Point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandros Papaioannou (19.10.2021)

A. PAPAIOANNOU : Bonjour, ravi de vous revoir.

Malheureusement, j'étais à Washington la semaine dernière et il n'a pas été possible de faire la communication d’informations régulière.

Comme je serai également absent demain, nous faisons ce point de presse exceptionnellement aujourd'hui, mardi.

Rentrons donc dans le vif du sujet.

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères était à Washington, D.C., où il a rencontré son homologue américain, M. Antony Blinken.

Comme vous le savez, immédiatement après la réunion bilatérale, les deux ministres ont ouvert conjointement le troisième cycle du dialogue stratégique Grèce-États-Unis.

Ils ont ensuite signé le deuxième protocole d'amendement à l'accord de coopération en matière de défense mutuelle, le MDCA.

En marge de la réunion susmentionnée, le ministre des Affaires étrangères a également eu un bref entretien avec la secrétaire d'État adjointe américaine pour l'Europe, Mme Karen Donfried.

Pendant son séjour à Washington, M. Dendias a également rencontré des membres du Congrès, notamment le sénateur Chris Van Hollen et les membres du Congrès Ted Deutsch et John Sarbanes.

Il a également eu des entretiens séparés avec son homologue israélien Yair Lapid et son homologue émirati Sheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan.

En détail, deux mots sur ce qui précède.

Tout d'abord, ce qui est nouveau dans le renouvellement de l'accord de coopération en matière de défense mutuelle (MDCA).

Avec cet accord, les États-Unis confirment le rôle stratégique et stabilisateur de la Grèce dans la région des Balkans et du Moyen-Orient, ce qui a également été mentionné par le secrétaire d'État américain dans ses remarques introductives lors de la réunion bilatérale. Il a même évoqué le rôle de leader de la Grèce.

Dans le même temps, il a été souligné que les relations bilatérales entre les deux pays ont atteint un niveau unique.

Les États-Unis choisissent la Grèce comme l'un des rares pays européens dans lesquels ils investissent, renforçant ainsi leur empreinte géopolitique et stratégique.

Je dois souligner ici qu'ils choisissent de nouveaux sites et ne se contentent pas de maintenir les sites existants.

L'engagement contractuel est en principe, et j'insiste sur ce point, un engagement de cinq ans, ce qui signifie qu'il est contraignant tant pour l'administration actuelle que pour la prochaine.

Les États-Unis ont décidé d'investir dans des installations des forces armées grecques, qui seront utilisées par les forces armées des deux pays et resteront sous commandement grec, dans des endroits stratégiques comme la Thrace et la Crète.

Et ce, notamment après la crise migratoire de mars 2020, mais aussi la tension quasi permanente en Méditerranée orientale.

La souveraineté et l'intégrité territoriale du pays sont également protégées, tandis qu'une référence explicite est faite à la menace d'une attaque.

Permettez-moi de lire le texte exact de l'accord, pour éviter tout malentendu, mais aussi pour souligner son importance :

Eh bien, dans le préambule de l'accord, au 3e paragraphe, il est explicitement dit : « Réaffirmant leur ferme résolution de sauvegarder et de protéger mutuellement la sécurité, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de leurs pays respectifs contre les actes qui menacent la paix, y compris l'agression armée ou la menace d'agression, et réaffirmant leur détermination à s'opposer activement et inconditionnellement à toute tentative ou action de ce genre et leur engagement à déployer les efforts majeurs appropriés pour empêcher une telle ligne de conduite ».

Le nouvel accord avec les États-Unis, environ deux semaines après l'accord avec la France, ainsi que l'accord avec les Émirats arabes unis, crée un bouclier de protection pour la Grèce, qui va au-delà des engagements pris dans le cadre de régimes multilatéraux.

Il est évident que les alliés stratégiques de la Grèce investissent de manière bilatérale dans notre pays, en renforçant les engagements existants envers l'OTAN et l'UE, indiquant ainsi l'importance qu'ils attachent à la protection et à la prospérité de notre pays.

En ce qui concerne plus particulièrement l'accord avec la France, permettez-moi de souligner que les deux accords se complètent et ne sont pas en concurrence.

Ils constituent des jalons dans les efforts de la Grèce pour la sécurité européenne et euro-atlantique.

Enfin, je tiens à préciser que la liste des installations n'est pas nécessairement exhaustive, car l'accord permet, d'un commun accord, d'étendre l'empreinte américaine, y compris à d'autres îles, à l'avenir.

C'est tout brièvement en ce qui concerne le MDCA.

En ce qui concerne la lettre du Secrétaire d'État américain au Premier ministre, permettez-moi de faire quelques commentaires.

Cette lettre constitue un engagement politique unilatéral des États-Unis envers notre pays et a donc un poids particulier.

Tout d'abord, comme je l'ai déjà mentionné, la Grèce est reconnue comme un pilier de stabilité et un « leader régional ». C'est entre guillemets. Ce n'est pas ma proposition.

Dans le même temps, la lettre confirme l'excellent niveau des relations bilatérales, qui « atteignent de nouveaux sommets ». C'est la terminologie exacte.

La lettre souligne l'engagement des États-Unis en faveur de la protection mutuelle de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Grèce contre les menaces ou les attaques armées.

La référence pertinente, qui figure également dans l'accord de coopération en matière de défense mutuelle, est répétée, cette fois dans un document politique unilatéral qui ne lie que les États-Unis.

La lettre fait explicitement référence à la possibilité de déployer des forces américaines dans les îles grecques au-delà de la Crète, que ce soit pour des opérations ou pour la formation.

Pour la première fois, les États-Unis font explicitement référence à la nécessité de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Grèce, ainsi que ses droits souverains en vertu du droit international de la mer.

