Α. PAPAIOANNOU : Bonjour. Le ministre des Affaires étrangères a participé à un marathon de contacts au cours des deux dernières semaines, depuis notre dernière rencontre, tant à Athènes qu'à l'étranger, où bien sûr la situation en Ukraine après l'invasion russe est presque exclusivement le sujet de ses contacts.
J'en parlerai plus en détail dans un instant. Pour rappel, il a déjà participé à trois Conseils des affaires étrangères, deux à Bruxelles, un par téléconférence. On parle toujours après l'invasion.
Une réunion des ministres des affaires étrangères de l'OTAN et, à partir de là, il a eu - comme vous le savez - un certain nombre de contacts bilatéraux. Le ministre tchèque des Affaires étrangères est venu à Athènes jeudi dernier.
Avant-hier, il était à Londres, où il a rencontré son homologue britannique, Mme Truss. Hier, il était en Autriche avec son homologue M. Schallenberg, ainsi qu'avec la secrétaire général de l'OSCE et le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
En outre, il a eu un certain nombre d'autres contacts. Il a eu des conversations téléphoniques avec son homologue américain, M. Blinken, et il y a peu, avec son homologue néerlandais, M. Hoekstra.
Il a rencontré les ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité, l’ambassadeur britannique, français, chinois. Il a eu des contacts avec l'ambassadeur américain, puis il a rencontré l'ambassadeur ukrainien, l'ambassadeur polonais, les ambassadeurs des pays baltes.
Maintenant, en ce qui concerne notre attitude face à la situation actuelle en Ukraine. Permettez-moi de rappeler trois points qui me semblent particulièrement importants et qui ont trait à notre politique étrangère.
Le premier est la protection de la population civile. L'application du droit humanitaire et, dans ce contexte, la création de couloirs humanitaires qui permettront, d'une part, d'apporter de l'aide aux personnes bloquées et, d'autre part, de faciliter la tâche à ceux qui veulent quitter leur foyer.
Comme vous le savez, et comme l'ont souligné le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre, notre principale préoccupation, notre principale priorité, est la protection des membres de la communauté grecque dans la région, qui est particulièrement mise à l'épreuve en ce moment.
Je vous rappelle que le ministre des Affaires étrangères s'est rendu à Marioupol le 30 janvier et a rencontré des membres de la communauté grecque sur place. Il avait souligné l'importance que nous lui accordons. Il avait emmené alors avec lui le nouveau Consul général à Marioupol. C'est un point essentiel.
Le deuxième point - vous le savez aussi - est que nous condamnons tout recours ou menace de recours à la force contre tout État. Il s'agit d'une position de principe fondamentale pour la politique étrangère grecque. Pour reprendre les termes du ministre, c'est la « bible » de notre politique étrangère. L'article 2, paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies interdit à la fois l'usage et la menace de l'usage de la force.
Et bien sûr, nous appelons, c'est pour nous un principe fondamental, au respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'indépendance de tous les États. C'est une position de base du droit international que nous respectons et appliquons.
Le troisième point clé est que nous coordonnons et codécidons avec nos partenaires, notamment, bien sûr, au sein de l'Union européenne. Nous appliquons pleinement les décisions que nous prenons avec nos partenaires européens, y compris les mesures restrictives. Nous exprimons notre entière solidarité avec nos partenaires de l'Union européenne, notamment ceux qui sont actuellement confrontés à des vagues de réfugiés particulièrement importantes.
Et nous demandons à d'autres pays (« like-minded »), en particulier les pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne, de s'aligner sur les décisions de l'Union européenne, notamment en ce qui concerne l'adoption de mesures restrictives.
Permettez-moi de souligner ici, par exemple, que lors de la dernière réunion ministérielle de l'OTAN, au moins cinq pays européens alliés de l'OTAN mais non membres de l'Union européenne ont insisté exactement sur cette harmonisation, à une exception près, le plus grand pays européen de l'OTAN (non membre de l'UE).
