Α. PAPAIOANNOU : Bonjour. Nous reprenons la série de points de presse réguliers, en respectant les mesures de sécurité nécessaires, bien sûr, en raison de la pandémie. Malheureusement, je crains que la pandémie ne se poursuive, et je vous demande de faire preuve de compréhension. Tant que cela durera, nous continuerons à tenir les séances dans cette salle, afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent d’y assister.
C'est une salle assez grande. J'ai l'intention, sauf bien sûr en cas d'imprévu, de continuer à tenir ces séances d’information toutes les deux semaines. Le mercredi à 11h00, donc de cette façon vous pourrez vous aussi arranger votre programme. Bien sûr, il y aura toujours, et je le souligne, une annonce y relative. Vous en serez donc informés. Nous verrons comment cela va se passer.
Tout d'abord, nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale de la langue grecque. C'est par là que je voudrais commencer. Il y aura une annonce et même un message du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Katsaniotis, sur cette question.
Et il y a même une instruction pertinente selon laquelle la correspondance avec les ambassades se trouvant en Grèce devra se faire en langue grecque pendant cette semaine, à titre exceptionnel, afin de célébrer la langue grecque.
Je voulais juste dire trois choses à propos des récents voyages du ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, hier et avant-hier, à Londres et à Rome. Ensuite, je vous parlerai du programme, tant du ministre que du ministre délégué aux Affaires étrangères et des Secrétaires d’Etat et puis, comme toujours, si vous avez des questions, je suis à votre disposition.
Je vous prie de poser vos questions au cours du premier tour, afin que chacun puisse s'exprimer, et se sera une question par personne. Si on a le temps, vous pouvez poser d'autres questions par la suite. Telle a été la première chose que je voulais signaler et aussi, veuillez indiquer votre nom et le média que vous représentez afin que cela soit indiqué dans le texte de la transcription.
Le ministre des Affaires étrangères était à Londres avant-hier et hier à Rome, où il a eu un certain nombre de contacts. Permettez-moi tout d'abord de faire trois remarques.
À Londres, il s’est entretenu avec deux ambassadeurs. Les ambassadeurs qui sont accrédités auprès de la Grèce mais qui sont basés à l'étranger. Cela arrive trop souvent, et cela nous arrive à nous, au ministère grec des affaires étrangères. Nous n'avons pas d'ambassades dans tous les pays du monde. Nous avons des ambassades qui nous représentent et sont accréditées auprès d'autres pays aussi.
À Londres, il s’est entretenu, en particulier, avec l'ambassadeur des Bahamas, et plus précisément, avec le Haut commissaire (High Commissioner) comme il est appelé parce que les Bahamas font partie du Commonwealth. Ainsi qu’avec le Haut Représentant de Brunei, du Sultanat de Brunei.
À Rome, il s’est entretenu avec un total d'environ 35 ambassadeurs, dont une vingtaine d'Africains et huit ou neuf, je ne me souviens plus du nombre exact, d'Amérique latine. C’étaient des entretiens en groupe. Il a ensuite tenu de brefs entretiens avec l'ambassadeur d'Ouzbékistan, l'ambassadeur d'Oman et l'ambassadeur du Yémen. C'était la première fois que cela arrivait. Aucun ministre, du moins à ma connaissance, ne l'a fait auparavant. Il n'est jamais arrivé auparavant qu'un ministre des Affaires étrangères informe les ambassadeurs de nos positions, qu’il tienne une séance d’information sur la politique étrangère grecque, ses priorités, etc. Bien sûr, et plusieurs personnes l'ont dit, la pandémie ne leur a pas non plus permis, alors qu'elles le voudraient, de se rendre en Grèce, ou du moins d'y venir aussi souvent qu'elles le souhaiteraient. Certains nous ont même dit qu'ils n'étaient venus qu'une seule fois ici, lorsqu'ils ont présenté leurs lettres de créance au Président de la République.
Et c'était l'occasion de reprendre les contacts avec eux car ces ambassades, comme je l'ai dit, sont des ambassades accréditées en Grèce et elles suivent l'évolution de la situation en Grèce. Il est donc important de rester en contact avec eux.
Il les a informés de toutes les questions, des priorités de la politique étrangère concernant, et cela est important, notre candidature à un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025-2026. Certains de ces pays se sont bien sûr déjà engagés, par écrit aussi, à nous soutenir, mais il est toujours important de le souligner.
Le débat a également porté sur les divers défis internationaux. Nous avons parlé de la pandémie, du changement climatique. Certains pays ont même lancé un appel à l'aide, je dirais, non seulement à la Grèce, mais aussi à l'Union européenne en général, pour qu'elle les aide à relever les défis auxquels ces pays sont confrontés.
Par exemple, en ce moment, je pense à Madagascar. C’était vraiment très intéressant ce qui a été dit sur les défis auxquels ce pays est confronté et sur la façon dont le changement climatique a provoqué d'énormes problèmes de survie pour la population.
Ils ont également parlé, bien sûr, le ministre l’a aussi évoqué, des vaccins. Si je ne me trompe pas, la Grèce a déjà fait don d’environ 7 millions de vaccins à ce jour, dans le monde entier. Aux Balkans, au Moyen-Orient, à l’Afrique en particulier. Soit de façon bilatérale, soit par le biais du dispositif COVAX. Et vous avez vu les annonces y relatives.
Il s’est également référé aux récentes visites qu'il a effectuées, notamment dans des pays africains, ainsi qu’aux prochaines visites qu'il souhaite effectuer. Toujours avec les représentants d'Amérique latine, il leur a également fait part de sa volonté de se rendre dans la région. Un voyage est déjà prévu, je ne l'annoncerai pas maintenant parce que c'est assez plus tard, à la fin du mois de mars, mais nous avons déjà fait un travail de préparation.
