Point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandros Papaioannou (29.09.2021)

A. PAPAIOANNOU : Tout d'abord, bonsoir. Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une autre salle, qui revêt toute son importance pour tous les agents diplomatiques, au cours de ces 25 dernières années du moins, car c'est là que se déroulaient et se déroulent encore les examens d'entrée, donc vous pouvez imaginer.

Et si je peux me permettre, c'est la première fois que je m'assieds de ce côté de la table. Cela fait un peu bizarre. La taille de la salle ne facilite évidemment pas les contacts directs, mais en raison de la pandémie et afin d'avoir suffisamment de place pour vous tous, autant que faire se peut, le point de presse des journalistes diplomatiques auront lieu ici dorénavant.

Deux questions pratiques. Le prochain point de presse aura lieu le 13 octobre. Comme il est fort possible que je sois absent, quittant l'étranger pour Washington, D.C. ce jour-là, nous devrons probablement ajuster l'heure.

Etant donné que la dernière fois vous avez souhaité poser plus d'une question, je serai disponible pour d'autres questions, mais étant pleinement conscient des contraintes de temps de chacun, ce point de presse devra être terminé au plus tard dans une heure.
Je vous demande également de poser une seule question à la fois, afin de donner à tous ceux qui veulent s'exprimer l'occasion de le faire. Si le temps le permet, je serai heureux de répondre à d'autres questions.

Et une dernière chose, s'il vous plaît. Comme nous dressons des procès-verbaux, veuillez indiquer à chaque fois votre nom et le média que vous représentez.

Eh bien, ces derniers jours, nous avons eu un agenda assez riche, je dirais. Le ministre a fait une déclaration concernant ses contacts à New York lundi dernier. Sans vouloir répéter ce qu'il a dit avant-hier, je voudrais souligner quelques points importants des contacts qu'il a eus, car, comme vous le savez, il a également assisté aux réunions du Premier ministre, mais je ne suis bien sûr pas compétent pour parler des réunions du Premier ministre.

Tout d'abord, l'objectif des contacts du ministre était de s'ouvrir à des pays avec lesquels nous n'avons pas de relations traditionnelles. En fait, avec certains d'entre eux, nous n'avions même pas de relations, du moins au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Comme l'a souligné le ministre, ces contacts se sont concentrés sur trois points principaux, sur lesquels, bien sûr, le poids approprié a été donné, en fonction de l'interlocuteur.

Le premier point concerne le Conseil de sécurité. Je suppose qu'il est presque superflu de souligner combien il est important de pouvoir faire entendre notre voix au Conseil de sécurité, tant directement qu'indirectement. Et bien sûr, cela s'applique à tous ses membres, qu'ils soient permanents ou non.

Dans ce contexte, le ministre s'est engagé dans un effort continu pour informer ces États des positions de notre pays sur diverses questions qui nous intéressent directement. Et là, laissez-moi faire une parenthèse. Dans sa déclaration, le ministre a parlé de contacts avec 12 des 15 membres non permanents au cours de la période 2021-2022. Et certains se sont demandés, comment se fait-il qu’ils soient 15. Je vais vous répondre. Le Conseil de sécurité compte 5 membres permanents et 10 membres non permanents. En 2021, il y a 10 membres non permanents, dont 5 continueront en 2022 et les 5 autres seront remplacés. C'est pourquoi je parle de 5 membres pour la période 2021-2022, 5 qui sont pour la période 2020-2021, et 5 qui seront pour la période 2022-2023. C'est pourquoi pour la période 2021-2022, cela fait 15. Et il a rencontré les ministres des Affaires étrangères des 12.

En même temps, lors de ses rencontres, le ministre a promu la candidature de la Grèce au Conseil de sécurité pour la période 2025-2026. Les élections auront lieu à l'automne 2024. Et permettez-moi aussi de vous rappeler que la Grèce a été élue deux fois au Conseil de sécurité, une fois en 1952-53, si je ne me trompe pas, et une autre en 2005-2006.

Cet effort porte déjà ses fruits. À titre d'exemple, permettez-moi de signaler que nous avons reçu hier une note du ministère des Affaires étrangères du Costa Rica nous informant de la décision de ce pays de soutenir unilatéralement notre candidature. En d'autres termes, ils n'ont rien demandé en retour.

Et je vous rappelle que le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, a rencontré son homologue du Costa Rica la semaine dernière.

Il s'agit également de souligner l'importance que nous attachons aux différentes organisations régionales.  La Grèce participe à la Francophonie depuis des années.

Je dois également souligner que la Secrétaire générale de la Francophonie est l'ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Et permettez-moi d'ajouter, si je peux me permettre à ce stade, que le représentant de la Francophonie auprès des Nations Unies est une ambassadrice grecque qui a pris ses fonctions il y a quelques mois. En d’ailleurs, d'après ce que la Secrétaire générale a dit au ministre qu'elle a rencontré en marge de l'Assemblée générale, elle fait un excellent travail.

De même, la Grèce a été acceptée en tant qu'observateur à l'Organisation des États lusophones en juillet dernier. L'Angola a assumé la présidence de cette organisation à partir de juillet dernier pour deux ans.

Et permettez-moi d'ajouter que cette organisation comprend, bien sûr, outre notre très cher ami et partenaire européen, le Portugal, d'autres pays importants comme le Brésil, ainsi que divers autres pays d'Afrique et d'Asie.

Je dois également noter que les interlocuteurs latino-américains du ministre, le Mexique, le Costa Rica et le Panama, se sont montrés particulièrement réceptifs à la perspective de voir la Grèce acquérir un statut d'observateur au sein de l'organisation régionale SICA, Sistema de la Integracion Centroamericana. Un statut que la Turquie possède déjà.

Et puisque nous parlons d'organisations régionales, permettez-moi de vous rappeler que le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias a signé des protocoles de coopération avec le Conseil de coopération du Golfe et la Ligue arabe, respectivement, à Riyad en avril dernier et au Caire en juillet dernier.

Et bien sûr, il a rencontré le Secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe et le Secrétaire général de la Ligue arabe à New York la semaine dernière.

Ce que je voulais dire, c'est que pour la Grèce, un pays confronté à des défis quotidiens, aucun pays n'est trop petit pour être ignoré. Et aucun vote ne doit être considéré comme négligeable.

