répondrais à la première et je dirais qu’il n’y a aucun paradoxe. A l’heure actuelle, la communauté internationale a à faire à un régime qui attaque ses citoyens. Cela ne peut en aucun cas être mis en rapport avec la relation que la Grèce ou l’Union européenne entretiennent avec le monde arabe. La Grèce a une relation de confiance avec le monde arabe, une relation basée sur le respect mutuel. Nous sommes un pays faisant partie de la région élargie, nous connaissons les sensibilités, les inquiétudes, les différends et nous avons toujours servi de pont et c’est ce rôle que nous serons invités à jouer au lendemain de la crise. A un moment donné – j’espère bientôt – nous espérons que cette situation inacceptable cessera. L’important néanmoins est de savoir comment sera ce lendemain et nous devrons créer un nouveau partenariat avec le monde arabe, avec les pays de notre région, un monde arabe qui en ce moment est le théâtre d'agitations, d'évolutions fulgurantes; certains mouvements sociaux indiquent que la région se transformera. L’Europe doit être aux côtés du monde arabe dans ce processus transitoire, dans ce parcours vers la démocratisation.
Pour cette raison, l’Union européenne, mais aussi notre pays, doivent comprendre qu’il faut commencer à faire les investissements nécessaires, les investissements politiques et économiques, en investissant dans la société civile, en créant de nouveaux liens de communication entre les sociétés. Il faut que nous créions un lien très fort et notre pays, non seulement en raison de sa position géographique, mais aussi de son histoire et de son rôle à travers le temps, doit jouer un rôle de premier plan dans cet effort.
T. TSAKIROGLOU : Une deuxième question. Selon des informations, le porte-avion français, Charles De Gaulle aurait demandé l’autorisation d’opérer dans l’espace aérien d’Athènes (FIR). Je ne sais pas si le bâtiment français est déjà arrivé, s’il arrive ou bien quand il arrivera. J’aimerais savoir si cela est vrai, si le gouvernement grec a donné une réponse.
G. DELAVEKOURAS : Je ne sais pas où se trouve le porte-avion à l’heure actuelle mais je peux confirmer qu’une telle autorisation a été demandée. Et dans le cadre de la coopération que nous avons, comme je vous l’ai dit, avec ces pays, avec nos alliés qui mènent à l’heure actuelle une opération, l’autorisation sera donnée, peut-être a-t-elle d’ailleurs déjà été donnée.
F. PAPATHANASSIOU : Au niveau diplomatique, il a été proposé à la Grèce de participer à ce comité dont la création a été proposée par les Français et dont le rôle sera de diriger les opérations. La France a proposé que des ministres des Etats-Unis, de l’Union européenne et du monde arabe participent à ce comité. Deuxième question, au niveau diplomatique toujours, est-ce qu’Athènes pense que le dialogue avec Kadhafi portera ses fruits ? Et est-ce qu’Athènes prépare quelque chose en coopération avec des alliés et partenaires ? Tout à l’heure, j’ai aperçu les voitures et les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité – les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, du Royaume-Uni et de Chine – au ministère des Affaires étrangères. Préparez-vous quelque chose en coopération avec eux ?
March 23, 2011