Il avait également rencontré plusieurs ministres des Affaires étrangères de ces pays à New York. Tant des pays africains que des pays d'Amérique latine. Et, bien sûr, nous voulons donner une suite à ces rencontres. Force est de retenir ici, par exemple, la présence de l'ambassadrice d'Angola, qui s'est montrée particulièrement satisfaite, a parlé très chaleureusement, de la première visite d'un ministre grec des Affaires étrangères en Angola, qui a eu lieu il y a quelques semaines.
Il s’est entretenu avec l'ambassadeur d'Oman, où nous nous sommes rendus en novembre dernier. Avec l'ambassadrice du Ghana. Il a même demandé à l'ambassadrice du Ghana de transmettre ses voeux à la ministre des Affaires étrangères pour son anniversaire.
Il s’est entretenu aussi avec l'ambassadeur d'Ouzbékistan avec qui ils ont discuté - je vous en parlerai lors de la présentation de l’agenda de visites - de la prochaine visite à Tachkent, qui aura lieu dans quelques semaines.
Le point commun de toutes les rencontres a également été, comme on pouvait s'y attendre, l’attachement au droit international. Nous avons discuté longuement avec certains pays, notamment ceux qui ont été mentionnés. Nous l'avons dit à tout le monde, mais il y a eu aussi une discussion approfondie sur le droit de la mer, l'engagement de la Grèce et de ces pays envers le droit international de la mer.
Et, bien sûr, nous avons promis que ces contacts se poursuivront, nous ne voulons pas qu'ils pensent que parce qu'ils ne sont pas basés à Athènes, nous ne leur parlons pas.
Je pense que ces contacts ont été très, très importants.
Deuxièmement, à Londres, le ministre s’est entretenu avec le Secrétaire d'État aux Affaires étrangères par intérim, car la Secrétaire d'État aux Affaires étrangères était restée chez elle après avoir été testée positive au coronavirus, et elle a transmis au ministre ses salutations.
En fait, M. Heaton-Harris a changé de poste hier lors d'un petit remaniement, et il est monté en grade. Je tiens à souligner qu'il s'agit de la troisième visite du ministre des Affaires étrangères à Londres l'année dernière, la troisième, pour ainsi dire, depuis le Brexit. Je vous rappelle que la dernière visite d'un ministre des Affaires étrangères avant celle de M. Dendias en février 2021 remonte à 2014, si je ne me trompe pas, et il me semble que le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, l'actuel Premier ministre, Boris Johnson, est venu à Athènes en 2016. Ce seul fait montre l'importance que la Grande-Bretagne et nous-mêmes attachons à nos relations aujourd'hui.
Ils ont discuté, bien sûr, de la mise en œuvre du Mémorandum signé en octobre dernier, car celui-ci constitue désormais le cadre de la coopération bilatérale.
Cela dit, bien sûr, il y a eu un briefing approfondi, principalement de notre côté, sur nos priorités, et ils ont beaucoup parlé de la Méditerranée orientale, de la Turquie, de la question chypriote. Il y a eu une discussion assez longue, nous avons décliné nos points de vue, nos positions connues. Les Britanniques étaient, comme ils disent eux-mêmes, en mode écoute (« listening mode »), ils ont écouté très attentivement nos positions.
La réunion s'est déroulée dans une excellente ambiance et, en tout état de cause, cette visite de travail a marqué une nouvelle étape dans le renforcement de nos relations avec le Royaume-Uni.
Maintenant, en ce qui concerne la troisième partie, je voulais vous dire qu'hier matin à Rome, assez tôt, le ministre des Affaires étrangères a rencontré Mme Stefanie Williams, la conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye. Lors de cette rencontre bien sûr la discussion a principalement porté sur les développements politiques internes en Libye.
Comme vous le savez peut-être, le Parlement libyen a annoncé qu'il voterait demain pour un nouveau Premier ministre, ou du moins qu'il annoncerait un nouveau Premier ministre. Il y a 7 candidats, pour autant que je sache pour le moment, nous verrons ce qui va se passer.
De notre part, et je voulais le souligner, ce que le ministre a dit, et il l'a souligné, c'est que pour nous la Libye est un pays qui nous intéresse directement, nous ne pouvons pas nous abstenir, nous ne pouvons pas ne pas suivre de près l'évolution de la situation. La stabilité et la prospérité de ce pays ont un impact direct sur la sécurité de la Grèce et de l'Europe en général.
Dans ce contexte, le ministre a réitéré notre position sur l'invalidité du « mémorandum» turco-lybien, illégal et sans fondement. Par ailleurs, vous avez peut-être vu que notre chargé d’affaires à Tripoli, M. Stamatekos, a également rencontré le président du Parlement libyen, M. Aguila Saleh, lundi dernier, si je ne me trompe pas. M. Saleh lui a répété une nouvelle fois que le Parlement ne ratifierait pas ce « mémorandum ».
Et puis, et je voulais aussi dire ceci, après la réunion avec Mme Williams ce matin, il a eu une réunion avec le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, le World Food Programme, M. Beasley.
Le point principal de la rencontre était qu'il y aura un don de la part de la Grèce au programme, au Programme alimentaire mondial, pour la reconstruction, les réparations, appelez cela comme vous voulez, du port de Benghazi, qui est très, très important parce que de là, essentiellement, des denrées alimentaires peuvent être transportées via ledit programme vers la Libye.
Et cette proposition est de nature humanitaire, mais néanmoins c'est une autre contribution de la Grèce à la reconstruction de la Libye.
C'est tout. Je ne veux pas m'étendre sur ce qui s'est passé. Je veux vous parler un peu de ce qui va se passer, car nous avons un programme assez chargé.
Mardi et mercredi prochains, le ministre des Affaires étrangères se rendra en Finlande et en Norvège, mardi en Finlande et mercredi en Norvège.
Mardi, il rencontrera en Finlande son homologue finlandais, qui, en fait, était, comme vous l'avez vu hier bien sûr, à Ankara.
