Point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandros Papaioannou (30.03.2022)

Α. PAPAIOANNOU : Bonjour. Je voudrais faire quelques brèves remarques introductives et je serai ensuite à votre disposition. Je voudrais tout d’abord dire deux choses sur l'Ukraine.

La première est que, comme vous le savez, le ministre a annoncé la semaine dernière que la Grèce était prête à offrir une aide humanitaire à Marioupol et, en fait, le ministre des Affaires étrangères a également exprimé son intention, si les conditions le permettent, de diriger lui-même une mission d'aide humanitaire.

Il a fait cette annonce lors de sa rencontre  avec notre consul général à Marioupol, M. Androulakis. L'autre chose qu'il a dite, que vous savez également, est la création d’une équipe de coordination en Roumanie sous la direction de l'ambassadeur, M. Kostellenos, avec la participation de l'ambassadeur en Roumanie, bien sûr, Mme Grammatas. Avec M. Androulakis et M. Dochtsis, consul général à Odessa.

Maintenant, parce que vous allez bien sûr me demander quand cette mission va se dérouler, la réponse est que tout simplement personne n'est en mesure de le savoir.  Vous avez vu ce que la présidence française a dit hier après la conversation téléphonique Macron-Poutine. La situation est ce qu'elle est, malheureusement.  Mais la proposition, bien sûr, est sur la table.

Je voulais aussi clarifier quelque chose parce qu’il y a eu certains articles parlant d’un éventuel déplacement du ministre des Affaires étrangères à Kiev.  Lorsque le ministre des Affaires étrangères M. Dendias s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, M. Kuleba, la semaine dernière, ce dernier lui a dit deux choses.

D'abord, il l'a remercié, bien sûr, pour sa proposition d'envoyer de l'aide humanitaire.  Il lui a fait remarquer que le président Zelensky lui-même l'a remercié. Comme vous le savez, le président de l'Ukraine l'a fait publiquement, il a remercié le ministre pour cette proposition.

Et la deuxième chose qu'il lui a dite est, bien sûr, que l'invitation est toujours ouverte pour que le ministre se rende à Kiev. Nous verrons quand cela se produira. Encore une fois, je vous le dis, il n'y a rien que je puisse annoncer à ce stade.

Maintenant, en ce qui concerne la semaine dernière et la semaine précédente, le ministre a effectué deux voyages importants que je voulais juste souligner brièvement. L'un d'eux était à New York, où il a rencontré le Secrétaire général des Nations Unies.  Et l'autre était la semaine dernière quand il est allé à New Delhi, en Inde.

Avec le secrétaire général des Nations unies, comme prévu, la majeure partie de la réunion a été consacrée à l'Ukraine.  Mais ce que je voulais souligner, parce que c'est particulièrement important pour nous, c'est que, une fois de plus, le ministre a soulevé avec le Secrétaire général et le ministre indien des Affaires étrangères la question de notre candidature au Conseil de sécurité pour la période '25-'26.  C'est une chose que nous ne devons pas perdre de vue.

En fait, permettez-moi de souligner que l'Inde est actuellement un membre non permanent du Conseil de sécurité. Elle a un rôle important.

De plus, outre cette candidature, nous avons également annoncé notre candidature au Conseil des droits de l'homme pour la période 2028-2030 et à la présidence de l'Assemblée générale en 2035.  Il y a certaines candidatures échelonnées que nous voulons promouvoir.

Puisque on parle de l'Inde, je voudrais également dire brièvement qu'en dehors des développements en Ukraine, le débat a été particulièrement intéressant car, d'une part, nous avons informés notre interlocuteur des développements dans notre région, la Méditerranée orientale, la question chypriote, à l’égard de laquelle, comme le ministre lui-même l'a dit, l'Inde joue traditionnellement un rôle important et constructif depuis des décennies.

Mais au-delà de cela, il y a eu un briefing très intéressant du côté indien sur les développements plus élargies dans la région de l'Asie et de l'Océan Indien, y compris l'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, la Chine, l'Asie du Sud-Est, l'Océan Indien, qui sont des zones où la Grèce a été absente pendant un certain temps et, où bien sûr, nous souhaitons qu’elle revienne.

