Points principaux :
[Concernant la réorganisation du ministère des Affaires étrangères:]
- Le ministre des Affaires étrangères a chargé une équipe composée de cadres de toutes les branches et dirigée par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de préparer un avant-projet.
- Ce travail est effectué de manière très transparente : un site Web a été créé, à l’attention de tous les employés du ministère des Affaires étrangères. Ces derniers ont la possibilité, suivant un modèle établi sur les thématiques liées à la réorganisation du ministère des Affaires étrangères, de soumettre leurs propositions, idées et discuter de propositions qui ont déjà été formulées. Nous recueillons les informations nous provenant d’autres ministères des Affaires étrangères qui ont fait des efforts de réorganisation similaires, car comme vous le comprenez le ministère des Affaires étrangères est un organisme vivant qui doit s’adapter aux évolutions.
- Dans ce contexte, les discussions portent également sur l’organigramme du service central du ministère des Affaires étrangères et ses perspectives de réorganisation, tout comme la présence de la Grèce à l’étranger, non pas dans une logique purement budgétaire, de réduction des dépenses, mais dans le but d’une meilleure représentation de la Grèce, en tenant compte des évolutions sur la scène internationale.
[Concernant les événements en Syrie :]
- Malheureusement, nous constatons que les violences se poursuivent en Syrie, des violences contre les manifestants qui demandent des réformes. Nous avons condamné la violence et avons dit que la réponse aux demandes du peuple syrien doit justement être ces réformes, ce processus d’ouverture de la société et de démocratisation.
- En ce qui concerne les Grecs se trouvant en Syrie, notre ambassade est en contact permanent tant avec la communauté grecque, qu’avec les sociétés actives dans le pays. Bien entendu, nous suivons les développements de très près, nous continuerons d'être en contact avec tout le monde afin que nous puissions fournir une assistance si le besoin se présente.
[Concernant l’accord entre le Hamas et le Fatah:]
- Nous avons également suivi ce développement avec la plus grande attention car il s’agit d’une évolution très importante non seulement pour l’entente interpalestinienne mais aussi pour la question du Moyen-Orient en général. Nous devons étudier les détails, nous devons voir quels seront les prochains pas à entreprendre.
- Quoi qu’il en soit, nous pensons qu’afin de parvenir à une solution durable à la question palestinienne et d’établir une véritable paix et pour que cette solution prévoie la création d’un Etat palestinien qui vivra en paix aux côtés d’Israël lequel bénéficiera des conditions de sécurité qu’il souhaite, il est nécessaire de parvenir à une entente interpalestinienne.
- Nous pensons que les efforts déployés par l’Egypte sont très importants et c’est pourquoi le ministre grec des Affaires étrangères a eu un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères de l’Egypte, M. El Araby afin de le féliciter pour les efforts consentis à cette fin.
[Concernant la question chypriote :]
- Le ministère des Affaires étrangères a eu l’occasion de rencontrer récemment le Secrétaire général des Nations unies, tandis qu’à Chypre il s’est entretenu avec le Président Christofias qui l’a informé de l’état d’avancement des discussions.
- Le dirigeant de la communauté chypriote turque continue d’exprimer des positions arriérées lesquelles ont comme point de référence l’époque de Denktash, des positions qui n’inspirent guère l’optimisme quant à la possibilité de progresser, une possibilité qui est à exclure vu l’attitude actuelle de la partie chypriote turque.
- Au même moment, nous constatons que la partie turque essaye de faire preuve de sa bonne volonté par la voie médiatique et de créer l’impression d’une mobilité pour ce qui est de la question chypriote alors qu’aucun progrès n’est réalisé au niveau des négociations.
- Les territoires occupés sont contrôlés par la Turquie par les colons, l’armée d’occupation. Par conséquent la Turquie doit être tenue responsable pour le manque de progrès au niveau des négociations. Cette situation doit changer.
- Pour notre part, nous continuerons de soutenir tout d’abord le Président Christofias dans ses efforts, des efforts sincères et substantiels en faveur du progrès et nous continuerons de soutenir le processus. Nous aurons des contacts étroits avec l’Organisation des Nations Unies mais l’on devra établir clairement quelle partie est responsable du manque de progrès et cette situation doit changer.
Texte intégral du point de presse :
G. DELAVEKOURAS : Permettez-moi de commencer par le programme des ministres. Aujourd’hui, à 12h00 au ministère des Affaires étrangères, le ministre des Affaires étrangères a offert un déjeuner en l’honneur de l’envoyée spéciale du Président de la République de Corée, Mme Park. Mme Park visite notre pays à l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. A 13h25, M. le ministre sera reçu par le Président de la République avec qui il s’entretiendra sur des questions relevant de la politique étrangère.
