Points principaux :
[Concernant les élections en Albanie :]
- La Grèce suit avec la plus grande attention le déroulement des élections municipales en Albanie et notamment dans les régions où est concentrée la plus grande partie de la minorité grecque.
- Selon les premières indications et les observations des observateurs internationaux, dimanche dernier le scrutin s’est déroulé de manière générale sans heurts, même si malheureusement des irrégularités ont été notées et certains incidents violents.
- Toutefois, nous attendons maintenant que le processus s’achève, que le dépouillement des votes ait lieu et que les résultats soient officiellement annoncés, un processus qui, je dois dire, présente du retard et pour cette raison la délégation d’observateurs internationaux a décidé de prolonger son séjour dans le pays.
- En ce qui concerne la minorité nationale grecque, nous estimons que sa participation accrue au processus électoral est un fait positif qui atteste du fait que les Grecs d’Albanie entretiennent des liens étroits avec leur pays natal et sont concernés par le progrès du pays en ayant une présence dynamique.
- La normalisation de la vie politique est une condition nécessaire à la mise en place de réformes dont l’Albanie a tant besoin, afin que nous puissions avoir un redémarrage du parcours européen du pays, un parcours que la Grèce souhaite fermement soutenir.
[Concernant les déclarations récentes du Président de l’ARYM, Ivanov :]
- L’interlocuteur de la Grèce est le gouvernement de l’Ancienne République de Macédoine et nous attendons du gouvernement qui résultera des élections d’adopter une attitude constructive qui nous permettra d’avoir du progrès.
- Les propositions que la Grèce a soumis à la table des négociations sont très constructives et constituent le cadre permettant de parvenir véritablement à une solution équitable, durable, une solution qui permettra aux deux pays d’améliorer leurs relations bilatérales, et qui ouvrira la voie à l’Ancienne République yougoslave de Macédoine vers sa perspective euro-atlantique.
[Concernant les relations gréco-turques:]
- Aucune politique d’apaisement ni de concession n’est menée. On ne renonce pas aux droits souverains de la Grèce ce qui transparaît de toute évidence dans toutes les déclarations, les interviews des chefs de la diplomatique grecque et du gouvernement
- La Grèce sauvegarde à part entière ses droits et sa politique étrangère est exercée de manière dynamique et en fonction des objectifs fermes, à savoir la protection de ses intérêts et le renforcement de la position de notre pays sur la scène internationale.
Texte intégral du point de presse :
G. DELAVEKOURAS : Commençons par le programme de la direction politique. Aujourd’hui, à 13h15, le ministre des Affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Kouvelis auront une rencontre avec Mme Hedegaard, commissaire européenne à l’action pour le climat. Aujourd’hui et demain, M. Droutsas accompagnera le Premier ministre qui participera à une conférence organisée par le laboratoire d’idées « Policy Network » avec la participation du Premier ministre norvégien. Le samedi 14 mai, dans l’après-midi, M. le ministre rencontrera l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unis pour la Libye, M. Khatib qui, à ma connaissance, sera reçu par le Premier ministre également, samedi après-midi.
Le lundi 16 mai à 13h15, le ministre rencontrera M. Grushko, le suppléant du ministre russe des Affaires étrangères. M. Grushko effectue une visite dans notre pays dans le cadre de la conférence conjointe gréco-russe sur la sécurité européenne qui se tiendra à l’hôtel Caravel, le mardi 17 mai. Je vous en parlerai par la suite.
Le jeudi 19 mai, à 10h00, le ministre des Affaires étrangères participera à la conférence de l’Economist et prendra part à une discussion intitulée : « Mise en œuvre de l’agenda en matière de politique étrangère à la lumière des développements actuels dans la région ».
Le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, M. Kouvelis, participera aujourd’hui, à 16h00 à une réunion sur le thème : « Séminaires de diplomatie économique » au théâtre national de la diplomatie publique, tandis que demain, vendredi, il sera à Thessalonique où il prononcera un discours lors de la 4e conférence sur l’Innovation et l’Esprit d’entreprise intitulé : « Technologies vertes ».