Les questions dont ils discuteront sont, bien entendu, l'approfondissement des relations bilatérales, notre coopération au sein de l'Union européenne, les développements plus larges en Europe de l'Est et toutes ces questions en général.
Il se rendra ensuite en Norvège où le programme sera plus étendu. Il aura tout d'abord une rencontre avec son homologue, la ministre des Affaires étrangères. Il rencontrera le ministre des Finances, il prononcera un discours à un groupe de réflexion norvégien.
Il a un programme assez chargé, qui est encore en cours d’élaboration. Il s'entretiendra également avec la présidente de la commission des affaires étrangères du Parlement norvégien et peut-être aussi avec des membres du Parlement.
L'ancienne ministre des Affaires étrangères jusqu'à il y a quelques mois, que le ministre connaît très bien était la présidente de la commission norvégienne. L'ordre du jour sera à peu près le même. Probablement ils parleront des relations entre l'Union européenne et la Norvège, mais bien sûr, la Norvège est aussi un allié de l'OTAN.
C'est tout pour le mardi 15 et le mercredi 16. Puis, le jeudi 17, dans l'après-midi il se déplacera à Moscou en vue de s'entretenir avec son homologue russe, M. Sergey Lavrov, le vendredi 18 février.
M. Dendias se rend à Moscou à l'invitation de M. Lavrov. Je tiens à rappeler qu'il s'agit de la troisième visite du ministre des Affaires étrangères en Russie au cours des deux dernières années. Ils se sont rencontrés à de nombreuses autres occasions. M. Lavrov est également venu à Athènes l'année dernière.
C'est une visite que nous sommes en train de préparer. Elle est particulièrement importante, comme vous le comprenez. Au cours de cette visite, lors de la rencontre qu'il aura avec M. Lavrov, ils discuteront bien sûr des relations bilatérales à la lumière de la visite et de la discussion que le Premier ministre a eue avec le Président de la Fédération de Russie en décembre dernier.
Ils aborderont la coopération bilatérale, qui couvre bien sûr un large éventail de questions, économiques, commerciales, culturelles. Je vous rappelle que 2022 est l'année de l'histoire Grèce-Russie.
Ils discuteront également, comme d'habitude, de divers développements, de la Méditerranée orientale, de la question chypriote. Je rappelle également que la Russie est un membre permanent du Conseil de sécurité et qu'elle joue un rôle important, notamment sur ces questions. Ils parleront également de l'évolution de la situation en Europe de l'Est.
Et je me permettrai de faire un tout petit commentaire ici, quelque chose que nous avons dit à plusieurs reprises, à savoir que la Grèce est membre de l'Union européenne et de l'Alliance de l'Atlantique Nord, l'OTAN, et qu'elle est bien sûr liée par les décisions prises au sein de ces organisations. Mais nous soulignons toujours à tous nos interlocuteurs que nous considérons qu'il est nécessaire de maintenir des canaux de communication et un dialogue continu avec la Russie.
Nous considérons que la Russie fait partie intégrante de l'architecture de sécurité élargie de l'Europe. Et cela sera longuement discuté lors de ces contacts.
Passons à la semaine suivante. Eh bien, nous avons un programme très, très chargé. Le lundi 21, le ministre sera à Bruxelles, où il participera au Conseil des Affaires étrangères. Je n'ai pas l'ordre du jour sous les yeux pour le moment, mais nous l'annoncerons en temps voulu.
Mardi, il se rendra à Paris, où le ministre français des Affaires étrangères, M. Le Drian, organise une conférence ministérielle sur la coopération indo-pacifique. Des contacts bilatéraux sont également prévus, nous ne les avons pas encore finalisés, entre le ministre et les ministres de cette région. Je dis que nous planifions car, bien entendu, nous ne savons pas jusqu'à la dernière minute qui sera présent et qui ne le sera pas. Mais bien sûr, nous vous tiendrons informés.
Enfin, les mercredi 23 et jeudi 24, le ministre se rendra au Sénégal, à Dakar, où, comme vous le savez, nous avons déjà ouvert une ambassade. Nous organiserons une cérémonie d’ouverture officielle de l'ambassade, des locaux de l'ambassade de Grèce.
Je voudrais également rappeler que le Sénégal a pris la présidence de l'Union africaine il y a quelques jours. C'est donc un pays particulièrement important pour cette raison également. Mais il y a une autre raison : pour ceux qui aiment le football, elle a également remporté la Coupe d'Afrique des Nations. Mais cela concerne seulement les fans de football. Elle a battu bien sûr un autre ami particulièrement proche, pays ami très, très proche, l'Égypte.
Eh bien, permettez-moi également de vous rappeler que notre ambassadeur au Sénégal, M. Kostopoulos, en plus d'être ambassadeur sur place, est également l'envoyé spécial de la Grèce pour la région du Sahel. La visite au Sénégal et l'ouverture de l'ambassade sont donc directement liées à l'importance que nous attachons à cette région élargie dont nous suivons l'évolution de la situation.
Et puis, bien qu'à ma connaissance rien n'ait pas encore été finalisé, il y aura probablement un déplacement en Gambie et au Cap-Vert. Le Cap-Vert qui est peut-être, bien sûr, plus connu pour ceux qui suivent la vie artistique, à travers Cesaria Evora, ou pour ceux qui aiment le football, à travers Daniel Batista. Mais, bien sûr, il ne parlera ni de Cesaria Evora ni de Batista.
Ladite visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations avec les pays d'Afrique, et c'est dans ce cadre que s'inscrit également notre candidature au Conseil de sécurité. Je vous rappelle également que le Cap-Vert, ancienne colonie portugaise, est membre de la Communauté des États lusophones, à laquelle la Grèce participe en tant qu'observateur depuis juillet dernier.