Et puisque nous parlons de petits pays, permettez-moi également de souligner que le Président de l'Assemblée générale est également le ministre des Affaires étrangères des Maldives. Et bien sûr, inutile de vous rappeler le pays d'origine du précédent Président de l'Assemblée générale.

Le deuxième point était les perspectives de coopération bilatérale et de coopération économique - bien sûr - mais aussi les valeurs communes qui nous unissent à ces pays.  Tout d'abord, les perspectives d'approfondissement de la coopération économique et des investissements bilatéraux ont été abordées avec plusieurs pays. Les Grecs ont été et restent une présence de longue date dans de nombreux pays africains. Le continent africain est la région dont la croissance économique est la plus rapide à l'heure actuelle.

L'Algérie est la quatrième plus grande économie d'Afrique. L'Égypte est deuxième. Le Ghana, que le ministre a également rencontré, est huitième, et l'Angola dixième.

De même, en Amérique latine, le Mexique est la deuxième plus grande économie du continent. Le Panama, qui, bien sûr, est particulièrement important pour notre pays et en raison de son industrie maritime, est la dixième économie de la région.

Lors des contacts du ministre, il a également été question de la diplomatie des vaccins. La Grèce a déjà fait don de vaccins à différents pays africains, et je ne parle ici que des pays africains, tels que l'Égypte, la Libye, la Tunisie - le ministre les a apportés lui-même lors de sa visite en Tunisie il y a quelques semaines - le Kenya, le Rwanda et, bien sûr, d'autres pays sont prévus.

Nous ne devons pas négliger l'importance de ces actions. Même un don symbolique est important. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères de l'un des pays africains qu'il a rencontré a déclaré au ministre grec que la Grèce est le premier pays européen à offrir des vaccins.

Ne sous-estimons donc pas ces actions. En outre, nous devons également nous rappeler que l'un des pays disposant du plus grand réseau de représentation diplomatique en Afrique à l'heure actuelle est la Turquie.

Avec ces pays et lors de ces contacts, les valeurs communes ont également été abordées. Et bien sûr, vous allez me demander ce que la Grèce, les Maldives et le Costa Rica peuvent avoir en commun. Ma réponse immédiate est que, entre autres choses, ils partagent le même attachement aux principes du droit international de la mer.

Mais lors de ces contacts, le ministre ne s'est pas limité à ces seules questions. Il a parlé du changement climatique et de l'impact qu'il a et aura sur la sécurité mondiale, du rôle des femmes dans la paix et la sécurité, et il a également évoqué le statut des femmes en Afghanistan, la liberté de la presse et d'autres questions.

Le troisième point que le ministre a abordé concerne les défis communs, les régions qui pourraient potentiellement causer de l'instabilité dans la région élargie et aussi en Europe.

À commencer par l'Afghanistan, dont il a discuté avec son homologue kirghize. Il a également pris part à une réunion à huis clos organisée par l'Autriche, avec la participation des États voisins de l'Afghanistan.

La Libye s’est trouvée au cœur de différents contacts. Tout d'abord avec le ministre algérien des Affaires étrangères. Et bien sûr, la Grèce a participé, en tant qu'observateur cette fois, à la conférence sur la Libye organisée par les ministres des Affaires étrangères de France, d'Allemagne et d'Italie.

Les contacts du ministre ont également porté sur les développements dans la région du Sahel, notamment avec le ministre gambien des Affaires étrangères.  En outre, le ministre a eu des contacts avec les amis et alliés traditionnels de la Grèce, tant dans un contexte bilatéral que multilatéral, y compris bien sûr Chypre. Il a rencontré M. Christodoulidis je ne sais combien de fois, il y a l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Bahreïn et, bien sûr, la France, dont nous parlerons dans un instant.

Avec ces pays, ce qui m'a frappé, en tout cas pour moi, c'est que les rencontres n'étaient pas des rencontres bilatérales traditionnelles, et j'ai eu l'expérience d'assister à plusieurs d'entre elles, mais plutôt un échange de vues entre amis et un examen des perspectives de développement de la coopération bilatérale et multilatérale.

Je le dis parce que cela ne va pas de soi. Ces relations sont cultivées. Comme l'avait dit le ministre il y a quelques mois, lorsqu'il se rend au Caire, il sait où sont les portes, comment se déplacer, où entrer. Il se sent chez lui.

Et je tiens à le souligner. Pour en arriver là, nous avons dû investir, le ministre a investi dans ces relations et, bien entendu, il continuera à le faire.

Lors de ces contacts avec ses amis et alliés, les développements dans la région élargie de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient ont bien entendu été examinés en profondeur. Le ministre a eu l'occasion de rendre compte des provocations turques en cours, ce qu'il a également dit à ses homologues européens.

Il leur a même montré une carte de la zone où le navire battant pavillon maltais « Nautical Geo » a été harcelé par un navire de guerre turc. Parce que c'est ce qui est important. C'est une chose de dire que le harcèlement a eu lieu à 10 milles nautiques à l'est de la Crète et c'en est une autre de le voir sur une carte.

Et face à une telle provocation, qui ne respecte certainement pas les règles élémentaires de la logique, et encore moins le droit international, même ses interlocuteurs les plus sceptiques n'avaient rien à rétorquer.

Bien entendu, il a également présenté ce qui précède au Secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg. Sans entrer dans les détails, je voudrais ajouter que, contrairement à diverses informations qui ont vu le jour, le chemin vers la normalisation des relations de la Turquie avec d'autres pays de la région semble encore assez long, et cela, du moins pour ce que nous avons entendu, est dû au comportement continu de la Turquie sur divers fronts, qui ne semble certainement pas avoir changé.

Outre les réunions officielles, au nombre de 17, les réunions officielles et bilatérales, le ministre des Affaires étrangères a eu un certain nombre d'autres réunions informelles, car, quelle que soit la manière dont on s'y prend, la concentration d'un si grand nombre de hauts fonctionnaires dans un petit quartier de la ville facilite ce genre de rencontres. Il y avait je ne sais combien de ministres et de chefs d'État dans ce seul hôtel. Au moins deux chefs d'État.

Comme le ministre l'a déjà mentionné, il a également eu un entretien privé avec la sous-secrétaire d'État américaine, Mme Victoria Nuland. C'est tout ce qui concerne l'Assemblée générale.