Demain, 5 mai, M. Droutsas se rendra à Rome en vue de participer à la deuxième rencontre du groupe de contact sur la Libye.
Le vendredi 6 mai, le ministre sera à Sofia où il participera au Forum « la Transition démocratique des pays d’Europe centrale et orientale et les changements au Moyen-Orient » auquel participeront d’autres ministres des Affaires étrangères ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies.
La semaine prochaine, il est prévu que le ministre participe à la réunion ministérielle du Conseil de l’Europe qui se tiendra à Istanbul.
En ce qui concerne l’agenda de la ministre adjointe des Affaires étrangères, Mme Xenogiannakopoulou, le jeudi 12 mai, elle se rendra à Varsovie où elle aura une rencontre bilatérale avec le ministre des Affaires européennes en vue de la prochaine présidence polonaise.
Pour ce qui est du programme du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Kouvelis, demain 5 mai, il participera à la séance du parlement qui devrait être consacrée à la ratification du protocole d’accord entre la Grèce et les Caraïbes ainsi que l’Accord international de 2006 sur les bois tropicaux.
Le vendredi 6 mai, M. Kouvelis se rendra à Chypre en vue de participer à l’inauguration officielle de l’exposition internationale, tandis qu’il aura des contacts bilatéraux.
Le lundi 9 et le mardi 10 mai, le Secrétaire d’Etat sera à Istanbul où il participera à la 4e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Mercredi 11 mai à 13h00, il aura une rencontre avec le responsable du Conseil d’Affaires russe de l’OCEMN, en vue de la prochaine présidence russe de l’Organisation.
Le jeudi 12 mai, il présentera le livre « Constantinople » lors d’une manifestation qui aura lieu au ministère des Affaires étrangères et le vendredi 13 mai il sera à Thessalonique où il prononcera une allocution lors de la 4e conférence sur l’Innovation et l’Entreprenariat.
Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Dollis se rendra, le mercredi 11 mai à Rome en vue de participer à la cérémonie offerte en la mémoire des Saints Cyrille et Méthode. Dans le cadre de sa visite, le Secrétaire d’Etat rencontrera son homologue ainsi que d’autres hauts dignitaires du Vatican avec lesquels il s’entretiendra sur des questions bilatérales Grèce – Vatican.
Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l’Ambassadeur M. Zepos sera, les 6 et 7 mai, à Budapest en vue de participer à la réunion informelle des Secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des pays de l’UE consacrée aux questions liées à la politique étrangère de l’Union européenne et à l’organisation des ministères des Affaires étrangères à la lumière de l’évolution du Service européen pour l’Action extérieure (SEAE).
Je suis maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions. Y a-t-il des questions ?
M. RIGOU : Avez-vous des informations relatives à l’évolution de la procédure engagée devant la Cour de la Haye sur la question de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine ?
G. DELAVEKOURAS : En ce moment, nous sommes dans l’expectative. La procédure se poursuit et nous attendons que la Cour annonce la date à laquelle elle rendra sa décision. Dans l’intervalle, les groupes de travail des deux parties sont toujours à la disposition du tribunal si ce dernier souhaite avoir des éléments supplémentaires ou autres.
M. RIGOU : Avons-nous des informations concernant l’ambiance ?
G. DELAVEKOURAS : Non. Nous avons dit à plusieurs reprises que nous respectons pleinement la procédure et le Tribunal et nous attendrons que ce dernier rende sa décision.
Α. ATHANASSOPOULOS : Avez-vous des informations à nous fournir concernant la visite à Istanbul à l’occasion de la réunion du Conseil de l’Europe ? A savoir, d’éventuelles rencontres programmées, etc. Deuxièmement, y a-t-il du nouveau concernant la mise en application du plan à moyen-terme d’adaptation budgétaire, parlant de réductions supplémentaires au niveau des missions à l’étranger ou autres types de coupes sombres au ministère des Affaires étrangères ?
G. DELAVEKOURAS : Pour répondre à votre première question, le programme du ministre n’a pas encore été arrêté définitivement et sa participation n’a pas été officiellement annoncée. Ce sera la semaine prochaine si je ne m’abuse, les 10 et 11 mai. Simplement, le ministre a exprimé sa volonté d’y participer, donc ces prochains jours le programme sera établi en fonction et annoncé.