La référence aux droits souverains est un nouvel élément extrêmement important.

Enfin, la lettre fait référence à l'engagement commun de la Grèce et des États-Unis à l'égard des principes de liberté, de démocratie, d'État de droit, de droits de l'homme et de progrès social, qui se reflète dans l’accord MDCA renouvelé.

Et bien sûr, j'ai fait référence ici aux questions qui relèvent de la responsabilité du ministère des Affaires étrangères. Il existe de nombreux autres aspects positifs de la coopération en matière de défense entre les deux pays, mais je n'y reviendrai pas.

Maintenant, quelques mots sur les différents contacts bilatéraux.

La première réunion de travail entre le ministre des Affaires étrangères et son homologue américain, Antony Blinken, s'est déroulée dans une excellente ambiance et a duré plus longtemps que prévu.

Au cours de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, a souligné les valeurs et les principes qui régissent depuis longtemps la politique étrangère grecque et a insisté sur le renforcement des relations avec des pays situés au-delà du voisinage immédiat de la Grèce, tels que l'Inde et l'Australie, qui, comme la Grèce, sont attachés à la mise en œuvre et au respect du droit international de la mer.

M. Dendias a également évoqué le renforcement du format 3+1 (Grèce, Chypre, Israël et les États-Unis), qui pourrait évoluer vers un format de coopération quadrilatéral, voire multilatéral, avec l'inclusion d'autres pays de la région comme les Émirats arabes unis et l'Égypte.

M. Dendias a souligné les liens particulièrement étroits de la Grèce avec les États-Unis et au sein de l'OTAN.

Il a ajouté que l'accord avec la France renforce la défense et la sécurité européennes et, dans le même temps, le lien transatlantique grâce à un partage plus équilibré de la charge, ce que nous appelons à l'OTAN le « partage de la charge », qui est un élément clé pour les États-Unis.

Il a souligné que la Grèce respecte et met en œuvre ses engagements envers l'OTAN, tels que le niveau des dépenses de défense (plus de 2 % du PIB). Et aussi, un autre critère qui n'est pas si connu, c'est que 20% des dépenses de défense doivent être consacrées à l'achat d'équipements. Là aussi, la Grèce, avec les nouvelles commandes, dépassera ce chiffre. Nous sommes déjà très proches, je suis sûr que nous allons le dépasser.

La discussion a ensuite porté sur l'évolution de la situation en Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans les Balkans occidentaux. Une discussion approfondie a eu lieu et, en fait, le secrétaire d'État américain s'est montré particulièrement intéressé par notre point de vue sur divers développements, ils ont parlé de la Libye, de la coopération avec les pays du Golfe et d'autres régions.

Dans ce contexte, le ministre des affaires étrangères a informé en détail son homologue américain du comportement provocateur de la Turquie, en lui montrant des cartes pertinentes, comme celle qu'ils ont définie dans le cadre de l’« accord turco-libyen » illégal et sans fondement, car une image vaut mille mots.

Il a souligné la menace de guerre que la Turquie brandit de plus en plus souvent (casus belli), ainsi que l’« accord turco-libyen » illégal et sans fondement.

M. Dendias a fait observer qu'outre le fait que les dispositions susmentionnées violent les règles fondamentales du droit international, elles ne s'inscrivent pas dans le cadre du bon sens. Elles sortent complètement du cadre du bon sens.

Dans ces conditions, les possibilités d'entente avec la Turquie, et pour autant que cette dernière ne change pas de position, restent - au mieux - très limitées.

Le ministre des affaires étrangères a également évoqué l'attitude intransigeante de la Turquie et du leader des Chypriotes turcs, qui laisse peu de place à l'optimisme pour la résolution du problème chypriote.

Il a ensuite fait un exposé détaillé sur le renforcement des liens de la Grèce avec les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, ainsi que sur le rôle stabilisateur que joue la Grèce dans les Balkans occidentaux.

Et à ce stade, une référence particulière a été faite au rôle de la Grèce en tant que plaque tournante énergétique. En fait, la partie américaine a particulièrement insisté sur le rôle que peut jouer Alexandroúpolis, où il y aura un terminal gazier dans un avenir proche.

Lors des réunions que le ministre des Affaires étrangères a eues avec les législateurs américains, le principal sujet de discussion a été l'évolution particulièrement inquiétante de la situation en Méditerranée orientale et notamment le rôle de la Turquie.

Avec les trois, le ministre des Affaires étrangères a fait une communication d’informations approfondie sur le comportement provocateur de la Turquie et, en effet, les trois ont montré un intérêt particulier. Et bien sûr, dans ce contexte, il y a également eu une discussion plus large sur la coopération parlementaire.

Le ministre a également écrit une lettre au président de la commission des affaires étrangères du Sénat, M. Menendez, qui était hors des États-Unis à ce moment-là.

Je note le rôle important que jouent les instances législatives américaines dans l'élaboration de la politique étrangère du pays.

Permettez-moi de rappeler l'East Med Act de 2019 et le projet de loi sur la coopération entre la Grèce et les États-Unis en matière de défense, qui a été adopté, avec un soutien bipartisan, par la commission des affaires étrangères du Sénat, et qui est actuellement devant la Chambre des représentants, devant la commission respective des affaires étrangères de la Chambre.

Par ailleurs, la Chambre des représentants a récemment adopté un projet de loi sur la politique américaine en Libye, qui devrait être présenté prochainement pour un vote au Sénat.

Quelques mots sur les rencontres avec les ministres des affaires étrangères israélien et émirati. En ce qui concerne Israël en particulier, il est à noter que nos relations avec ce pays sont également passées à un autre niveau, sans, bien sûr, affecter les excellentes relations que nous entretenons avec les pays arabes.