Comme vous le savez, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, s'est rendu hier à Paris pour littéralement quelques heures afin de signer, avec le ministre de la Défense nationale, M. Nikos Panagiotopoulos, en présence du Premier ministre, l'accord entre la Grèce et la France sur l'établissement d'un partenariat stratégique pour la coopération en matière de défense et de sécurité.

À ce stade, permettez-moi de souligner brièvement quelques points. Mais avant cela, je voudrais souligner une chose importante. Cet accord était en préparation - maintenant qu'il a été signé – depuis environ deux ans, et M. Dendias, le ministre des Affaires étrangères, avait veillé à ce que les principales dispositions de cet accord soient en place, je dirais même cristallisées, depuis un certain temps.

Les dernières touches ont apportées la semaine dernière et, dans ce contexte, la réunion informelle entre M. Dendias et son homologue français, M. Le Drian, a joué un rôle important.

Il ne fait aucun doute que le point le plus important de l'accord, l'article 2, constitue une clause d'assistance mutuelle en cas d'attaque armée contre le territoire de l'une des deux parties, qui inclut l'utilisation de moyens militaires. L'accord parle de force armée, le terme exact utilisé dans l'accord. [Accord] qui est toujours compatible avec l'article 51 de la Charte des Nations unies, qui fait bien sûr référence au droit de légitime défense.

C'est la première fois qu'une telle clause est incluse dans un accord bilatéral entre la Grèce et un partenaire européen ou un allié de l'OTAN. Et bien sûr, cela crée un nouvel environnement en termes de protection de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de notre pays.

En fait il jette les bases et va même plus loin que l'article 42.7 du traité de Lisbonne, qui s'applique à tous les États membres de l'Union européenne. Nous parlons ici d'une clause d'assistance mutuelle entre la plus grande puissance militaire de l'Union européenne, qui offre désormais un parapluie de défense à notre pays.

Une clause similaire figure dans l'accord signé il y a environ un an entre M. Dendias et son homologue des Émirats arabes unis, le cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan.

Force est également de noter qu'à l'initiative du ministère grec des Affaires étrangères, une référence explicite aux valeurs et principes communs régissant les deux pays a été incorporée dans le préambule de l'accord, avec une référence claire au respect du droit international, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, UNCLOS.

Outre la coopération stratégique et militaire, l'accord entre la Grèce et la France contient un chapitre spécial sur la coopération étroite en matière de politique étrangère, qui prévoit des contacts réguliers entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays et une coordination en général entre les deux ministères, tant dans des contextes bilatéraux que multilatéraux tels que l'Union européenne, l'OTAN, l'ONU, etc.  Une chose qui ne doit certainement pas être sous-estimée.

Enfin, permettez-moi de dire un mot sur l'autonomie européenne, qui est également mentionnée dans l'accord.

La Grèce a toujours été et sera toujours favorable à l'approfondissement du processus d'intégration européenne, y compris, bien sûr, dans le domaine de la défense. Nous attachons une importance particulière à la protection des frontières extérieures contre toute forme de menace.

Dans le même temps, nous pensons que l'Union européenne doit développer des capacités militaires qui lui permettront d'agir de manière autonome et de faire face aux crises qui menacent sa sécurité et son intégrité territoriale, sans devoir nécessairement demander l'aide des autres.

Cette position n'est ni incompatible ni en concurrence avec les obligations de la Grèce envers l'OTAN. La Grèce continuera à respecter pleinement ses obligations au titre du traité de Washington.

Il va probablement de soi, mais je le souligne, que l'accord en question, l'accord franco-grec, est également compatible avec les obligations européennes de notre pays.
À ce stade, permettez-moi de faire une petite digression et de paraphraser une phrase dont je me souviens, datant des années 1980, à propos de l'acquisition de capacités militaires.  La Grèce insiste sur l'OTAN, contrairement à d'autres alliés.

Je tiens également à souligner que le renforcement de la défense européenne renforce le bras européen de l'OTAN et contribue à un meilleur partage du fardeau entre les deux côtés de l'Atlantique, ce qui est également un engagement politique de tous les alliés de l'OTAN depuis 2014.

Dans ce contexte, l'accord d'hier est également pleinement conforme à l'esprit et à la lettre de la déclaration conjointe signée à Bruxelles en 2018 par les Présidents du Conseil européen, de la Commission européenne et le Secrétaire général de l'OTAN.

Une dernière chose à propos de l'accord, bien que très importante, comme disent les Britanniques « last but definitely not least », l'accord est par nature un accord de défense et n'est dirigé contre personne.

Et avant que vous ne me demandiez, la réponse est oui, les États-Unis étaient au courant de cet accord. Le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, avait veillé à ce qu’il en soit ainsi.  Et bien sûr, j'imagine que vous avez également vu la réaction du Département d'État, du moins je l'ai vue ce matin, dont nous sommes bien sûr très satisfaits.

Et pendant que nous parlons des États-Unis d'Amérique, parlons du programme du ministre.  Demain, il s'adressera au Forum démocratique d'Athènes, et plus particulièrement lors du panel intitulé « Combattre le racisme et les discours de haine ».

Cette intervention aura lieu dans le cadre de la présidence grecque de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, IHRA. Une initiative qui, si je puis dire, à mon humble avis du moins, n'a pas reçu la publicité qu'elle mérite et dont il ne faut pas manquer une occasion de promouvoir.

Et j’ajouterais à ce stade qu'il y a eu un communiqué concernant le panel de demain, en plus de la participation du ministre, vous le verrez, il a été publié ce matin.

Le ministre aura ensuite une réunion informelle avec la cheffe de l'opposition biélorusse, Mme Tikhanovskaïa, qu'il a déjà rencontrée au printemps dernier, vous vous en souvenez peut-être.

Vendredi, après-demain, il recevra son homologue hongrois, M. Péter Szijjártó. La rencontre avec son homologue hongrois sera suivie de la signature d'un protocole d'accord entre les académies diplomatiques des deux pays, puis il y aura des déclarations conjointes vers 13h45.

Mardi prochain, le ministre est attendu au Parlement pour informer le Premier ministre sur l'accord Grèce-France.