Pour répondre à votre deuxième question, je dirais qu’en ce moment un effort très important visant à réorganiser le ministère dans son ensemble est en cours. Le ministre des Affaires étrangères a chargé une équipe composée de cadres de toutes les branches et dirigée par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de préparer un avant-projet. Ce travail est effectué de manière très transparente : un site Web a été créé, à l’attention de tous les employés du ministère des Affaires étrangères. Ces derniers ont la possibilité, suivant un modèle établi sur les thématiques liées à la réorganisation du ministère des Affaires étrangères, de soumettre leurs propositions, idées et de discuter de propositions qui ont déjà été formulées. Nous recueillons les informations nous provenant d’autres ministères des Affaires étrangères qui ont fait des efforts de réorganisation similaires, car comme vous le comprenez le ministère des Affaires étrangères est un organisme vivant qui doit s’adapter aux évolutions. Dans ce contexte, les discussions portent également sur l’organigramme du service central du ministère des Affaires étrangères et ses perspectives de réorganisation, tout comme la présence de la Grèce à l’étranger, non pas dans une logique purement budgétaire, de réduction des dépenses, mais dans le but d’une meilleure représentation de la Grèce, en tenant compte des évolutions sur la scène internationale. Dans ce contexte, la fermeture de certaines missions à l’étranger n’est pas exclue, tout comme l’ouverture d’autres missions, si nécessaire. Cette évolution est en cours et nous attendons d’avoir un premier avant-projet achevé cet été qui, une fois discuté avec la direction politique, la direction du ministère, les différentes branches du ministère, devra avancer en vue d’être adopté ultérieurement.
Ν. MELETIS : Il n’y aura pas un débat public ?
G. DELAVEKOURAS : Bien entendu. Toute la procédure prévue sera suivie.
CH. POULIDOU : [hors micro, question concernant les réformes du ministère des Affaires étrangères]
G. DELAVEKOURAS : Je vous l’ai dit, dans un premier temps, notre objectif est d’avoir un avant-projet dans le courant de l’été afin que par la suite, en automne, cette procédure puisse se poursuivre du point de vue juridique et que les nouveaux statuts du ministère des Affaires étrangères soient terminés.
Α. FOURLIS : Est-ce que le ministère des Affaires étrangères discute avec le ministère de l’Environnement sur la question des recherches de gisements de pétrole et leur extraction future et de plus, d’après ce que nous comprenons, la concertation au-delà de la région Ionienne où il y a un plateau continental délimité avec l'Italie, en ce qui concerne la Crête, il doit y avoir une disposition théorique basée sur la logique de la ligne médiane, la théorie de la ligne médiane, je voulais savoir si le ministère des Affaires étrangères a la même idée pour ce qui est de l'Egée et est-ce que le ministère de l'Environnement entend - je suppose en consultation avec le ministère des Affaires étrangères passer à la seconde phase en faisant des actions similaires en Egée sur la base de la théorie de la ligne médiane.
G. DELAVEKOURAS : Comme vous le savez et cela a été annoncé par le ministère de l’Environnement – cette question relève du ministère de l’Environnement, vous devrez donc vous y adresser pour de plus amples détails – en ce moment le cadre juridique est en cours de préparation sur la création d’une entité publique qui sera chargée de la gestion des hydrocarbures pour l’Etat grec. Dans ce contexte, le Secrétaire d’Etat à l’Environnement a accordé une interview lors de laquelle il a annoncé la présentation d’un nouveau projet de loi y relatif au Conseil ministériel pour discussion afin que la procédure puisse par la suite avancer. Cela étant, comme vous le comprenez, cela créé un cadre très important qui jusqu’à présent n’existait pas en Grèce, afin que la Grèce puisse exploiter ses richesses naturelles. Cela va de soi et tous les ministères coopèreront sur la base des critères qui seront définis par le ministère de l’Environnement et qui bien entendu se basent sur les recherches et les études qui seront menées afin d’identifier les régions intéressantes.
?. MELETIS : Je voulais une déclaration de votre part, est-ce que l’éloignement de son poste de M. Kamarinos, Consul général à Korçë, est lié d'une quelconque manière aux attaques de groupes nationalistes en Albanie et des organisations albanaises chams pour sa soi-disant propagande anti-albanaise simplement parce qu’il a osé mentionner lors d’une manifestation pour l’anniversaire d’Omonoia les droits des Grecs du nord de l'Epire, mais aussi la présence grecque à Korçë, que nul ne conteste, j’imagine.
