Points principaux :
[Sur les colis piégés adressés aux ambassades]
· Cette tentative d’attentats qui a été faite en Grèce n'a aucun rapport avec le terrorisme international et ne peut, dans ce contexte, être présentée comme constituant un tout unifié avec les attaques du Yémen. La police grecque a été très réactive et très efficace, ce que nos interlocuteurs ont constaté et reconnu et je dois dire que le ministre des Affaires étrangères a eu des consultations avec les ambassadeurs de tous les pays dont les ambassades ont été la cible de ces attentats.
[Sur la rencontre imminente au siège de l’ONU entre le président Christofias et M. Eroglu]
· Cela étant, nous espérons que du progrès sera accompli. La rencontre aux Nations Unies pourrait servir de base pour réaliser ces progrès, mais on ne peut toutefois négliger la réalité.
· Et la réalité est qu’à l’heure actuelle, M. Eroglu avec toute la rhétorique qu’il emploie et grâce au soutien de la Turquie, fait penser à une époque révolue et s’inscrit dans la logique de deux Etats et de deux peuples, ce qui non seulement entrave la perspective de résolution et l’évolution sans heurt des négociations, mais aussi va à l'encontre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui sont la base de la solution. Cela n'inspire aucun optimisme.
[Sur l’accord relatif à la délimitation des zones maritimes avec l’Albanie]
· Pour ce qui est de la question de l’accord sur la délimitation des zones maritimes entre la Grèce et l’Albanie, les positions de notre pays sont bien claires et ont été communiquées à la partie albanaise. Actuellement, le gouvernement albanais doit examiner les modalités qui lui permettront d’achever les processus internes pour la ratification de cet accord, à la lumière de la décision prise par la Cour constitutionnelle. Pour notre part, comme il est bien connu et clair, cet accord qui a été signé par les deux gouvernements, est conforme aux dispositions régissant le droit de la mer et est au profit des deux pays.
[Sur l’ARYM et la rencontre récente entre les deux Premiers ministres]
· Nous espérons voir des évolutions le plus tôt possible. Telle est la position de la Grèce, une position exprimée à toute occasion par les chefs politiques du pays à tous les niveaux. Tel a été l’esprit dans lequel s’est déroulée la rencontre du Premier ministre avec M. Gruevski. Et je dois avouer que cette rencontre s’est déroulée dans un bon climat.
· C’était en effet un déjeuner informel entre les deux Premiers ministres et j’espère que cette rencontre jettera les bases sur lesquelles pourrait être axé le changement d’attitude de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine ce qui nous permettra de parvenir bientôt à une solution.
· Aucune rencontre n’est prévue d’ici à la réunion au sommet de l’OTAN. De plus, je ne pense pas que l’on puisse attendre des évolutions rapides, vu les messages que nous avons reçus à ce jour mais en dépit de cela, notre conviction est qu’aussitôt que les chefs politiques de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine décideront d’aller de l’avant, nous parviendrons très rapidement à une solution.
[Sur l’établissement du budget pour l’an 2011 et la restructuration du ministère]
· Toutefois, il doit être clair que le ministère des Affaires étrangères s’est chargé d’une mission très importante et particulière ; une mission qui aura des effets positifs au profit de l’Etat grec. Pour mener à bien cette mission, il doit disposer de tous les moyens nécessaires. Dans ce contexte donc et sur cette base se déroule cette discussion sur l’élaboration du budget pour l’année prochaine.
· Le ministère des Affaires étrangères prend des décisions sur la représentation de notre pays à l’étranger en fonction des besoins de notre politique étrangère en prenant en considération dans le même temps le fait que la Grèce doit relever un bon nombre de défis dans son voisinage. Comme vous le comprenez, les critères pris en considération sont purement politiques et non pas économiques.
· Le ministère des Affaires étrangères évalue sans cesse le fonctionnement de ses autorités à l’étranger ainsi que leur efficacité par rapport à la mission du ministère. Dès lors qu’il est jugé qu’une mission diplomatique ou consulaire a accomplit sa mission ou que dans la conjoncture en question son activité est considérée comme n’étant pas nécessaire, on pourrait opter pour le suspens de son fonctionnement, comme cela a été le cas des consulats dont nous avons annoncé la fermeture et celui des consulats dont le fonctionnement a été suspendu en 2008. Toutefois, cela ne signifie pas que l’on ne jugera pas nécessaire la mise en place de nouvelles missions diplomatiques dans d’autres régions du monde, des régions qui revêtent une importance accrue pour notre politique étrangère.