Comme nous l'avons dit, nous tenons nos engagements en général en tant que pays, tant dans un contexte multilatéral que bilatéral, sans restriction.
Pour ce qui est maintenant de la question concernant les citoyens grecs, permettez-moi tout d'abord de dire que nous avions publié deux communiqués, l'un le 14 et l'autre le 22 février, demandant d’une part aux citoyens grecs de ne pas se rendre en Ukraine, d’autre part à ceux qui s'y trouvent de partir.
Puis, le 24 février, la cellule de gestion de crise a été activée. La première réunion a eu lieu avec nos autorités en Ukraine et la cellule de gestion de crise. C'était immédiatement après le début de l'attaque, afin de voir comment nous pouvions faire face à la situation.
À cette époque, nous avions trois autorités en Ukraine. Notre ambassade à Kiev, le consulat général à Odessa et le consulat général à Marioupol.
Depuis lors, comme vous le savez, cinq opérations d'évacuation ont été organisées pour les citoyens grecs et leurs proches et, dans certains cas, même pour des étrangers qui étaient marins sur des navires appartenant à la Grèce. Trois à Odessa, une à Kiev et une à Marioupol, qui se sont déroulées dans des conditions particulièrement difficiles - toutes, bien sûr, mais surtout celle de Marioupol, qui a duré trois jours - comme vous le savez certainement, car plusieurs de vos collègues étaient dans le convoi de voitures.
Dans ce contexte, je tiens à saluer le rôle joué par mes collègues, à commencer par l'ambassadeur, M. Frangiskos Kostellenos, qui était également le chef de la mission d'évacuation de Marioupol, notre consul général à Marioupol, M. Manolis Androulakis, qui est le seul fonctionnaire du ministère des affaires étrangères à se trouver encore en Ukraine à l'heure actuelle. Je vous en parlerai dans un instant.
Notre consul général à Odessa, M. Dimitris Dochtsis, qui, depuis avant-hier, depuis lundi, lorsqu'il a effectué la dernière opération d'évacuation, a été transféré et continue de travailler depuis Galați, en Roumanie.
Et je voudrais me référer tout particulièrement à la chargée d’affaires chypriote à Kiev, qui nous a beaucoup aidés pour l'évacuation des citoyens grecs. Nous sommes en pleine coordination avec la République de Chypre.
Maintenant, en ce qui concerne la question qui nous préoccupe du moins ici au ministère des Affaires étrangères et tout le monde en particulier, c'est précisément notre collègue Manolis Androulakis qui se trouve encore dans le bâtiment de l'OSCE, là où se trouvait la mission de l'OSCE à Marioupol. Le consulat général y a été transféré depuis plusieurs jours. Notre principale préoccupation, bien sûr, est sa sécurité.
Je disais, en ce qui concerne M. Androulakis, que le ministre des Affaires étrangères s'est entretenu hier à Vienne avec la secrétaire générale de l'OSCE, Mme Helga Schmid, au sujet de la question de son évacuation et de celle des membres de la mission de l'OSCE sur place.
Nous sommes en étroite coordination avec l'OSCE et le Comité international de la Croix-Rouge.
Notre principale préoccupation est sa sécurité. Nous verrons - je ne peux pas vous le dire pour l'instant, cela dépendra des circonstances - quand il sera évacué. Mais encore une fois, je souligne que notre principale préoccupation est la sécurité.
En ce qui concerne les évacuations, je ne peux omettre d’évoquer la contribution de notre ambassade à Bucarest, qui dispose d'une accréditation parallèle en Moldavie, sous la direction de l'ambassadrice Sofia Grammata. Ici, à Athènes, la coordination générale est assurée par le secrétaire général par intérim, l'ambassadeur Demiris. Ils ont fait un excellent travail jusqu'à présent, nous avons réussi à faire sortir beaucoup de personnes.
Très rapidement maintenant, les contacts du ministre des Affaires étrangères, M. Dendias.