Ensuite, toujours le même jour, il participera à la réunion entre le Premier ministre et le Président de la Macédoine du Nord, qui sera en visite en Grèce.

Le mardi 12 octobre, soit une semaine plus tard, il devrait rencontrer le président du Parlement chypriote.

Enfin, le jeudi 14 octobre, il sera à Washington pour une rencontre bilatérale avec son homologue américain, M. Blinken, et pour le lancement d'un dialogue stratégique entre la Grèce et les États-Unis.

On s'attend bien sûr à ce qu'il ait d'autres contacts lorsqu'il sera à Washington. Pour l'instant, le programme est en cours de finalisation. J'aurai certainement plus de détails lors du prochain briefing qui aura lieu normalement le mercredi 13 octobre.

Et pour ne pas vous tenir en haleine, en ce qui concerne le renouvellement de l'accord de coopération en matière de défense mutuelle, le MDCA, les négociations se poursuivent dans un excellent climat, comme il sied à deux partenaires stratégiques que sont la Grèce et les États-Unis.

Bien sûr, comme on dit toujours à propos de toutes les négociations, « rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu ».

Et contrairement à ce qu'a dit le président américain Wilson en 1918, les négociations ne sont pas ouvertes. Et, j'ajouterais qu’elles ne sont ni commentées.

Bien, maintenant, en ce qui concerne le programme du ministre adjoint, M. Varvitsiotis, je voudrais souligner ce qui suit :

Jeudi, demain 30, il participera à la réunion du Premier ministre avec son homologue slovaque, qui est en visite en Grèce.

Les mardi 5 et mercredi 6 octobre, il accompagnera le Premier ministre en Slovénie, à Brdo, si je prononce correctement, où se tient le sommet des Balkans occidentaux.

Enfin, le vendredi 8 octobre, il recevra à Athènes la ministre autrichienne des Affaires européennes, Mme Karoline Edtstadler. Après cette réunion, il y aura des déclarations à la presse, vous en serez bien sûr informés.

En ce qui concerne le Secrétaire d’Etat, M. Kostas Fragogiannis, il est prévu ce qui suit :

Les dimanche et lundi 3 et 4 octobre, il se rendra en Libye. Le programme comprend des réunions avec des responsables gouvernementaux, un forum d'affaires bilatéral et la signature d'un protocole d'accord entre Enterprise Greece et l'autorité libyenne chargée des investissements (Libyan Investment Authority), ainsi que l’inauguration du pavillon grec à l'exposition internationale « Libya Build ».

Le mardi 5 octobre, M. Fragogiannis participera par téléconférence à la réunion ministérielle de l'OCDE qui se tient à Paris. Le jeudi 7 octobre, il se rendra à Astypalaia, afin de participer à une réunion de travail, à laquelle participeront des cadres des ministères de l'Environnement et de l'Energie, des Infrastructures et des Transports de la région de la mer Égée méridionale et du gouvernement local, ainsi que des cadres de l'industrie automobile allemande.

Le thème de cette réunion est le transport et la mobilité partagés, publics et privés. Le mardi 12 octobre, M. Fragogiannis effectuera une visite de travail à Chypre et enfin, le jeudi 14 octobre, il sera à Washington DC pour accompagner le ministre.

En ce qui concerne le Secrétaire d’Etat M. Katsaniotis, je voudrais signaler qu'il se rendra samedi prochain, le 2 octobre, à Mistra, où il proclamera l'ouverture de la Conférence internationale intitulée : « Byzance et la Chine - Relations et parallèles ».

Le ministre adressera également un message enregistré lors de cette conférence.

C'est tout pour moi aujourd'hui. Je vous ai fatigué. Excusez-moi. Mais je pense que nous avions assez de choses importantes.

Je vous remercie de votre attention et, comme toujours, je suis disponible pour répondre aux questions.

Monsieur Maggiriadis. Commençons par ici.

A. MAGGIRIADIS : Bonsoir, Monsieur le porte-parole. Apostolos Maggiriadis de SKAI. Je vous ai entendu dire que les négociations pour le renouvellement de l'accord de défense avec les États-Unis sont ouvertes, qu'elles ne font l'objet d'aucun commentaire et qu'elles sont apparemment encore en cours d'élaboration. Hier, cependant, un porte-parole du département d'État a indiqué que des progrès significatifs avaient été réalisés, il a noté qu'une nouvelle mise à jour a été faite qui inclut une extension indéfinie dans le temps de l'accord. J'avais le sentiment qu'il s'agissait d'un renouvellement de cinq ans. Qu'est-ce que cela signifie exactement ? Merci.

A. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. Comme je l'ai dit, les négociations se déroulent dans un excellent climat, comme il se doit. Permettez-moi d'insister sur ce point : un climat constructif et excellent. Il n'y a aucun doute sur cette question.

Maintenant, en ce qui concerne la durée de l'accord, permettez-moi de me référer à ce que le Premier ministre a dit dans sa conférence de presse d'hier.

Je pense que ses propos parlent d'eux-mêmes. Je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment, ni aucun commentaire à faire.

P. MICHOS : Bonjour, Monsieur le porte-parole. Panagiotis Michos de VIMA. Je veux vous interroger sur la clause d'assistance en matière de défense avec la France. En cas de contestation des droits souverains, qu'est-ce qui s’applique ? Et s’il y a contestation de notre souveraineté et de notre espace aérien, qui signifie souveraineté, qu'est-ce qui s'appliquera ? Merci beaucoup.

A. PAPAIOANNOU : Merci. Ecoutez, le traité, du moins à mon humble avis, est assez clair. J'ai le texte ici. Et il dit que « les parties se prêtent mutuellement assistance et secours par tous les moyens appropriés dont elles disposent et, si nécessaire, par l'emploi de la force armée, si elles constatent d'un commun accord qu'une attaque armée est en cours contre le territoire de l'une d'elles, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies. »

Eh bien, pour moi, l'article 2 est clair. Il parle de territoire, avec tout ce que cela implique. Et en effet, le territoire signifie l'ensemble du territoire. Je vais m'arrêter là. Je pense qu'à partir de là, je ne veux pas me lancer dans des interprétations. Pour moi, et je vous le dis, le sens de cet article est clair. Merci.

