Α. PAPAIOANNOU : Bonjour. Tout d'abord, Christos Anesti. C'est la première fois que nous nous rencontrons depuis Pâques. J'espère que vous avez eu un peu de temps pour vous reposer. Je suis très heureux de vous revoir, et bien sûr, nous nous reverrons régulièrement. Malheureusement, pas mal de temps s’est écoulé depuis notre dernier point de presse, mais bien sûr, en raison des déplacements et des engagements, ce n'est pas toujours facile de l’organiser.
Nous avons un programme assez chargé, surtout pour le ministre, mais aussi pour le ministre délégué aux Affaires étrangères et les Secrétaires d’Etat, alors si vous me le permettez, je serai bref. Je vous parlerai du programme. Je vous donnerai également quelques informations sur chaque contact, et puis je serai à votre disposition, comme toujours, pour des questions, pour aborder d'autres sujets. Je ne ferai pas d'autres remarques introductives à ce stade.
Tout d'abord, une rencontre est actuellement en cours entre le ministre des Affaires étrangères et l'ambassadeur d'Iran. Le ministre s'entretiendra ensuite avec M. Kassoulidis, son homologue de la République de Chypre.
M. FRYSSA : S’entretiendra-t-il avec M. Kassoulidis, par téléphone ?
Α. PAPAIOANNOU : Par téléphone. Je vous l'aurais dit si M. Kassoulidis était là. Non, ce sera par téléphone. Ils se parlent tout le temps de toute façon, ils se voient tout le temps.
Demain, le ministre sera à Madrid, en Espagne, à l'invitation de son homologue espagnol, José Manuel Albares. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, comme vous vous en souvenez peut-être, est venu à Athènes au début du mois de décembre de l'année dernière. Il s'agira de la troisième rencontre bilatérale que le ministre aura avec son homologue espagnol. Ils s'étaient également rencontrés en Slovénie. Je parle de rencontres bilatérales, le nombre de fois où ils se sont rencontrés en marge des Conseils est une autre question, je parle de rencontres purement bilatérales.
Ils s'étaient rencontrés en Slovénie en marge d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, et dans ce contexte, son homologue espagnol l'a invité à se rendre à Madrid, où - comme vous pouvez l'imaginer - l'un des principaux sujets qu'ils aborderont est l'évolution de la situation en Ukraine, la position de l'Union européenne après l'invasion russe, et l'autre sujet est celui de la Méditerranée orientale, à l’égard duquel notre partie, au moins, en informera ses interlocuteurs. Et aussi, plus généralement, les développements dans la région et la Méditerranée occidentale, qui revêtent un intérêt direct pour l'Espagne, l'Afrique du Nord et les défis y relatifs, le Sahel, dossier à l’égard duquel, comme vous le savez, nous avons aussi un intérêt particulier.
Au cours de son séjour en Espagne, le ministre rencontrera également, tout d'abord, le président de la commission des affaires étrangères du Parlement espagnol, M. Paul Marí-Klose, puis la présidente du Parlement, Mme Meritxell Batet.
Demain soir, il rentre à Athènes. Et à quatre heures moins le quart, heure de Madrid, donc cinq heures moins le quart, heure de Grèce, en raison du décalage horaire, se tiendra une conférence de presse conjointe.
Le lundi 9 mai, Journée de l'Europe, nous avons un programme bien chargé. Tout d'abord, la ministre kényane des Affaires étrangères, Mme Raychelle Omamo, sera en visite à Athènes. Je vous rappelle que le ministre avait déjà rencontré son homologue kényane à Rome l'année dernière en marge de la Conférence mondiale sur la lutte contre l'ISIS et ils étaient convenus de donner suite à ces contacts.
Je dois également souligner que le Kenya est un membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et que sa voix a donc un poids particulier. Et dans ce contexte, il y aura une réunion privée, des discussions en format élargi et ensuite des déclarations conjointes vers 14 heures environ. Lundi, à deux heures, donc, déclarations conjointes du ministre des Affaires étrangères et de la ministre kényane des Affaires étrangères, Mme Omamo.