Entre le 14 et le 18 mai, M. le Secrétaire d’Etat effectuera une visite en Chine et aura des contacts bilatéraux à l’occasion de la liaison aérienne directe Athènes – Pékin.
Enfin, du 18 au 20, M. Kouvelis sera en déplacement en Egypte pour établir des contacts bilatéraux. Il sera accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires.
J’aimerais également dire deux mots sur le processus électoral en cours en Albanie. La Grèce suit avec la plus grande attention le déroulement des élections municipales en Albanie et notamment dans les régions où est concentrée la plus grande partie de la minorité grecque. Selon les premières indications et les observations des observateurs internationaux, en règle générale le scrutin s’est déroulé dimanche dernier sans heurts, même si malheureusement des irrégularités ont été notées et certains incidents violents. Toutefois, c’est sans importance et nous attendons maintenant que le processus s’achève, que le dépouillement des votes ait lieu et que les résultats soient officiellement annoncés, un processus qui, je dois dire, présente du retard et pour cette raison la délégation d’observateurs internationaux a décidé de prolonger son séjour dans le pays. En ce qui concerne la minorité nationale grecque, nous estimons que sa participation accrue au processus électoral est un fait positif qui atteste du fait que les Grecs d’Albanie entretiennent des liens étroits avec leur pays natal et sont concernés par le progrès du pays en ayant une présence dynamique. La normalisation de la vie politique est une condition nécessaire à la mise en place de réformes dont l’Albanie a tant besoin, afin que nous puissions avoir un redémarrage du parcours européen du pays, un parcours que la Grèce souhaite fermement soutenir.
Enfin, je dirais que le 17 mai, les ministres des Affaires étrangères de la Grèce et de la Fédération de Russie organisent à Athènes une conférence sur la sécurité européenne intitulée « La dimension politique et militaire de la sécurité européenne – Propositions et Perspectives ». Le programme de la conférence figure d’ores et déjà sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères. La conférence sera en anglais et est ouverte au public. Je pense que vous avez déjà reçu par e-mail le programme et l’invitation.
Le ministre des Affaires étrangères de la Grèce et le suppléant du ministre des Affaires étrangères de la Russie prononceront des allocutions d’ouverture tandis que parmi les intervenants, il faut également compter des hommes politiques, des diplomates, des militaires et des chercheurs ayant acquis une solide expérience en matière de sécurité européenne, originaires de Grèce, de Russie et autres pays comme la Suède, la Hongrie, l’Allemagne et l’Ukraine. La conférence est organisée à une période marquée par de nombreux développements dans le domaine politico-militaire et c’est la première fois qu’une conférence sur la sécurité européenne est organisée par les deux ministères des Affaires étrangères. Dans ce contexte, l’un des principaux objectifs de la conférence et de lancer un débat élargi sur le rôle que jouent la Grèce et la Russie dans le domaine de la sécurité européenne.
Je suis maintenant à votre disposition pour vos questions, s’il y en a.
MME FRYSSA : Aujourd’hui se réunissent les ministres des Affaires étrangères sur la Convention de Schengen, sur l’éventualité de réviser la Convention de Schengen. Quelle est la position de la Grèce ?
G. DELAVEKOURAS : Vous pouvez vous référer aux déclarations faites par M. Papoutsis et le ministre des Affaires étrangères. La Grèce, comme vous le savez, estime que cette discussion en cours est nécessaire. Nous pensons que de nombreuses choses peuvent être améliorées dans le système, beaucoup de choses peuvent être faites afin que la répartition du fardeau qui incombe à l’heure actuelle aux pays de la région situés aux frontières extérieures de l’Union soit plus équitable. Par ailleurs, nous devons sauvegarder l’acquis et garantir avant tout la libre circulation des personnes qui est un acquis de l’Union européenne et l’un des piliers de l’intégration européenne. Cela étant, de nombreuses possibilités existent en vue d’améliorer le système existant avec la coopération de l’Europe tout entière pour ce qui est du volet technique. Pour ce qui est du volet économique, l’Accord Dublin II offre des possibilités de révision et nous pensons que ce dialogue qui débute aujourd’hui doit justement aller dans le sens de la répartition du fardeau, qui est disproportionné par rapport à la taille et aux capacités de notre pays, exactement en raison de sa position géographique.