K. BALI : Kaki Bali du journal AVGI. Je voudrais rebondir sur la question de mon collègue et vous demander : supposons que nous ayons une frégate turque ou une frégate vietnamienne qui se trouve à 6,1 milles au large de la Crète.  L’assistance est-elle activée ou non ? Puisque c'est si clair.

A. PAPAIOANNOU : Que fait la frégate ? Je demande parce que je n'ai pas compris la question. C'est une frégate…

K. BALI : Oui, et elle a armé, je ne m’y connais pas en équipements militaires, elle a armé à 6,1 milles, en dehors des eaux territoriales. Que se passe-t-il alors ? Y a-t-il une raison de déclencher la clause d'assistance ou non ?

A. PAPAIOANNOU : La clause d'assistance, et je le répète, est claire. Elle parle d'attaque armée, de violence armée. Il me semble que pour moi, c'est manifestement clair.

SP. SOURMELIDIS : Merci. Sourmelidis de KONTRA CHANNEL, permettez-moi de poursuivre avec cette question. Il y a un navire de recherche grec à moins de 8 milles de la Crète dans la ZEE grecque qui a été définie, que nous avons convenue avec l'Egypte. Et il y a un navire de recherche turc qui attaque. Y a-t-il une possibilité de déclencher la clause ou non ? Il s’agit d’une attaque armée contre un navire grec dans la ZEE grecque. Merci.

A. PAPAIOANNOU : Tout d'abord, permettez-moi de dire que je ne réponds pas à des questions hypothétiques. La deuxième chose à laquelle vous me permettrez de répondre, c'est qu'encore une fois, aussi fatiguant que je puisse être, l'article 2 est clair pour moi.

Je ne vais pas commencer à faire des interprétations. Cela étant dit, je n'ai rien d'autre à ajouter.

Merci beaucoup.

T. ARGYRAKIS : La carte du harcèlement que M. Dendias a montrée – car vous avez parlé de 10 milles nautiques et que bon nombre de références faisaient état de 6 milles nautiques, voire 2,5 milles nautiques de la Crète, finalement pouvez-vous nous donner quelques renseignements, qu’est-ce que cette carte a montré ? Jusqu'où sont allées les violations turques de la frégate turque, de l'Oruc Reis, si je ne me trompe pas ?

Α. PAPAIOANNOU : La carte était une carte de la Grèce et le ministre a marqué sur la carte un point à 10 miles nautiques à l'est de la Crète. Il leur a montré et leur a dit : voici la Crète, voici le point où le harcèlement a eu lieu, entre la Crète et Kasos.

Et il dit que ceci est inacceptable et contraire à toute notion de loi, il va au-delà du droit international, et échappe à toute logique.  Et il leur a dit ce qui était, bien sûr, évident, à savoir que ledit harcèlement a également eu lieu dans une zone délimitée par l’accord gréco-égyptien.

T. ARGYRAKIS : Donc le navire turc n'est pas allé plus loin.  Il n'y a donc aucune preuve à cet égard, n’est-ce pas ?

Α. PAPAIOANNOU : Excusez-moi, Monsieur Argyrakis, merci beaucoup, j'ai répondu à votre question.  Je vais maintenant donner la parole à M. Manolis.

D. MANOLIS :  Dimitris Manolis, agence de presse athénienne, je vous remercie monsieur le porte-parole. Vous avez dit que nous avions informé les États-Unis de l'accord avec la France.  Les autres partenaires européens ont-ils été informés ?

Α. PAPAIOANNOU : J'ai parlé des États-Unis, et je vais me limiter à cela.  Je ne veux pas pour le moment dire plus que ça.  Les États-Unis sont certainement un allié très important pour nous.  Cela dit, je ne peux pas également entrer dans le détail concernant les discussions engagées entre le ministre et ses homologues européens.

T. THEODOROU : Theodoros Theodorou, journal  « TO PONTIKI ». Monsieur le porte-parole, je voudrais pour un instant m’éloigner de  ce sujet – de la leçon de droit international- pour aborder des questions plus quotidiennes et plus banales. Parmi les rencontres qui ont eu lieu à New York, je constate qu’il n’y a eu aucune rencontre avec Oman, le Koweït et le Qatar.

Quant aux rencontres avec les Émirats, qui sont très nombreuses, immédiatement après les rencontres du ministre, Bloomberg a annoncé que les Émirats discutaient de nouveaux investissements en Turquie.

En ce qui concerne l'Égypte, où le ministre et tous les ministres grecs des Affaires étrangères se sentent chez eux, d’après ce que je sais, une réunion au sommet devrait se tenir à Kavala ; les Égyptiens n'ont pas encore répondu à l’invitation, alors que les Chypriotes l’ont fait.

En ce qui concerne l'accord de coopération diplomatique, je m’inquiète que vous ayez accordé trop de place aux questions de défense, alors qu'à mon avis vous auriez dû mettre un accent particulier sur la coopération diplomatique qui a été décidée et c'est là que cela doit s'arrêter, parce que nous sommes ici au ministère des affaires étrangères. C'est à d'autres de répondre sur les détails concernant la coopération en matière de défense.

Enfin, en ce qui concerne la rencontre et le point que vous avez soulevé, à savoir que l'action concernant les questions de l'Holocauste et les activités y relatives n’est pas connue, je voudrais vous demander si, lors de ce voyage du ministre aux États-Unis, ce dernier sera accompagné, entre autres, de M. Lazaris, l'ambassadeur, qui est responsable de cette question ?

Merci beaucoup. Si vous n’êtes pas prêt à répondre maintenant, vous pouvez m’envoyer vos réponses par écrit. Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup, Monsieur l'Ambassadeur.

T. THEODOROU : (hors micro)

Α. PAPAIOANNOU : Vous savez ce que disent les Américains « once a marine, always a marine ». Vous avez bien raison, nous avons été collègues pendant de nombreuses années. Ok, je vais répondre aux questions dans l'ordre.

Oman, Koweït, Qatar : Non, en effet, il n’y a eu aucune demande, ni de notre part, ni de leur part,  concernant la tenue d’une rencontre. Le ministre s’est entretenu avec ses homologues des Émirats, d'Arabie Saoudite, du Bahreïn. Je parle des pays qui...

T. THEODOROU : (hors micro)

Α. PAPAIOANNOU : Les rencontres ? Oui, il y a eu une demande et même de la part du Secrétaire général du CCG, qui, si je ne me trompe pas, est cubain.

