Point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, G. Delavekouras (14.07.2011)

G. DELAVEKOURAS : Bonjour, aujourd'hui à 13h30, le ministre des Affaires étrangères participera à un déjeuner de travail offert par le ministre de la Pologne en Grèce, à l’occasion de la présidence polonaise de l’Union européenne, auquel participeront les ambassadeurs des Etats membres de l’Union européenne et des pays candidats à l'adhésion. A 17h00, le ministre des Affaires étrangères aura une rencontre protocolaire avec l'ambassadeur sortant de France, tandis qu’à 17h20, il rencontrera l'ambassadeur sortant de Chine. Le vendredi 15 juillet, le ministre des Affaires étrangères sera en déplacement à Istanbul en vue de participer à la 4e réunion du groupe de contact sur la Libye, qui devrait se pencher sur la nécessité impérieuse de mettre en place un processus politique transitoire et de coordonner la communauté internationale pour la fourniture d’une aide économique au peuple libyen. Pendant sa visite à Istanbul, le ministre des Affaires étrangères aura également une rencontre avec le Patriarche œcuménique. Le dimanche 17 juillet, le ministre des Affaires étrangères rencontrera son homologue des Etats-Unis, dans le cadre de sa visite dans notre pays. Le lundi 18 juillet, le ministre des Affaires étrangères accompagné de la ministre adjointe des Affaires étrangères se rendra à Bruxelles en vue de participer aux sessions des Conseils Affaires générales et Affaires étrangères. Le Conseil Affaires générales sera consacré au nouveau cadre budgétaire pluriannuel ainsi qu’au programme de la présidence polonaise. Le Conseil Affaires étrangères abordera les évolutions dans le voisinage sud et notamment en Syrie, en Libye et au Liban, puis se penchera sur le processus de paix au Moyen-Orient, la situation en Afghanistan et au Pakistan. Le mardi 19 et mercredi 20 juillet, le ministre des Affaires étrangères effectuera une visite en Pologne dans le cadre des contacts établis dans des capitales européennes. Le ministre s’entretiendra avec son homologue polonais et prononcera une allocution au sein d’un think tank de politique étrangère. La ministre adjointe des Affaires étrangères, Mme Xenogiannakopoulou sera à Bruxelles le 19 juillet et rencontrera le vice-président de la Commission européenne, M. Sevovic, le Commissaire en charge de la politique régionale et de la politique de cohésion ainsi que le Commissaire en charge de la planification communautaire et du budget.

Enfin, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, rencontrera demain 15 juillet à Athènes, son homologue hollandais dans le cadre des consultations politiques entre les deux pays. Voilà pour ce qui est du programme. Bien naturellement, nous pourrons discuter de leurs contacts ces prochains jours, de la visite, etc. Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.

G. HADOULIS : Y a-t-il du nouveau sur l’envoi de l'aide à Gaza?

G. DELAVEKOURAS : La proposition présentée par le gouvernement grec est valable. La Grèce est prête à assumer le transport de l’aide humanitaire, à condition bien entendu que les activistes y soient également disposés. Jusqu’à présent toutefois, il n'y a pas eu de réaction positive. Vous devez savoir néanmoins que la volonté de la Grèce de contribuer dans ce sens est acquise, que cette proposition continuera d’être sur la table et nous espérons que l’autre partie manifestera un intérêt similaire. Dans le même temps, j’aimerais réitérer la position immuable de la Grèce, à savoir que le blocus à Gaza doit être levé et la situation humanitaire dans la région devra être améliorée. Il est très important que le processus de paix progresse, que les pourparlers de paix soient réengagés afin que nous puissions parvenir à une solution qui permettra la création d’un Etat palestinien qui vivra aux côtés d’Israël dans des conditions de sécurité. Ce sont nos positions, nous avons récemment eu la visite du président de la République en Israël et sur les territoires palestiniens. Nous espérons voir du progrès. La rencontre du Quartet qui a eu lieu les jours précédents n’a pas pu aboutir ; nous comprenons toutefois que les consultations se poursuivent et nous espérons que le Quartet pourra élaborer une position commune qui contribuera à la réouverture des pourparlers de paix.

G. HADOULIS : Est-il question pour les activistes de répondre favorablement? Que dit la partie palestinienne? Récemment M. Papoulias est allé…

G. DELAVEKOURAS : Certes, et avant il y a eu un entretien entre le Premier ministre et le président Abbas. La position de l’autorité palestinienne est qu’elle soutient l'initiative grecque et pour cette raison nous, non seulement la partie palestinienne, ainsi que tous nos interlocuteurs ont exprimé leur soutien à cette initiative de la Grèce et je cite également le soutien de l’Organisation des Nations Unies. Cela étant, il faudra qu'il y ait une réaction favorable de l'autre côté pour que nous puissions avancer dans ce plan.

G. HADOULIS : Une dernière question. Quel pourrait être votre plan contractuel ? Comment l’aide pourrait-elle éventuellement être acheminée à Gaza ? En passant par l’Egypte, la Turquie ? Qu’avez-vous prévu ?