Il est à noter que les ministres susmentionnés se trouvaient à Washington, D.C., où ils ont rencontré leur homologue américain à l'occasion du premier anniversaire des accords d'Abraham.

Ces deux réunions ont confirmé le caractère stratégique des relations entre la Grèce et ces pays.

Tous les développements en Méditerranée orientale, en Afrique du Nord et les schémas de coopération multilatérale ont été discutés.

Hier, le ministre des Affaires étrangères était à Luxembourg pour participer au Conseil des Affaires étrangères.

En marge de la réunion, il a organisé un petit-déjeuner de travail avec les ministres des Affaires étrangères des États membres de l'UE, auquel a été invitée la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla El Mangoush, qui était venue à Athènes il y a environ un mois.

Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères a réitéré notre position ferme sur la tenue d'élections le 24 décembre, comme convenu, ainsi que sur le retrait complet des troupes étrangères, régulières et mercenaires, du pays.

Le ministre a souligné l'importance que la Grèce et l'Union européenne attachent à la stabilité de la Libye et de la région au sens large.

Dans ce contexte, l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays doivent être sauvegardées.

Je voudrais vous rappeler que, en ce qui concerne la Grèce, outre les fréquents contacts politiques et économiques au niveau bilatéral, et plus récemment la visite du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères M. Fragogiannis, l'ambassade à Tripoli et le consulat général à Benghazi fonctionnent depuis des mois.

La Grèce a également fait don de 200 000 vaccins contre le coronavirus à la Libye.

Il est à noter que le Conseil d'hier était le premier Conseil formel depuis juillet dernier, bien qu'il y ait eu une téléconférence sur l'Afghanistan en août, le Gymnich informel en Slovénie début septembre, et la réunion ministérielle informelle à New York.

Le Conseil a abordé diverses questions d'intérêt grec.

Tout d'abord, comme annoncé lors de la conférence de presse d'hier par le Haut-représentant / Vice-président Borrell, le comportement de la Turquie crée des tensions à Chypre et compromet la reprise des négociations en vue du règlement du problème chypriote. Et bien sûr, il a exprimé sa solidarité avec les États membres de l'UE, la Grèce et Chypre, pour les actions illégales de la Turquie dans leur ZEE.

Dans ce contexte, il a été convenu de mandater le SEAE et la Commission européenne pour préparer un document d'options avec des propositions de mesures (options paper) contre la Turquie, que les États membres seront appelés à décider.

Le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, a pleinement soutenu l'intervention de son homologue chypriote, qui a évoqué en détail l’attitude infractionnelle de la Turquie et a souligné que l'Union européenne devait fixer les limites en ce qui concerne les actions illégales et inacceptables de la Turquie.

Il a souligné que, tout comme les autres États membres font preuve de solidarité envers les actions du Belarus, il devrait y avoir une solidarité envers Chypre.

Il est noté que la proposition initiale du HR/VP, qui a été adoptée par le Conseil par acclamation, a été soutenue par plusieurs États membres, qui ont exprimé leur soutien enthousiaste, tandis qu'aucun pays ne s'y est opposé.

En ce qui concerne les Balkans occidentaux, la partie grecque a salué l'accord entre Belgrade et Pristina, qui vise à réduire les tensions dans la région.

Dans ce contexte, nous exprimons notre plein soutien au travail de l'envoyé spécial de l'UE, M. Lajcak, sur le dialogue Belgrade-Pristina.

La pleine intégration des Balkans occidentaux reste un objectif stratégique et, comme l'a montré le récent sommet en Slovénie, tant l'UE que les Balkans occidentaux doivent poursuivre leurs efforts dans ce sens.

Nous attendons avec intérêt une discussion stratégique des ministres des Affaires étrangères de l'UE sur les Balkans occidentaux en novembre prochain.

Permettez-moi de rappeler que la dernière discussion pertinente, en présence des ministres des Affaires étrangères de l'UE, ainsi que de ceux de l'Albanie et de la Macédoine du Nord, a eu lieu par téléconférence en mai dernier, suite à une initiative conjointe de la Grèce et de la Roumanie.

Enfin, quelques mots sur les relations UE-pays du Golfe.

La Grèce est clairement favorable au renforcement de ces relations et, dans ce contexte, souligne la nécessité de respecter la liberté de navigation, ainsi que le droit international de la mer en général.

Maintenant, quelques mots sur les engagements à venir du ministre.

Il participe actuellement au sommet trilatéral entre la Grèce, Chypre et l'Égypte. Auparavant, il avait participé à la réunion bilatérale entre le Premier ministre et le Président égyptien.

Le ministre se rendra à Oman, où il devrait rencontrer demain son homologue Sayyid Badr bin Hamad bin Hamood Al Busaidi.

Le ministre des Affaires étrangères rencontrera également le ministre de la Maison royale d'Oman, le général Sultan bin Mohammed Al Nuamani, ainsi que le président de l'Autorité générale des zones économiques spéciales et des zones franches, Ali bin Masoud Al Sunaidy.

Les discussions devraient porter sur le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, ainsi que sur les développements en Méditerranée orientale, au Moyen-Orient, dans la région du Golfe et sur la coopération avec le Conseil de coopération du Golfe.

La signature des deux accords suivants est également prévue au cours de la visite : Accord d'exemption de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques, de service et spéciaux, et protocole d'accord sur les consultations politiques.

On ne sait pas pour l'instant si des déclarations communes seront faites. Et aujourd'hui est un jour férié à Oman. Si quelque chose se présente, vous en serez informé.

Le jeudi 21 octobre, M. Dendias se rendra à Tripoli, en Libye, à l'invitation de son homologue libyenne, Mme El Mangoush, dans le cadre de l'« Initiative pour la stabilité en Libye », ce qui témoigne de l'importance croissante que la Libye et d'autres États attachent au rôle stabilisateur et positif joué par la Grèce.