L'autre chose que je veux retenir de l'Inde en particulier est que l'Inde, comme la Grèce, a un engagement clair envers le droit international et le droit international de la mer. Comme vous le savez, l'Inde a conclu des accords avec ses pays voisins sur la délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive et a saisi de cette question la Cour internationale de justice de La Haye, en effet un compromis a été conclu avec le Bangladesh.

Le troisième point que je voudrais souligner est la visite du ministre des Affaires étrangères en Égypte avant-hier, où il a rencontré son homologue, M. Shoukry. Comme vous le savez, le ministre des Affaires étrangères a des contacts réguliers avec son homologue égyptien et, c’était dans ce contexte qu’a eu lieu cette visite.

Outre la coopération bilatérale, où une référence particulière a été faite aux questions énergétiques - et même à  la conversation téléphonique entre le premier ministre Mitsotakis et le président égyptien, M. Sisi concernant la construction du câble électrique – ont été discutés les développements plus élargis dans la région du Moyen-Orient ainsi que la question de la Libye, car les deux pays partagent la volonté en faveur de la stabilité dans ce pays et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir en vue de la stabilisation de la situation et de la tenue d’élections dès que possible.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a également fait le point sur l'évolution de la situation dans d'autres régions d'Afrique subsaharienne, en Éthiopie et au Soudan. C'était une discussion intéressante, mais ce que je veux aussi retenir, c'est que même si nous faisons des ouvertures vers d'autres régions, notre région plus élargie est toujours au centre de notre attention.  En fait, il était particulièrement intéressant le fait que M. Shoukry a fait une mise au point détaillée  de sa rencontre avec d'autres ministres arabes des Affaires étrangères, avec son homologue israélien et le Secrétaire d'État américain, qui avait eu lieu le même jour, un peu plus tôt. La rencontre a commencé  le dimanche soir dernier et s'est poursuivie le lundi matin.

Cette rencontre entre Israël, les États-Unis et quatre États arabes marque un changement radical dans le paysage géostratégique de la région du Moyen-Orient.

Après ces points d'introduction, je vous parlerai du programme, pour que vous puissiez comprendre pourquoi j’ai fait ces remarques. Lundi prochain, le ministre des Affaires étrangères rencontrera ici à Athènes son homologue néerlandais, M. Hoekstra.

Mardi matin le ministre des Affaires étrangères de Chypre, M. Kasoulidis,  effectuera un déplacement en Grèce et aura une brève rencontre bilatérale avec M. Dendias.

Cette rencontre sera suivie d'une autre  avec son homologue israélien. M. Lapid est attendu ici mardi prochain. Et le ministre des Affaires étrangères aura avec lui une rencontre bilatérale.

Ensuite, les trois ministres auront une réunion trilatérale, et après cette réunion, se tiendra une conférence de presse. Pour l'instant, le programme est en cours d'élaboration. L’heure exacte n’a pas été encore fixée. Mais la réunion aura lieu dans l'après-midi.

Toujours le même jour, mardi, la Secrétaire d'État adjointe américaine, Victoria Nuland, est également attendue à Athènes dans l'après-midi, et le ministre la rencontrera également.

Les mercredi et jeudi 6 et 7 avril, le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, se rendra à Bruxelles en vue de participer au sommet de printemps de l'OTAN. La réunion ordinaire de l'OTAN. Le ministre s’est rendu à Bruxelles  il y  a deux ou trois semaines pour participer à la réunion extraordinaire de l'OTAN sur l'Ukraine. Maintenant, c'est la réunion ordinaire.

Il y aura au moins trois réunions de travail, et l'une d'entre elles, en fait, sera tenue avec la participation des partenaires de l'OTAN, l'Asie et le Pacifique. À savoir le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ainsi que la Finlande et la Suède, et l'Union européenne, bien sûr.

Donc, avec ceci nous revenons à la région dont je vous ai parlé plus tôt. Et bien sûr, c'est dans ce contexte que la question ukrainienne devrait être abordée.

Le samedi 9 avril, le ministre des Affaires étrangères devrait participer au Forum de Delphes.

Le lundi 11 avril, il participera au Conseil des affaires étrangères de l'UE à Luxembourg.