Texte intégral du point de presse :
M. G. DELAVEKOURAS : Bonjour à tous. Je commencerais par le programme des hauts fonctionnaires.
Aujourd’hui à 12h30, le ministre des Affaires étrangères aura une rencontre avec Sa Béatitude le Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique, Theodoros II.
Vendredi 5 et samedi 6 novembre, M. le ministre sera à Abou Dhabi, où il participera aux travaux du Forum organisé par les Emirats arabes unis en coopération avec l’International Peace Institute sur le thème « Moyen-Orient : Energie et Sécurité ».
Les travaux du forum s'articuleront autour de quatre thématiques principales : l'interdépendance entre la région du Moyen-Orient et le reste du monde, le processus de paix, la position géostratégique de l’Iran dans la région et les questions d’énergie et de sécurité au Moyen-Orient. En marge du forum, le ministre des Affaires étrangères aura une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, le cheikh Abdallah bin Zayed al Nahyan.
Lundi 8 et mardi 9 novembre, M. Droutsas effectuera une visite de travail en Allemagne. Plus précisément, lundi 8 novembre à 18h00, il prononcera un discours à la Société allemande de politique étrangère sur le thème « Exercer la politique étrangère en période de crise économique ».
Mardi 9 novembre, au matin, M. le ministre aura une rencontre avec le Co-président du parti des verts, M. Oezdemir. A 12h30, il aura une rencontre et un déjeuner de travail avec le ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, M. Guido Westerwelle puis les deux personnalités feront des déclarations à la presse.
En ce qui concerne le programme du Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Kouvelis. Ce midi, M. Kouvelis recevra dans son bureau à tour de rôle l’ambassadeur d’Inde et le nouvel ambassadeur d’Israël. Demain, vendredi 5 novembre, le Secrétaire d'Etat aura une rencontre avec le Patriarche d'Alexandrie et mardi 9 novembre à 11h30 il recevra dans son bureau le président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Athènes (EBEA) M. Michalos.
En ce qui concerne le programme du Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, M. Dollis. Ce dernier se rendra à Istanbul, les 12 et 13 novembre, où il sera reçu par sa Béatitude, le Patriarche œcuménique, Bartholomée et avec qui il discutera de questions relevant de sa compétence.
Enfin, le Secrétaire général du ministère, M. Zépos, se déplacera à Londres, le 12 novembre, en vue de participer à des consultations politiques avec le Sous-secrétaire d’Etat permanent au ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, M. Fraser et autres hauts fonctionnaires.
Voilà pour ce qui est du programme des hauts fonctionnaires. Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions, s'il y en a.
K. F. PAPATHANASSIOU : Pouvez-vous nous dire aujourd’hui en vue de la visite du ministre en Allemagne comment la Grèce perçoit ses relations avec l'Allemagne ces derniers temps dans le cadre également des développements futurs dans le domaine de l'économie ?
M. G. DELAVEKOURAS : Notre coopération avec l’Allemagne est stable. Nous sommes des vieux partenaires à l'Union européenne et notre coopération à tous les niveaux, au niveau politique, au niveau administratif est étroite et continue.
Avec la crise économique notamment, cette coopération s’est intensifiée, nous avons eu des contacts très fréquents, tant au niveau des Premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères, que des fonctionnaires.
Je rappellerais à ce titre que nous avons renforcé la coopération bilatérale, après la visite du Premier ministre grec en Allemagne, où nous avons décidé ensemble d’approfondir notre coopération dans des domaines particuliers et cela sera l'une des questions qu'abordera le ministre des Affaires étrangères lors de sa visite à Berlin la semaine prochaine.
Dans le même temps, j’aimerais dire que nous avons un contact très étroit et un échange de vues sur les réformes institutionnelles que nous voyons actuellement poindre au niveau européen. Aussi bien la Grèce, que l’Allemagne soutiennent désormais la création d’un mécanisme permanent de soutien et de lutte contre les crises économiques et c'est dans ce contexte que s’intensifieront les consultations en vue de la réunion de décembre, où le Conseil européen sera invité à prendre les décisions y relatives.