Cette initiative appartient à la partie libyenne. Les pays principalement voisins de la Libye, ainsi que les pays participant au processus de Berlin, ont également été invités à participer.

La conférence devrait se concentrer sur deux domaines principaux : la sécurité et l'économie.

Le vendredi 22 octobre, le ministre des Affaires étrangères devrait rencontrer le président du Parlement israélien, Michael Levy, et le président du Parlement géorgien, Kakha Kuchava, qui seront à Athènes dans le cadre de la Conférence européenne des présidents des parlements des Etats-membres du Conseil de l'Europe.

Lundi et mardi prochains, le ministre des Affaires étrangères sera à Londres, où il rencontrera sa nouvelle homologue britannique, Liz Truss.

Rappelons que le ministre avait rencontré en février dernier à Londres son homologue de l'époque, Dominic Raab, ce qui témoigne de l'importance particulière que la Grèce accorde au renforcement des liens traditionnels avec le Royaume-Uni, désormais dans l'ère post-Brexit.

Le mercredi 27 octobre, le ministre des Affaires étrangères devrait recevoir son homologue chinois Wang Yi.

Le vendredi 29 octobre, M. Dendias recevra à Athènes le Secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, M. Nayef bin Falah Mubarak Al-Hajraf, qu'il a déjà rencontré à deux reprises, en avril à Riyadh, où ils ont signé un protocole de coopération, et en septembre à New York.

Enfin, le mercredi 3 novembre, il recevra le ministre des Affaires étrangères de la Slovénie exerçant actuellement la présidence du Conseil de l'UE, M. Anže Logar.

Le prochain briefing aura donc lieu soit le mardi 2 novembre, soit le jeudi 4 novembre.
Vous en serez informé en temps utile.

Maintenant, le programme du ministre délégué aux Affaires étrangères Varvitsiotis. Le ministre délégué aux affaires étrangères Varvitsiotis est aujourd'hui à Luxembourg pour le Conseil Affaires générales.

Le mercredi 20 octobre, il participera à l'événement en ligne sur l’avenir de l’Europe avec la participation de fonctionnaires grecs des institutions européennes.

Jeudi 21 et vendredi 22 octobre, il accompagnera le Premier ministre au Conseil européen de Bruxelles.

Le lundi 25 octobre, il participera à une conférence sur le changement climatique puis rencontrera le Secrétaire d’Etat polonais aux Affaires étrangères en charge des Affaires européennes, Szymon Szynkowsky.

Enfin, le mercredi 27 octobre, M. Varvitsiotis se rendra à Chypre.

Le Secrétaire d’Etat, M. Fragogiannis participe également au sommet Grèce, Chypre, Égypte.

Le jeudi 21 octobre, il participera à l'ouverture de la Conférence européenne des Présidents des Parlements des Etats-membres du Conseil de l'Europe.

Le même jour, il se rendra à Tirana pour des contacts bilatéraux.

Les lundi et mardi 25 et 26 octobre, il accompagnera le Premier ministre lors de sa visite à Riyad, dans le cadre du sommet de la « Middle East Green Initiative » et du forum d'investissement de la « Future Investment Initiative ».

En ce qui concerne le programme du Secrétaire d’Etat M. Katsaniotis maintenant.

Demain et après-demain, il sera à Istanbul à l'occasion du 30e anniversaire de l'élection du patriarche œcuménique Bartholomée.

Lundi prochain, le Secrétaire d’Etat sera à Venise pour l'ouverture de la Conférence scientifique internationale sur le thème :

« D'Alexandrie à Constantinople : la philosophie platonicienne et la théologie chrétienne (284 - 1453) ».

Enfin, le jour de la fête nationale, le 28 octobre, il participera à la cérémonie de commémoration des Grecs morts pendant la guerre gréco-italienne (1940-1941), à Kleisoura et Vouliarates.

C'est tout pour aujourd'hui. Et maintenant, je suis disponible pour les questions.

Je vous prie de bien vouloir poser une question à la fois et d’indiquer votre nom et le média que vous représentez, pour les procès-verbaux.

Merci de votre patience.

Κ. BALI : Kaki Bali du journal Avgi. Je voulais vous demander à propos de la liste Borrell, si ce qui a été décidé hier, le mandat qui a été donné hier pour les options est le même que celui qui est en cours depuis un an ou si j'ai manqué quelque chose en cours de route et si le gouvernement grec souhaite réellement que des sanctions soient imposées ou s'il pense qu'elles sont contre-productives.

A. PAPAIOANNOU : En termes de mandat. Le mandat est nouveau. Il ne s'agit pas du document sur les options qui a été établi en mars dernier, si c'est ce à quoi vous faites référence. Il fait suite aux conclusions du Conseil européen de mars dernier et notamment à la déclaration qui avait été faite au nom des 27 États membres en juillet dernier en réponse aux événements survenus à Varosha à cette époque. Dans ce contexte, il a été clairement indiqué qu'en cas de rechute du comportement turc, d'autres mesures devraient être envisagées. La position de la Grèce concernant la relation entre l'Union européenne et la Turquie est bien connue. Nous sommes l'un des rares pays, peut-être, à soutenir le processus d'adhésion, bien sûr avec la conditionnalité et les critères habituels. Cela n'a pas changé. Mais au-delà de cela, si le comportement de la Turquie continue d'être ce qu'il est et menace même directement par ses actions les États membres de l'Union européenne, nous pensons que cela ne doit pas rester sans réponse.