Α. VOUDOURI : Avez-vous quelque chose à annoncer concernant l’intention de la Grèce de fournir une assistance humanitaire en Libye ?
G. DELAVEKOURAS : Permettez-moi avant tout de vous dire que très bientôt nous serons en mesure d’annoncer le départ du bateau. Le bateau est prêt, tout comme l’aide qui sera acheminée. Il y a des derniers détails à régler concernant l’envoi d’une unité médicale à Benghazi ainsi que l’envoi d’une équipe du ministère des Affaires étrangères qui restera à Benghazi et sera chargée d’assurer les contacts avec le conseil national de transition. Cela étant dit, nous avons la visite de l’envoyé spécial du SG, M. Khatib samedi à Athènes. Nous estimons que cette visite est très importante. La Grèce a déclaré depuis les premiers instants de la crise que nous devons rechercher une solution politique et que nous ne pouvons pas parvenir à une solution durable en Libye par des moyens militaires seulement. C’est dans ce sens que vont tous nos efforts et nous avons depuis le début souligné lors des réunions du groupe de contact que l’ONU doit jouer un rôle de premier plan dans cet effort. Dans ce contexte s’intègreront également les contacts de samedi entre l’envoyé spécial du SG et le ministre des Affaires étrangères, qui se rendra à Tripoli, Libye. Nous continuerons ces efforts, dans le domaine humanitaire également, afin que nous puissions très rapidement lancer un processus politique qui pourra apporter une solution à la question.
Μ. POLLATOS : Pouvez-vous à cet égard, nous donner quelques précisions, combien coûte l’affrètement du navire, quel est le montant de l’aide et quel genre d’aide humanitaire envoyons-nous exactement ? Pourquoi tant de retard dans l’envoi de l’aide ? Car les combats ont commencé depuis longtemps si je ne m’abuse. Et quelles informations avons-nous concernant cette équipe chargée d’établir des contacts avec les insurgés à Benghazi ? Merci.
G. DELAVEKOURAS : Je ne connais pas le coût à l’heure actuelle pour pouvoir vous le dire, mais lorsque nous annoncerons l’envoi de l’aide, je pourrais vous le communiquer. Cette aide est constituée de denrées alimentaires, d’une aide médicale et pharmaceutique. Nous prévoyons, comme je vous l’ai dit, d’envoyer une unité médicale qui pourra assurer les premiers soins sur place. Il n’y a aucun retard, les besoins humanitaires sont très importants en Libye à l’heure actuelle et tous les Etats membres de l’ONU, sous la coordination des Nations Unies, envoient leur aide afin de pallier aux conséquences de cette catastrophe humanitaire. Votre autre question concernait l’équipe qui restera sur place ?
Μ. POLLATOS : Et aussi est-ce qu’il y aura des médecins au sein de cette équipe.
G. DELAVEKOURAS : Oui, bien entendu.
Μ. POLLATOS : Et pour les employés du ministère des Affaires étrangères ?
G. DELAVEKOURAS : Une équipe restreinte du ministère des Affaires étrangères restera sur place et assurera les contacts avec le Conseil national de transition à Benghazi.
Μ. POLLATOS : Avez-vous des détails, le nombre de personnes par exemple ?
G. DELAVEKOURAS : Nous ne communiquerons pas encore de détails concernant cette équipe.
A. FOURLIS : Voulez-vous nous dire comment la direction du ministère des Affaires étrangères perçoit le fait que lundi prochain, au moment où vous recevrez le suppléant du ministre russe des Affaires étrangères, des cadres du service diplomatique manifesteront dans la cour du ministère, de manière silencieuse et courtoise, certes, mais quoi qu’il en soit je dirais que le tableau est quelque peu inhabituel, non ?
G. DELAVEKOURAS : Comme vous pouvez bien le comprendre, je ne peux, en ma qualité de porte-parole, émettre un quelconque commentaire sur les actions qu’entreprend le syndicat auquel j’appartiens moi-même.
