Point de presse du porte-parole du ministère des Affaires étrangères G. Delavekouras du 12 juillet 2012

G. DELAVEKOURAS : Bonjour. Je vais commencer par le programme. Avant tout, comme vous avez sans doute pu le constater, aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères a eu une rencontre avec les ambassadeurs des 27 Etats membres de l’Union européenne à l’initiative de la présidence chypriote et précisément de l’ambassadeur de la République de Chypre à Athènes, avec la participation des deux Secrétaires d’Etat aux Affaires étrangères. Il y a peu vient de s’achever sa rencontre avec la ministre du Tourisme, Mme Kefaloyanni avec laquelle il a discuté des moyens que le ministère des Affaires étrangères pourra utiliser pour contribuer, de toutes ses forces, à l'effort considérable qui doit être consenti pour promouvoir le produit touristique grec. En ce moment, le ministre des Affaires étrangères s'entretient avec l'ambassadeur du Japon à Athènes.

Demain, vendredi 13 juillet, le ministre des Affaires etrangeres aura une rencontre avec le Vice-ministre parlementaire au ministere japonais des Affaires etrangeres M. Yamane.

Par ailleurs, demain midi, il aura une rencontre avec la ministre des Affaires étrangères du Mexique, Mme Cantellano, qui effectue une visite dans notre pays. Cette rencontre sera suivie de déclarations à la presse puis d’un déjeuner offert en son honneur par le ministre des Affaires étrangères.

Mardi 17 juillet, le ministre des Affaires étrangères devrait recevoir, dans le cadre d’une visite protocolaire, l’ambassadeur de Turquie en Grèce et un peu plus tard dans la journée, il offrira un déjeuner aux ambassadeurs des pays arabes accrédités en Grèce.

En ce qui concerne le programme du Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, M. Kourkoulas, ce dernier rencontrera également, demain, le 13 juillet, M. Yamane.

Lundi 16 juillet, il aura une rencontre avec le Secrétaire allemand aux Affaires étrangères, M. Michael Link, tandis que les 17 et 18 du mois, il sera en déplacement à Bruxelles en vue de participer à des rencontres dans le cadre des négociations sur le cadre budgétaire pluriannuel de l'Union européenne.

Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Tsiaras a eu aujourd’hui une rencontre avec une délégation du Conseil d’administration de l’Union parlementaire mondiale de l’Hellénisme. Lors des entretiens, ont été abordés, entre autres, des questions concernant la promotion de l’image de la Grèce dans les pays d’origine des membres du Conseil, le renforcement de la coopération entre les parlements ainsi que l’effort visant à valoriser davantage la culture et la langue grecques.

Demain, vendredi, M. Tsiaras, rencontrera et offrira une déjeuner de travail en l'honneur du ministre d’Etat de la Géorgie pour les questions de la Diaspora qui sera accompagné du Secrétaire d’Etat géorgien à la Diaspora.

Enfin, dans le cadre de la fourniture en Grèce d'une assistance nationale par le groupe spécial (Task Force) dans le domaine de la promotion des exportations, dont les Pays-Bas assument le rôle de principal conseiller, le Secrétaire allemand a eu une rencontre aujourd'hui avec un groupe spécial d'experts hollandais et participera à la présentation des résultats des premiers contacts de cette équipe avec des organismes publics et privés, qui seront présentés demain 13 juillet à l’ambassade des Pays-Bas.

Voilà pour ce qui est du programme, je suis à votre disposition pour la séance de questions.

Μ. KOLONA : Concernant la rencontre entre M. le ministre et Mme Kefaloyianni, avez-vous une annonce à faire à ce sujet ? Est-ce que des décisions ont été prises lors de cette rencontre ou bien son objectif était-il de coordonner les actions futures.

G. DELAVEKOURAS : Dès que le nouveau gouvernement a été nommé, il y a eu une coopération entre les deux ministères pour étudier tous les moyens par lesquels le ministère des Affaires étrangères pourrait assister le ministère du Tourisme et trouver dans le même temps un mode de coopération avec les acteurs du marché. Aujourd’hui, les deux ministères ont annoncé concrètement le début d’une coopération permanente à laquelle participeront d’autres entités compétentes dans le but de mettre en place un mécanisme qui pourra résoudre efficacement les crises et les problèmes qui surgissent concernant la présence de millions de citoyens étrangers en Grèce et, plus important encore, l’image de notre pays véhiculée par les médias internationaux.