Un autre pays de cette Communauté que le ministre a récemment visité est l'Angola. Tout cela s'inscrit donc dans un contexte plus large d'ouverture. Ce n'est donc pas une coïncidence si nous nous rendons dans ces pays.
Voilà pour ce qui est du programme du ministre. Il me semble que le programme est assez chargé. Je voudrais maintenant dire quelques mots sur le programme du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis.
Eh bien, demain, jeudi 10 février, le ministre délégué aux Affaires étrangères accompagnera le Premier ministre lors d’une visite de travail à Zagreb, en Croatie.
Le samedi 12, M. Varvitsiotis participera et interviendra lors d'un événement intitulé « L'insularité comme priorité pour l'avenir de l'Europe » qui se tiendra à Castellorizo dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, en coopération avec la région de l’Egée du sud.
Enfin, le jeudi 17 février, le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis, accompagnera le Premier ministre au sommet Union européenne-Afrique qui se tiendra, si je ne me trompe pas, à Bruxelles. Un autre événement qui nous intéresse particulièrement en raison de la participation des États africains.
Maintenant, en ce qui concerne le programme du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Fragogiannis. Tout d'abord, il se rend demain à Skopje, en Macédoine du Nord, où il aura une série de réunions, il y sera demain et après-demain.
Je veux dire ici, brièvement, qu’ il rencontrera demain le ministre des Finances, M. Fatmir Besimi. Un déjeuner sera offert en son honneur par le vice- Premier ministre du gouvernement chargé des affaires européennes où sera également présent le vice-Premier ministre du gouvernement chargé des affaires économiques.
Vendredi, toujours à Skopje, M. Fragogiannis aura une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, M. Osmani. Il aura ensuite une rencontre séparée avec le vice-Premier ministre du gouvernement chargé des affaires européennes.
Il rencontrera le ministre de l'Economie. Ensuite, il aura une rencontre séparée avec le vice-Premier ministre du gouvernement chargé des questions économiques et enfin, toujours le vendredi 11 février, il sera reçu par le Premier ministre, M. Dimitar Kovacevski.
Eh bien, c'est tout en ce qui concerne la Macédoine du Nord et la visite de M. Fragogiannis. M. Fragogiannis sera également présent à Oslo. Il se rendra à Oslo un jour plus tôt que le ministre, il y sera les 14 et 15 février.
Il s'entretiendra avec le groupe norvégien Grieg, actif dans le transport maritime et la logistique, qui investit dans l'innovation. Il suivra par la suite le programme du ministre des Affaires étrangères, le mercredi 16 février.
Maintenant, concernant le programme du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Katsaniotis. M. Katsaniotis est actuellement en route pour la France. Si je ne me trompe pas, il est à Lyon, où il participera au Conseil informel des ministres des Affaires étrangères et de la Santé des États membres de l'Union européenne.
Il rencontrera ensuite des représentants de la communauté grecque et des autorités locales à Lyon et à Marseille.
La semaine prochaine, du jeudi 17 au 20 février, il se rendra en Grande-Bretagne. Il participera à des événements organisés par la communauté grecque sur place, à Londres et à Édimbourg.
Enfin, le 24 février, M. Katsaniotis prononcera une allocution lors d'un événement à Dubaï, dans les Émirats, qui se déroulera dans les locaux de l'EXPO, près du pavillon grec, intitulé « Universal Narrative On Light From Apollo’s Birthplace Delos, To A Brighter Future ».
C’est tout pour ce qui est du programme de la direction politique. C’est un programme assez chargé. Et maintenant, je voudrais terminer mes remarques introductives et m'excuser d'avoir été trop long avec une dernière question qui me concerne personnellement.
Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, m'a demandé, en plus de mes fonctions de porte-parole du ministère des Affaires étrangères, de prendre en charge, et cela sera formalisé dans les prochains jours, - et j'anticipe déjà ici, mais puisque le point de presse a lieu, je voudrais le dire aujourd'hui et la décision ministérielle correspondante sera publiée - de prendre en charge le rôle de coordinateur dans le processus de réforme du ministère des Affaires étrangères.
Pour nous, bien sûr, les employés du ministère des Affaires étrangères, tous les employés, c'est quelque chose de particulièrement important et c’est pour moi un honneur que le ministre m’ait demandé d’assurer le rôle de coordinateur. Ce n’est pas moi qui mettra en oeuvre les réformes, mais j’aurai un rôle de coordination entre les différents groupes ici au ministère des Affaires étrangères qui sont chargés de cette mission. C'est une tâche difficile qui se poursuivra bien sûr à perpétuité, ce n'est pas quelque chose qui a un début et une fin. Il y aura plutôt un début et il n'y aura pas de fin.
Je vais mentionner brièvement ici sept domaines dans lesquels nous pensons qu'un certain nombre d'initiatives doivent être prises, dans le cadre de ce processus de réforme.
Le premier domaine est la planification stratégique et opérationnelle. Nous avons déjà fait des progrès, la direction de la planification stratégique et opérationnelle a été mise en place au sein du ministère des affaires étrangères, un plan stratégique a déjà été adopté qui définit les principales priorités de la politique étrangère sur le long terme. Et à l'heure actuelle, le plan opérationnel est en cours d'élaboration, il s'agit d'un plan de 4 ans, qui indiquera essentiellement à chaque structure du ministère des affaires étrangères, qu'il s'agisse d'une direction du ministère, d'une ambassade ou d'un consulat, de manière suffisamment détaillée les actions qu'elle doit entreprendre.
Et sur la base de cela, il y aura une évaluation par la suite pour savoir dans quelle mesure les objectifs ont été atteints et si cela n’est pas le cas, pour savoir la raison pour laquelle les objectifs fixés n’ont pas été atteints.
C'est particulièrement important. Je m'en étais occupé avant de prendre mes fonctions de porte-parole et j'avais « mis en place » l'équipe et je pense que c'est une initiative particulièrement importante.