S. RISTOVSKA: Monsieur le porte-parole, en ce qui concerne la question du nom. Le président Ivanov avait, il y a deux jours, fait une déclaration disant que nous ne pouvons accepter une appellation complexe avec déterminatif géographique et que nous pourrions discuter de l’appellation « République de Macédoine – Skopje ». Un commentaire ? Parce que la Grèce dit que les lignes rouge sont …
G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord Monsieur Ivanov a de temps à autres fait des déclarations concernant la question du nom, déclarations qui ont été soit confirmées, soit démenties… Vous n’êtes pas sans avoir que les deux gouvernements mènent en ce moment des négociations. L’interlocuteur de la Grèce est le gouvernement de l’Ancienne République de Macédoine et nous attendons du gouvernement qui résultera des élections d’adopter une attitude constructive qui nous permettra d’avoir du progrès. Les propositions que la Grèce a soumis à la table des négociations sont très constructives et constituent le cadre permettant de parvenir véritablement à une solution équitable, durable, une solution qui permettra aux deux pays d’améliorer leurs relations bilatérales, et qui ouvrira la voie à l’Ancienne République yougoslave de Macédoine vers sa perspective euro-atlantique. C’est exactement ce que nous attendons de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine et la solution devra être une solution avec déterminatif géographique, pour usage à l’égard de tous. Je pense que cela est clair et reconnu désormais de tous.
S. RISTOVSKA: Donc, l’appellation «République de Macédoine – Skopje » ne s’inscrit pas dans le cadre qui…
G. DELAVEKOURAS : Mais cela ne constitue pas une proposition.
Ν. MELETIS : Monsieur le porte-parole, planifiez-vous, dans le cadre du principe de réciprocité, une visite de la diplomatie académique, des nouveaux secrétaires d’ambassade afin de les préparer à des situations de crise à Diyarbakir, par exemple ou une autre ville du Kurdistan, au sud-est de la Turquie.
G. DELAVEKOURAS : A l’heure actuelle, malheureusement, au cours de ces deux années et demi, il n’y a pas eu de nouveaux attachés au ministère des Affaires étrangères, ce qui signifie que cela n’est pas prévu pour le moment. Cela étant dit, il va de soi que nous estimons utile que les attachés diplomatiques du Service diplomatique grec effectuent des voyages qui sont très utiles pour leur parcours.
Ν. MELETIS : J’imagine que vous avez demandé quelque chose en contrepartie pour pouvoir recevoir les nouveaux diplomates en mission dans la région de Thrace pour la deuxième année consécutive. C’est le sens de ma question.
G. DELAVEKOURAS : Je vous le répète, le ministère grec des Affaires étrangères élabore le programme de formation des attachés diplomatiques en faisant les meilleurs choix possibles afin de les former et les préparer dans leurs fonctions ; il est donc évident qu’il y aura des voyages à l’étranger qui sont à notre sens utiles.
L. KALARRYTIS : Concernant les diplomates turcs qui sont en tournée en Thrace, et non ailleurs, qu’en pense le gouvernement grec, estime-t-il cela naturel, évident, l’accepte-t-il ?
JOURNALISTE : Est-ce que le ministère des Affaires étrangères est au courant ?
G. DELAVEKOURAS : Oui, le ministère des Affaires étrangères est au courant de cette visite. La délégation en question a été à Thessalonique, Kavala, Thrace. Cela étant, je pense qu’il est clair que la Grèce n’a absolument rien à cacher. C’est un pays ouvert, démocratique dans lequel chacun peut…
Ν. MELETIS : Ma question est précise, comment et pourquoi le ministère des Affaires étrangères a donné son accord pour que les diplomates fassent une tournée dans les trois endroits indiqués par M. Davutoglu et nous savons exactement ce qu’ils signifient. Vous ne comprenez pas le symbolisme ? Nous ne disons pas que nous avons quelque chose à cacher et que les diplomates turcs démoniaques vont le découvrir.
G. DELAVEKOURAS : Et je réponds que pour sa part également, l’Académie diplomatique de la Grèce effectue des voyages qui sont jugés utiles.