En ce qui concerne les questions relevant de la politique étrangère, je dois dire que notre contact avec l’Allemagne est régulier ; l'Allemagne reconnaît le rôle que joue la Grèce dans notre région, les Balkans et c’est exactement là que nous avons besoin du soutien de la politique étrangère allemande, aux efforts que nous déployons pour raviver la perspective européenne des Balkans occidentaux, ce que l'Allemagne soutient réellement ces derniers temps. Dans ce contexte, nous discuterons également de notre région, les Balkans, du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale.
Le ministre des Affaires étrangères aura l’occasion de prononcer un discours à un think tank allemand très important, dont le siège est à Berlin. Je pense qu’une discussion intéressante sera engagée et que nous aurons l’occasion de montrer ces initiatives et les pensées de notre pays s’agissant de notre région élargie.
Et dans ce contexte, nous continuerons notre contact. Enfin, je dirais qu’hier encore le Premier ministre a eu un contact avec la chancelière allemande avec laquelle ils ont abordé différentes questions nous préoccupant, mais aussi les derniers développements concernant les attentats terroristes.
MME A. PELONI : Êtes-vous préoccupés par le fait que demain est convoquée une réunion extraordinaire d'experts, qu’il a été demandé que la question soit débattue lundi au Conseil Affaires extérieures?
Et le fait qu’un effort est consenti afin de renforcer les mesures de sécurité, manifestement, mais dans le cadre de cet effort c’est comme si ce qui s’était produit ici est « empaqueté » en quelque sorte avec les colis du Yémen. Il a été clairement démontré qu'il n'y a pas de lien entre le terrorisme national et international ou islamique - à la façon dont les Européens le perçoivent - car il y a une hystérie relative concernant cette question?
M. G. DELAVEKOURAS : Permettez-moi de vous dire avant tout que cette question fera effectivement l’objet d’une discussion lundi dans le cadre de la réunion des ministres de l’Intérieur.
La réaction a été immédiate, que ce soit du côté de la Grèce ou d’autres pays et je reviens à l’Allemagne où nous avons eu des déclarations y relatives de Mme Merkel, à savoir que ce phénomène devait être envisagé. Une insuffisance au niveau de la sécurité a été mise en avant et c’est la raison pour laquelle nous devons – et je pense que l’Europe le montre – réagir rapidement. Nous devons créer des structures qui empêcheront que ces phénomènes se reproduisent.
Toutefois, j’aimerais être clair sur un point, car nous avons déjà eu les déclarations y relatives de tous les acteurs compétents en Grèce et c'est une chose que reconnaissent également nos interlocuteurs à l'étranger, à savoir que cette tentative d’attentats en Grèce n'a aucun rapport avec le terrorisme international et ne peut, dans ce contexte, être présentée comme constituant un tout unifié avec les attaques du Yémen.
La police grecque a été très réactive et très efficace, ce que nos interlocuteurs ont constaté et reconnu et je dois dire que le ministre des Affaires étrangères a eu des consultations avec les ambassadeurs de tous les pays dont les ambassades ont été la cible de ces attentats.
Tout le monde a salué aussi bien l'intérêt, l’efficacité et la réactivité du ministère des Affaires étrangères; dès lundi, le ministère avait commencé à informer toutes les ambassades sur l'opération menée par la police.
Dans ce contexte, je pense donc qu’il est clair pour tout le monde que ce phénomène n’a aucun lien avec le terrorisme international et que l'Etat grec a fait preuve de réactivité et d’efficacité.
M. Α. ΒΙΒΕ: Monsieur le porte-parole, ces derniers temps en Albanie il se produit la chose suivante dans le village de Bobostitsa : un monument a été érigé à la mémoire des Grecs tombés à la guerre mais à l’heure actuelle le cimetière ne contient aucun ossement de soldats grecs. Il a été dit, en présence du consul grec dans la région, que l'armée grecque avait libérée la région et naturellement il doit y avoir en ce lieu précis le monument dédié aux soldats grecs et la justice albanaise a entamé des poursuites pour profanation de tombes.