M. Borrell lui-même, dans son discours d'ouverture, avant même que les ministres ne prennent la parole, a déclaré que le comportement de la Turquie était inacceptable et que le « document d'options » (option paper) devait être lancé sur la base de la déclaration que je vous ai mentionnée en juillet dernier, il l'a mentionnée explicitement. Ensuite, comme je vous l'ai dit, M. Christodoulidis a fait une présentation approfondie.

Il était, bien sûr, soutenu par le ministre des affaires étrangères. Et puis, plusieurs États membres, au-delà des [partisans] traditionnels, que je ne vais pas nommer, ont fortement soutenu cette proposition et, comme je l'ai dit, il n'y a pas eu de réponse. A partir de là, bien sûr, nous attendons les propositions que M. Borrell et l'Union européenne, qui est co-compétente, feront.

Κ. FRYSSA : Katerina Fryssa de la chaîne ERT. Pour faire suite à la question de ma collègue, avons-nous une idée de ce que seront les mesures, les mesures supplémentaires de l'Union européenne contre la Turquie.

A. PAPAIOANNOU : Il est trop tôt en ce moment pour pouvoir le dire. En principe, ce n'est pas à moi d'entrer dans les détails parce que je ne peux pas anticiper bien sûr les propositions que M. Borrell et la Commission européenne présenteront. C'est une chose. L'autre chose que je veux souligner, c'est que les propositions seront soumises aux 27 États membres, qui décideront à l'unanimité. Nous n'en sommes qu'au tout début et je ne vais donc pas entrer dans les détails. Vous me permettrez de le voir lorsque le document sera présenté, le plus tôt possible, je l'espère.

G. MELNIK : Hier, le ministère russe des Affaires étrangères a fait une déclaration très sérieuse sur la décision de la Russie de suspendre sa mission de représentation permanente auprès de l'OTAN et la mission militaire de l'OTAN à Moscou. Les activités du Bureau d'information de l'OTAN à Moscou seront suspendues. Que pensez-vous de ces décisions ?

Et la deuxième partie de la question : selon la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères, l'ambassadeur d'un État membre de l'OTAN à Moscou peut exercer les fonctions de liaison de l'OTAN avec la Fédération de Russie. La Grèce est-elle prête à confier cette responsabilité à l'ambassadeur de Grèce à Moscou ? Merci.

Α. PAPAIOANNOU : Je n'ai pas bien compris la deuxième partie de la question. Excusez-moi.

G. MELNIK : Conformément à la décision du ministère russe des Affaires étrangères, l'ambassadeur de Russie à Bruxelles représentera la Russie à l'OTAN. Mais à Moscou, nous n'avons pas d'ambassadeur de l'OTAN. Et Moscou a déclaré qu'à la discrétion de l'Alliance, l'un des ambassadeurs des États membres de l'OTAN à Moscou peut remplir des fonctions similaires de liaison entre l'OTAN et la Russie. Athènes peut-elle participer à cette activité ?

Α. PAPAIOANNOU : Maintenant, je comprends. Je suis désolé, mais j'essayais de comprendre, j’avais compris la première partie de la question. J'ai entendu la déclaration de M. Lavrov selon laquelle si l'OTAN veut parler à la Russie à Bruxelles, ce sera avec l'ambassadeur russe qui est accrédité au Royaume de Belgique, puisque la mission de représentation de la Russie accréditée auprès de l'OTAN a été suspendue.

Je vais répondre aux deux parties de la question. Sur le premier point, la Grèce a toujours été, tant au sein de l'OTAN que de l'Union européenne, en ce qui concerne les relations de l'OTAN avec la Russie, en faveur d'une double approche. Ce que nous appelons toujours « dual-track approach ». D'une part, elle a, comme vous le savez, donné son consentement au gel de la coopération OTAN-Russie dans tous les domaines au niveau des groupes de travail, mais en maintenant bien sûr la possibilité de convoquer le Conseil OTAN-Russie, dont l’activité, si je ne me trompe pas, a diminué puisqu’il n'a pas été convoqué depuis 2019. C'est une chose. Cela a eu lieu après 2014, on le sait, la Grèce, ainsi que tous les alliés, ont donné leur accord à cela.

D'autre part, comme nous l'avons dit, nous insistons toujours sur la nécessité de maintenir ouverts les canaux de communication, et c'est pourquoi nous sommes favorables au maintien de l’activité du Conseil OTAN-Russie, et bien sûr des contacts (force est de signaler que je parle toujours de l'OTAN-Russie, et non des contacts bilatéraux) entre le Secrétaire général de l'OTAN et le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov. Pour autant que je sache, ils se sont rencontrés à plusieurs reprises, et si je ne me trompe pas, ils se sont également rencontrés en marge de la dernière Assemblée générale des Nations unies. Eh bien, notre position est ferme, une approche double, d'une part les mesures restrictives, d'autre part le maintien du dialogue avec l'Union européenne. Voilà pour ce qui est de la première partie de votre question.

Deuxièmement, si vous me le permettez, à moins qu'il n'y ait eu un changement radical dont je n’ai pas été au courant, ce que je sais c’est qu'à Moscou, l'OTAN avait deux délégations. L'une d'entre elles était la délégation pour l'information, appelée en fait « NATO Information Office » (bureau d'information de l'OTAN), et elle avait un représentant principal, mais celui-là n'était pas ambassadeur, il n'a même jamais eu le rang d'ambassadeur. Et d'autre part, elle avait une délégation militaire. Si j'ai bien compris, elles ont reçu l'ordre de cesser maintenant leurs activités. J'ai entendu ce qui a été dit sur M. Lavrov à propos de Bruxelles. Je ne sais pas pour l'instant si une telle demande a été formulée de la part de l'OTAN à notre pays, donc si vous voulez bien m'excuser, je n'ai rien sur le deuxième point. Ce qui se passe souvent dans le contexte de l'OTAN, c'est que l'OTAN demande aux pays membres de l'OTAN de jouer le rôle de pays de liaison, d’être le « contact point », telle est la terminologie que nous utilisons en anglais, avec les pays non membres de l'OTAN. C'est le cas des pays avec lesquels l'OTAN a un partenariat ou des pays méditerranéens, situés sur la côte méditerranéenne ; si je ne me trompe pas, la Grèce, l'ambassade de Grèce en Israël était un point de contact pour l'OTAN il y a plusieurs années. Comme elle était en Égypte dans le passé. Maintenant, je ne sais pas si l’on envisage de faire de même dans le cas de la Russie, mais je vous répète qu'il ne s'agit pas d'une décision nationale, mais d'une décision de l'Organisation. Je suis désolé d'avoir été long.