Ν. MELETIS : Y a-t-il eu un voyage au Kurdistan ou à Trabzon M. le porte-parole ?
G. DELAVEKOURAS : Il y a eu des délégations d’attachés…
Ν. MELETIS : au Kurdistan ?
G. DELAVEKOURAS : …qui ont visité la Turquie également.
Μ. KOURBELA : Une question concernant la Frontex. Y-a-t-il du nouveau, car à ma connaissance les Allemands mais aussi les Italiens ne veulent pas renforcer les contrôles de la Frontex à leurs frontières extérieures. Quelle est la position de la Grèce à cet égard ?
M. G. DELAVEKOURAS : La Frontex poursuit intensément ses activités en Grèce. Elle a renforcé les contrôles, tant à nos frontières terrestres avec la Turquie où il y a eu de très fortes pressions, que dans la région maritime au sud de la Crète en vue de faire face aux éventuels flux d’immigration illégale dus à la crise en Afrique du Nord. Pour ce qui est des contrôles aux frontières extérieures, il existe des accords et la Frontex y est également opérationnelle ce qui constitue une évolution très importante pour l’Union européenne car cela permet justement à tous les Etats membres de lutter ensemble contre ce phénomène. La position de la Grèce est que cette question est européenne et non pas nationale. Aucun Etat membre ne peut lutter seul contre ce phénomène à travers des actions unilatérales. Une action collective est nécessaire de la part de l’Union européenne et la Frontex est la meilleure réponse à cela.
Mme KOURBELA : Excusez-moi, parlez-vous d’une action collective ad hoc ou de la mise en place d’une agence permanente ?
M. G. DELAVEKOURAS : Non, la Frontex est une institution de l’Union européenne qui est opérationnelle de façon permanente.
MME KOURBELA : Oui, mais les contrôles, les contrôles renforcés par exemple à Evros ne sont pas permanents. C’est ce que je veux dire.
M. G. DELAVEKOURAS : Oui, ces mécanismes de contrôle demeurent sur place car ils sont nécessaires.
M. FOURLIS : Examinons un peu cette question. Pouvez-vous de manière catégorique confirmer que la décision qui sera bientôt prise par l’Union européenne sur une éventuelle réintroduction, à certaines conditions, des barrières à la circulation libre et des contrôles de passeports, sera adoptée à l’unanimité ou à la majorité qualifiée ? Car des informations révèlent que cette décision sera prise à la majorité qualifiée. Je me demande donc quelle serait votre réaction dans ce cas ?
M. G. DELAVEKOURAS : Il est trop tôt pour entrer dans des détails. A l’heure actuelle, la Commission a soumis certaines propositions sur la base du mandat qui lui a été confié par le Conseil européen. Les ministres de la Protection du citoyen discuteront de ces propositions et par la suite une discussion sera engagée au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement au sein du Conseil européen lors duquel seront déterminées les lignes directrices en vue d’entamer la procédure d’élaboration d’une réglementation en la matière. Par conséquent, il est à l’heure actuelle très tôt pour discuter de la prise des décisions. Quoi qu’il en soit, comme vous le savez, la Grèce ne fera pas seule face à ce problème. Il existe une coordination régulière avec tous les Etats de notre région qui sont confrontés aux mêmes problèmes que la Grèce et dans ce cadre il y a une coopération et des propositions qui sont soumises par ces Etats qui influent sur le façonnement du texte définitif. Par conséquent, il faut voir comment ce processus évoluera. Je vous ai parlé de nos principes en fonction desquels nous participons à ce débat. Nous pensons qu’il est à la fois nécessaire et utile d’engager un débat car les pressions sont en effet très grandes et le fardeau pèse sur un petit nombre de pays seulement. Il faut que ce fardeau soit réparti différemment.
M. FOURLIS : Encore une question. Qu’y a-t-il de nouveau sur l’enquête menée sur les ONG. Vous aviez affirmé qu’au cours du mois de mars les résultats seraient publiés et actuellement nous sommes le 13 mai.