A Londres, tout d'abord, il a rencontré lundi dernier Mme Truss. Je dirais que 90% de la discussion a porté sur les développements en Ukraine, et il y a eu un échange de vues, un échange d'analyses sur l'Ukraine. Il y a eu une coordination entre les deux pays à la fois dans un contexte bilatéral et dans le contexte de l'OTAN, même si je dirais principalement dans le contexte bilatéral.
La mise en œuvre du protocole d’accord qu'ils ont signé en octobre dernier a été examinée, l'accent étant mis sur les domaines de la défense et du tourisme.
Il y a eu un échange de vues sur les Balkans occidentaux, où la Grande-Bretagne a montré un intérêt accru ces derniers temps, et a même nommé un envoyé spécial.
Et puis il y a eu aussi un échange de vues sur les développements en Libye, dans la région du Sahel.
Enfin, le ministre a invité Mme Truss, qui a accepté l'invitation ; elle a déclaré s’être rendue en Grèce à plusieurs reprises, mais jamais en sa qualité de ministre des Affaires étrangères.
Hier, avec la secrétaire générale, Mme Helga Schmid, qui a d'ailleurs été secrétaire générale du Service européen d'action extérieure pendant de nombreuses années, comme je l'ai dit, la question de l'évacuation et de la protection de la population civile a été abordée.
Outre la question de notre Consul général, la protection des membres de la diaspora grecque dans la région et la manière dont nous pouvons l'aider ont également été soulignées. Il y a eu un échange de vues général sur l'Ukraine, sur les développements. Il y a également eu une discussion assez intéressante, je dirais, sur les perspectives des Balkans occidentaux, à la lumière des développements récents, mais aussi des pays d'Asie centrale.
D’ailleurs, Mme Schmid a souligné que les Européens devraient s'intéresser davantage aux pays d'Asie centrale, qui se sentent un peu laissés de côté.
Ensuite, nous avons eu une réunion bilatérale entre le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, et son homologue autrichien, M. Schallenberg. Encore une fois, je ne veux pas m'attarder sur ce point. Ils ont discuté de l'Ukraine.
Ils ont eu une discussion assez approfondie sur l'évolution de la situation en Méditerranée orientale. Je tiens à le souligner. Je tiens également à souligner que le ministre a remercié M. Schallenberg pour la position de l'Autriche, aussi bien au Conseil des affaires étrangères sur les questions de la Méditerranée orientale, notamment en décembre 2020, qu’en mars 2020.
C'est le premier pays, si je ne me trompe pas, qui s'était précipité pour aider la Grèce lors des événements d'Evros. Et là, si vous voulez bien m'excuser, je vais faire une parenthèse. Permettez-moi également de dire que le ministre, lors de sa rencontre avec Mme Truss, a également remercié la Grande-Bretagne pour sa position claire sur la question des îles grecques de la mer Égée orientale.
Avec M. Schallenberg, il a donc remercié l'Autriche pour sa position. Ils ont également discuté des Balkans occidentaux. Comme vous pouvez l'imaginer, les développements en Bosnie-Herzégovine sont très préoccupants et, à la lumière des récents événements, la nécessité de maintenir la stabilité de ce pays devient encore plus urgente.
Et il y a eu une discussion sur l'Afrique du Nord, la Libye, le Sahel à nouveau. Je voudrais conclure, en ce qui concerne l'Autriche, par une observation qui me semble particulièrement importante, à savoir que nos relations sont très étroites et qu'en fait, à plusieurs reprises, l'un et l'autre ministre, lorsque l'un ou l'autre n'est pas présent, s'expriment au nom de l'autre au Conseil des affaires étrangères.
Cela peut se faire dans le cadre de l'Union européenne, de demander à un autre pays de s'exprimer. Eh bien, nos positions sur de très nombreuses questions convergent et cela, comme je l'ai dit, nous permet de parler l'un pour l'autre sur diverses questions.