Le deuxième est la revalorisation de l'ancien Centre d'analyse et de planification, qui s'appelle maintenant Centre de planification de la politique étrangère, le groupe de réflexion du ministère des Affaires étrangères, je ne vais pas entrer dans trop de détails.
Le troisième domaine est la restructuration de nos missions diplomatiques à l’étranger à plusieurs niveaux : au niveau financier, au niveau des locaux dans lesquels elles seront logées, des endroits où nous disposons des ambassades, des bureaux des affaires commerciales et économiques, des bureaux de diplomatie publique, au niveau des effectifs qui seront nécessaires. Et tout cela est inextricablement lié à la planification stratégique. Certaines ambassades doivent être renforcées, d'autres probablement non.
Le quatrième est le développement des ressources humaines et la formation.
C'est aussi quelque chose qui me touche personnellement parce que je pense que la formation, non seulement la formation initiale des nouveaux agents mais aussi leur formation continue tout au long de leur carrière, est un outil nécessaire pour qu’ils puissent assurer leurs missions.
Parce que la formation que j'ai reçue lorsque j’ étais admis à l'Académie diplomatique il y a 24 ans était peut-être utile à l'époque, mais elle ne l'est plus nécessairement aujourd'hui. Un autre aspect également très important est l'extraversion, l’aspect économique, pour lequel beaucoup de choses sont déjà faites. Et permettez-moi de dire ici que l'extraversion n'est pas seulement un capital en soi. L'extraversion concerne toutes les autres choses que j'ai mentionnées. Je tiens à le souligner.
Un autre chapitre important est celui de la diplomatie publique. Nous devons investir davantage dans le développement de la diplomatie publique et, enfin, et c'est aussi particulièrement important, ce sont les services aux citoyens.
Comment c’est-à-dire nos autorités consulaires en particulier, et avec l'utilisation des nouvelles technologies, peuvent-elles être plus conviviales pour faciliter l'accès des citoyens, surtout des expatriés, mais pas seulement, à nos autorités.
Et dans ce domaine, nous sommes en constante coopération avec d'autres ministères. À commencer, bien sûr, par le ministère de la Gouvernance numérique, le ministère de l'Intérieur, pour les actes d'état civil par exemple.
Et nous voulons aller de l'avant, nous voulons faciliter les choses pour les citoyens qui sont à l'étranger, en tenant compte du fait qu'en raison de la pandémie et des distances à parcourir, l'accès aux consulats n'est pas toujours facile.
En conclusion, c'est un effort énorme, un collègue sage m'a dit que c'était une tâche sisyphéenne. J'essaie d'être plus optimiste. Ce sera une entreprise considérable, qui occupera une grande partie de mon temps.
Cela aura, bien sûr, un impact sur ma capacité à gérer le travail quotidien en ce qui concerne les autres questions. J'essaierai d'être toujours disponible pour tous, mais aussi je voudrais souligner que je dispose d'une excellente équipe. Mes collègues sont tous excellents et, bien entendu, ils sont également à votre disposition lorsque je ne suis pas disponible, pour des raisons du service bien sûr.
C'est tout ce que je voulais dire. Encore une fois, pardonnez-moi d'avoir trop parlé. Nous avions pas mal de questions à évoquer. Et comme toujours, je suis à votre disposition si vous avez des questions. Veuillez, comme je l'ai tout à l’heure dit, indiquer votre nom et le média que vous représentez.
On se connaît, ces informations ne sont pas pour moi. C'est pour le texte de la transcription qui sera rédigé après, et qui sera par la suite, publié, comme toujours, sous forme de communiqué.
Donc, Mme Stamouli vous avez la parole et ensuite Mme Tasouli.
N. STAMOULI : Nektaria Stamouli de l'« Agence de presse athénienne » et de «Politico ».
Des nouvelles mesures de confiance ont été proposées par le ministre chypriote des Affaires étrangères. A cet égard, je voulais demander si ces mesures ont été discutées lors de la réunion avec le ministre grec des Affaires étrangères, si elles ont fait l'objet d'une consultation avec la Grèce et si de nouvelles mesures sont prévues pour résoudre le problème chypriote. Merci.
Α. PAPAIOANNOU : C’est moi qui vous remercie. Vous voulez parler de la réunion que M. Dendias a eue avec M. Kassoulidis ici à Athènes. Bien sûr, bien sûr, ces mesures ont été discutées. Bien entendu, M. Kassoulidis l'a également informé des propositions qu'il allait présenter. Il a fait une communication d’informations complète.
Nous sommes en pleine coordination et coopération harmonieuse avec la partie chypriote. Bien sûr, l'initiative est du côté chypriote. Mais nous étions et sommes conscients des efforts de la République de Chypre et nous les soutenons. Et comme je l'ai dit, nous sommes en contact permanent.
Mme Tasouli, oui.
Α. TASOULI : Alexia Tasouli de «OPEN».
Je voulais demander si nous avons des nouvelles au sujet des discussions exploratoires avec la Turquie. Il s'agit de savoir si le prochain cycle de contacts aura lieu ici à Athènes le 24 février et si nous attendons M. Onal un jour avant pour des entretiens ici à Athènes.
Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. En effet, la prochaine série de contacts exploratoires, lorsqu'elle aura lieu, se déroulera à Athènes, car c'est à notre tour de les accueillir. Quant à la date à laquelle ces contacts auront lieu, il y aura, comme d'habitude, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Nous le faisons toujours en parallèle avec le ministère turc des Affaires étrangères. Dès que j'aurai des nouvelles à ce sujet, je vous en ferai part.
En ce qui concerne la visite de M. Onal, je n'ai rien à annoncer pour le moment.
Monsieur Melnik.