P. MICHOS : Bonjour, Panagiotis Michos de VIMA.

Étant donné que la conférence sur la Libye est organisée à l'initiative des Libyens, y a-t-il des attentes ?  Et outre la question des élections et du retrait des troupes, la Grèce a-t-elle d'autres propositions ?  C'est-à-dire, allons-nous proposer quelque chose ?
Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Merci.  Comme vous le savez, il existe différents cadres. Il y a le processus de Berlin et il y a le processus en format élargi. Comme je vous l'ai dit la dernière fois, lors de la dernière réunion ministérielle convoquée par les ministres d'Allemagne, d'Italie et de France à New York, la Grèce a participé pour la première fois, même en tant qu'observateur. Et nous nous attendons, bien sûr, à ce que la présence de la Grèce soit renforcée dans les initiatives futures, mais il ne m'appartient pas d'en dire plus pour le moment.

En ce qui concerne la Conférence de Tripoli, il s'agit d'une initiative purement libyenne à laquelle - ce qui les intéresse principalement - ont été invités les pays voisins. Je ne sais pas encore quels pays ont été invités, mais je pense qu'il s'agit de l'Algérie, de la Tunisie, du Tchad, du Soudan, de l'Égypte, plus les pays du processus de Berlin et quelques autres pays, la Grèce, l'Espagne, Malte si je ne me trompe pas.

Eh bien, cela dit, il y a deux questions principales. La sécurité et la coopération économique.

Notre position, en ce qui concerne la question portant sur la sécurité, mais aussi d’un point de vue plus général, est claire.

Cela dit, en termes de coopération économique, je dirais que nous sommes l'un des rares pays à avoir autant investi dans le développement des relations avec la Libye depuis la formation du gouvernement d'unité nationale en février dernier.

Et je pourrais, pour ne citer qu’un exemple, mentionner ici les visites effectuées en Libye - le Premier ministre s'est rendu à Tripoli en avril dernier, le ministre des Affaires étrangères s'est rendu à Benghazi une semaine plus tard. J'oublie peut-être certaines visites... Par ailleurs, si je ne me trompe pas, M. Fragogiannis s’est déjà rendu en Libye deux fois, la dernière c’était il y a 10 jours. Et, bien sûr, notre ambassade et notre consulat général ont établi un contact spécial avec les autorités.

Parce que nous pensons que ces deux éléments sont étroitement liés. C'est-à-dire la stabilité et le développement économique, l'un dépend de l'autre.  S’il n’y a pas de stabilité, qui ira investir dans le pays ? Et si personne n’investit pas pour qu'il y ait une croissance économique, comment la stabilité sera-t-elle instaurée dans le pays ?

Ce qui est particulièrement important et ce que nous soutenons dans cette proposition, c'est qu'il s'agit d'une proposition libyenne pour la Libye et nous pensons que la Libye devrait être partie prenante à cette initiative. Car, après tout, ce sont les Libyens eux-mêmes qui devront apporter la solution aux problèmes qui les accablent.

Et, bien sûr, et c'est un point dont le ministre a discuté en profondeur avec ses différents interlocuteurs, pour nous la stabilité de la Libye est d'une importance capitale, à la fois en raison de sa proximité avec la Grèce, qui est d’une importance immédiate, et en raison de la stabilité plus élargie en Afrique du Nord. En d'autres termes, nous ne devons pas oublier que la stabilisation de la Libye contribue à la stabilisation de l'ensemble de l'Afrique du Nord et, si je puis dire, de la région du Sahel, alors qu'au contraire, le risque de déstabilisation en Libye entraîne d'autres risques de propagation à l'ensemble de la région.

Donc, cela dit, telle est notre première priorité et telle est la proposition que nous allons soumettre. Maintenant, sur les questions spécifiques, permettez-moi de ne pas anticiper sur ce que le ministre lui-même affirmera jeudi. Dans deux jours, il vous en dira beaucoup plus lui-même.

Α. MAGGIRIADIS : Apostolos Maggiriadis de SKAI. Je voudrais demander, Monsieur le porte-parole, si le 64e tour des contacts exploratoires aura lieu à Athènes et quand ?

Α. PAPAIOANNOU : Pour l'instant, je n'ai rien à annoncer. Donc, lorsque nous aurons quelque chose, nous l'annoncerons comme nous le faisons toujours, et en étroite coordination avec mon ami et homologue du ministère turc des Affaires étrangères.

Α. VOUDOURI : Alexandra Voudouris de la station radio ATHINA 9.84, merci beaucoup. Revenons un peu sur les mesures que nous attendons de la part du Haut-Commissaire M. Borrell et de la Commission, lesquelles une fois élaborées seront par la suite soumises aux 27 Etats membres.

Laissez-moi reformuler la question. De quelles mesures la partie grecque serait-elle satisfaite ?  Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Tout d'abord, notre intention n’est pas de punir qui que ce soit. Permettez-moi de dire ceci en guise de première remarque. Ce n'est pas que nous voulons imposer des mesures contre des pays tiers parce que cela nous plaît.