Je voulais poser la question suivante : est-ce pour Athènes il y aura d’autres cimetières, outre ceux convenus lorsque vous avez conclu la question avec le ministre albanais de la Défense il y a de cela deux ans je crois? Au-delà des deux cimetières, y en a-t-il d’autres ou non ? Ou bien est-ce que tout cela n’est que coïncidence ?
M. G. DELAVEKOURAS : La cérémonie au monument de Bobostitsa a lieu depuis de nombreuses années et ce monument symbolise le combat titanesque mené par les forces grecques contre le fascisme, le combat héroïque de la Grèce en vue d’empêcher la progression des forces de l’Axe.
Nous parlons d’une période historique qui a été écrite en lettre d’or et dont l’importance a été reconnue au niveau universel. Nous parlons donc d’un symbolisme très riche qui encore aujourd’hui est commémoré lors de ces cérémonies.
A ce stade, je dois dire que les phénomènes dont nous avons été témoins, les incinérations de couronnes qui avaient été déposées dans le cadre de cette cérémonie commémorative sont préoccupants et condamnables. Ils sont inacceptables car ils expriment la voix de certains cercles extrémistes qui sont incapables de comprendre non seulement le nouveau cadre des relations entre la Grèce et l’Albanie, mais aussi l’importance historique de ce combat qui a été livré contre les puissances de l’Axe.
Cela dit, pour ce qui est de l'accord sur les cimetières, je dois dire que les deux gouvernements se dont dits satisfaits de cet accord, entre la Grèce et l'Albanie et sa mise en application doit avoir lieu. Tel est le contexte, ce qui a été convenu au niveau interétatique entre les deux pays.
M. Α. ΒΙΒΕ : J’aimerais préciser qu'il y a toujours eu à cet endroit des tombes de villageois qui ont été profanées selon la justice albanaise - ce ne sont pas nous qui le disons – on le voit sur des images qui ont été filmées et les personnes qui avaient les ossements de leurs proches ont brûlé les couronnes. Est-ce que nous ne devons pas faire la distinction, quel est le….
M. G. DELAVEKOURAS : Je ne peux parler d’une enquête menée par les autorités albanaises, je m’en tiendrais au symbolisme de cette cérémonie, symbolisme clair qui s’intègre dans un cadre différent des relations gréco-albanaises, les relations que nous souhaitons avoir, des relations de bonne coopération. Mais le fait qu'il y ait encore des personnes qui manifestement vivent à une autre époque ou dans une autre réalité, cela nous devons le condamner.
M. E. PALLAS : Le 18 novembre aura lieu à l’ONU une rencontre du président Christofias avec M. Eroglu. Attendez-vous des résultats positifs, même après que M. Erdogan ait insisté sur un Etat indépendant ?
M. G. DELAVEKOURAS : J’aimerais avant tout dire que ces déclarations sont infondées, que toute la communauté internationale, l’Organisation des Nations Unies reconnaissent l'indépendance et la souveraineté de la République de Chypre ainsi que sa participation à toutes les organisations internationales.
Cela étant, nous espérons que du progrès sera accompli. La rencontre aux Nations Unies pourrait servir de base pour réaliser ces progrès, mais on ne peut toutefois négliger la réalité.
Et la réalité est qu’à l’heure actuelle, M. Eroglu avec toute la rhétorique qu’il emploie et grâce au soutien de la Turquie, fait penser à une époque révolue et s’inscrit dans la logique de deux Etats et de deux peuples, ce qui non seulement entrave la perspective de résolution et l’évolution sans heurt des négociations, mais aussi va à l'encontre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui sont la base de la solution. Cela n'inspire aucun optimisme.
J’espère que la Turquie changera d’attitude afin que nous puissions progresser dans le dossier chypriote, ce que la Turquie souhaite, comme elle le dit. Employer une rhétorique « vide » n'a pas de sens, si cette rhétorique n’est pas traduite dans des actes et les actes jusqu’à présent, l’attitude de M. Eroglu à la table des négociations, ne nous permet malheureusement pas d’être optimistes.
M. PANTAZOPOULOS : Monsieur le porte-parole, ma question est la suivante : Il y a quelques jours, dans la région de la Thrace le personnel d’une chaîne de télévision française a été accablé d’injures et dans le même temps, le dimanche, des rassemblements constitués de membres de la minorité se sont présentés aux élections comme candidats. Est-ce que cela s’intègre à votre avis dans un effort visant à déstabiliser la région et est-ce que le gouvernement grec y réagira sans retard ?