Comme vous le savez, une mauvaise publicité est faite concernant notre pays qui est souvent basée sur des stéréotypes et une désinformation. Il est donc essentiel que nous consentions tous cet effort pour pouvoir renverser cette image négative et mettre dans le même temps en avant ces points positifs, puisque la Grèce demeure l’une des destinations les plus belles, les plus sûres et les plus compétitives au monde dans le domaine du tourisme et pas seulement.

Dans le même temps, nous avons abordé toutes les actions entreprises par le ministère des Affaires étrangères dans le but de faciliter le processus de délivrance des visas. Il s'agit d'un élément très important du processus d’entrée des touristes sur le territoire grec et des instructions ont été données à nos missions à l’étranger afin que celles-ci puissent faciliter le processus de délivrance des visas, que celui-ci soit rapide et cordial et qu’elles puissent servir au mieux les demandeurs.

Dans ce contexte, des instructions ont été données dans le but de valoriser toutes les possibilités offertes par la Convention de Schengen. Je peux à cet égard mentionner la possibilité d’octroi de visas d’une durée maximale de cinq ans et pour plusieurs entrées, ce qui facilite la procédure pour les ressortissants étrangers qui visitent fréquemment notre pays. De cette façon, non seulement les coûts d’entrée sur le territoire sont réduits, mais aussi les démarches sont moins fastidieuses. En règle générale, il s’agit de personnes qui agissent de bonne foi et respectent les règles de délivrance des visas et de notre côté, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter leurs démarches.

Un autre outil que nous avons à notre disposition est les visas qui sont octroyés gratuitement pour des catégories spécifiques de population, comme les enfants de moins de 12 ans. Pour une famille de quatre personnes, cela signifie que le coût des visas est réduit de moitié. Cela est très important, notamment pour les personnes qui visitent fréquemment notre pays. D’autres possibilités sont l’octroi de visas à d’autres groupes spéciaux de la population, comme les écoliers, les étudiants, les scientifiques, les athlètes, qui peuvent visiter notre pays, recevoir les visas sans payer.

Nous valoriserons au mieux tous ces outils et dans le même temps a débuté une coopération avec des centres de délivrance de visas dans le monde entier, dans le but d’accélérer le processus d’octroi de visas et d’augmenter le nombre de visas que nous pouvons délivrer et bien entendu servir les intéressés dans des villes qui ne disposent pas d'autorités consulaires grecques. Cela nous offre des possibilités sur des marchés importants d'élargir considérablement notre champ d'action.

S. RISTOVSKA : Une question concernant la question du nom : quelle est la réponse d'Athènes aux propositions de Skopje? Est-ce que ces propositions vont dans le sens d’initiatives en faveur de la croissance du renforcement des relations entre les deux pays. Deuxièmement, le ministre des Affaires étrangères Popovski a-t-il fait une proposition informelle à M. Avramopoulos, d’ailler boire un café à Edessa ?

G. DELAVEKOURAS : J’aimerais commencer par dire, tout d’abord, pour ce qui est de nos relations avec l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, vous avez aussi vu les déclarations du ministre des Affaires étrangères lors de son discours de politique générale devant le parlement, que notre pays aspire à l’amélioration des relations avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine ainsi qu’à l’atteinte d’un règlement à la question du nom. C’est une question que nous aurions dû résoudre il y a 17 ans.

En dépit de tout cela - et cela nous préoccupe fortement - nous avons vu que les premières réactions du gouvernement de Skopje tout de suite après la prise de pouvoir du nouveau gouvernement étaient d’attaquer avec véhémence la Grèce et de lancer une propagande au détriment de notre pays, des réactions qui ne nous permettent pas de voir de quelle façon le gouvernement de Skopje viendra enfin résoudre positivement la question du nom pour pouvoir parvenir à un règlement.

La Grèce a proclamé, et elle continue de le faire, qu’elle soutient le processus des négociations menées sous l’égide des Nations Unies et nous espérons que bientôt nous aurons des contacts avec M. Nimetz afin que nous puissions avancer mais pour avancer il faut de l’honnêteté. Il faut arrêter cette propagande négative qui empoisonne l’opinion publique de Skopje et entrave l’atteinte d’un règlement. Il faut de l’honnêteté dans notre relation et cette propagande doit cesser.