Et plus tard dans la journée, vers cinq heures de l'après-midi, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias aura une rencontre qui sera tenue en visioconférence avec son homologue chypriote M. Kassoulidis, son homologue israélien M. Lapid et son homologue américain M. Blinken dans le cadre de la coopération « 3+1 ».
Comme vous pouvez l'imaginer, les principales questions dont ils discuteront seront, d'une part, les développements politiques dans la région de la Méditerranée orientale et, d'autre part, l'expansion de la coopération entre les trois pays et les États-Unis dans de nombreux domaines, y compris l'énergie.
Le mardi 10 mai, la commission des affaires étrangères du parlement hellénique se réunira en vue de la présentation du projet de loi pour la ratification de l'accord de coopération mutuelle en matière de défense entre la Grèce et les États-Unis, le MDCA, qui a été signé à Washington par M. Dendias et M. Blinken en octobre dernier.
Le ministre des Affaires étrangères doit ensuite tenir quelques réunions avec les ambassadeurs, les nouveaux ambassadeurs et les ambassadeurs sortants. En particulier avec le nouvel ambassadeur des États-Unis, M. Tsunis. Et puis il aura une réunion d'adieu avec l'ambassadeur du Chili.
Le mercredi 11 mai, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias se rendra à Marrakech, au Maroc, pour participer à la réunion ministérielle sur la lutte contre l'ISIS, l'État islamique.
En marge de cette réunion ministérielle, le ministre des Affaires étrangères devrait avoir des contacts bilatéraux avec ses homologues qui y seront présents. À l'heure actuelle, je ne peux pas encore vous donner de détails pour la simple et bonne raison que toutes les réunions ne sont pas définitivement fixées. Nous essayons d'organiser le plus grand nombre de rencontres possible, en particulier avec les pays avec lesquels nous n'avons pas de contacts réguliers.
Et ce, dans le cadre de l'élargissement de nos contacts, mais aussi de la promotion de notre candidature au sein du Conseil de sécurité. L'effort ne s'arrête jamais.
Le jeudi 12 mai, il y aura un débat en session plénière du Parlement sur la ratification de la loi sur l'accord de coopération en matière de défense mutuelle, et bien sûr le ministre des affaires étrangères Dendias y participera.
Le vendredi 13 de ce mois, heureusement pour nous le vendredi 13 ne revêt aucun caractère symbolique, le ministre bahreïni des Affaires étrangères, M. Abdullatif bin Rashid Al Zayani, visitera notre pays.
Je voudrais vous rappeler que le ministre des Affaires étrangères s'est rendu à Manama, au Bahreïn, en novembre dernier, et qu'il a participé au dialogue de Manama. En fait, il était le seul ministre européen des Affaires étrangères à y participer. Il y avait beaucoup d'autres ministres des Affaires étrangères, en provenance principalement de la région.
Le lendemain, il a également eu une rencontre bilatérale avec son homologue bahreïni et, dans ce contexte, ils ont discuté du développement de la coopération bilatérale avec les pays du Golfe et, dans ce cas, avec Bahreïn.
Lundi et mardi, le ministre des Affaires étrangères sera à Washington où il accompagnera le Premier ministre.
Et à partir de là, nous avons déjà plusieurs projets en cours d’élaboration, mais permettez-moi de laisser quelque chose pour le prochain point de presse. De toute façon, rien n’est encore définitivement fixé. Donc je ne veux pas anticiper sur l’agenda.
Voilà, c'est tout pour ce qui est de l’agenda. Comme vous pouvez le constater, notre rentrée après Pâques est très dynamique.
Maintenant, concernant le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis. Tout d'abord, le dimanche 8 mai, il participera à un événement - une discussion avec des jeunes, organisée par le Bureau du Parlement européen et la Représentation de la Commission européenne en Grèce, au Zappeion, à l'occasion de la Journée de l'Europe (qui a lieu le lendemain) et de la proclamation de 2022 comme « Année européenne de la jeunesse ».