M. G. DELAVEKOURAS : Les scénarios portant sur des tentatives de déstabilisation d’une région quelle qu’elle soit du territoire grec sont complètement infondés.
La République hellénique est un Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN, elle constitue une démocratie dotée de structures démocratiques très solides et tous ces scénarios auxquels vous vous référez n’ont aucun rapport avec la réalité et sont complètement infondés.
Cela dit, il est vrai qu’il existe des éléments extrémistes auxquels la société grecque devra faire face et à mon avis elle le fait de la manière la plus efficace. Mais, je n’accepterai en aucune manière des affirmations de ce genre, à savoir qu’une région quelle qu’elle soit du territoire grec est instable ou que des efforts sont consentis pour le déstabiliser.
M. POLLATOS : Je voudrais que vous nous informiez des conclusions de la rencontre d’hier entre M. Droutsas et le ministre des Finances.
Ces conclusions sont probablement liées à l’objet ou au thème du discours que M. Droutsas prononcera à Berlin, si je ne me trompe pas. Comment sera exercée la politique étrangère en temps de crise économique ? Avez-vous certaines données économiques concernant les changements y relatifs ?
Votre commentaire aussi sur le dernier communiqué de l’Association des fonctionnaires diplomatiques par lequel cette dernière proteste contre l’imposition des indemnités des diplomates en poste à l’étranger. Merci.
M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est de votre première question, cette rencontre a eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Finances dans le cadre de l’élaboration du projet de budget pour l’année 2011. Il s’agit de la première rencontre, d’autres en suivront, et en ce moment les deux ministères sont en train d’analyser les données à notre disposition, tout en prenant également en considération la réalité financière.
Toutefois, il doit être clair que le ministère des Affaires étrangères s’est chargé d’une mission très importante et particulière ; une mission qui aura des effets positifs au profit de l’Etat grec. Pour mener à bien cette mission, il doit disposer de tous les moyens nécessaires. Dans ce contexte donc et sur cette base se déroule cette discussion sur l’élaboration du budget pour l’année prochaine.
Pour ce qui est de la question portant sur l’activité des associations du ministère des Affaires étrangères, je n’ai aucun commentaire à émettre mais je dois dire que les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères sont en train d’examiner la circulaire déjà publiée et aussitôt que l’impact de ce document sera constaté, ils procéderont à des actions.
MME KOURBELA : Ma question porte sur le budget de l’Union européenne car en 2011 commencent les négociations sur les nouvelles perspectives financières. Mme Xenogiannakopoulou a déjà entamé des contacts avec d’autres pays en vue de façonner nos nouvelles positions car après 2013 nous aurons plus besoin d’argent qu’aujourd’hui.
M. G. DELAVEKOURAS : Mme Xenogiannakopoulou a entamé ses contacts aussitôt qu’elle a assumé ses fonctions. En effet, notre pays aura une coordination avec les autres Etats membres de l’Union européenne ayant des priorités similaires, des priorités que nous voulons voir se refléter dans le budget de l’Union européenne.
Et, bien entendu, au fur et à mesure que les discussions avancent, on assistera à des rassemblements d’Etats, à la formation de lobbies ce qui renforcera l’établissement de notre budget dans le sens souhaitable.
M. A. ATHANASSOPOULOS : Une clarification concernant la rencontre du ministre avec le ministre des Finances. Est-ce que le ministère des Finances a proposé la suppression des missions de l’étranger en vue d’économiser de l’argent ? Première question.
Deuxième question. Qu’y a-t-il de nouveau concernant nos discussions visant à sauver l’accord sur la délimitation des zones maritimes avec l’Albanie ? Merci.
M. G. DELAVEKOURAS : Nos autorités diplomatiques et consulaires à l’étranger ne fonctionnent pas de la façon dont vous l’avez décrit. Le ministère des Affaires étrangères prend des décisions concernant la représentation de notre pays à l’étranger en fonction des besoins de notre politique étrangère en prenant en considération dans le même temps le fait que la Grèce est confrontée un bon nombre de défis dans son voisinage. Comme vous le comprenez, les critères pris en considération sont purement politiques et non pas économiques.