Et immédiatement après, du mardi 12 avril au vendredi 15 avril probablement, il effectuera une assez longue tournée en Extrême-Orient. Il commencera par le Japon, puis ira en Indonésie et enfin au Vietnam.

C'est tout pour ce qui est de l'agenda du ministre des Affaires étrangères. Maintenant, si vous me le permettez, je continue avec l’agenda du ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Varvitsiotis. M. Varvitsiotis fera une intervention demain, le 31, dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, lors de l'événement « La guerre en Ukraine, des temps critiques pour l'Europe ».

Le 4 avril, il rencontrera également le ministre néerlandais des Affaires étrangères, M. Hoekstra, et le vendredi 7 avril, il participera à un groupe de discussion au Forum de Delphes, avec le Secrétaire d’Etat italien aux Affaires étrangères, M. Amendola, et la ministre autrichienne des Affaires européennes, Mme Edtstadler, qu'il a déjà rencontrée à Athènes il y a quelques mois.

Enfin, le mardi 12 avril, il assistera au Conseil des Affaires générales de l'UE à Luxembourg.

Maintenant, concernant le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, M. Fragogiannis. Demain, le Parlement votera sur le projet de loi du ministère des Affaires étrangères visant à transformer l'agence d'assurance-crédit à l'exportation en une société anonyme, la Société hellénique d'assurance-crédit à l'exportation, et à ratifier ses statuts.

Le mercredi 6 avril, M. Fragogiannis rencontrera M. Escobar, sous-secrétaire d'État américain aux Affaires européennes, responsable des Balkans occidentaux. Il participera ensuite également au Forum de Delphes.

Les 12 et 13 avril, mardi et mercredi, il se rendra au Kosovo et le vendredi 15 avril, il coprésidera le 8e comité interministériel mixte Grèce-Inde.

Le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères M. Katsaniotis devrait effectuer une tournée au Canada la semaine prochaine, où il rencontrera des associations de la diaspora. Je n'ai pas d'autres détails pour l'instant, pas même les jours exacts où se déroulera cette tournée.

Il s'agit d'une visite qui était prévue, si je ne me trompe pas, pour  la fin du mois de février, mais en raison des développements actuels, elle a été reportée à plus tard. Et maintenant, je suis prêt pour vos questions.

D. MANOLIS. Bonjour et merci. Pouvez-vous nous parler de la réunion de mardi avec les ministres des Affaires étrangères, M. Kasoulidis et le ministre des Affaires étrangères d’Israël ?  Vous avez dit que Mme Nuland y participera également.

Α. PAPAIOANNOU : Non, il y aura une réunion séparée.

D. MANOLIS : Séparée, très bien et quel sera le sujet de discussion et qu'attendons-nous ?

Α. PAPAIOANNOU : Eh bien, tout d'abord, il y aura deux réunions bilatérales, au moins entre le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, et M. Kasoulidis, le matin. Ensuite, le ministre israélien des Affaires étrangères, M. Lapid, arrivera et il y aura une réunion bilatérale. Lors de ces réunions, il y aura bien sûr un échange de vues, notamment sur la coopération stratégique avec Israël. En ce qui concerne Chypre, il va sans dire que les questions abordées vont de soi, à savoir la coordination, la coordination étroite en ce qui concerne le problème chypriote.  De même, la coordination dans le cadre de l'Union européenne et ainsi de suite.

En ce qui concerne la réunion avec M. Lapid, l'une des questions sera, comme je l'ai dit, la coordination des questions de coopération stratégique entre les deux pays. Les développements dans la région élargie dans tous les domaines, l’énergie, la lutte contre le terrorisme. Comme vous pouvez le constater, malheureusement, nous avons déjà eu trois attentats terroristes en Israël ces derniers jours, que nous avons même condamnés.

Et à partir de là, nous verrons, il y aura une discussion élargie sur les développements au Moyen-Orient, dans le Golfe, en Afrique du Nord. Comme je vous l'ai dit, M. Lapid a été l'hôte de la réunion avec son homologue américain et quatre ministres des Affaires étrangères arabes, donc on s'attend à ce que ce sujet soit également abordé.