G. DELAVEKOURAS : J’aimerais avant tout préciser qu’il n’a pas été question d’éloigner qui que ce soit de son poste. Il existe un cycle normal de transferts qui est valable pour tout le ministère des Affaires étrangères et c'est dans ce contexte qu'est effectuée la rotation du personnel, comme c’est le cas pour toutes nos missions à l’étranger. Cela étant, il est vrai qu’en Albanie on a constaté une recrudescence de propos nationalistes de la part de certains milieux politiques, qui n’est compatible ni avec le niveau des relations gréco-albanaises, ni avec leur perspective, c’est-à-dire l’effort déployé par nos deux pays pour devenir partenaires à l’Union européenne. Tout cela, bien naturellement, nous le suivons avec la plus grande attention, tout comme nous suivons le déroulement des élections municipales qui auront lieu en Albanie dans quelques jours. Ces élections devront se dérouler sans heurt et de manière pacifique, cela est l'engagement de l'Albanie non seulement vis-à-vis de ses citoyens, mais de l’Union européenne.
Cela étant, la Grèce souhaite une amélioration constante des relations avec l’Albanie et elle l’a prouvé. Nous nous adressons au gouvernement et aux forces politiques du pays car nous souhaitons avoir un dialogue franc, voir nos relations s'améliorer et pouvoir coopérer, comme nous l'avons fait dans le passé afin que nous puissions aider l'Albanie dans son cheminement vers l'Union européenne; il est toutefois clair que pour que cela puisse avoir lieu, il y a des conditions claires définies par l’Union européenne. Les droits de l’homme et des minorités doivent être respectés et cette question est très importante pour la Grèce, c'est une question très sensible que nous suivons de très près.
Ν. MELETIS : Ma question portait précisément sur les positions exprimées par M. Kamarinos. Parce que les protestations des Albanais et les protestations officielles ont eu lieu il y a un mois et demi environ et parce qu'après un mois et demi nous constatons son transfert... je veux dire par là, est-ce que vous partagez ce sentiment d'inquiétude et les protestations de la part de la partie albanaise vis-à-vis des positions exprimées par M. Kamarinos ? Telle était ma question.
G. DELAVEKOURAS : En ce qui concerne cet incident précis, je me suis positionné dans le passé et j’avais dit que les médias avaient fait beaucoup de bruit autour de cet incident. La politique de la Grèce est celle que j'ai mentionnée concernant la minorité grecque en Albanie. Je répète que M. Kamarinos effectue son mandat comme prévue et il sera transféré comme le prévoit le ministère des Affaires étrangères. Donc une telle question ne se pose pas.
Ν. MELETIS : Il n’est pas question de désapprouver les positions exprimées par M. Kamarinos.
G. DELAVEKOURAS : Il n’est pas question d’éloigner le Consul général.
Ν. MELETIS : En raison des positions qu’il a exprimées.
G. DELAVEKOURAS : Je le redis pour la troisième fois, M. Kamarinos achèvement normalement son mandat en Albanie.
P. PAPATHANASSIOU : Monsieur le porte-parole, un commentaire au sujet de la répression violente contre les manifestants par le régime Asad en Syrie et dans quelle mesure êtes-vous en contact avec les autorités compétentes pour vous informer du sort des ressortissants grecs dans ce pays. Merci.
G. DELAVEKOURAS : Malheureusement, nous constatons que les violences se poursuivent en Syrie, des violences contre les manifestants qui demandent des réformes. Nous avons condamné la violence et avons dit que la réponse aux demandes du peuple syrien doit justement être ces réformes, ce processus d’ouverture de la société et de démocratisation. En ce qui concerne les Grecs se trouvant en Syrie, notre ambassade est en contact permanent tant avec la communauté grecque, qu’avec les sociétés actives dans le pays. Bien entendu, nous suivons les développements de très près, nous continuerons d'être en contact avec tout le monde afin que nous puissions fournir une assistance si le besoin se présente. Aujourd’hui encore des informations nous sommes parvenus au sujet de nouvelles arrestations de manifestants. Nous pensons que cela ne peut mener nulle part, ce qui importe à l’heure actuelle c’est de pouvoir apporter une vraie réponse aux demandes du peuple et cette vraie réponse ne peut être autre que les réformes.
Mme VOUDOURIS : Dans ses déclarations, le ministre français des Affaires étrangères a affirmé que la France souhaitait que l’Union européenne impose des sanctions contre le gouvernement d’Assad et qu’elle voulait en plus agir de concert avec ses partenaires européens. Quelle est la position d’Athènes ?