G. DELAVEKOURAS : C’est ce que nous planifions en coopération avec l’Organisation des Nations unies, mais cela dépend également de l’ONU, des ONG qui mettront à disposition leur aide. Une autre question ? M. Athanassopoulos.

Α. ATHANASSOPOULOS : Monsieur le porte-parole, pouvez-vous nous dire quel sera l’agenda de la visite à Athènes de Mme Clinton ?

G. DELAVEKOURAS : Bien entendu. Tout d’abord, j’aimerais dire que la visite dans notre pays de la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères des Etats-Unis a lieu à une période où la coopération entre les deux parties est très étroite et le climat dans les relations excellent. Nous aurons l’occasion d’aborder tous les dossiers avec la Secrétaire d'Etat américaine, le ministère des Affaires étrangères aura des contacts et Mme Clinton devrait être reçue par le Premier ministre et le Président de la République. Les détails du programme ne sont pas encore arrêtés, je ne puis donc vous les communiquer. Pour ce qui est de la teneur des discussions, il devrait y avoir une large discussion sur toutes les questions de politique étrangère, les derniers développements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où notre pays est fortement actif dans le cadre de l'effort déployé visant à parvenir à une solution aux dossiers en souffrance. Pour cette raison, il est très important d'avoir une coordination avec la partie américaine, voir ce qu'elle pense de ces questions, du progrès du processus de paix au Moyen-Orient, des développements en Libye et des efforts visant à atteindre une solution politique. Dans ce contexte, la rencontre de demain à Istanbul du groupe de travail sur la Libye est très importante, à laquelle participera le ministre des Affaires étrangères. Nous aurons également l'occasion d'aborder la question des Balkans, qui est une priorité absolue pour nous. Vous savez que la position stratégique de la Grèce est la création d’un espace de croissance, de stabilité et de paix à nos frontières et pour cette raison nous avons soutenu le progrès stable et le rapprochement des pays des Balkans vers l’UE. C’est une stratégie soutenue par la partie américaine et nous aurons l’occasion de discuter ensemble de tous ces efforts déployés par notre pays. Nous aurons l’occasion d’aborder d'autres sujets concernant les Balkans, la question du nom, le progrès de l'Albanie, la question du Kosovo. Nous aurons également l'occasion de passer en revue la question chypriote, l'état des négociations, la relation Grèce - Turquie, le processus d'adhésion de la Turquie, la situation actuelle dans la zone euro, le programme que la Grèce applique avec constance mais aussi les positions des Nations Unies qui, comme vous le comprenez, ont un poids spécifique. Nous aurons en fait l’occasion de discuter de manière approfondie sur toutes ces questions. Une autre question ?

M. FOURLIS : Votre commentaire sur la prise de position de M. Davutoglu concernant l’éventualité que Chypre assume la présidence de l’UE et si cela pourrait influencer ou devrait influencer, selon les affirmations de M. Davutoglu, la perspective de règlement de la question chypriote.

M. G. DELAVEKOURAS : Je voudrais tout d’abord vous dire que la déclaration qui a été faite hier par M. Davutoglu va à l’encontre des déclarations faites par M. Baçi dans lesquelles ce dernier affirmait que la Turquie souhaiterait avoir une bonne coopération avec la présidence chypriote. Cela dit, la Turquie ne peut ni menacer, ni faire du chantage à l’Union européenne, ni encore décider du mode de fonctionnement de l’Union européenne. La République de Chypre assumera la présidence de l’UE en 2012 et j’espère que la Turquie cherchera à coopérer avec elle. Cela dit, vous savez très bien que la Turquie a pris des engagements précis vis-à-vis de l’Union européenne et de ses Etats membres. Parmi ces engagements, figure la reconnaissance de la République de Chypre et, bien évidemment, l’application du Protocole d’Ankara. Nous nous attendons à ce qu’un progrès tangible soit réalisé. La Grèce soutient fermement et avec constance la perspective d’adhésion de la Turquie, elle soutient le processus d’adhésion. Toutefois, il est clair que la condition à cela est le respect de la part de la Turquie des obligations qu’elle a assumées.

Nous espérons que dans la période à venir des progrès seront réalisés. Toutefois, une chose doit être claire – et cela a été explicitement déclaré dans le récent communiqué de l’Organisation des Nations Unies à l’issue de la rencontre du Secrétaire général avec le Président Christofias et M. Eroglu – à savoir qu’il s’agit d’un processus sans calendriers artificiels, ni arbitrages. Il s’agit d’un processus qui sera mené par les Chypriotes eux-mêmes et dans le cadre duquel les Chypriotes négocieront et parviendront à une solution qui sera au profit de Chypre tout entière, d’une Chypre réunifiée, qui est membre de l’Union européenne et ainsi les Chypriotes grecs et turcs pourront profiter des avantages découlant de la participation de leur patrie à l’Union européenne.