En ce qui concerne la coopération trilatérale, cette réunion ministérielle trilatérale, comme vous le savez, il y a eu plusieurs réunions trilatérales de ce type. La dernière, si je ne me trompe pas, au moins au niveau des ministres des Affaires étrangères, s'est tenue à Jérusalem en août dernier. Lors de la prochaine réunion, les trois ministres se pencheront sur la coopération entre ces pays dans tous les domaines et, pour le souligner à nouveau, notamment, bien sûr, l'énergie.

Dans le même temps, ils discuteront de l'évolution de la situation dans la région élargie de la Méditerranée orientale, à la lumière, bien sûr, des changements radicaux sur le plan géostratégique qui se produisent également à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Mme Kratsi, s'il vous plaît.

CH. KRATSI : Christina Kratsi de la chaîne de télévision Alpha. Puisque le ministre israélien sera ici et que le ministre verra Mme Nuland, y a-t-il une chance, ou plutôt est-il prévu de soulever à nouveau la question de la «résurrection » de l’EastMed en Méditerranée orientale ? Puisque nous avançons à grands pas vers Pâques ?

Α. PAPAIOANNOU : Oui, nous nous dirigeons vers Pâques. Écoutez, tout d'abord, concernant l’EastMed, comme le ministre l'a dit, la question est économique, pas géopolitique. Et quand on parle de résurrection, c'est comme si c'était fini. Je n'ai pas connaissance d'une telle chose, je n'ai pas vu de communiqué affirmant que ce gazoduc n’est plus sur la table. Mais encore une fois, je vous le dis, sa mise en œuvre dépendra en fin de compte des données économiques.

CH. KRATSI : Je demandais simplement si cela allait être sur la table, si cette question allait être abordée comme une possibilité, compte tenu des évolutions.

Α. PAPAIOANNOU : Je ne le sais pas pour l'instant, je ne sais pas. Ecoutez, avec Mme Nuland, la rencontre sera bilatérale.  C'est ce que je veux souligner, ces visites coïncident. Elles auront toutes lieu le mardi 5 avril, c'est un hasard, soyons clairs là-dessus.

Cela étant, avec Mme Nuland, on s'attend à ce que le plus gros de la discussion porte sur l'évolution de la situation en Ukraine et la position de la Grèce au sein de l'Alliance de l'Atlantique Nord et en tant que pays européen. Je ne connais pas encore les détails de l'ordre du jour de la réunion. Et concernant les développements en Méditerranée orientale, c'est une condition sine qua non.

P. MICHOS : Bonjour, la République de Turquie a joué un rôle dans les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie. Cependant, bien que membre de l'OTAN et candidat à l'adhésion à l'Union européenne, elle n'adopte pas la position des autres pays européens. Comment Athènes perçoit-elle l'attitude de la Turquie d'une part et d’autre part l'attitude des Occidentaux qui permettent à la Turquie d'avoir cette attitude ? S'agit-il de deux poids deux mesures ? Que dire à ce sujet, quel est le point de vue du ministère grec des Affaires étrangères ? Merci beaucoup.

Α. PAPAIOANNOU : Ce n'est pas seulement l'affaire du ministère des Affaires étrangères, le Premier ministre l'a également souligné. Notre position est que nous appelons tous les pays, nos partenaires européens, en particulier les pays candidats à l'adhésion, à s'aligner sur les décisions de l'Union européenne en matière d'imposition de sanctions.

S. RISTOVSKA : La semaine dernière, un petit-déjeuner de travail a eu lieu à Bruxelles avec la Macédoine du Nord. Pouvez-vous nous quelques détails sur cette réunion ? Et une deuxième question, parce que je vois que l'agenda du ministre jusqu'au 15 avril est complet, donc s'il doit aller avec l'aide humanitaire en Ukraine, ce sera après le 15.

Il n'y a pas d’autre moment vide. Merci.

Α. PAPAIOANNOU : La nature a horreur du vide. En ce qui concerne le programme, nous verrons, OK. Il y a certaines choses qui, bien sûr, sont contraignantes et ne peuvent être modifiées. Mais au-delà de ça, nous pouvons toujours nous adapter.

Après tout, je parlais du programme du ministre les jours de semaine. Le ministre, comme vous le savez, travaille en semaine et le week-end. Eh bien, nous verrons.