M. G. DELAVEKOURAS : Permettez-moi de dire que l’Union européenne a d’ores et déjà décidé d’interdire la vente d’armes et de matériel de guerre à la Syrie et en ce moment une discussion est en cours sur l’éventuelle imposition de sanctions. Comme vous le comprenez, nous verrons si ces discussions mènent à des décisions communes. Nous pensons que l’Union européenne en l’espèce doit parler d’une seule voix et il est bien évident que l’Union européenne dans ses déclarations à l’issue des réunions tenues au niveau des ministres des Affaires étrangères, condamne et demande l’arrêt immédiat des violences en Syrie
Mme POULIDOU : Que pensez-vous de l’accord entre le Hamas et le Fatah, vu qu’Israël exerce de fortes pressions sur la baronne Ashton afin que cette dernière impose des conditions avant de reconnaître l’accord ?
M. G. DELAVEKOURAS : Nous avons également suivi ce développement avec la plus grande attention car il s’agit d’une évolution très importante non seulement pour l’entente interpalestinienne mais aussi pour la question du Moyen-Orient en général. Nous devons étudier les détails, nous devons voir quels seront les prochains pas à entreprendre. Cet accord devrait être signé aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, nous pensons qu’afin de parvenir à une solution durable à la question palestinienne et d’établir une véritable paix et pour que cette solution prévoie la création d’un Etat palestinien qui vivra en paix aux côtés d’Israël lequel bénéficiera des conditions de sécurité qu’il souhaite, il est nécessaire de parvenir à une entente interpalestinienne. Nous pensons que les efforts déployés par l’Egypte sont très importants et c’est pourquoi le ministre grec des Affaires étrangères a eu un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères de l’Egypte, M. El Araby afin de le féliciter pour les efforts consentis à cette fin. Cela dit, comme vous le comprenez, nous devons étudier les détails et continuer de participer activement à toutes les discussions portant sur le processus de paix au Moyen-Orient tout comme à l’entente interpalestinienne en coopération avec l’Egypte,
Mme VOUDOURIS : Vous avez affirmé qu’à la réunion de Sofia participerait également le Secrétaire général des Nations Unies. Est-ce qu’une rencontre est prévue entre le ministre et le Secrétaire général ? Est-ce que lors de sa récente visite à Chypre, M. Droutsas a exprimé ses préoccupations à l’égard des positions du dirigeant chypriote turc, M. Eroglu ? J’imagine que des inquiétudes similaires sont exprimées à l’égard des pressions exercées pour parvenir à une solution d’ici à la fin de l’année ainsi que pour l’organisation d’un sommet à cinq ? Est-ce que la position d’Athènes a changé pour ce qui est d’un sommet à cinq ? Est-ce qu’Athènes est en coordination avec Chypre ? Est-ce que les conditions existent pour organiser un tel sommet ?
M. G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que le ministre des Affaires étrangères a eu tout récemment l’occasion de s’entretenir avec le Secrétaire général des Nations Unies. Pour le moment, aucune rencontre n’est prévue mais je ne peux exclure qu’un entretien ait lieu sur place. Toutefois, lors de sa récente rencontre, il a eu l’occasion de discuter des développements relatifs à la question chypriote tandis que récemment lors de son déplacement à Chypre, le ministre s’est entretenu avec le Président Christofias et ce dernier l’a informé de l’état d’avancement des discussions. Le ministre des Affaires étrangères s’est dit préoccupé par le fait que le dirigeant de la communauté chypriote turque continue d’exprimer des positions arriérées lesquelles ont comme point de référence l’époque de Denktash, des positions qui n’inspirent guère l’optimisme quant à la possibilité de progresser, une possibilité qui est à exclure vu l’attitude actuelle de la partie chypriote turque. Dans le même temps, on constate que la partie turque essaye de faire preuve de sa bonne volonté par la voie médiatique et de créer l’impression d’une mobilité pour ce qui est de la question chypriote alors qu’aucun progrès n’est réalisé au niveau des négociations. C’est pourquoi nous pensons que l’accent doit être mis sur la substance et non pas sur les effets médiatiques. Nous l’avons déjà affirmé. Autrement dit, la Turquie doit changer d’attitude. Les territoires occupés sont contrôlés par la Turquie par les colons, l’armée d’occupation. Par conséquent la Turquie doit être tenue responsable pour le manque de progrès au niveau des négociations. Cette situation doit changer. Cela dit, l’une des propositions formulées par le Président de la République de Chypre est l’organisation d’un sommet. Toutefois, on parle d’un sommet qui portera sur le fond de la question et lors duquel seront évoqués les aspects extérieurs, les garanties et la question de la sécurité de la République de Chypre. C’est justement pourquoi, nous ne pouvons engager une discussion avec la Turquie dans le cadre d’un sommet à des fins médiatiques alors qu’il n’y a aucun progrès pour ce qui est des éléments essentiels de la négociation. Pour notre part, nous continuerons de soutenir tout d’abord le Président Christofias dans ses efforts, des efforts sincères et substantiels en faveur du progrès et nous continuerons de soutenir le processus. Nous aurons des contacts étroits avec l’Organisation des Nations Unies mais l’on devra établir clairement quelle partie est responsable pour le manque de progrès et cette situation doit changer.