M. ATHANASSOPOULOS : Est-ce que le gouvernement grec est au courant de propositions intermédiaires qu’aurait éventuellement fait la Turquie, telles que l’ouverture d’un port et l’activation du règlement sur le commerce directe avec les territoires occupés en contrepartie ? Et si cela est valable, êtes-vous en faveur de propositions de ce genre ?

M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de cette question, il y a eu à maintes reprises des divulgations dans la presse turque concernant des propositions, des contacts. L’essentiel est, comme je vous l’ai tout à l’heure dit, que la Turquie a assumé des engagements précis, des obligations précises. L’application du Protocole d’Ankara est une obligation de la Turquie. Cela dit, le Président Christofias et le gouvernement chypriote ont fait preuve, tant à la table des négociations qu’à travers des propositions substantielles, de leur volonté en faveur du progrès. M. Eroglu n’a jusqu’à présent pas fait preuve de la même volonté à la table des négociations et il en va de même pour la Turquie aussi qui joue un rôle déterminant pour ce qui est de l’avancement des pourparlers.

Par conséquent, la Turquie devra changer d’attitude, elle devra honorer ses obligations pour permettre le déblocage du processus d’adhésion. Je répète que la Grèce et Chypre souhaitent voir du progrès mais il existe des conditions précises, des obligations précises que la Turquie a assumées vis-à-vis de l’Union européenne et de tous les Etats membres, des obligations dont la Turquie doit s’acquitter.

Mme KOURBELA : Monsieur le porte-parole, combien de chapitres demeurent toujours ouverts dans le cadre des négociations d’adhésion ? Deuxième question : Il y a environ dix jours, une délégation allemande est venue en Grèce et elle s’est entretenue avec des Grecs au ministère des Affaires étrangères au sujet d’éventuels investissements. Y a-t-il eu des résultats tangibles dans ce sens ? Merci.

M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de votre première question, il existe actuellement la possibilité, suite à des décisions prises dans le cadre de l’Union européenne, d’ouvrir trois autres chapitres. Toutefois, l’ouverture de ces chapitres sera faite à des conditions précises, dans le cadre du processus d’adhésion et des négociations menées entre l’Union européenne et la Turquie. Il existe des conditions que la Turquie doit remplir et une fois que ces conditions seront remplies, ces chapitres seront ouverts.

Pour ce qui est de votre deuxième question, force est de rappeler les contacts récents qu’a eus le ministre des Affaires étrangères lors de son déplacement à Berlin. Comme vous le savez, la coopération gréco-allemande revêt une importance cruciale pour nous et c’est pourquoi, nous avons investi dans la réalisation de ce projet annoncé par le Premier ministre, M. Papandréou et la Chancelière allemande, Mme Merkel. Ce projet vise au développement d’une coopération entre les deux pays dans des domaines précis, comme le domaine de l’énergie, des sources d’énergie renouvelables, de la recherche et de la technologie. C’est donc dans ce domaine que nous investissons et nous voulons avancer et voir des résultats précis. La partie allemande manifeste également un intérêt marqué à cet égard et les ministères des Affaires étrangères sont en fait chargés de la coordination des actions menées par les autres ministères qui ont d’ores et déjà établi des contacts et il y aura un échange de visites au niveau ministériel entre la Grèce et l’Allemagne. Nous pensons qu’il est possible d’établir des synergies qui seraient dans l’intérêt mutuel pour les deux pays ce qui pourrait aider la Grèce dans ces efforts qu’elle est en train de déployer actuellement en faveur de son développement.

M. FOURLIS : Je voudrais soulever deux questions : Qu’y a-t-il de nouveau concernant la prochaine tenue du Conseil de coopération stratégique de haut niveau Grèce-Turquie ? En mars dernier, vous nous avez dit qu’au cours de ce mois vous auriez des nouvelles concernant les ONG et que les résultats de l’enquête seraient présentés au parlement mais nous sommes en plein juillet et nous n’avons encore reçu aucune information. Avez-vous finalement les résultats de cette enquête ?

M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est du Conseil de coopération de haut niveau Grèce-Turquie, cette question a été abordée lors de la récente rencontre du ministre des Affaires étrangères, M. Lambrinidis avec son homologue, M. Davutoglu, au Monténégro et les deux pays manifestent leur volonté en faveur de réunion du Conseil de haut niveau et veulent effectuer une bonne préparation pour avoir des résultats constructifs. Dans ce contexte, des instructions ont été données aux deux ministères des Affaires étrangères en vue de coordonner et de préparer cette réunion. Nous n’avons pas encore discuté de la date à laquelle sera réuni le deuxième conseil qui devrait se tenir en Turquie. Mais, aussitôt que la date sera fixée, vous serez mis au courant.

Pour ce qui est de l’enquête menée sur les Organisations non gouvernementales, elle est toujours en cours. La volonté ferme du ministère des Affaires étrangères est de mener une enquête complète et transparente et aussitôt que cette enquête sera achevée, tout le dossier sera soumis au parlement hellénique et rendu public. Toutefois, en ce moment, je n’ai rien d’autre à vous dire à cet égard. Y a-t-il d’autres questions ? Merci.

July 14, 2011