G. MELNIK : Bonjour. Gennady Melnik de l'agence de presse russe « RIA Novosti ».
M. Papaioannou, le 31 décembre, l'ambassade de Russie a remis au ministère des Affaires étrangères de la Grèce la lettre du ministre des Affaires étrangères de la Russie, M. Lavrov, qui soulève la question du respect par la Grèce du traité de l'OSCE signé à Istanbul en 1999. Pouvez-vous me dire quelle est la réponse de la Grèce ?
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, c'est très simple. Permettez-moi de dire que je ne peux pas commenter la correspondance interne entre les États. Je vais donc m'en tenir à cela.
Merci beaucoup.
G. MELNIK : Mais quelle est la position de la Grèce si nous ne parlons pas de la correspondance, nous...
Α. PAPAIOANNOU : La position de la Grèce est ce que j'ai dit précédemment. Excusez-moi, je n'ai rien à ajouter.
G. MELNICK : Quelle est la position de la Grèce ?
Α. PAPAIOANNOU : Ce que j'ai dit précédemment dans ma déclaration liminaire. C'était très clair.
G. MELNICK : Mais la réponse a été posée en tant que membre de l'organisation et non en tant que membre de l'Union européenne ou de l'OTAN.
Α. PAPAIOANNOU : Monsieur Melnik, merci beaucoup pour votre question. J'ai déjà répondu, je n'ai rien d'autre à ajouter. La question suivante s’il vous plaît.
B. AGROLAMBOS : M. Agrolabos du Journal des rédacteurs.
Je dirais que ma question vient compléter celle de mon collègue. Il y a deux semaines, M. Lavrov avait également mentionné la question d'Alexandroupolis lors d'une conférence de presse qu'il avait donnée. Et si nous ne pouvons pas parler d'agacement, je peux dire qu'il a exprimé une vive préoccupation quant à l'utilisation du port tant pour le déplacement des forces américaines que pour les services à l'OTAN en général.
Cela a-t-il été suivi au niveau des ministères, des autorités diplomatiques ou même des ministres des affaires étrangères ? Et l'invitation de Lavrov inclut-elle cette question dans l'agenda ?
Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Nos relations avec la Russie, comme je l'ai dit, sont historiques. Elles abordent un large éventail de questions. Elles sont bonnes, nous maintenons les canaux de communication ouverts, nous parlons tout le temps, nous avons un dialogue franc et constructif avec la Russie, et dans ce contexte, nous discutons de la manière dont nous pouvons approfondir notre coopération.
Je répète une fois de plus que la Grèce est membre de l'Union européenne et de l'OTAN et qu'elle a l'obligation d'honorer ses engagements. Dans le même temps, cependant, elle souhaite et promeut toujours la nécessité de maintenir des canaux de communication et de dialogue avec la Russie.
Si vous me le permettez, je n'ai rien à ajouter à cela.
S'il vous plaît, Mme Kratsi.
Ch. KRATSI : Christina Kratsi d'Alpha TV.
Dans le contexte de ce que vous avez dit, la Grèce en tant que membre de l'OTAN et de l'Union européenne et en tant que pays qui souhaite avoir des canaux ouverts avec Moscou, est-ce que Nikos Dendias enverra également un message à son homologue russe lors de la réunion qu'ils auront le 18 ?
Α. PAPAIOANNOU : Le message qu'il enverra est ce que j'ai dit. Je n’ai rien de plus à ajouter. Nous sommes, je vous le répète, fermes sur ces positions. Et certainement le message que nous transmettons à toutes les parties, et laissez-moi le souligner, est le besoin de désescalade. Mais ce n'est pas un message que nous transmettons uniquement à la partie russe. C'est un message que nous transmettons à tout le monde.
M. Dendias a également eu une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien, M. Kuleba, lorsqu'il était à Marioupol il y a 10 jours. Et nous insistons sur la nécessité d'une désescalade, car toute escalade de la situation sera préjudiciable à tous.
Et permettez-moi également de souligner une autre chose ici, la préoccupation particulière que nous avons à l'égard de la communauté grecque qui se trouve en Ukraine, qui compte environ 120 000 expatriés et qui se trouve des deux côtés de la ligne de contact sur le territoire ukrainien. Et bien sûr, nous espérons qu'il n'y aura pas - nous l’espérons vraiment - d'aggravation de la situation, parce que toute aggravation mettra également en danger la diaspora grecque. Et c'est également un message que le ministre a transmis lorsqu'il était à Marioupol.
S. RISTOFSKA : Si un collègue souhaite poser une question sur le même sujet ?
Α. PAPAIOANNOU : Bien sûr.
S. RISTOFSKA : Sur la Russie. Ok. L’ « Agence MIA ».
Pouvez-vous nous donner quelques détails sur les questions qui seront à l'ordre du jour demain et après-demain lors de la visite de M. Fragogiannis à Skopje ? Ce sera l'économie, je suppose. Un sujet en particulier ? Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Je suis désolé, je n'ai pas de détails. Bien sûr, M. Fragogiannis est responsable de la diplomatie économique et vous savez, nos relations avec la Macédoine du Nord dans le secteur économique sont, comme vous le savez, particulièrement développées.
Outre cela, malheureusement non, je ne connais pas de détails. Je peux, bien sûr, demander à mon collègue du bureau de M. Fragogiannis et nous nous ferons un plaisir de revenir vers vous.
Α. BARAKAT : Je voulais demander s'il y a quelque chose d'officiel, de nouveau sur l’EastMed à nous dire à ce sujet. Et aussi une clarification sur la Coupe d'Afrique, il était injuste pour l'Egypte de perdre contre le Sénégal. Parce que c'était à la dernière minute et qu'ils l'ont remporté sept fois environ.
Α. PAPAIOANNOU : Je vais commencer par la deuxième question. L'Égypte est en effet une grande équipe. Je suis aussi Liverpool, donc vous pouvez comprendre que j'ai de la sympathie pour le numéro 10 de l'équipe égyptienne et pour toute l'équipe bien sûr, mais en tant que supporter, oui, je suis désolé, parce que c'était vraiment une opportunité pour un joueur si talentueux de remporter une coupe avec son équipe nationale.