M. Dendias a également rencontré des parlementaires, notamment la présidente de la commission des Affaires étrangères du Parlement autrichien, Mme Wagner, qui est également la cheffe de l'opposition, et le président de la commission des affaires européennes. Permettez-moi de conclure, en ce qui concerne les contacts à Vienne, par la rencontre avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, M. Rafael Mariano Grossi.
Je voudrais rappeler ici le message du ministre à la Conférence sur le désarmement à Genève, le 28 février si je ne me trompe pas, où il avait déjà exprimé sa préoccupation à l’égard de la question des réacteurs nucléaires en Ukraine et de leur sécurité.
Comme nous le savons tous très bien, la Grèce a fait une mauvaise expérience de Tchernobyl en 1986. M. Grossi a fait un exposé détaillé sur les réacteurs nucléaires en Ukraine, ce qui a couvert la majeure partie de la discussion.
En outre, une brève discussion a eu lieu sur les réacteurs nucléaires en construction dans la région d'Akkuyu en Turquie, qui - comme chacun sait - sont construits par la société russe ROSATOM. Enfin, M. Grossi a fait le point sur la question du programme nucléaire iranien.
Voilà pour les contacts. Maintenant, en ce qui concerne le programme du ministre, je serais assez bref, parce qu’une grande partie de ses engagements, surtout à l'étranger, ont été reportés pour le moment en raison de l'évolution de la situation.
Le ministre restera à Athènes pendant un certain temps, à moins que quelque chose d'extraordinaire ne se produise. Il aura divers contacts avec des hauts fonctionnaires étrangers ici dans les prochains jours, vous serez donc tenus informés.
Il est très probable qu’il soit au Parlement la semaine prochaine. Enfin, je dois mentionner les deux engagements à l'étranger qui, manifestement, ne seront pas reportés.
Il y a le Conseil des Affaires étrangères le lundi 21 mars et dès le lendemain, il devrait se rendre en Inde. Ce sont les engagements surs de son agenda.
Quant au programme du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis.
Demain et après-demain, il accompagnera le Premier ministre à la réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement, qui se tiendra à Versailles, avec à l'ordre du jour la situation en Ukraine et les questions de défense européenne.
La semaine prochaine, du 15 au 18 mars, M. Varvitsiotis se rendra aux États-Unis, où il participera au forum « South East Europe & East Med » à Washington, organisé par le « Delphi Economic Forum », et rencontrera, en marge de cette manifestation, des hauts représentants du département d'État américain et du Congrès.
Il se rendra ensuite à New York, où il aura des contacts avec des hauts représentants de l'ONU.
Le 22 mars, M. Varvitsiotis assistera au Conseil des Affaires générales à Bruxelles, puis les 24 et 25 mars, il accompagnera le Premier ministre au Conseil européen ordinaire, également à Bruxelles.
Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Fragogiannis, se rendra en Arabie saoudite dans quelques jours avec une mission d'affaires, avec la participation également du ministre du Développement, M. Georgiadis, du Secrétaire d’Etat, M. Tsakiris, de la Secrétaire d’Etat au Tourisme, Mme Zacharaki, ainsi que des représentants de 42 entreprises et membres de SEV [Fédération Hellénique des Entreprises] et d’EVEA [Chambre de Commerce et d’Industrie].
Toujours pour M. Fragogiannis : le 17 mars, il rencontrera la vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour, Mme Sim Ann, qui se rendra à Athènes. Le 20 mars, M. Fragogiannis participera à la réunion du Premier ministre en Crète avec le prince héritier des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed bin Zayed.
Le 21 mars, il participera en ligne à la 6e conférence annuelle sur les affaires entre le Royaume-Uni, la Grèce et Chypre, à Londres.
Quant au Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Katsaniotis, je n'ai rien à annoncer à ce stade.
C'est tout pour moi aujourd'hui. Excusez-moi, je suis toujours aussi prolixe. Et je suis à votre disposition pour toute question.