Je tiens à souligner que cet événement s'inscrit dans le cadre de la « Conférence sur l'avenir de l'Europe ».
Le jeudi 12 mai, le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis tiendra ici à Athènes une réunion trilatérale avec ses homologues bulgare et roumain, le Secrétaire d’Etat bulgare aux Affaires étrangères, M. Vasil Georgiev, et la Secrétaire d’Etat roumaine aux Affaires étrangères, en charge des affaires européennes, Mme Daniela Grigore Gîtman.
L'ordre du jour de cette rencontre portera tout d'abord sur la situation en Ukraine, les questions énergétiques, l'élargissement de l'Union européenne aux Balkans occidentaux, la question migratoire et des réfugiés et les développements plus larges en Méditerranée orientale.
Enfin, le jeudi 19 mai, le ministre délégué aux Affaires étrangères se rendra à Turin, en Italie, pour représenter la Grèce à la réunion ministérielle des États membres du Conseil de l'Europe.
Pour ce qui est maintenant de l’agenda du Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, en charge de la diplomatie économique, M. Fragogiannis, il accompagnera le Premier ministre le dimanche 8 et le lundi 9 mai lors de sa visite aux Émirats arabes unis.
Le jeudi 12 mai, il sera à Berlin pour le 5e tour de consultations interministérielles dans le cadre du plan d'action gréco-allemand. Immédiatement après, du 12 au 14 mai, il se rendra à Stockholm où il aura une rencontre avec la ministre suédoise du Commerce extérieur, Mme Anna Hallberg, il inaugurera également l’antenne locale de la Chambre gréco-suédoise et enfin aura des rencontres avec des hommes d'affaires.
Immédiatement après, il accompagnera également le Premier ministre lors de sa visite à Washington. Pour l'instant, en ce qui concerne le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères chargé de la diaspora grecque, M. Katsaniotis, il n’y a rien de prévu, mais j’y reviendrai, il y aura des annonces.
C'est tout ce que je voulais dire pour le moment, en premier lieu. Je ne veux pas vous fatiguer davantage et je suis certainement à votre disposition. Mme Fryssa, vous avez la parole.
K. FRYSSA : Katerina Fryssa, ERT. Comme le ministre des Affaires étrangères entame demain son voyage en Espagne, je voudrais demander s'il y aura une initiative conjointe dans le domaine humanitaire sur la question de l'Ukraine.
Une initiative conjointe par Athènes et Madrid ou bien certaines actions qui seront entreprises par ces deux pays sur la question de la guerre et la fourniture d’une aide, en ce qui concerne notamment Marioupol.
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, il n'y a rien de spécifique dont nous discutons en ce moment avec Madrid. En ce moment, comme vous le savez, il y a déjà eu des annonces, pour la reconstruction de la maternité de Marioupol. C'est une chose à laquelle le Premier ministre s'est engagé depuis longtemps, car nous avons dit que nous y reviendrions.
Ce que le ministre avait également annoncé, c'est la fourniture d'une aide humanitaire lorsque les conditions le permettent. Comme vous pouvez le voir, comme nous le constatons tous, la situation sur le terrain est malheureusement, pour le dire très simplement, tragique, et pour le moment, toute fourniture d'aide humanitaire à la ville ravagée de Marioupol, est pratiquement impossible pour qui que ce soit. Je crois savoir que même la Croix-Rouge, le Comité international de la Croix-Rouge, qui connaît bien les zones de guerre, a beaucoup de mal à y accéder.
Mais, au-delà de cela, je vous rappelle que nous faisons tout ce que nous pouvons, déjà, comme vous l'avez vu, le ministre s'est rendu à Odessa, a apporté lui-même de l'aide humanitaire, puis le reste de l’aide a été envoyé. Il y a eu d'autres missions d'aide humanitaire à Odessa et nous faisons tout ce qui est possible.