Nous avons vu les récentes déclarations du représentant du gouvernement de l’ARYM qui a parlé de certaines idées qui avaient été présentées dans le passé et dont un grand nombre sont en cours de réalisation et produisent des résultats concrets. Par exemple, une référence est faite à une coopération entre les autorités douanières et policières, lorsque tout le monde sait qu’une telle coopération existe et est à un très bon niveau et tous les jours elle est mise en pratique.

Toutefois il ne faut pas seulement regarder l’arbre qui cache la forêt et la forêt est l’atteinte d’un règlement à la question du nom. Il n’y a aucune excuse après toutes ces années, à savoir que le gouvernement de Skopje persiste dans ces politiques intransigeantes qui nous empêchent de libérer le dynamisme de nos relations. Il faut que cela soit enfin compris, qu’il y ait un changement d’attitude afin que nous puissions aller de l’avant.

Je n’ai pas vu la proposition du ministre des Affaires étrangères de l’ARYM, il va de soi qu’il y aura des contacts, mais la question est de nous axer sur le fond de la question et non pas sur la photo ou la médiatisation de cette rencontre. La question est que l'autre partie fasse preuve d’une volonté concrète d’aller de l’avant. La Grèce a prouvé cette volonté de manière tangible par son attitude et le gouvernement de Skopje doit enfin en faire de même.

Μ. KOURBELA : Tout d’abord, concernant la dernière question, j'aimerais dire que, selon les informations, y aura-t-il une coopération entre les deux pays concernant l’offre de la part de la Grèce de son savoir-faire pour que ce pays puisse adapter son droit à l'acquis communautaire, pouvez-vous me le confirmer ou non ? La question que je souhaite poser est autre. Il existe deux nouvelles lois européennes, un règlement et une modification qui modifient l’espace Schengen. Il est prévu qu’un pays ne répondant pas aux critères d’entrée dans l’espace Schengen peut se voir imposer une exclusion de six mois, renouvelable pour deux semestres supplémentaires, et l’un de ces pays ne répondant pas aux critères pourrait très bien être la Grèce. Allez-vous entreprendre quelque démarche avant la publication de ces règlements ? Merci.

G. DELAVEKOURAS : Concernant votre première question, cela est un exemple parmi tant d’autres exemples de coopération entre les deux pays. Ce que nous voulons c’est qu’il y ait du concret, que nous puissions avancer et résoudre le principal problème, la question du nom, sous l’égide des Nations Unies. Que nous puissions parvenir à une solution, avancer dans nos relations, car il y a vraiment un grand potentiel.

Je rappellerais seulement la visite de la vice-présidente du gouvernement de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine à Athènes, Mme Arifi. Nous avons, lors de cette visite, décidé d’instaurer une coopération pour les questions ayant trait à l'UE et la première rencontre a d'ores et déjà eu lieu et sera suivie d'autres rencontres à l'automne. Je vous rappelle les contacts de M. Avramopoulos, en sa qualité précédente, avec son homologue de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine. La Grèce lorsqu'elle trouve un interlocuteur avec lequel elle est prête à avancer dans ses relations, prend les initiatives nécessaires. Pour ce, elle a besoin d'un interlocuteur, c'est essentiel et il faut enfin voir cette question : y a-t-il ou non un interlocuteur à Skopje?

S'agissant de la deuxième question – même si celle-ci ne relève pas de notre ministère car elle est débattue dans le cadre des Conseils Affaires intérieures, même si le ministère des Affaires étrangères suit de très près les évolutions - un processus a été engagé sur ordre du conseil européen et la commission européenne a présenté certaines propositions tant sur le mode d'application de la Convention de Schengen, que sur la convention elle-même. Il y a eu un progrès, la commission a présenté ses propositions et le Conseil a engagé la discussion. En fait, il s’agit d’une question politique demeurée en suspens. Il y a d’autres questions qui font toujours l’objet de discussions entre la Commission, le Parlement européen et le Conseil, je pense donc qu’il serait prématuré de dire quelle sera l’issue finale. J’aimerais seulement attirer votre attention sur le fait qu’à l’heure actuelle, tel que fonctionne le cadre de la Convention de Schengen, il y a des procédures prévoyant que dans des cas exceptionnels le contrôle aux frontières internes peut de nouveau être appliqué pour pouvoir faire face aux situations critiques. Nous en sommes à ce point aujourd'hui.