La question essentielle à l'heure actuelle est que les bonnes conditions doivent être réunies pour permettre l'organisation de cette mission.

Et les conditions appropriées sont, et nous l'avons dit, d'une part, pour la partie ukrainienne de nous faciliter et, d'autre part, pour la partie russe de ne pas créer d'obstacles. Eh bien, malheureusement, comme je vous l'ai dit et comme cela a été démontré hier, nous sommes encore loin de ce scénario.

Je ne sais franchement pas quand nous pourrons être sûrs que cela peut être fait. J'ajoute, bien sûr, que nous sommes également en contact avec le Comité international de la Croix-Rouge, qui est le plus expérimenté, et pas seulement en Ukraine. Plus généralement. Dans le monde entier.

S'il est une organisation qui sait comment acheminer l'aide humanitaire dans les zones de conflit, c'est bien le Comité international de la Croix-Rouge, depuis 150 ans.

Eh bien, nous sommes en contact avec eux également, justement pour pouvoir savoir quand il y aura une fenêtre d'opportunité. Le problème du calendrier, pour ainsi dire, est probablement le moindre pour le moment. C'est tout pour ce qui est de la deuxième question.

Concernant le petit-déjeuner de travail organisé par le ministre des Affaires étrangères, M. Dendias, à l’attention de son homologue de Macédoine du Nord, M. Osmani, la semaine dernière.

Il s'agissait d'un petit-déjeuner de travail informel qui s'est déroulé en marge du Conseil des Affaires étrangères de l'UE. Les deux ministres en avaient discuté dans le passé et le ministre, M. Dendias, avait dit qu'il l'inviterait à Bruxelles.

Je retiendrai deux choses. La première était, bien sûr, la présence massive des ministres des Affaires étrangères. Si je ne me trompe pas, il y avait 17 ou 18 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne sur un total de 27. Ce qui n'est généralement pas le cas, puisque ces petits-déjeuners de travail informels ne réunissent généralement que six ou sept personnes.

Donc c'était déjà un succès et même les ministres des Affaires étrangères de France, d'Allemagne et d'Italie étaient présents.

Le Haut représentant, M. Borrell, et le commissaire responsable, M. Varhelyi, étaient également présents. L'autre question, comme le ministre des Affaires étrangères l'a également souligné, est le soutien à la perspective d'adhésion de la Macédoine du Nord et, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, notre demande constante d'ouverture immédiate des négociations d'adhésion.

M. AGROLAMBOS : Merci. Agrolambos du Journal « Efimerida ton Syndakton ». Une question qui appelle une réponse courte. En ce qui concerne l'initiative humanitaire, le président Macron a annoncé que c'est une initiative trilatérale au niveau des ministres des Affaires étrangères. Est-ce qu’il y a eu un travail de préparation ?

Et la deuxième question concerne l'énergie. Une proposition a été faite par le président Erdogan à son homologue israélien. Il semble qu'il y ait une discussion pertinente et qu'une réunion soit attendue au niveau des ministres de l'Énergie pour l'interconnexion d'un gazoduc terrestre ou même sous-marin entre Israël et la Turquie. Avons-nous un avis pertinent à ce sujet ? Merci.

Α. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup. Concernant la première question, oui, il y a un travail de coordination qui est effectué. En fait,  des points de contact ont été même fixés entre les ministères des Affaires étrangères grec et français sur la question de l'aide humanitaire à Marioupol, qui est bien sûr une priorité immédiate pour nos pays.

Les discussions ont donc commencé, mais, comme je l'ai déjà dit, notre principale préoccupation pour le moment, le principal problème, est la situation sur le terrain, qui est malheureusement tragique.

En ce qui concerne l'énergie. Mon propre principe est que je ne veux pas commenter ce que font deux pays tiers, en l'occurrence Israël et la Turquie, ni les discussions qu'ils mènent.