M. Michos vous avez la parole.
P. MICHOS : Bonjour, Panagiotis Michos de « Vima ».
Monsieur le porte-parole, la semaine dernière, la République turque a fait preuve d’un comportement agressif sans précédent, avec des violations, des survols, etc. Cela relève purement de la responsabilité du ministère de la Défense, mais nous avons procédé à quelques démarches. Je voudrais vous demander comment la diplomatie grecque interprète ces faits, quelles sont les objectifs de la Turquie, pourquoi assiste-t-on à cette soudaine montée de violations un mois et demi après la rencontre du Premier ministre avec le président Erdogan ? Sommes-nous inquiets qu'il y ait une nouvelle escalade de la part d'Ankara ? Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. Si je ne me trompe pas, et malheureusement je me trompe de plus en plus chaque jour, en une seule journée, mercredi dernier, il y a exactement une semaine, nous avons eu 168 violations de l'espace aérien et 42 survols en une seule journée.
Je vous rappelle que le nombre le plus élevé de survols du territoire grec par des avions turcs jusqu'à mercredi dernier était enregistré en 2020, l'époque où nous avons eu une escalade du comportement transgressif turc et - excusez-moi, car je peux me tromper - il y a eu 23 survols. Donc environ la moitié en une seule journée.
En 2020, où a été enregistré un nombre record de survols en une année, le nombre de survols s’élevait à 393, si je ne me trompe pas, et en 2019 nous avons eu - ce qui était le record précédent, négatif bien sûr, toujours négatif, quand on dit record c'est généralement quelque chose de positif, tandis que dans ce cas ça veut dire que c'est négatif - environ 139-140 survols, ce qui était un nombre record à l'époque. Eh bien, actuellement nous avons eu 42 survols en un jour.
Pourquoi est-ce que j'énumère toutes ces données statistiques ? Parce que, tout simplement, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je ne pense pas avoir besoin d'ajouter autre chose.
Ce que je voudrais souligner, c'est que tout d'abord il y a eu des survols du territoire grec et de zones habitées. Des survols de plusieurs îles de la mer Égée orientale, comme Rhodes, Kos, Kalymnos, Samos, entre autres. Il s'agissait d'une augmentation sans précédent de la tension de la part de la Turquie, c’était un comportement provocateur. Malheureusement, je ne peux pas le décrire autrement.
Et justement, comme vous l'avez dit, cela est bien sûr contraire au climat que nous avons essayé et que nous essayons de créer, un climat de bon voisinage. Nous sommes toujours en faveur de bonnes relations avec la Turquie, sur la base du droit international, bien sûr.
Il s'agit ici d'une violation manifeste de la souveraineté grecque, qui ne peut certainement pas rester sans réponse. Et c'est pourquoi deux démarches successives ont été faites, ce qui n'est pas une pratique habituelle de notre part, en l'espace de deux jours, ici à Athènes, par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Demiris, auprès de l'ambassadeur de Turquie, à qui il a souligné toutes les choses que j'ai mentionnées.
En même temps, nous avons également souligné une autre chose que nous ne voulons pas oublier, à savoir qu'en ce moment particulièrement critique et difficile pour l'Europe et pour l'Alliance atlantique, l'OTAN, en général, le comportement de la Turquie est contraire aux règles fondamentales du droit international, mais en même temps il a un impact très négatif, il affecte la cohésion de l'OTAN.
Je tiens également à dire que nous avons transmis ce message à la partie turque. Comme nous l'avons écrit dans le communiqué aussi, ce message a d'abord été transmis par le ministre des Affaires étrangères lui-même, M. Dendias, qui s'est entretenu avec les ambassadeurs accrédités ici à Athènes ces jours-là, il a eu plusieurs contacts et a souligné ce fait.
Des instructions ont également été données, il y a eu des séances d’information au sein de l'ONU, de l'Union européenne et de l'OTAN. Vous avez vu que le Premier ministre s'est également entretenu de cette question avec le Secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg. C'était sans précédent et nous avons fait part de notre contrariété.