CH. KRATSI : Christina Kratsi, ALPHA TV.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a émis une déclaration nous informant que le bâtiment de l'OSCE où est hébergé notre consulat a été bombardé et qu'il a été la cible d’une attaque brutale. Je voulais savoir si vous confirmez apparemment ce fait et si nous avons plus d'informations à ce sujet. J'imagine que le ministère ukrainien se réfère à l’attaque de dimanche.
Α. PAPAIOANNOU : Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons discuté de la situation sécuritaire autour du bâtiment avec la Secrétaire général de l'OSCE. Comme je vous l'ai dit, ce bâtiment abritait la mission spéciale de l'OSCE à Marioupol et des membres de cette mission sont toujours dans ce bâtiment.
Selon les informations dont nous disposons, il y a des affrontements dans les environs, comme c'est malheureusement le cas à Marioupol en général, mais le bâtiment n’a pas été visé.
Telles sont nos informations. Les personnes à l'intérieur sont en bonne santé. Bien sûr, pour des raisons évidentes, elles se sont mises à l'abri dans le bunker du bâtiment, elles y sont bien protégées et, comme je l'ai dit, je n'ai aucune information sur une attaque contre ce bâtiment.
M. Michos.
P. MICHOS : Panagiotis Michos du journal TO VIMA.
Nous avons vu ces derniers jours certains messages postés sur les réseaux sociaux de l'ambassade de Russie ainsi qu’une référence faite par Mme Zakharova à la Grèce.
Est-ce que tout cela nuit aux relations gréco-russes ? Que pense le ministère des Affaires étrangères à cet égard et comment les interprète-t-il ?
Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Merci, Monsieur Michos.
En ce qui concerne les messages postés, dimanche dernier, sur les réseaux sociaux de l'ambassade de Russie, comme vous le savez, je me suis déjà référé à ceux-ci et dit que cela était malheureusement inacceptable et certainement pas conforme à la pratique diplomatique.
En ce qui concerne le message posté par Mme Zakharova concernant notre pays, je voudrais vous renvoyer, bien sûr, au communiqué que nous avons émis dimanche dernier, avant-hier soir.
Je n'ai rien à ajouter à cela.
P. MICHOS : Mais est-ce qu'ils nuisent à nos relations ?
Α. PAPAIOANNOU : Vous me permettrez de m'en tenir à ce que j'ai dit, je vous ai renvoyé au communiqué, lisez-le.
P. MICHOS : Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Merci à vous. M. Balodimas, vous avez la parole.
TH. BALODIMAS : Balodimas du journal RIZOSPASTIS.
L'ambassade d'Ukraine à Athènes distribue du matériel d'information du ministère de la Défense ukrainien sur la façon dont les citoyens de différents pays peuvent rejoindre la légion internationale qui est en train de se former là-bas.
Est-ce que le ministère grec des Affaires étrangères est au courant ? Et que pense-t-il de la possibilité que des ressortissants grecs, des citoyens grecs prennent les armes contre la Fédération de Russie.
Α. PAPAIOANNOU : Je vous renvoie à l'ambassade d'Ukraine. Je n'ai rien à dire sur ce point.
M. Maggiriadis, s'il vous plaît.
Α. MAGGIRIADIS : Apostolos Maggiriadis de la chaîne SKAI TV.
Qu'attend la partie grecque de la réunion Mitsotakis-Erdoğan de dimanche et M. Dendias accompagnera-t-il M. Mitsotakis ?
Α. PAPAIOANNOU : En ce qui concerne la visite du Premier ministre à Istanbul et de sa rencontre avec le Président turc, le porte-parole du gouvernement, lors du point de presse d'hier, a communiqué toutes les informations y relatives.
Maintenant, en ce qui concerne ce que nous attendons, je peux vous dire quelles sont nos positions, qui n'ont pas du tout changé, nos positions sont connues. Et nous réitérerons nos positions connues.
Je vous l'ai dit, le porte-parole du gouvernement a donné toutes les informations concernant la visite du Premier ministre et sa rencontre avec le Président turc.