C’était en fait lui-même qui l'a demandé et ils ont eu  une discussion très intéressante sur toutes les questions ayant trait à la région élargie et les dossiers connus de tous. Je vais vous dire quelque chose, mais sous réserve parce que cela va au-delà du programme de deux semaines à venir.

Une visite à Oman est prévue pour la fin du mois d'octobre. Je ne me souviens plus de la date exacte, je crois que c'est le 26 ou le 27.

C'est tout pour ce qui est de cette partie de la question.

Pour ce qui est des Emirats et de la Turquie : vous me permettrez de ne pas faire de commentaire. Mais ce que je voudrais commenter, souligner, c'est que le ministre s’est entretenu avec le ministre émirati de l'Industrie et des Nouvelles Technologies - le ministre émirati des Affaires étrangères n'était pas à New York pour des raisons personnelles - avec lequel ils ont discuté des différentes questions politiques, et, bien évidemment,  de l'approfondissement de la coopération économique et éventuellement des perspectives d'investissement en Grèce, et la rencontre a été en effet excellente. Je n'avais jamais participé à une réunion avec ce ministre. C'était vraiment une rencontre très intéressante et très amicale.

En ce qui concerne maintenant le sommet tripartite entre la Grèce, Chypre et l'Egypte.
Une réunion tripartite sous ce format a eu lieu à New York. En fait, cette réunion a été convoquée par M. Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères et lors de celle-ci les participants ont également discuté de la préparation du sommet qui aura lieu en Grèce en octobre.

Pour l'instant, cependant, d’une part je ne suis pas responsable de cela et d’autre part je n'ai pas de détails à vous donner.

T. THEODOROU : (hors micro)

Α. PAPAIOANNOU : Eh bien, vous avez tout à fait raison au sujet de l'accord franco-grec.

En tant que ministère des Affaires étrangères, notre responsabilité essentielle porte sur la coopération - c'est d'une part la coopération stratégique comportant l'article 2, celui de l'assistance mutuelle, qui est de caractère défensif, mais aussi politique, pour ainsi dire. Mais elle n’est pas seulement de caractère défensif... Mais outre cela, il y a un chapitre spécial sur la coopération en matière de politique étrangère. Je l'ai évoqué, vous avez raison, je l’ai évoqué très brièvement. Il est extrêmement intéressant et important que maintenant les diplomates grecs et français, les délégations aient, en vertu de l'accord, des contacts réguliers, non seulement au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais également au niveau des services. Et il est tout aussi important de coordonner nos positions au sein des différentes organisations internationales. Ce qui, pour ceux d'entre nous qui ont servi dans ces organisations, est très important, c'est-à-dire il faut  faire un travail préparatoire, dans la mesure du possible, pour coordonner nos positions.

Il s'agit d'une évolution très importante car, bien entendu, la France pourra désormais soutenir nos positions sur différentes questions, comme elle le fait déjà à de nombreuses occasions. La France a certainement un rôle déterminant au sein de l'Union européenne. Et elle est un membre permanent du Conseil de sécurité. N’oublions pas cela.

Et, bien sûr, c'est aussi un pays allié, un autre allié important au sein de l'OTAN. Outre toutes les autres organisations dont nous faisons partie ensemble - OSCE, Francophonie, etc.

Mais je suis entièrement d'accord avec vous. Nous oublions parfois de parler de nos affaires « intérieures », auxquelles nous devrions accorder plus d'importance. On aborde de nombreuses fois ces questions, pour ainsi dire, en passant.

S’agissant maintenant de la composition de la délégation du ministre à Washington. Il est trop tôt à ce stade pour le savoir. Et je ne sais pas quelles questions seront abordées, je ne sais pas quel sera l'agenda, je veux dire, au-delà des questions bilatérales. Mais, sûrement, certaines des questions qui seront abordées sont évidentes.

Et je dois ajouter qu'en plus de la réunion bilatérale qu'il aura avec M. Blinken, ce qui est d’ores et déjà convenu, et de toute autre réunion bilatérale que le ministre des affaires étrangères aura là-bas, il y a le dialogue stratégique, qui couvre un large éventail de questions et où de nombreux autres ministères seront impliqués. Ce sera la première fois en fait, que la réunion dans le cadre du dialogue stratégique se tiendra en présentiel depuis 2019. Il y aura donc une participation plus large du côté grec. Maintenant, concernant les membres de la délégation,  je ne sais pas pour le moment.
Je suis désolé d'être long.

Α. VOUDOURI : Bonjour, Monsieur. Merci beaucoup. Hier, des informations divulguées à Reuters –suite à une fuite d’informations en provenance de Bruxelles - révèlent  l'incapacité de l'Union européenne à surmonter l'impasse dans laquelle se trouve pour ce qui est de l'adoption d'une déclaration commune lors du prochain sommet entre l’Union européenne et les Balkans occidentaux, auquel le Premier ministre assistera, comme vous nous en avez informés, et lors duquel l'Union réaffirmerait l'engagement pris il y a 18 ans à Thessalonique en faveur de la pleine intégration de tous les pays des Balkans occidentaux. Je ne veux évidemment pas que vous commentiez la fuite d’informations, mais je voudrais vous demander, tout d'abord, si vous êtes préoccupé par le fait indéniable que l'Union ne peut plus garantir la pleine intégration des pays des Balkans occidentaux. Et, si je puis me permettre, quel serait le coût politique pour la Grèce d'une éventuelle non-adhésion de ses pays voisins en particulier. Si je me souviens bien, lors du précédent point de presse vous nous avez dit que cela restait une priorité stratégique.

Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Merci à vous.

Cela, bien évidemment, demeure une priorité stratégique.  Je ne veux pas faire d'hypothèses de travail maintenant, car la réunion aura lieu le 8 octobre, et habituellement, sur ces questions, il y a toujours des négociations, jusqu'à la dernière minute.  Je pense qu'il est très probable qu'une solution de compromis sera trouvée à la dernière heure, car il n'est dans l'intérêt de personne de ne pas avoir de communiqué lors du sommet Union européenne-Balkans occidentaux.