Maintenant, pour ce qui est des motifs de cette escalade et du moment auquel cette dernière a eu lieu, permettez-moi de dire, que tout cela requiert beaucoup d’analyse. Et vous me permettrez également d'éviter d'entrer dans des analyses ou des interprétations qui peuvent être correctes ou non. Merci beaucoup.
Dans le fond de la salle, M. Melissopoulos et ensuite...
M. MELISSOPOULOS : Je voudrais que vous me disiez la chose suivante, M. le porte-parole. Est-ce que vous avez fait des estimations, pas tant sur le pourquoi, mais sur le but de la montée rapide de la tension de la part de la Turquie.
S'il y a un scénario, une estimation sur ce qu’ils visent, pour le dire simplement.
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, il va de soi que nous, et tous les organismes concernés en général, faisons – et nous devons le faire – des évaluations et, en général, élaborer notre politique.
Nous, en tant que ministère des Affaires étrangères, et je tiens à le souligner, avons une pratique standard que nous suivons dans ces cas. Ce que nous soulignons à la fois à nos interlocuteurs turcs et à nos autres amis et alliés, partenaires et alliés, c'est que nous demandons le respect des principes de base, nous ne demandons rien d'irréaliste, des principes de base, le respect des règles fondamentales du droit international.
C'est ce que nous recherchons. Et bien sûr, nous cherchons à faire respecter notre souveraineté nationale. Et laissez-moi vous dire autre chose. Ce n'est pas quelque chose que nous demandons nous seulement. C'est quelque chose que tous les États demandent. Nous demandons, bien sûr, qu'elle soit également respectée par la partie turque.
K. TSAMOURI : Katerina Tsamouri, du journal télévisé STAR. Monsieur le porte-parole, nous constatons que depuis jeudi dernier, si je ne me trompe pas, où la défense aérienne du pays a été activée, ces violations ont cessé.
Attribuez-vous cela au fait que nos systèmes anti-aériens ont « verrouillé », pour le dire simplement, les F-16 turcs et que, depuis lors, ils ont disparu de notre espace aérien, ou à des démarches diplomatiques dont vous voudriez éventuellement nous faire part ou que vous avez l'intention d'entreprendre afin d'éviter de voir des scènes similaires à l'avenir ? Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, en ce qui concerne la partie défense aérienne, cela dépasse complètement mes compétences et je ne peux pas émettre de commentaire, ni juger ce qui a été fait. C'est une question qui relève uniquement du ministère de la Défense nationale.
En ce qui concerne nos initiatives diplomatiques : bien sûr, notre objectif, tant du côté turc que du côté de nos partenaires, était précisément de baisser le ton, de baisser les tensions, et c'est le message que nous avons transmis, comme je l'ai déjà dit, à nos partenaires et à nos alliés, à savoir qu'indépendamment du moment, cet acte est répréhensible et inacceptable. C’est la première chose.
Cela étant, en ce moment même où l'attention du monde occidental tout entier est axée sur la crise en Ukraine, il ne devrait y avoir aucune possibilité ou opportunité pour la partie turque de réaffirmer ses revendications illégales.
C'est un message que nous avons transmis et que nous transmettons, je dirais clairement. Sans beaucoup de battements de tambour.
ST. IOANNIDIS : Monsieur le Porte-parole, la Turquie, dans un document non officiel, selon certaines informations qu'elle a transmises aux journalistes, a affirmé que les avions de combat grecs avaient commis des violations, et a même fourni des données radar qu'elle avait soi-disant recueillies avec les dates et le nombre de violations. C'est quelque chose de relativement nouveau. Nous l'avons déjà entendu dans le passé, mais jamais de façon aussi détaillée de la part de la Turquie. Pensez-vous qu'il s'agit d'une nouvelle narration qu'Ankara utiliserait pour maintenir la tension et avoir un alibi pour ce qu'elle a fait mercredi dernier ? Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Je ne sais pas quel discours elle veut utiliser, je sais que les actions de la Turquie, ce qu'elle fait est condamnable. Elle ne peut violer l'espace aérien et survoler les îles grecques et ce que nous avons souligné de notre côté est que cette chose ne peut être acceptée en aucune façon de notre côté.