Oui, Mme Voudouri, s'il vous plaît.
Α. VOUDOURI : Bonjour et merci beaucoup.
Il existe cette demande d'octroi immédiat du statut de pays candidat à l'Union européenne à l'Ukraine, à la Géorgie et à la Moldavie, les pays ayant respectivement formulé ces demandes.
Quelle est la position de notre pays sur l'octroi immédiat de ce statut ?
Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup pour votre question.
Comme vous le savez, tout pays européen peut demander à adhérer à l'Union européenne. L'article 49 du Traité de l'Union européenne, le Traité de Lisbonne, prévoit la procédure à suivre. C'est-à-dire qu'il devrait y avoir une première discussion au niveau des ambassadeurs, des représentants permanents, puis c’est au tour du Conseil de décider de demander ou non un avis de la part de la Commission européenne sur la demande d'adhésion.
Et sur la base de l'avis de la Commission européenne, une décision sera prise à l'unanimité – et j'insiste là-dessus, avec le consentement du Parlement européen, c'est une nouveauté du traité de Lisbonne, le Parlement européen a aussi un rôle très important à cet égard - par le Conseil et le Parlement européen sur l'octroi du statut de candidat à un pays.
Tel est le processus.
Cela dit, il y a actuellement, comme vous le savez, des pays candidats, dont certains ont déjà entamé les négociations d'adhésion, et il y en a d'autres, comme je l'ai souligné à plusieurs reprises, dont nous espérons voir démarrer les négociations dans les plus brefs délais. Et nous pensons que pour tous les pays qui souhaitent adhérer, le processus doit être suivi.
Et permettez-moi de répéter une fois de plus - et c'est une question que le ministre a évoquée lors de sa rencontre avec son homologue autrichien et avec Mme Schmid - que bien sûr, dans toute cette crise, ce que nous ne devons pas oublier, ce sont les Balkans occidentaux et leur perspective européenne. Ils ne doivent pas avoir le sentiment d'être mis à l’écart, d'être relégués au second plan, pour ainsi dire, bien au contraire.
M. Manolis vous avez la parole.
D. MANOLIS : Dimitrios Manolis, APE (Agence de presse athénienne) Après les derniers développements, pensez-vous que le débat sur l'autonomie stratégique de l'Union européenne gagne du terrain, qu'il prend un nouvel élan ?
Α. PAPAIOANNOU : Ecoutez, tout d'abord, il y avait déjà le débat sur la Boussole stratégique, ce débat avait déjà commencé depuis novembre ou décembre dernier, je ne me souviens plus maintenant.
Il va sans dire que, bien sûr, à la lumière des annonces - je dirais radicales pour les normes allemandes - de l'annonce du Chancelier allemand d'augmenter les dépenses de défense de l'Allemagne et bien sûr d'autres pays, cette question - et bien sûr ici permettez-moi de dire que la partie française, le président français, Macron, a évoqué la question à plusieurs reprises - devrait prendre une nouvelle dynamique.
Et comme je l'ai dit, lors du Conseil européen qui aura lieu, lors de la réunion informelle de demain, l'une des questions qui sera discutée est la défense européenne.
Cela dit, bien sûr, le ministre des Affaires étrangères a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN vendredi dernier. Je voudrais me référer à quelque chose que j'ai vu pour la première fois – du moins à titre personnel - depuis que je m'occupe des questions de défense européenne, à savoir que nous avons eu ce matin une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN - à laquelle a bien sûr assisté le Haut Représentant, M. Borrell, comme il est d'usage – avec la participation des ministres des Affaires étrangères de Finlande et de Suède.
L'après-midi, nous avons eu la réunion du Conseil des Affaires étrangères, auquel ont participé, et j'ai vu ce format pour la première fois, le Secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg, le Secrétaire d'État américain, M. Blinken, et la ministre britannique des Affaires étrangères, Mme Truss.