M. G. DELAVEKOURAS : Il y a du retard. Nous avons également évoqué cette question la semaine dernière. Le gouvernement souhaite que cette question soit définitivement réglée et c’est pourquoi il y a ce petit retard à l’égard duquel nous devons nous montrer tolérants. Je pense que bientôt nous pourrons publier les résultats de l’enquête et par la suite les soumettre au parlement.
M. MELETIS : Mais combien de temps faut-il pour enquêter sur une erreur de comptabilité commise dans le cadre d’un projet ? Combien d’argent a été décaissé, combien d’argent a été alloué par le budget du ministère aux ONG ? Pourquoi cette enquête prend tant de temps ?
M. G. DELAVEKOURAS : Toutes les données y relatives seront publiées.
M. MELETIS : Oui. Pourriez-nous dire quelle est la somme qui a été dépensée et par la suite nous verrons les données détaillées.
M. G. DELAVEKOURAS : Je répète qu’en ce moment, je ne sais pas quelle est la somme, mais…
M. MELETIS : Excusez-moi, mais c’est une question de crédibilité…
M. G. DELAVEKOURAS : L’enquête a franchi l’étape finale, par conséquent toutes les données ont été recueillies. Ces dernières seront publiées une fois que les procédures y relatives seront terminées car nous voulons que cette question soit réglée de manière définitive. Cela dit, pour ce qui est de l’argent décaissé, comme je l’ai à maintes reprises affirmé, ces données ont été enregistrées par le ministère des Finances lors de l’exécution du budget.
M. PAPATHANASSIOU : Monsieur le porte-parole, pour ce qui est des élections en Albanie, vous avez bien fait d’affirmer tout à l’heure que le climat était moins tendu par rapport aux élections précédentes. Néanmoins, les incidents ont été graves. Force est de noter, toujours sur la base des informations provenant des sources journalistiques et non pas des rapports d’observateurs, qu’une bande armée a été arrêtée près de Tirana le jour du scrutin. Cette bande est accusée d’avoir perpétré des attaques contre l’opposition. Le dimanche, jusqu’à 17h30, la police albanaise avait rapporté 11 incidents violents survenus dans tous le pays ainsi qu’une attaque commise contre une équipe d’une chaîne de télévision privée. Pensez-vous que cette situation atteste d’un Etat sain qui veut adhérer à l’UE ? S’agissant de la minorité grecque – je suis d’accord avec vous pour ce qui est de la participation accrue aux élections par rapport aux élections précédentes – l’antagonisme entre les deux partis, l’Union pour les droits de l’Homme et le MEGA, a donné lieu à des dissensions au sein de l’Hellénisme d’Epire du nord tandis que, entre autres, pour la première fois la municipalité de Himara perd du terrain. Force est également de signaler que le candidat du parti « Union pour les droits de l’Homme, M. Bolanos, a été reçu par le Premier ministre, une rencontre que le nationalisme albanais a utilisé comme moyen de propagande contre sa candidature. Quel est votre commentaire à cet égard ? Je vous remercie.
M. G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, je voudrais évoquer les données dont je vous ai tout à l’heure parlé. Il est vrai qu’il y a eu des incidents violents. Nous condamnons ces violences car celles-ci montrent que l’Albanie doit renforcer davantage ses institutions démocratiques, qu’elle a toujours besoin de la présence de la communauté internationale en vue d’assurer les résultats des élections reflèteront la volonté du peuple. Les élections se sont déroulées dans un climat moins tendu par rapport au passé. Tel est le premier aperçu que nous avons et bien évidemment nous nous attendons à ce que le processus soit terminé. En outre, je voudrais signaler, et il s’agit d’un élément très important à notre sens, la nécessité d’une normalité sur la scène politique du pays. L’Albanie a besoin d’une vie politique qui se déroulera sans heurts en vue de faire les pas nécessaires, non seulement pour faire avancer son parcours européen mais pour construire un Etat moderne, européen dont la mission sera de protéger les droits de ses citoyens, à savoir les droits de l’homme, les droits des minorités car notre première priorité, comme vous le comprenez, est la minorité ethnique grecque qui vit en Albanie.