Le ministère des Affaires étrangères évalue sans cesse le fonctionnement de ses autorités à l’étranger ainsi que leur efficacité par rapport à la mission du ministère. Dès lors qu’il est jugé qu’une mission diplomatique ou consulaire a accomplit sa mission ou dans la conjoncture en question son activité est considérée comme n’étant pas nécessaire, on pourrait opter pour le suspens de son fonctionnement, comme il a été le cas des consulats dont nous avons annoncé la fermeture et celui des consulats dont le fonctionnement a été suspendu en 2008. Toutefois, cela ne signifie pas que l’on ne jugera pas nécessaire la mise en place de nouvelles missions diplomatiques dans d’autres régions du monde, des régions qui revêtent une importance accrue pour notre politique étrangère.
Tel est donc le contexte. Quoi qu’il en soit, comme vous le savez déjà et comme le ministre des Affaires étrangères l’a annoncé, nous sommes en train de moderniser le mode de fonctionnement mais aussi de restructurer le ministère des Affaires étrangères afin que ce dernier devienne plus efficace et sa structure plus flexible.
Ce processus est déjà en cours. Le Secrétaire général a déjà entamé les travaux y relatifs et le ministre des Affaires étrangères a annoncé son intention de nommer un Secrétaire spécial qui sera chargé de la mise en place de ces changements qui seront décidés, des changements qui ne portent pas seulement sur l’organigramme du ministère mais aussi sur le personnel, la technologie, les communications, le suivi et l’efficacité de la mission du ministère des Affaires étrangères ainsi que sur la communication.
Toutefois, tout cela est un train de mesures qui sera présenté aussitôt que les travaux y relatifs seront accomplis et par la suite ces mesures seront appliquées dans les plus brefs délais.
Pour ce qui est de la question de l’accord sur la délimitation des zones maritimes entre la Grèce et l’Albanie, les positions de notre pays sont bien claires et ont été communiquées à la partie albanaise. Actuellement, le gouvernement albanais doit examiner les modalités qui lui permettront d’achever les processus internes pour la ratification de cet accord, à la lumière de la décision prise par la Cour constitutionnelle. Pour notre part, comme il est bien connu et clair, cet accord qui a été signé par les deux gouvernements, est conforme aux dispositions régissant le droit de la mer et est au profit des deux pays.
Par ailleurs, le gouvernement albanais partage cet avis, à savoir il pense qu’il est important d’achever le processus afin que les deux pays puissent aussi exploiter les richesses naturelles des zones maritimes des deux pays et comme l’a affirmé le ministre albanais des Affaires étrangères, cet accord aurait un impact positif sur le parcours d’adhésion de l’Albanie vers l’Union européenne.
M. PENTELOGLOU : Monsieur le porte-parole, le 6 novembre commence en mer Egée l’exercice conjoint Grèce – Turquie –Bulgarie dans le cadre de l’OTAN. Est-ce que le ministère des Affaires étrangère estime que cet exercice influera, d’une manière quelle qu’elle soit, sur les pourparlers en cours sur l’Egée ?
M. G. DELAVEKOURAS : D’après les informations qui nous sont parvenues par l’état-major de la défense nationale, et pour être clair à cet égard, cet exercice se déroule dans les eaux territoriales turques à Izmir. C’est un exercice qui se déroule chaque année et si je ne me trompe pas, il y a aussi une deuxième partie de cet exercice qui aura lieu à Patras. Mais c’est l’état-major de la défense nationale qui vous fournira les informations y relatives. Bien évidemment, cet exercice n’a rien à avoir avec le statut bien clair qui est en vigueur en Egée.
M. KAPOUTSIS : Lors de la rencontre qu’a eue hier le ministre, M. Droutsas avec M. Venizélos au ministère de la Défense, est-ce que ce dernier a été informé – entre autres bien entendu – des conclusions des pourparlers – 47 tours ont eu lieu jusqu’à ce jour – menés au niveau d’experts Grèce – Turquie portant sur divers dossiers ?
M. G. DELAVEKOURAS : Les contacts et la coopération du ministère des Affaires étrangères avec le ministère de la Défense sont continus et il y a un échange d’informations permanent sur toutes les questions.