Eh bien, je dis cela parce que, d'une part, la question de la défense européenne prend une nouvelle dynamique, mais, d’autre part, bien sûr il y a toujours une coordination avec nos partenaires euro-atlantiques.
Vous avez la parole.
M. MELISSOPOULOS : Merci, Kostas Melissopoulos du journal VRADYNI.
Récemment, l'ambassadeur russe a implicitement mais clairement lié une éventuelle reconnaissance par Moscou des territoires occupés à une éventuelle reconnaissance par nous du Kosovo.
Y a-t-il une telle perspective pour Athènes concernant le Kosovo ?
Α. PAPAIOANNOU : La position de la Grèce sur la question du Kosovo n'a pas changé. S’agissant de cette question, puisque vous avez parlé des territoires occupés, permettez-moi de dire ici que la proclamation du pseudo-État en 1983 a été condamnée par le Conseil de sécurité à l'époque et même avec le vote favorable de l'Union soviétique de l'époque, et c'est toujours le cas aujourd'hui.
Il y a la résolution, non seulement elle ne reconnaît pas le pseudo-État, mais il y a aussi une condamnation du Conseil de sécurité au sujet de la reconnaissance du pseudo-État.
Α. VOUDOURI : Comme nous venons d’évoquer le Kosovo, je voudrais poser une question connexe.
Le Kosovo a probablement l'intention, comme l'a exprimé son président, de présenter prochainement une demande d'adhésion à l'OTAN. Dans un tel cas, quelle serait la position de notre pays ? Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Écoutez, tout d'abord, il s'agit d'une question hypothétique, si je puis dire. Cela n'a pas été fait, mais à partir de là, comme vous le savez, il y a actuellement quatre pays de l'OTAN qui ne reconnaissent pas le Kosovo et, en fait, la KFOR, la force de l'OTAN au Kosovo en ce moment, opère en vertu de la résolution 1244/99 des Nations unies.
M. CHASANDRINOS : Konstantinos Chasandrinos, in.gr. Il est évident que les contacts et les canaux ouverts à différents niveaux sont toujours utiles. Mais il est tout aussi vrai que les discussions de haut niveau ne sont utiles que lorsqu'il existe une forte probabilité que celles-ci marquent une étape importante.
Peut-on attendre quelque chose de semblable de la rencontre Mitsotakis-Erdogan, étant donné que quatre tours de contacts exploratoires ont eu lieu au cours des dernières années ? Merci beaucoup.
Α. PAPAIOANNOU : Je vous prie de poser cette question au porte-parole du gouvernement. Je ne peux pas m'exprimer maintenant sur ce sommet en tant que porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
CH. KRATSI : Christina Kratsi de la chaîne de télévision Alpha. Si je ne me trompe pas, avez-vous dit que la semaine prochaine, M. Dendias assistera aux débats au sein du Parlement ?
Α. PAPAIOANNOU : Il y a un accord avec les Émirats. Oui, mardi et mercredi. C’est la réunion du Comité et la séance plénière. Sauf imprévu, bien sûr. Comme vous le comprenez, à l’heure actuelle, il est difficile de faire des plans, mais c'est ce que nous avons prévu. Bon. M. Balodimas, voulez-vous quelque chose ?
TH. BALODIMAS : Puisque vous évoquez tout le temps la question des Balkans occidentaux et principalement de la Bosnie-Herzégovine, y a-t-il des informations au niveau de l'OTAN ou de l'Union européenne sur une quelconque tentative de déstabilisation, pour ce qui est notamment du facteur russe dans le pays ?
Α. PAPAIOANNOU : Je ne peux pas parler des informations provenant de l'Union européenne et de l'OTAN. Ce que je dirai, c'est qu'en tant que pays, et cela est partagé par un bon nombre de nos partenaires, nous exprimons une inquiétude particulière quant aux perspectives de stabilité de ce pays et nous pensons qu’il est très important de maintenir la stabilité dans le pays tant dans l’intérêt de ce dernier que de la région plus élargie des Balkans occidentaux, et comme je l'ai dit, c'est une question que le ministre des Affaires étrangères soulève à plusieurs reprises avec tous ses interlocuteurs lorsque nous parlons des Balkans occidentaux, ce que nous faisons presque toujours.