Mme. RISTOVSKA : Monsieur le porte-parole, votre commentaire concernant la rencontre de M. Milososki avec M. Ban Ki-Moon et M. Nimetz à New York.
M. G. DELAVEKOURAS : L’Ancienne République yougoslave de Macédoine traverse actuellement une période préélectorale. Comme vous le comprenez, cela ne permet pas d’évolutions au niveau de la question du nom. La Grèce a, à maintes reprises, fait preuve de sa volonté de parvenir à un accord, elle a présenté des propositions positives et constructives, des positions équilibrées qui peuvent conduire à une solution juste qui satisfera toutes les deux parties. Nous nous attendons à ce que les chefs politiques de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine répondent à nos propositions et que le nouveau gouvernement issu des élections qui se tiendront à Skopje, participe aux négociations en faisant preuve d’une véritable volonté car, à notre sens, nous pouvons parvenir bientôt à un règlement. Il suffit qu’il y ait de la volonté politique de la part de Skopje. Et cela donnera un nouvel élan tant aux relations bilatérales entre les deux pays qu’à la perspective euro-atlantique de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, une perspective que la Grèce soutient par ces actes.
M. FOURLIS : Est-ce que vous envisagez de discuter avec la France et l’Italie de la question de l’immigration illégale en Union européenne, vu l’intensification de ce problème social dans des départements précis et notamment aux ports situés au sud du pays, à Patras et à Igoumenitsa où ce problème est plus aigu. Envisagez-vous de renforcer votre coordination avec ces pays ?
M. G. DELAVEKOURAS : Permettez-moi de dire tout d’abord que la Grèce est le premier pays qui a soulevé cette question, non seulement dans le passé lorsque notre pays a été le point de référence pour l’immigration dans l’Union européenne toute entière mais même aujourd’hui où 90% des personnes qui essayent d’entrer sur le territoire des autres pays européens, sont arrêtées sur le territoire grec. En outre, quand la crise s’est déclenchée au Moyen-Orient et en Afrique du nord, c’était la Grèce qui, par le biais de M. Papoutsis et du ministre des Affaires étrangères, a signalé la nécessité urgente d’une réponse européenne à ce grand défi. La Commission européenne a assumé la tâche de présenter des propositions concrètes allant dans le sens d’une réponse globale à ce phénomène. A savoir, donner aux Etats membres les instruments nécessaires, renforcer les patrouilles aux frontières, renforcer la Frontex et engager une discussion sur la répartition de ce fardeau qui ne peut être assumé seulement par les pays de la périphérie européenne. Nous pensons que cette discussion doit être engagée. L’Italie et la France devaient faire face aux flux migratoires accrus provenant de la Tunisie. Mais il existe aussi une question encore plus élargie, celle de la façon dont l’Europe fait face dans son ensemble à l’immigration illégale. C’est pourquoi, nous voulons qu’une discussion soit engagée sur cette question. Cette discussion doit être assez audacieuse afin qu’elle produise des changements positifs et que le fardeau porté par les pays de la périphérie soit allégé. Dans ce contexte, des discussions ont été engagées par les ministres compétents en la matière au niveau des pays situés sur la périphérie européenne. Une rencontre a récemment eu lieu à Chypre entre les ministres de la Protection du Citoyen de notre région à laquelle a participé M. Papoutsis. L’autre jour, le ministre des Affaires étrangères s’est déplacé à Chypre où une discussion a été de nouveau engagée sur les pressions exercées sur les pays européens et l’Union européenne dans son ensemble. Nous poursuivrons, bien entendu, notre coopération avec les autres partenaires lesquels reconnaissent le problème auquel la Grèce est confrontée, un problème disproportionné par rapport à sa population et à sa taille et dû justement au fait que la Grèce fait partie de l’Union européenne. Pour ces immigrants illégaux, la Grèce sert d’étape intermédiaire afin qu’ils entrent sur le territoire des autres pays européens. Par conséquent, ce problème est général, européen et nécessite une réponse européenne.