En ce qui concerne l'EastMed, non, je n'ai rien à ajouter. Comme l’a dit le ministre à plusieurs reprises à ce sujet, il ne s'agit pas d'une question géostratégique. Il s'agit d'une question économique et environnementale. Je n'ai rien à ajouter. S'il vous plaît, M. Michos.
P. MICHOS : Bonjour. Panagiotis Michos du journal To Vima. Hier, le ministre turc des Affaires étrangères a également attaqué la Grèce en lançant des accusations sur la façon dont notre pays gère la question des réfugiés et des migrations.
Les jours précédents, il y avait eu une profanation d'un monument culturel mondial, comme celui de Panagia Soumela. Je voulais vous demander si, dans ce contexte, il pourrait y avoir des contacts exploratoires, étant donné qu'il y a eu une augmentation des survols de la mer Égée. Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Monsieur Michos, merci beaucoup pour votre question. Je vais vous donner une réponse détaillée. Parce qu'il me semble que nous devons mettre certaines questions sur le tapis.
Vous avez évoqué trois choses. La première était la profanation du monument à Panagia Soumela. Comme vous l'avez vu, avant-hier matin, nous avons publié un communiqué faisant état de notre profond mécontentement à l'égard de ce fait, à savoir que les autorités compétentes - maintenant de quelles autorités il s’agit je ne suis pas chargé de le trouver et cela ne m’intéresse pas – ont donné la permission. Parce que, comme vous le savez, ce site est fermé. Et nous avons exprimé notre mécontentement à cet égard, comme je l'ai dit, dans le communiqué. Je n'ai rien à ajouter à ce sujet.
En ce qui concerne les violations de notre espace aérien ou même les survols du territoire de la Grèce, je tiens à souligner qu'il n'y a aucune différence selon qu'ils sont effectués par des aéronefs avec ou sans équipage. Une violation est une violation et un survol est un survol. Et la réaction de la Grèce est la même dans les deux cas.
Nous ne nous soucions pas de savoir s'il y a un pilote ou si c'est un drone. Bien sûr, nous sommes préoccupés, outre le mécontentement, par l'augmentation, l'augmentation rapide, pour ainsi dire, de ces survols et violations, et bien sûr nous allons protester auprès de la partie turque comme nous le faisons habituellement.
Et je tiens à le souligner à nouveau. La partie grecque répond toujours à chaque violation et survol. Une démarche de protestation est effectuée. Peu importe que cela se produise régulièrement ou de manière extraordinaire. Ce qui compte, c'est que cela soit fait, que cela soit enregistré.
Vous avez dit à propos des déclarations, je suis désolé, Mme Kratsi. Voulez-vous ajouter quelque chose ?
Ch. KRATSI : Non, pardonnez-moi, est-ce qu'il va y avoir une démarche de protestation également à propos de Panagia Soumela ou seulement à propos des survols ?
Α. PAPAIOANNOU : Je parle des survols, en ce qui concerne Panagia Soumela, je vous ai dit qu’il y avait eu un communiqué. Je n'ai rien à ajouter à ce sujet. Comme vous pouvez le constater, il y en a bien sûr eu d'autres. Oui, M. Michos.
P. MICHOS : Non, je voulais vous rappeler la première partie de la question. A propos des accusations de M. Cavusoglu. Merci.
Α. PAPAIOANNOU : C'est là où je voulais en venir. Je n'ai pas oublié. Ne vous inquiétez pas. Quand j'étais très jeune, un très jeune diplomate, un ambassadeur qui avait été directeur à la direction de la Turquie m'avait dit : «Je pense que les relations de la Grèce avec la Turquie doivent être fondées sur des relations de bon voisinage ».
« Et comme dans un immeuble, vous voulez avoir de bonnes relations avec votre voisin, et qu'est-ce que cela signifie ? Il peut être un ami, mais ce qui importe avant tout est que vous devez avoir des relations de bon voisinage, ce qui signifie qu'il doit respecter les règles, respecter les règles de l'immeuble, ne pas mettre la musique trop fort, ne pas aller sur votre balcon et dire qu’il lui appartient et ainsi de suite ».
En ce qui concerne les relations de la Grèce avec la Turquie, la Grèce souhaite une relation de bon voisinage, un dialogue constructif sur la base du droit international, que nous respectons pleinement. C'est notre principe et c'est ce que nous voulons.
Maintenant, je dirais, si je puis dire – d’ailleurs le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, s'est exprimé brièvement hier à ce sujet ainsi que le ministre des Affaires étrangères de la Finlande lui-même - que les déclarations des responsables turcs sont pour le moins regrettables et il n’est pas nécessaire que je les répète.
Cependant, je tiens à souligner trois choses ici. La première est que la tentative turque de désinformation et de promotion de fausses nouvelles, pour ne pas employer d'autres mots, contre la Grèce avec des nouvelles fabriquées de toutes pièces, que nous rejetons bien sûr dans leur intégralité, se poursuit.
Et surtout en ce qui concerne la question migratoire. Je ne veux pas m'étendre sur tout le reste aujourd'hui. Nous n'avons pas de leçon à recevoir d'un pays qui parle de respecter le droit international alors que ce même pays viole de manière flagrante le droit international sur cette question. Et permettez-moi de mentionner brièvement le fait que la Turquie a cessé d'appliquer, si tant est qu'elle ne l'ait jamais fait, l'accord de réadmission bilatéral avec la Grèce et l’accord de réadmission Union européenne-Turquie.
Et donc, pour un pays qui viole de manière flagrante, qui instrumentalise la question migratoire, qui pousse les migrants vers nos frontières, et nous en avons la preuve, parler de violation du droit international est, pour le moins, contradictoire.