Et comme je vous l'ai déjà dit, et pardon si je vous fatigue, je le répète, mais je veux insister sur le fait que c'était condamnable et que c'est la raison pour laquelle nous avons fait les intenses démarches que nous avons faites.
Α. FOTAKI : Alexandra Fotaki de « TA NEA ». Avez-vous été satisfait de la réponse du Département d'Etat sur les survols, compte tenu des contacts prévus à Washington dans les prochains jours ?
Α. PAPAIOANNOU : Je ne peux pas parler de ce qui sera discuté, bien sûr, car il s'agit d'un voyage du Premier ministre à Washington. Mais pour autant que je sache, il va de soi que la question des violations, de l'augmentation de la tension et des survols, sera soulevée lors des contacts. Je pense que cela va sans dire. Sans vouloir entrer moi-même dans ces questions, car il s'agit de la visite du Premier ministre. Bien sûr, le ministre des Affaires étrangères sera présent, mais la visite est celle du Premier ministre.
Il se trouve que le lendemain, peu après la démarche, la deuxième démarche de M. Demiris, le ministre des Affaires étrangères a donné un dîner d'adieu à l'ambassadeur américain sortant, M. Pyatt, où, bien sûr, il a exprimé son mécontentement face à cet événement inacceptable et condamnable devant les autres personnes présentes.
Α. FOTAKI : La réponse du Département d'Etat ?
Α. PAPAIOANNOU : Je vous ai répondu, Madame Fotaki, si vous me le permettez.
M. KOURBELA : Monsieur le Président, je ne sais pas si la question a été répondue, parce que je suis arrivée un peu tard, aujourd'hui les ministres de l'Union européenne se prononcent sur la question du 6e train de sanctions. De nombreux pays ne sont pas d'accord pour mettre un embargo sur le pétrole russe et que répondez-vous à tous ces pays ? La Grèce est-elle incluse dans ces pays ?
Α. PAPAIOANNOU : La Grèce, et nous l'avons souligné à tous nos interlocuteurs, est en ligne et applique toutes les sanctions que l'Union européenne prend, que la Grèce co-décide bien sûr, et nous les appliquons intégralement, quel qu'en soit le coût pour nous.
Et bien sûr, si vous me permettez, ce serait bien que d'autres pays qui veulent au moins avoir une perspective européenne s’alignent également avec les décisions de l'Union européenne en matière de sanctions.
A. VITALIS : Monsieur le porte-parole, si je peux revenir sur la question précédente, vous avez été clair lorsque vous avez cité les chiffres des années précédentes. Il était clair dans les deux démarches entreprises par le ministère des affaires étrangères qu'il y avait une violation de la souveraineté grecque. Vous avez dit vous-même qu'ils ont survolé des îles habitées.
Ma question est la suivante : cette théorie de la Turquie et ce qu'elle avance constamment, qui lie la démilitarisation des îles, en particulier dans la partie orientale de la mer Égée, à la question de la souveraineté grecque, a-t-elle reçu une réponse au plus haut niveau, diplomatiquement parlant ?
Ces questions juridiques et politiques ont-elles été répondues au niveau diplomatique, Monsieur le porte-parole ? Nous parlons des deux lettres de M. Sinirlioglu à l'ONU.
Α. PAPAIOANNOU : Bien sûr. Laissez-moi vous dire quelque chose de plus général, si vous le permettez. Notre position concernant cette question, la question de la démilitarisation des îles de la mer Égée orientale, est bien connue, nous la connaissons tous et la partie turque la connaît depuis des décennies. Ce n'est pas quelque chose qui doit être répété tous les jours, si je puis dire.
Nos positions sont fermes. Et elles sont basées sur le droit international. Mais puisque vous m'avez interrogé sur les lettres du représentant permanent de la Turquie auprès des Nations unies, comme de coutume, ces lettres ne nous sont pas adressées.