Mais puisque vous m'avez posé la question, nous sommes certainement préoccupés par toute perspective qui s’écarte du cadre de l'agenda de Thessalonique, des décisions de Thessalonique de 2003, car, comme vous l'avez dit, notre stratégie pour la pleine adhésion des Balkans occidentaux reste immuable.

Et si je peux me permettre, ce n'est pas une question de coût politique pour la Grèce.  Tout d'abord, je ne veux pas parler en termes négatifs, je veux parler en termes positifs.  Et ce que je veux dire, c'est que le bénéfice pour la Grèce et les Balkans occidentaux d'une pleine adhésion à la famille européenne est, à mon humble avis, évident.  En tout cas, c'est comme ça que je le vois.

Et je crois que nous devons tous continuer, tous les pays, à travailler dans cette direction.

La Grèce, ainsi que d'autres pays de l'Union européenne, a bien sûr pris plusieurs initiatives, comme je l'ai dit la dernière fois. Nous avons même signalé cette question à la présidence portugaise qui, après tout, n'avait aucune raison particulière de s'intéresser aux Balkans occidentaux, mais, toutefois, elle s'est montrée particulièrement intéressée et a fait des efforts dans ce sens.  Malheureusement, leurs efforts n'ont pas porté des fruits.

Et maintenant, bien sûr, avec la Slovénie et d'autres pays qui ont un intérêt particulier à cet égard, nous allons continuer. Pour nous, c'est une voie à sens unique.  Donc je pense qu’il n'est même pas question de non adhésion. Non. Ce n'est pas une tactique. Il s'agit d'un objectif stratégique. Et cela restera un objectif stratégique. Je ne sais pas quels termes encore plus superlatifs je peux utiliser  pour souligner l'importance que nous attachons à cette région.

Car, bien sûr, et je le répète, la stabilité de cette région est dans l'intérêt des Balkans occidentaux et, bien sûr, de la Grèce. Mme Tsamouri, vous avez la parole.

M. TSAMOURI : Bonsoir, Monsieur le porte-parole. Dans quelle mesure la création d'une « OTAN européenne » est-elle envisageable après l'accord franco-grec ? Parce que nous pouvons constater que de nombreux pays semblent prêts à emprunter le chemin que la Grèce et la France ont pris. S'agit-il d'un premier pas vers une armée européenne ? C’était ma première question.

Et la deuxième est, si je peux revenir sur la question d'Apostolos Maggiriadis, parce que je vois ici que le parti de SYRIZA aussi a maintenant dénoncé le fait que les Américains parlent d'un renouvellement indéfini de l'accord de défense et non d'une durée de cinq ans. Nous voulons que vous répondiez s'il est question de concessions indéfinies. Merci.

Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. Bien, tout d’abord, avez-vous d’autres questions à me poser maintenant ?  Bien. Je voudrais le savoir parce qu'il y a deux questions. Je vais répondre très rapidement à la deuxième question. Bref, je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai déjà dit.

Je vous le dis, je m'en tiens à ce que le Premier ministre a dit hier lors de la conférence de presse avec M. Macron. Je n'ai rien à ajouter. Je ne commenterai pas les tweets du State Department sur cette question. Les négociations se poursuivent. Je n'ai rien de plus à ce sujet.

Maintenant, passons à l'autre question, l’armée européenne. C'est une longue conversation. Permettez-moi de vous donner un aperçu historique. Je ne veux pas être long, mais je pense qu'il est important de remettre un peu d'ordre dans les choses, parce qu’on entend beaucoup parler de l’armée européenne dans les capitales européennes, à Bruxelles, depuis des années, et au cours de la dernière décennie, ce terme est évoqué de plus en plus  souvent, par les fonctionnaires européens ou par les fonctionnaires d'un État membre de l'Union européenne.

La seule fois où il y a eu une définition de l’armée européenne et ce de manière très détaillée, c'était en 1952, au sein de la Communauté européenne de défense. Dans le traité de la Communauté européenne de défense qui a été signé entre les six États membres qui faisaient partie à l’époque de la CECA, la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier (France, Allemagne de l'Ouest, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et Italie).

Et je dis cela pour des raisons purement historiques, afin de placer cette question dans un cadre. Que disait ce traité ? Je le dis très brièvement. Il disait que les armées nationales seraient abolies, que ces pays cesseraient d'avoir des armées nationales, avec tout ce que cela implique, et rejoindraient une armée européenne.

Et le traité est intéressant car il stipule que cette armée aura un lien organique avec l'OTAN et que le commandant militaire suprême des forces en Europe, qui est toujours un général américain basé à Mons, près de Bruxelles, pourra prendre le commandement de l'armée européenne si nécessaire.

C'est ce que prévoyait le traité de la Communauté européenne de défense de 1952, qui n'a bien sûr jamais été mis en œuvre car il n'a pas été ratifié par l'un des États en 1954, la France pour être précis.

Alors pourquoi je dis tout ça ? Parce que, à mon avis, et c’est tout à fait mon avis, nous sommes encore assez loin de la création d'une armée européenne à l'heure actuelle, c'est-à-dire de la suppression des armées nationales. Ce que nous essayons de faire de manière réaliste, et l'accord entre la Grèce et la France va dans ce sens, est de donner aux Etats européens, aux Etats de l'Union européenne, la possibilité de développer des capacités, de se doter tout d’abord des capacités militaires, ce que nous appelons en anglais « military capabilities » pour pouvoir entreprendre une opération militaire de manière autonome, sans devoir faire appel à une autre organisation.

Pour l'instant, ce n'est pas le cas, malheureusement. La possibilité d'autonomie, de se déplacer de manière autonome sans demander l'aide d'autres alliés, n'a pas été rendue possible, du moins à grande échelle.

Et l'un des problèmes auxquels l'Europe, les pays européens, sont confrontés est la fragmentation des capacités militaires. Je vais vous donner des données statistiques, et ce n’est pas moi qui dit ça, mais l'ancien président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, qui, lorsqu'il était président de la Commission européenne, a dit des choses très intéressantes, que je vais juste  rappeler brièvement.

La première est que les Européens dépensent environ 50 % de ce que les Américains dépensent, le budget de la défense des 27 pays représente environ la moitié du budget de la défense des États-Unis. En soi, cela en dit long, bien sûr.