M. ATHANASSOPOULOS : Pourriez-vous nous décrire certains de ces instruments que la Commission envisage de proposer et éventuellement les propositions y relatives de la Grèce qui ont été incluses dans ses propositions ou qu’elles…
M. G. DELAVEKOURAS : Ces propositions seront présentées aujourd’hui devant le collège des Commissaires. Par la suite, le Conseil sera briefé, probablement au cours du moi de mai, au niveau des ministres de l’Intérieur – de la Protection du Citoyen et, la question sera normalement abordée en juin lors du Conseil européen. Ce dernier sera appelé à donner certaines lignes directrices afin de voir comment la discussion progressera. Par conséquent, il très encore tôt pour entrer dans les détails car la Commission n’a pas encore présenté ses propositions. Toutefois, les principes qui régissent notre position – je les ai tout à l’heure évoqués – ont été notés par le biais des déclarations y relatives du ministre de la Protection du Citoyen, M. Papoutsis.
Mme VOUDOURIS : Vous demandez une révision partielle du règlement de Dublin II. Est-ce que d’autres pays partagent cet avis ? Est-ce qu’ils se sont prononcés favorablement à cet égard ?
M. G. DELAVEKOURAS : Actuellement, Dublin II impose un fardeau disproportionné aux pays de la périphérie, comme je l’ai tout à l’heure affirmé, car il prévoit le retour des demandeurs d’asile au premier pays d’entrée. Cela, comme vous le comprenez, n’est pas logique et les chiffres sont probants. Quand 90% des arrestations ont lieu sur le territoire européen, en Grèce, cela représente un fardeau insupportable pour le système d’asile grec qui ne peut pas gérer. C’est pourquoi, nous signalons la nécessité d’engager une discussion sur la réforme du système global, autrement dit, une révision du règlement de Dublin II. Bien évidemment, nous discutons également avec nos partenaires. Il y a des pays qui ont des points en commun avec la Grèce, il y a des pays sur la périphérie européenne qui subissent des pressions et sont bien conscients que ce système, dans sa forme actuelle, ne fonctionne pas. Il est évident que nous devons discuter avec nos partenaires afin de parvenir à une position commune.
M. POPOVIK: Monsieur le porte-parole, deux questions : Pourriez-vous nous donner des détails concernant l’agenda du forum qui se tiendra à Sofia ? Et une question portant sur les élections anticipées : Pourquoi dites-vous tout le temps que la Grèce s’attend à ce que l’autre partie fasse preuve de volonté politique alors que l’opposition a affirmé hier que la question du nom serait de toute façon soumise au référendum. Avez-vous un commentaire sur cette question ? Merci.
M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de votre première question portant sur le sommet qui se tiendra à Sofia, lors de ce sommet sera abordée l’expérience acquise par la transition des pays de l’Europe centrale et orientale, après 1990 et dans quelle mesure cette expérience pourrait servir d’exemple pour les changements qui s’opèrent actuellement au Moyen-Orient. La discussion sera ouverte et le ministre évoquera la question de la reconstruction des institutions. Nous verrons quels seront les résultats mais cette discussion qui portera sur ces deux dossiers sera utile.
S’agissant de la question du référendum qui a été soulevée par le gouvernement et est d’ores et déjà soulevée par l’opposition, la Grèce souhaite parvenir à un accord définitif avec l’Ancienne République yougoslave de Macédoine sur la question du nom. Nous parlons d’une appellation assortie d’un déterminatif géographique qui sera appliquée et utilisée à l’égard de tous, une appellation « erga omnes ». Cela doit être le résultat et la Grèce y consentira. En aucun cas la Grèce n’y consentira ad referendum, tant qu’il y encore des questions demeurées en suspens, etc. Nous voulons un accord définitif et nous nous attendons à ce que le gouvernement du pays participe finalement de manière constructive au processus de négociation en vue de parvenir à cet accord.
M. ATHANASSOPOULOS : Quand se tiendront les Conseils de coopération Grèce – Turquie et Grèce – Israël ?
M. G. DELAVEKOURAS : A l’heure actuelle, aucune date n’a été fixée. Nous avons des contacts tant avec Israël qu’avec la Turquie. Pour ce qui est du Conseil avec la Turquie, il existe en principe un accord consistant à organiser cette réunion au mois de juillet mais nous n’avons encore fixé ni le lieu ni la date. Pour ce qui d’Israël, nous poursuivons les contacts. Il est très probable que cette réunion soit organisée au début de l’été mais je ne peux encore vous donner de date définitive.