Elles sont adressées au Secrétaire général de l'ONU. La première lettre a été envoyée en juillet 2021 et a déjà reçu une réponse. Ensuite, il y a eu une deuxième lettre du représentant permanent de la Turquie à laquelle nous répondrons bien sûr avec nos arguments juridiques et politiques qui, comme je l'ai dit, sont fondés sur les principes fondamentaux, je ne trouve pas d'autre mot, du droit international. C'est-à-dire qu'ils sont « rock solid » (solides comme un roc), comme disent les Britanniques.
Mme Fotaki, si personne d'autre n'a de question, excusez-moi.
Α. FOTAKI : Vous étiez récemment en Israël et c'était le jour où M. Lavrov a fait des commentaires à ce sujet.
Je voudrais tout d'abord que vous me disiez sur quoi portait votre réunion et comment notre coopération va se poursuivre. Que se passera-t-il avec les 3+1, si nous aurons une réunion en présentiel en plus d'une téléconférence par la suite. Et votre commentaire sur ce qui a été dit par rapport aux commentaires de Lavrov.
Α. PAPAIOANNOU : En ce qui concerne le 3+1, comme je l'ai dit, la téléconférence aura lieu lundi après-midi prochain. Il y aura une téléconférence pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas possible de faire coïncider les emplois du temps des quatre ministres pour qu'ils puissent être dans la même partie du monde. Il n'y a rien d'autre et c'est pourquoi cette solution a été trouvée.
Cela étant, le fait que cette réunion ministérielle ait lieu, ce qui avait été discuté dans le passé, est en soi très important pour moi. Et pour nous, il est également important que cette réunion ait lieu, ce que nous avions demandé à plusieurs reprises et discuté avec nos homologues américains, ce que le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias et d'autres ont également fait. Nous voulions que ce cadre soit mis en place, non seulement dans des domaines spécifiques, mais aussi pour avoir une réunion des ministres des affaires étrangères.
Ce qui constitue aussi un parapluie de coopération. Eh bien, je pense que cette seule réunion est un pas très important dans cette direction, et à partir de là, bien sûr, le reste suivra.
En effet, j'étais en Israël de dimanche à hier soir tard. Cela s'inscrit dans le cadre de la coopération entre les deux ministres et les ministères des Affaires étrangères.
J'ai été invité par le directeur général adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères, responsable de la diplomatie publique. J'ai eu une journée intensive, surtout le lundi, c'était non-stop. Avec des contacts avec les responsables du ministère des Affaires étrangères sur les questions de diplomatie publique.
L'objectif était essentiellement de nous apporter une expertise en matière de diplomatie publique. Ce fut, pour moi, une excellente expérience. En effet, et je le dis en toute sincérité, j'ai beaucoup appris et je suis sûr que j'apprendrai encore plus, car c'est précisément dans ce domaine qu'Israël est, je dirais, très en avance.
Ils ont fait des pas très importants en avant. Si vous me permettez, juste deux observations, donc. L'une d'entre elles vous concerne indirectement, car parfois, ici en Grèce, nous ne l'avons pas vraiment assimilé. A savoir que la diplomatie publique est de la diplomatie. Ce n'est pas un passe-temps. C'est quelque chose qui devrait faire partie intégrante du travail d'un ministère des Affaires étrangères et nous le constatons tous les jours.
C'est une conclusion fondamentale et l'autre, bien sûr, c’est l’utilisation des nouvelles technologies, des médias sociaux, où Israël est plus avancé. Mais au-delà de ça, la visite a été vraiment révélatrice.
Cette visite que j'ai effectuée en mes deux qualités, celle de porte-parole d'une part et de coordinateur de la réforme du ministère des Affaires étrangères d'autre part, s’inscrit dans le cadre de l'excellente coopération que nous avons de part et d'autre et le ministre des Affaires étrangères M. Dendias rencontrera M. Lapid, je ne sais même pas combien de fois ils se sont rencontrés. Permettez-moi de dire que j'ai été particulièrement impressionné par le fait qu’outre le fait que nous avons été accueillis et traités cordialement - notre ambassadeur était à Tel Aviv ainsi que moi et des membres de l'ambassade - le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères du pays est venu à la réunion, ou plutôt à l'endroit où se tenaient les réunions, et il nous a salués, ce qui n'était pas prévu au programme.