Mais cela représente les ressources (input). Le rendement (output) ne représente que 15% de celui des Etats-Unis. Le problème n'est pas que nous ne dépensons pas assez, mais le problème est qu'on gaspille. Et pourquoi ? Parce que nous sommes 27 pays.

L'autre chose que Juncker a dit, qui était aussi très intéressante, c'est que l'armée américaine, les forces armées américaines ont, je ne sais plus combien, trois, quatre types d'hélicoptères différents.  L’Union européenne dispose de plus de types d'hélicoptères, d'hélicoptères militaires que le nombre de ses États membres.

Eh bien, tels sont les problèmes fondamentaux auxquels on doit faire face afin d'avoir une possibilité de développer une capacité de défense européenne à l'avenir. Et ces problèmes ne vont pas être résolus du jour au lendemain.

C'est pourquoi je vous dis, c'est une perspective que je crois nécessaire, que le développement des capacités européennes est quelque chose que nous devons absolument poursuivre. Et comme le Premier ministre l'a bien sûr dit hier, et comme la Grèce l'a souligné à plusieurs reprises, ceci, et je l'ai dit plus tôt, n'est pas et ne doit pas être considéré comme incompatible ou en concurrence avec l'OTAN.  Loin de là. Ce que nous voulons créer, c'est un pilier européen au sein de l'OTAN.

C'est une chose qui est bien sûr plus facile à dire qu'à faire pour le moment. L'autre grande question est de savoir dans quelle mesure, mais nous entrons maintenant dans un débat philosophique, l'intégration européenne, ce que nous appelons l'intégration, atteindra-t-elle un point où les États membres diront « je cesse d'avoir une armée nationale », ce qui est pour ainsi dire la définition de la souveraineté nationale, et « je transfère maintenant cette souveraineté à un cadre européen, à un organisme supranational ».

A mon humble avis, nous sommes encore loin de cette perspective. Cela ne veut pas dire que nous n'y parviendrons pas, mais pour l'instant je ne crois pas que ...

C. KRATSI : Bien qu'elle n’ait plus au cœur de l'actualité, mais c’est une question qui demeure toujours : y a-t-il  des progrès concernant la libération des Afghans, représentant un intérêt pour la Grèce, de Kaboul. Nous savons que des efforts ont été déployés sans succès.   Y a-t-il une évolution dans cette affaire ?

Α. PAPAIOANNOU : D’après ce que je sais, il n’y a aucun développement. Ce que je sais, c'est que les efforts se poursuivent. Le principal problème auquel nous sommes confrontés actuellement est qu'il n'existe aucune possibilité de transport aérien.  C'est une chose.

L'autre problème, et c'est là que le bât blesse, c'est que ces personnes n'ont pas de documents de voyage.  Sans entrer dans les détails, je le dis parce que ce n'est pas que je ne veux pas vous donner de détails, c'est simplement une question de leur propre sécurité aussi.  Des efforts sont déployés pour trouver d'autres moyens de les sortir de là.

Je suis désolé, je n'ai pas d'autres nouvelles pour le moment.

T. BALODIMAS : Balodimas, journal RIZOSPASTIS. Oui, je veux demander, dans le contexte de l'accord avec les Français, si l’envoi d’une division armée au Sahel ou dans une autre région, est envisagé, par analogie avec ce qui s'est passé en Arabie Saoudite.

Α. PAPAIOANNOU : Permettez-moi de vous renvoyer au ministère de la Défense nationale à ce sujet.  Et permettez-moi d’ajouter que…

T. BALODIMAS : Permettez-moi de vous interrompre, mais c’était le ministère de la Défense national qui nous a renvoyés à vous.

Α. PAPAIOANNOU : Oui, mais l’envoi, excusez-moi de le dire, l’envoi de forces militaires au-delà des frontières n'est pas... Et tout ce que je peux dire à ce stade, c'est que ce n'est pas quelque chose qui, si je me souviens bien, est inclus dans l'accord qui a été signé hier.

T. BALODIMAS : Monsieur le porte-parole, c'est à l'article 18.

Α. PAPAIOANNOU : Oui, vous avez raison, je ne l'avais pas vu, je m'excuse.  J'avais lu davantage les parties sur la politique étrangère et moins sur la coopération militaire, car cela n'est de toute façon pas du ressort du ministère des affaires étrangères.

Mais, comme je l'ai déjà dit, ce chapitre relève de la compétence du ministère de la Défense.  Je ne peux pas faire de commentaires sur quelque chose qui dépasse la compétence du ministère des affaires étrangères, je suis désolé.

P. MICHOS : Panagiotis Michos, journal TO VIMA.  Qu’y a-t-il de nouveau sur les pourparlers exploratoires ? Attendons-nous une invitation de la part de la Turquie, connaissons-nous une date pour le 63ème tour ?
Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Merci.

Le prochain tour, comme vous le savez, aura lieu en Turquie et il y aura une annonce, en fait, des annonces, à la fois de notre propre ministère et du ministère turc des affaires étrangères lorsque nous aurons quelque chose de tangible qui pourra être annoncé.

Je n'ai rien d'autre pour le moment.

S. SOURMELIDIS : Les mesures, les recherches se poursuivront-elles dans la ZEE grecque au sud de la Crète ?  Avons-nous un calendrier à ce sujet ?

Α. PAPAIOANNOU : Ce n'est pas le ministère des Affaires étrangères qui est compétent en la matière.  Je suis désolé, mais nous ne sommes pas compétents pour parler de cette question.

TH. ARGYRAKIS : On a récemment appris que l'Arabie saoudite a fait don d’une somme de 10 millions de dollars à la Grèce en matière d’assistance dans la lutte contre le coronavirus.  Et qu’en fait, cette somme n’est pas allée dans les caisses de l'État, mais dans les caisses d'une grande entreprise qui est un consultant de l'État.

L'Arabie saoudite a-t-elle fait savoir au ministère des Affaires étrangères, par le biais du ministère des Affaires étrangères, où cet argent devait être déposé ?  Et si cela a été fait, quelle a été la réponse de notre ministère ?

Α. PAPAIOANNOU : Vous faites évidemment référence à une question parlementaire qui a été déposée et à laquelle le ministre répondra dans le cadre du contrôle parlementaire. Je n'ai donc rien à dire pour l'instant.

Je vous remercie de votre patience, je vous souhaite un bon après-midi. A bientôt.

September 29, 2021