La réunion au sommet de l’OTAN et les travaux de préparation des deux ministères ont été au cœur des discussions de la rencontre d’hier. Le sommet se tiendra dans quelques jours à Lisbonne. Force est de rappeler qu’il y a quelques semaines les deux ministres ont participé à une réunion conjointe de l’OTAN qui s’est tenue à Bruxelles.
Mme KOURBELA : Votre commentaire sur le projet de décision du Conseil que la Commission européenne a d’ores et déjà présenté portant sur l’adoption de l'accord de Prespès qui a été signé le 2 février 2010.
M. G. DELAVEKOURAS : Cette question relève de la compétence du ministère de l’Environnement et du Changement climatique. A cette occasion je voudrais rappeler notre position en faveur de la coopération transfrontalière.
C’est pourquoi le Premier ministre a convoqué cette réunion tenue au niveau des Premiers ministres à Prespès. C’était une évolution importante intervenue dix ans après la déclaration initiale des trois Premiers ministres à l’époque. Et nous pensons que cette évolution atteste non seulement de la nécessité d’établir une coopération transfrontalière et régionale en matière d’environnement, mais elle constitue aussi un exemple pour la meilleure coordination de toute notre région à des questions horizontales revêtant une importance majeure.
La réunion internationale tenue il y a quelques jours – car justement cette stratégie de la part du gouvernement grec est plus élargie – constitue un exemple de la coordination des positions des pays de la Méditerranée en vue de la réunion de Cancún.
M. PENTELOGLOU : En vue de la réunion de l’OTAN, quelle sera, selon l’estimation du ministère des Affaires étrangères, l’attitude à l’égard des positions grecques ?
M. G. DELAVEKOURAS : Les discussions sont axées sur un projet préparé par un groupe d’experts, auquel a participé, comme vous le savez, un grec, l’actuel Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.
C’est un texte élaboré par le Secrétaire général de l’OTAN et nous avons eu l’occasion d’en discuter lors de sa visite à Athènes. C’est un projet qui constitue une bonne base de discussion. Les questions soulevées par notre pays ont été prises en considération.
A titre d’exemple, le principe de l’unanimité dans la prise de décisions demeure intact tout comme l’application de l’article 5 de l’Alliance. Il existe par exemple des questions précises et nous voulions être sûrs que ces questions seraient matérialisées dans le nouveau concept ce qui est déjà le cas.
Cela dit, il existe un grand nombre de questions qui seront abordées et le Secrétaire général de l’OTAN essaye de donner à ces questions une perspective et de fixer les lignes directrices qui seront suivies au sein de l’Alliance à l’avenir. Il s’agit d’un texte important, quoique général, et dans ce cadre je pense que nous aurons de bons résultats lors de la réunion au sommet.
Mme POPOVIK : Pour ce qui est de la rencontre du Premier ministre, M. Papandréou avec le Premier ministre, M. Gruevski, une autre rencontre bilatérale sera-t-elle éventuellement organisée avant la réunion au sommet de l’OTAN ou pourrait-nous nous attendre à certaines évolutions à l’égard de la question de Skopje avant Lisbonne ?
M. G. DELAVEKOURAS : Nous espérons voir des évolutions le plus tôt possible. Telle est la position de la Grèce, une position exprimée à toute occasion par les chefs politiques du pays à tous les niveaux. Tel a été l’esprit dans lequel s’est déroulée la rencontre du Premier ministre avec M. Gruevski. Et je dois avouer que cette rencontre s’est déroulée dans un bon climat.
C’était en effet un déjeuner informel entre les deux Premiers ministres et j’espère que cette rencontre jettera les bases sur lesquelles pourrait être axé le changement d’attitude de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine ce qui nous permettra de parvenir bientôt à une solution.
Aucune rencontre n’est prévue d’ici à la réunion au sommet de l’OTAN. De plus, je ne pense pas que l’on puisse s’attendre à des évolutions rapides, vu les messages que nous avons reçus à ce jour mais en dépit de cela, notre conviction est qu’aussitôt que les chefs politiques de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine décideront d’aller de l’avant, nous parviendrons très rapidement à une solution.
Y a-t-il d’autres questions ? Merci.
Seul le prononcé fait foi
November 4, 2010