Et malheureusement, nous étions présents, et il était intéressant de voir comment a évolué la réaction aux déclarations du ministre russe des Affaires étrangères. Je voudrais faire un commentaire général en tant que ministère des Affaires étrangères.
Comme vous le savez, nous attachons une grande importance à la lutte contre l'antisémitisme et nous condamnons certainement tout acte d'antisémitisme. En outre, je voudrais vous rappeler que la Grèce a assuré et assurait encore récemment, il y a environ un mois, la présidence de l'IHRA, dont l'un des principaux enjeux est précisément de préserver la mémoire de l'Holocauste.
Et je vais répéter exactement que nous condamnons l'antisémitisme. C’est quelque chose qui ne souffre aucune interprétation.
M. KOURBELA : Tout d'abord, permettez-moi de me présenter. C'est la première fois que je viens ici. Je m'appelle Marina Kourbela et je travaille avec enetpress. Monsieur le porte-parole, je voudrais vous poser la question suivante. A propos de la diplomatie économique. Lors de la visite du couple royal belge, il y avait une importante délégation d’hommes d’affaires. Y a-t-il un suivi ? Et une autre question connexe. Si concernant les campagnes de diplomatie économique très intéressantes menées par le gouvernement il y a un suivi, ce qui est un problème permanent. Avez-vous abordé cette question d'une manière ou d'une autre, allez-vous l'aborder ? Nous ne savons pas s’il y a eu un suivi et s’il y a eu un résultat. Suivez-vous cette question ?
Α. PAPAIOANNOU : Tout d'abord je vais vous répondre, la première question est simple, malheureusement je ne sais pas ce qui s'est passé. Il y avait des contacts, je sais, il y avait des hommes d'affaires belges qui accompagnaient le roi et la reine de Belgique, de grandes entreprises. Des contacts ont été établis, mais je ne sais pas quel en a été le résultat, et vous savez que parfois le résultat n'est pas immédiatement visible.
Ces visites et je me souviens qu'il y a de nombreuses années, j'ai eu la chance d'accompagner des délégations de notre Président de la République, où les hommes d'affaires étaient également présents, et l'objectif principal était d'avoir un contact direct entre les hommes d'affaires, pour voir quel intérêt il y a.
Le résultat tangible n'est donc pas toujours visible immédiatement après de la visite. Pour que quelque chose murisse, cela peut prendre un mois, un an, cela dépend, et ces visites ont lieu précisément pour créer une occasion d’établir ce contact.
Ce que vous avez dit à propos du suivi, vous avez raison de dire que c'est en effet toujours un défi de savoir comment assurer le suivi. Nous essayons en principe de le faire par l'intermédiaire de nos ambassades ou, en tout cas, des autorités dont nous disposons à l'étranger.
Si je ne me trompe pas, nous avons 41 - excusez-moi pour les chiffres - bureaux des affaires économiques et commerciales à l'étranger, qui sont regroupés avec nos autorités à l'étranger, qui ont la responsabilité de fournir une assistance aux hommes d'affaires grecs d'une part et d'autre part d'essayer d'attirer des investissements, d'explorer, d'aider, c'est-à-dire de donner un aperçu de l'environnement commercial.
Mais au-delà de ça, ce qui se passe après en matière de suivi - je l'ai constaté personnellement – est que les entrepreneurs n'informent pas forcément de la suite. Donc, quelque chose d'important peut se passer et on n'est pas au courant. Car pour le dire autrement, après tout, ce sont des particuliers et ils n'ont aucune obligation de nous informer. Mais nous sommes là pour offrir notre contribution et pour pouvoir aider à approfondir les relations, c'est pourquoi nous avons les bureaux des relations économiques et commerciales.
Merci beaucoup. Ce point de presse se termine ici.
May 4, 2022