Ce que nous voulons, c'est que la Turquie cesse de se comporter comme elle le fait actuellement. Et la possibilité de prendre des mesures est une autre façon, pour ainsi dire, d'envoyer un message clair indiquant que la Turquie doit changer d'attitude.

Permettez-moi de me concentrer sur ce point plutôt que sur les mesures en tant que telles. Vraiment, je vous le répète, il ne s'agit pas de la substance des mesures, il s'agit plutôt de la nécessité de changer les comportements et de comprendre que ce comportement n'est pas acceptable, il est inacceptable.

C'est l'enjeu essentiel du moment et c'est le message que le ministre a transmis à ses homologues hier. Puisque l'Union européenne décide de prendre des mesures contre le Belarus, elle devrait, de la même manière, prendre des mesures contre la Turquie, contre le comportement turc.

Je le répète, ce ne sont pas des mesures contre le pays. Il s'agit de mesures, si elles sont prises, contre un comportement spécifique. Et c'est d'ailleurs ce que disent les conclusions de mars 2021, à savoir qu’en cas de récidive de la part de la Turquie, alors la possibilité de nouvelles mesures devrait être remise sur la table.

M. Argyrakis.

T. ARGYRAKIS : Une réunion est-elle prévue entre M. Dendias et M. Cavusoglu à Tripoli ?

Et une autre clarification. Vous avez dit que l'accord sur les bases américaines est un accord de cinq ans. Le précédent, dans les années 1990, était d'une durée de huit ans et était renouvelé chaque année par une note verbale. Ici, comment le renouvellement se fera-t-il ? Sera-t-il fait de la même manière que celui de l’accord précédent, dans les années 90 ? C'est-à-dire, est-ce que ce sera un renouvellement de cinq ans ? S'agira-t-il d'un renouvellement de cinq ans par une note verbale ou sera-t-il indéfini, comme beaucoup le disent, c'est-à-dire que lorsque l'une des deux parties veut dénoncer l’accord, le fera-t-elle deux ans à l'avance ?

Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. La réponse à la première question est très brève.

Non, il n'y a aucune disposition à ce sujet. Nous ne l'avons pas demandé, et aucune demande n’a été formulée à cet égard non plus.

Et permettez-moi d'ajouter, pour être tout à fait clair, que je ne sais pas si M. Cavusoglu sera à Tripoli. Le fait qu’il s’agit des États qui participent au processus de Berlin, et la Turquie en fait aussi partie, m’amène à la conclusion que la Turquie devrait être invitée. Je ne sais pas si elle sera représentée au niveau ministériel. Et comme je l'ai dit, nous n'avons pas formulé une demande de rencontre et il n’y a eu aucune demande de rencontre de la part de l’autre partie.

Concernant le MDCA, comme vous l'avez souligné à juste titre, la durée initiale de l'accord de 1990 était de huit ans. Et depuis lors, il est renouvelé chaque année par un échange de notes verbales.

Le deuxième protocole d'amendement, qui est le titre officiel, prévoit que l'accord restera en vigueur pendant une période de cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur du deuxième protocole.

L'accord restera en vigueur par la suite, selon l'accord, sauf s'il est dénoncé par l'une des parties par notification écrite à l'autre partie deux ans à l'avance par la voie diplomatique.

Et je dois ajouter ici que l'accord MDCA initial prévoyait une période, après résiliation, de 17 mois. Maintenant, nous sommes passés de 17 à 24 mois. Eh bien, c'est tout ce que j'avais à dire sur...

T. ARGYRAKIS : Cela veut-il dire indéfiniment ?

Α. PAPAIOANNOU : Je vous ai dit exactement ce que dit l'accord. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Merci beaucoup.

M. TSAMOURI : Katerina Tsamouri de la chaîne de télévision STAR news. J'aimerais revenir sur l'accord de défense gréco-américain et demander si les États-Unis pourraient choisir Skyros comme base militaire dans le futur. En outre, comment commentez-vous la contrariété exprimée par la Turquie à la suite de la conclusion de l'accord gréco-américain ? Merci.

Α. PAPAIOANNOU : Eh bien, merci beaucoup. Comme je l'ai déjà dit, l'accord lui-même prévoit que si les deux parties sont d'accord, d'autres sites peuvent être ajoutés en plus des quatre qu'ils ont actuellement. C'est-à-dire Volos, Litochoro – la liste n’est pas exhaustive - Alexandroupolis et Souda.

Maintenant, s'il y aura un autre site comme Skyros, cela dépend des deux parties. Je ne peux donc pas vous le dire en ce moment avec certitude. Si les deux parties estiment qu'il convient d'ajouter d'autres lieux à l'avenir, les deux parties examineront cette possibilité. Et ce, s'il en est ainsi décidé.

Je vais me limiter à cela. Je ne veux pas m’engager dans diverses discussions théoriques maintenant. Et puis, les choses changent.

Ce que vous me permettrez de souligner à nouveau, c'est que nous parlons d'installations grecques. C'est-à-dire que les États-Unis vont réellement investir dans les installations grecques. Pourquoi est-ce que je dis ça ? Parce que cela signifie que chaque choix d'emplacement par les États-Unis a un coût. Ce coût signifie que le ministère américain de la défense, en l'occurrence le Pentagone, devra se rendre au Congrès et dire : « Je veux des fonds pour investir ici et là ». Et chaque emplacement devrait satisfaire certaines priorités, tant pour les Etats-Unis que, bien sûr, pour la Grèce.

Dans ce contexte, je n'exclus pas du tout qu'à un moment donné, nous puissions juger qu'il est approprié d'investir dans d'autres endroits. Où seront ces endroits ? Je ne peux vraiment pas, en ce moment du moins, vous le dire.