La seule chose à laquelle je vous renverrai, si vous me le permettez, sont des articles publiés d’ailleurs par une agence de presse internationale avec des déclarations de la ministre israélienne de l'énergie, qui a dit qu’ils allaient examiner cette question. Il y a à la fois des paramètres économiques qui doivent être pris en compte et des paramètres géopolitiques, sans qu'elle les mentionne, mais ce n'est un secret pour personne. Ce qui vaut la peine d'être dit, rien qu'en regardant la carte, c'est que pour toute perspective de connexion d’un gazoduc entre Israël et la Turquie, ce gazoduc passera par les eaux territoriales, par la zone économique exclusive soit de Chypre, soit de la Syrie.

Et donc, lorsqu’il y aura un règlement de la question chypriote et un accord avec Chypre.

Je vous remercie beaucoup. M. Argyrakis.

TH. ARGYRAKIS : Puisque vous avez dit que la situation est tragique à Marioupol, le ministère des Affaires étrangères et le gouvernement grec en général ont-ils une image claire de ce qu’il en est de la diaspora grecque à Marioupol et dans la région élargie ?  Autrement dit, des centaines de milliers de personnes ont quitté leur foyer à l’heure actuelle.  Certains se dirigent vers l'Ukraine orientale, d'autres vers la Russie, d'autres encore vers l'Ukraine occidentale. Avons-nous une idée du nombre de Grecs qui sont partis et qui se trouvent actuellement dans des camps, chez des gens de connaissance, des amis, etc. tant en Ukraine qu'en Russie et dans l'est de l'Ukraine ?  Avons-nous une idée du nombre de morts, de blessés ?

Évidemment, tant que le ministère des Affaires étrangères peut se faire une idée de la situation compte tenu du contexte de chaos qui prévaut là-bas.

Y a-t-il eu des contacts avec la partie russe, qui accueille une grande partie des réfugiés dans le sud de la Russie ?  Est-ce que le ministère des Affaires étrangères a un aperçu global de la situation ?

Α. PAPAIOANNOU : Monsieur Argyrakis, vous avez répondu à votre question, excusez-moi de le dire. Mais vous venez de dire que la situation est exactement ce qu'elle est là-bas, donc je n’ai rien d’autre à ajouter.

TH. ARGYRAKIS : Et une dernière question, puisque vous êtes la personne en charge de cela, concernant la réforme du ministère des affaires étrangères. Est-ce que le cabinet de conseil privé, Pricewaterhouse Coopers, a été chargé d’élaborer le projet de réforme ou du moins une partie du projet ?

Α. PAPAIOANNOU : Non. Ecoutez pour être clair, le ministère des Affaires étrangères a demandé à la Commission européenne, dans le cadre du Fonds de relance, une assistance technique pour la réforme du ministère. Dans ce cadre, la Commission européenne elle-même peut choisir qui se chargera de cette assistance.

Cela étant, toutes les questions que vous avez sur qui va le faire, ce qu'il va faire, vous pouvez les adresser à la Commission européenne, je ne suis pas compétent pour y répondre.

Merci beaucoup.  Désolé, oui.

TH. ARGYRAKIS : Mais est-il vrai que Pricewaterhouse Coopers a obtenu le travail ?

Α. PAPAIOANNOU : Désolé, M. Argyrakis, excusez-moi. M. Balodimas, n'a pas parlé.

TH. BALODIMAS : Je voulais poser une autre question. Vendredi dernier, le jour de la fête nationale de la Grèce, le ministère britannique de la défense a publié une vidéo montrant les pays qui se sont opposés, disons, à l'inacceptable invasion russe. Elle montrait les contours des pays.

Ce qui était complètement étrange et dangereux, c'était la République de Chypre, qui était représentée sans les territoires occupés, même sans les bases britanniques. C’est-à-dire la Grande Bretagne ne reconnait-elle pas la souveraineté chypriote sur l’ile ?  Y a-t-il eu une réaction du côté grec, envisagez-vous de faire quelque chose ? Parce que c'est énorme, non ?

Α. PAPAIOANNOU : En effet, j’ai vu cela dans un article et le ministère britannique de la Défense a non seulement immédiatement corrigé la carte, mais aussi présenté ses excuses pour cette énorme erreur. Un communiqué a été fait à ce sujet par le ministère de la Défense britannique.

Donc, merci beaucoup, nous vous reverrons dans deux semaines, merci beaucoup, prenez soin de vous.

March 30, 2022