Α. VITALIS : Vitalis de la station radio ERT. Vous avez clairement mentionné la position grecque sur le Kosovo. Vous l'avez clarifié. Vous avez également fait clairement référence à la résolution du Conseil de sécurité condamnant la reconnaissance du pseudo-État. Ma question est la suivante : avez-vous rappelé ce fait à la partie russe, surtout après les déclarations de M. Lavrov lequel n’a même pas utilisé l’adjectif soi-disant ou prétendue avant l’appellation « République turque de Chypre du Nord » ?
Α. PAPAIOANNOU : Lors des entretiens que le ministre des Affaires étrangères a eus le 18 février, si je ne me trompe pas, avec M. Lavrov, ce dernier a déclaré que, bien entendu, la position russe sur cette question n'avait pas changé. Elle reste immuable en ce qui concerne la question chypriote. Et je dirais ici que, toujours dans le cadre des Nations Unies et du renouvellement de l'UNFICYP, il n'y a jamais eu de question pareille, tout à fait le contraire.
M. MELISSOPOULOS : Mais dans l’intervalle, bien des choses ont eu lieu. Les prenez-vous en considération ou vous en tenez-vous à ce que Lavrov a dit le 18 février ?
Α. PAPAIOANNOU : Je répète qu'il y a une résolution du Conseil de sécurité qui condamne le pseudo-État.
M. MELISSOPOULOS : Oui, si vous me le permettez.
Α. PAPAIOANNOU : Oui, M. Melissopoulos.
M. MELISSOPOULOS : Vous avez répondu que notre position n'a pas changé sur le Kosovo. Je vous ai demandé s'il y a quelque chose à annoncer, en termes de perspective concernant la gestion de cette question de notre part.
Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. Non, j'ai répondu. Merci. M. Michos, s'il vous plaît, vous avez la parole.
P. MICHOS : Panagiotis Michos du journal To Vima. Y a-t-il des sanctions contre la Russie dans un contexte européen que nous pourrions envisager de ne pas adopter ? Merci. Des sanctions, par exemple, dans des domaines spécifiques qui ne seront pas dans l’intérêt de la République hellénique. Y a-t-il une possibilité que nous renoncions à l’imposition de ces sanctions et que nous ne les adoptions pas ?
Α. PAPAIOANNOU : Les mesures restrictives sont prises au niveau européen et tous les États membres sont tenus de les appliquer. Il n'est pas question d'une mise en œuvre à la carte. Et c'est ce que nous faisons maintenant. Et permettez-moi de répéter une fois de plus que nous demandons bien sûr aussi aux pays qui veulent au moins avoir une perspective européenne de s'aligner sur ces positions. Et je n’ai rien d’autre à ajouter.
Mme Voudouri et M. Melissopoulos ensuite.
Α. VOUDOURI : Vous avez parlé tout à l'heure, dans votre introduction, des pays qui doivent se conformer aux décisions européennes. Il ne s'agit pas seulement de la Turquie, mais aussi de la Serbie, n’est-ce pas ?
Α. PAPAIOANNOU : Exact. Tous les pays qui ont une perspective européenne.
M. Michos, oui.
P. MICHOS : Panagiotis Michos du journal TO VIMA.
Une rencontre est-elle probable entre le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre avant la réunion d'Istanbul ? Merci.
Α. PAPAIOANNOU : Bien sûr.
P. MICHOS : Se rencontreront-ils ?
Α. PAPAIOANNOU : Le ministre des Affaires étrangères rencontre le Premier ministre très régulièrement et ils ont une communication encore plus régulière. Cela va sans dire. Et ils travaillent en étroite collaboration.
Eh bien, s'il n'y a pas d'autres questions, je vous remercie encore une fois.
March 9, 2022