Maintenant, à propos de la réaction de la Turquie. Bon, je ne veux pas me mettre à la place, pour ainsi dire, de mon ami et collègue turc. Nous avons suivi sa réaction avec beaucoup d'intérêt. Je vais encore vous dire pourquoi. Parce que cet accord n'est dirigé contre personne. Il ne s'agit pas d'un pays tiers et nous le disons, nous le répétons et nous le répétons sans cesse. Il en va de même pour l'accord avec la France.

Tel est le premier élément qui est un élément clé. Le deuxième élément qui ressort de la rencontre que le ministre des Affaires étrangères a eue avec M. Blinken, c'est que les discussions ne se sont pas centrées sur la Turquie. Nous avons par contre - et en fait la partie américaine en a été particulièrement satisfaite - discuté d'une série de questions plus élargie. La politique étrangère grecque n’est plus maintenant centrée sur la Turquie comme elle l’était peut-être auparavant. Et c'est donc dans ce contexte que s'inscrit également cet accord.

En outre, permettez-moi de souligner que certains de ces lieux revêtent une importance stratégique à la fois pour la Grèce et, bien sûr, pour les États-Unis en termes de positionnement de leurs forces sur le continent européen.

Et ce que je disais tout à l'heure, c'est que les Américains ont des forces stationnées dans différentes parties de l'Europe mais qu'ils n'investissent plus, du moins avec des forces permanentes, dans d'autres parties de l'Europe, du moins à ma connaissance.

Et permettez-moi de dire quelque chose ici qui présente un certain intérêt. D'autres pays européens sont même prêts à payer les Etats-Unis pour que les forces américaines investissent dans leur région.  Mais ces derniers par contre réduisent leur empreinte sur le continent européen.

Nous voyons ici une différenciation. Encore une fois, je vous le dis, ce n’est pas nécessairement par rapport à la Turquie. Je dirais que les États-Unis et nous-mêmes dissocions cet accord de la Turquie.

Mme Stamoulis.

N. STAMOULIS : Nektaria Stamoulis de l'agence de presse athénienne. Je voulais demander une clarification, si j'ai bien compris, vous avez dit que le précédent « options paper » de Borrell n’avait rien à voir avec celui-ci. Pourquoi a-t-il été décidé de ne pas utiliser le document précédent ?  Et que pouvons-nous encore attendre de celui-ci ?

Α. PAPAIOANNOU : Excusez-moi, je n'ai pas dit que le précédent était abandonné.  Le précédent « options paper » était beaucoup plus vaste car il comportait deux parties - l'une avec le côté positif, pour ainsi dire, et l'autre avec le côté moins positif... C'était un document qui a été présenté au Conseil européen en mars 2021.

Cela ne signifie évidemment pas que la Commission européenne et le Service européen d'action extérieure ne peuvent pas l’utiliser comme source d’inspiration pour l’élaboration du document de réflexion.  Cela ne veut pas dire que ce document sera abandonné. On ne les a pas sortis du jeu. Ce sont des documents, pour ainsi dire, vivants.

Mais c'est un document qui a été demandé, si je ne me trompe pas, par le Conseil européen en décembre de 2020 et présenté au Conseil des ministres des Affaires étrangères en mars, en vue du Conseil européen qui a eu lieu quelques jours plus tard, et même par visioconférence, si je ne me trompe pas.

Ce n'est donc pas que l'un exclut l'autre. Mais ce que Borrell a dit, c'est que, suite à la déclaration que nous avons faite au nom des 27 en juillet dernier, nous devons maintenant examiner les mesures éventuelles à prendre.  C'est ce qu'il a dit, et il l'a aussi répété lors de la conférence de presse tenue hier après le Conseil.

B. AGROLAMPOS : Monsieur le porte-parole, Agrolampos du Journal des Rédacteurs. Lors de la rencontre avec Mangoush à Luxembourg, a-t-il été question de l'organisation des élections et de l'organisation qui pourra jouer un rôle d'observateur lors des élections générales, si et quand elles auront lieu ? Si ce n'est pas le cas, étant donné que le gouvernement de transition continuera d’être au pouvoir, et je ne sais pas pour combien de temps encore il peut avoir un tel caractère transitoire, la Grèce a-t-elle l'intention de relancer la discussion sur la délimitation de la ZEE avec la Libye ? Merci.

Α. PAPAIOANNOU : Tout d'abord, en ce qui concerne la deuxième question, permettez-moi de dire qu'il s'agit d'une question hypothétique. Ce que nous disons, c'est que les élections ont été décidées, non pas par nous, mais par eux. Il existe des décisions prévoyant leur tenue le 24 décembre et nous y sommes favorables.

Et ce qui a été discuté hier à Luxembourg et sera discuté jeudi à Tripoli, c'est la manière dont la communauté internationale peut soutenir les efforts de la Libye pour préparer ces élections.

Maintenant, pour ce qui est de l’organisation qui soutiendra ce processus ou jouera le rôle d’observateur, ce seront certainement les Nations unies et la mission des Nations Unies, l'UNSMIL. Cela dit, à savoir si l'Union européenne ou l'OSCE ou je ne sais quelle autre organisation sont invitées à envoyer des observateurs, cela est une question purement hypothétique, et c’est à la partie libyenne d’en décider. Parce que, bien sûr, si la partie libyenne ne le demande pas, il n'en est pas question.

Bien sûr, nous pensons que nous répondrons, en tout cas l'Union européenne, j'en suis sûr, répondra positivement, dans le sens où nous faisons certainement tout ce que nous pouvons pour que des élections libres aient lieu à la date prévue.

October 19, 2021