M. KALARRITIS : Est-ce que la Grèce est satisfaite de l’attitude de la Turquie jusqu’à présent pour ce qui est de l’Egée, de la question chypriote, des relations bilatérales ou des questions ayant des implications internationales, telles que la question chypriote ? Pourriez-vous répondre premièrement à cette question et par la suite je voudrais vous poser une autre question.
M. G. DELAVEKOURAS : Il existe une contradiction dans le comportement de la Turquie. D’une part, les chefs politiques turcs déclarent leur volonté en faveur de l’amélioration des relations avec la Grèce, ils sont en faveur de « zéro problèmes » avec leurs voisins et du progrès dans des domaines précis. D’autre part, on constate toutefois des violations continues de la part de la Turquie et devant ces violations nous réagissons comme il se doit au niveau opérationnel et diplomatique afin que notre souveraineté nationale ne soit pas lésée. Le cadre de nos discussions avec la Turquie est bien précis. Nos discussions sont engagées dans le cadre du respect du droit international et de la sauvegarde des droits souverains de notre pays. Cela dit – l’heure de la vérité a sonné – le gouvernement turc qui sera issu des élections qui se tiendront dans ce pays, doit traduire ses paroles dans des actions et prouver que la Turquie souhaite établir des relations de bon voisinage afin que les deux pays puissent avancer vers un avenir de paix et qu’un élan soit insufflé à la perspective européenne de la Turquie. Afin que nous puissions améliorer les relations bilatérales entre les pays et mettre un terme à ce modèle des pays ennemis. Pour ce faire, la Turquie doit faire des pas précis et maintenant l’heure de la vérité a sonné.
M. KALARRITIS : Tant que la Turquie ne fait pas ces pas et que cette situation en Egée demeure tout comme les violations et son attitude intransigeante à l’égard de la question chypriote, quel est le message transmis au niveau international ? Est-ce que par ces conseils ministériels la Grèce donne l’impression d’être indifférente au comportement de la Turquie et de continuer ses affaires comme d’habitude, de signer des accords et d’organiser même des conseils ministériels communs avec un pays qui a un casus belli en vigueur contre la Grèce ? Comment peut-on s’asseoir à la même table que quelqu’un qui a un casus belli contre le pays ?
M. G. DELAVEKOURAS : Votre question est très touffue. Prenons les thèmes un par un. Le casus belli est inacceptable. Il est inacceptable qu'un pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne à l'heure actuelle menace de guerre un autre pays, membre d’ l'UE, parce que celui-ci va exercer un droit qui lui est légitime et qui est prévu par le droit international, par la Convention pour le droit de la mer qui a été ratifiée par 160 pays et qui est en fait appliquée par tous les pays en tant que règle de droit coutumier. Cela étant, la Grèce a fait le choix d’améliorer ses relations avec la Turquie et nous œuvrons dans ce sens en entreprenant des actions particulières. La Grèce n’a jamais fait de compromis pour ce qu’elle considère comme étant ses droits souverains et je le répète les actions nécessaires sont effectuées afin que nous puissions sauvegarder nos droits. En dépit de tout cela, néanmoins, la coopération gréco-turque dans des domaines particuliers a porté ses fruits et est devenue réalité. C’est en 1999 – et progressivement – qu’a débuté cet effort qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, les données dans un grand nombre de domaines de coopération gréco-turque ont changé. A l’heure actuelle, nous sommes parvenus à un point où nous pouvons, pour ce qui est des questions cruciales, des questions constituant le noyau dur de la politique étrangère, dire à la Turquie clairement ce qu'elle doit changer, sinon il ne peut y avoir normalisation des relations gréco-turques. La responsabilité de ce comportement incombe à la Turquie. Ce comportement doit changer et nous attendons de voir des résultats précis après les élections en Turquie, où le gouvernement devra réellement prouver s’il souhaite améliorer les relations. Cela étant, la Grèce estime que de meilleures relations avec la Turquie, des relations de coopération sont dans l’intérêt de la Grèce et de la Turquie et de la paix dans la région et c’est à cette fin que nous œuvrons.
Mme VOUDOURIS : Je voulais demander si la procédure de contrôle des financements des programmes de développement des Organisations non gouvernementales que nous attendions pour la fin du mois de mars a été achevée et est-ce que les données ont été déposées au Parlement.
M. G. DELAVEKOURAS : Oui, le contrôle est en phase d’achèvement. Je sais que nous avons pris beaucoup de retard, mais bientôt nous serons en mesure d’envoyer les informations et le ministre compétent fera une séance d'information détaillée.
Merci beaucoup.
May 4, 2011