Le fait que ce même pays dise que nous violons les droits de l'homme est également quelque chose qui, si je peux me permettre de le dire de manière très diplomatique, est particulièrement intéressant. Ce pays qui, selon le « Stockholm Center for Freedom », le Centre de Stockholm pour la liberté, qui est donc un centre réputé, à l’heure actuelle, du moins jusqu'au 17 novembre 2021, compte 72 journalistes condamnés à la prison, plus 89 qui ont été arrêtés et 167 qui sont recherchés.
Eh bien, c'est ce pays-là qui parle des droits de l'homme. Ce pays qui est sorti de la Convention d'Istanbul en matière de violence contre les femmes, de protection des femmes. Et ce pays dont vous avez vu la réaction suite à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Kavala.
Eh bien, si vous me permettez, ce même pays, lorsqu'il parle de violations des droits de l'homme, ferait mieux de regarder ses propres affaires. Excusez-moi, je ne veux pas être long, mais nous devons vraiment mettre de l'ordre dans certaines choses. Et comme je l'ai dit et comme je le soulignerai, la Grèce est favorable à un dialogue constructif sur la base du droit international. Et du respect du droit international. C'est ce que nous demandons, nous ne demandons rien d'irréaliste.
Merci, M. Michos.
Th. BALODIMAS : Balodimas de RIZOSPASTIS.
Pouvez-vous nous dire si quelque chose a été prévu en coopération avec le ministère de la Défense pour évacuer la population de Marioupol au cas où la situation là-bas dégénèrerait.
Α. PAPAIOANNOU : Monsieur Balodimas, sur cette question, je n'ai rien à vous dire en ce moment, rien à annoncer en tout cas. Nous sommes allés dans cette région, le ministre des affaires étrangères a montré l'intérêt de la Grèce, du gouvernement, pour ces expatriés, nous les avons écoutés.
Et permettez-moi également de souligner une autre chose. En dehors de la question de la sécurité, bien sûr, qui les préoccupe, il y a d'autres questions que nous devons prendre en considération et l'une d'entre elles concerne leurs conditions de vie. Ils sont dans des conditions particulièrement difficiles qui sont, bien sûr, exacerbées, elles ont été exacerbées par la situation en général.
Il y a aussi la question culturelle, celle de l'apprentissage, de l'effort qu'ils font avec le peu de moyens dont ils disposent pour maintenir le caractère grec, l'apprentissage de la langue grecque. C'est quelque chose qui m'a impressionné.
M. Argyrakis, oui.
Th. ARGYRAKIS : En ce qui concerne les violations commises par les drones turcs. Je vois ici, selon les données de l'état-major grec, que nous avons depuis le début du mois de janvier certains survols de certaines îles grecques.
Il s'agit en particulier de Kandelioussa qui se trouve près de Nisyros, entre Nisyros et Tilos. Et depuis peu, nous avons aussi Astakida qui est au-dessus de Kassos, juste au-dessus de Kassos, Karpathos.
Ces survols ont commencé de manière systématique depuis le début du mois de janvier. Y a-t-il eu une démarche de la partie grecque auprès de la partie turque ? Et si oui, quelle a été la réponse de la partie turque ? Bien sûr, nous savons qu'habituellement, dans ces cas-là, ils répondent de manière formelle.
Qu'ont-ils répondu et pourquoi, comment évaluez-vous cette insistance, notamment à Kandelioussa et au-dessus de Kassos-Karpathos, l'insistance turque sur les survols.
Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup, M. Argyrakis.
Ecoutez, comme je l'ai déjà dit, si les survols sont effectués par des avions pilotés ou non, cela ne fait aucune différence pour nous. Les démarches qui doivent être faites sont faites.
En d'autres termes, il y a toujours une démarche de protestation auprès de la partie turque pour chaque survol et chaque violation. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons de faire.
Th. ARGYRAKIS : Qu'a invoqué la partie turque, en particulier à Kandelioussa et à Kassos?
Α. PAPAIOANNOU : Excusez-moi, je ne suis pas là pour dire ce que dit la partie turque. Je dis ce que nous faisons.
Th. ARGYRAKIS : Oui, parce qu'elle peut maintenant avoir des prétentions sur ces îlots.
Α. PAPAIOANNOU : Je ne sais pas ce que fait la Turquie, je vous dis que nous protestons contre le survol du territoire grec. Cela me semble clair.
Mme Tsamouri, s'il vous plaît.
Mme TSAMOURI : Bonjour, Katerina Tsamouri du journal télévisé de STAR.
Nous sommes au courant de la démarche de protestation, du survol depuis dimanche, toutefois, nous ne savons pas comment le ministère des Affaires étrangères, Athènes va réagir à la profanation de Panagia Soumela. Nous avons vu le communiqué.
Avez-vous l'intention de faire autre chose ?
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, nous n'avons pas l'habitude d'annoncer nos actions. Nous avons publié un communiqué pour le moment, si nous faisons autre chose, nous le communiquerons, si besoin est. Je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment, désolé.
ST. IOANNIDIS : Stavros Ioannidis de SKY.
Les forces alliées, les Américains ont-ils demandé davantage de facilitations au-delà de Souda, c'est-à-dire à Alexandroupolis, pour d'autres phases, afin d'amener des forces en vue de l'escalade en Ukraine ?
Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Je ne suis pas au courant d'une telle demande et je ne sais pas si elle serait nécessairement adressée au ministère des Affaires étrangères. Parce que je vous rappelle que les bases militaires sont des bases grecques. Et que le ministère compétent est le ministère de la Défense nationale.
Th. ARGYRAKIS : Mais Alexandroupolis est un port, non ? Cela n'a rien à voir avec une base militaire.
Α. PAPAIOANNOU : Je ne suis pas compétent pour parler des ports. Cependant, je vous répète que je n'ai pas connaissance d'une telle demande.
Merci beaucoup. Nous nous reverrons, dans deux semaines.
February 9, 2022