Vous devez savoir que la Grèce fait d'énormes efforts pour faire face à l’immense pression provoquée par les pressions d’immigration clandestine vers notre pays. Il ne faut pas que nos partenaires le gardent bien en tête, car ils sont protégés quelque part dans les frontières intérieures de l’UE, mais ils ne doivent pas oublier qu’un pays de 11 millions d’habitants, comme la Grèce, doit gérer – selon les données de ces dernières années – quelque 150 000 immigrés clandestins par an. Il y a des périodes où 300 à 400 personnes par jour passent clandestinement les frontières. Cela constitue un poids énorme pour tout pays, quel qu’il soit, qui plus est pour un pays comme la Grèce qui, depuis deux années et demie, traverse l’une des crises les plus graves.

Malgré cela, le ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen et le ministre, M. Dendias, ont d'ores et déjà annoncé les prochains pas à prendre pour améliorer les procédures d’octroi d’asile et alléger le volume des affaires à traiter, créer des centres d’accueil, fournir une protection juridique et une assistance sanitaire. Mais il ne faut pas oublier que c’est un problème européen et non grec. C’est pourquoi la solidarité européenne est nécessaire ainsi que la participation de l’Europe dans la gestion de ce problème.

Μ. KOURBELA : ***[hors micro]

G. DELAVEKOURAS : C’est une autre question qui constitue une priorité très importante pour nous. Comme vous le savez, il existe un protocole bilatéral de réadmission entre la Grèce et la Turquie, qui n’a pas été appliqué comme il convient et dans le même temps le processus de négociations UE – Turquie est achevé concernant un accord de réadmission qui doit être signé et appliqué dans les plus brefs délais. C’est une priorité et une condition nécessaire. Il est inadmissible que la Grèce porte ce fardeau toute seule.

P. PAPATHANASSIOU : Monsieur le porte-parole, le Président de la Commission européenne, interrogé sur le processus électoral en Grèce et l’entrée du parti Aube Dorée (Chrissi Avgi) au Parlement plus précisément, a exprimé son inquiétude et a déclaré que la Commission sera vigilante face à une éventuelle violation de la législation communautaire afin de pouvoir, le cas échéant, mettre en place des mécanismes et la déclarer illégale. J’aimerais savoir ce que répond la partie grecque à l’intervention Barroso. Merci.

G. DELAVEKOURAS : Le processus électoral en République hellénique est à proprement parler une question nationale, interne. Le ministère des Affaires étrangères n’est donc pas compétent pour s’exprimer au sujet des évolutions politiques internes dans notre pays.

D. KATSIMENTE : Votre commentaire au sujet de la prise de position du ministère grec des Affaires étrangères concernant la nouvelle provocation de la partie turque, qui a décidé aujourd'hui de procéder à des exercices dans la zone économique exclusive chypriote, sans bien entendu obtenir une autorisation de la part de la République chypriote.

G. DELAVEKOURAS : En effet, la partie turque procède à des exercices dans une région relevant de la responsabilité chypriote sans en avoir informé - comme elle le devrait selon les règles y relatives - la République de Chypre. Ces efforts continuels de la Turquie visant à contester la souveraineté de la République de Chypre, mais aussi à porter atteinte à des institutions européennes, comme la Présidence, doivent cesser. C’est une conception erronée qui ne mène nulle part. La Turquie doit enfin comprendre qu’elle a tout à gagner de la participation de la République de Chypre à l’UE, qu’elle a tout à gagner de la résolution du problème chypriote dont elle entrave le progrès par son attitude consistant à présenter des plans B de division de l’île, à proférer des menaces et à essayer d’intervenir dans des régions qui ne relèvent pas de sa responsabilité. Il est clair que la partie chypriote turque est en fait « dirigée » par la Turquie quant à l’attitude qu’elle doit adopter vis-à-vis de la question chypriote et depuis mars nous n'avons pas en pratique de négociations. Depuis mars en fait M. Eroglu a quitté la table des négociations, entravant tout progrès possible. Nous voulons que cela change, il est dans l'intérêt de tous que cela change afin que l'île puisse de nouveau être réunifiée.

Merci beaucoup.

July 12, 2012