Pour ce qui est de Himara, d’après les informations actuelles, car nous n’avons pas encore les résultats officiels pour tout le pays, le parti Union pour les droits de l’Homme, l’a emporté dans la circonscription de Himara. Cela dit, il n’appartient pas à moi d’émettre des commentaires sur les performances des candidats mais il faut toutefois retenir la présence marquée des Grecs aux élections, des membres de la communauté grecque ainsi que leur volonté de contribuer à la prospérité et au développement de l’Albanie.
M. FOURLIS : La lettre du Président du parti de l’Union pour les droits de l’Homme qui, entre autres, affirme que notre pays est au bord du gouffre, a été écrite sur un ton très élevé et ne se réfère pas seulement à des questions financières et institutionnelles des diplomates. Par conséquent, dans cette lettre, il est dit que notre pays est au bord du gouffre, non en raison de la crise économique, mais de cette politique étrangère qui consiste à ne pas alourdir les relations avec la Turquie et à concéder la souveraineté et les droits souverains de la Grèce à la Turquie. Quel est votre commentaire à cet égard ?
M. G. DELAVEKOURAS : Je répète qu’en ma qualité de porte-parole du ministère des Affaires étrangères je ne peux pas émettre de commentaires sur les actions ou les points de vue – je vois qu’il s’agit d’une lettre d’un membre du Conseil d’administration du parti – du Président du Service diplomatique grec. En tant que membre du Service diplomatique grec et porte-parole du ministère des Affaires étrangères, il m’est impossible de commenter les actions ou les affirmations d’un autre membre du Service diplomatique. Il ne s’agit pas de ma responsabilité. Si vous voulez que nous engagions un débat sur le fond, je le ferai avec plaisir mais je ne peux engager une discussion sur l’action syndicale des fonctionnaires diplomatiques.
M. FOURLIS : En saisissant l’occasion de la dernière interview de M. Droutsas, le milieu diplomatique, le milieu universitaire ainsi que des membres de l’opposition, reprochent au gouvernement de faire des concessions à l’égard de la Turquie, pour ce qui est de la question de la zone économique exclusive, de ne pas prendre une position dynamique et d’avoir du mal à revendiquer les droits de la Grèce ou à procéder à la délimitation [de la zone économique exclusive]. J’imagine que vous avez lu les articles y relatifs dans la presse.
M. G. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que je n’ai pas l’intention d’intervenir au niveau de ce différend qui est de nature politique, ni ne peux commenter les déclarations des syndicalistes. Pour ce qui est du fond des questions que vous avez soulevées, je dois vous dire qu’aucune politique d’apaisement ni de concession n’est menée. On ne renonce pas aux droits souverains de la Grèce ce qui transparaît de toute évidence dans toutes les déclarations, les interviews des chefs de la diplomatique grecque et du gouvernement. La Grèce sauvegarde à part entière ses droits et sa politique étrangère est exercée de manière dynamique et en fonction des objectifs fermes, à savoir la protection de ses intérêts et le renforcement de la position de notre pays sur la scène internationale. Cela est bien évident.
Cela dit, il est vrai que divers arguments ont été avancés signalant le manque de réponses appropriées de la part de la Grèce envers la Turquie. Le gouvernement actuel et les gouvernements précédents ont opté pour l’amélioration des relations avec la Turquie car nous pensons que l’amélioration des relations avec la Turquie, l’établissement de relations de bon voisinage, sont au profit de la Grèce mais aussi de la Turquie et de la stabilité dans notre région. C’est pourquoi, nous essayons d’améliorer nos relations, et ce, à travers un cadre clairement défini.
Tout d’abord, il existe le Conseil de coopération de haut niveau. Il s’agit d’un nouveau cadre institutionnel qui a été mis en place il y a à peu près un an, lequel offre la possibilité aux deux gouvernements de renforcer leur coopération dans toute une série de domaines qui influent directement sur la vie quotidienne des citoyens. Cet instrument est désormais à la disposition des deux gouvernements afin que ces derniers puissent approfondir davantage leur relation. Par la suite, il y a les contacts exploratoires qui se poursuivent depuis environ dix ans. Leur objectif est de délimiter le plateau continental entre les deux pays, depuis la région d’Evros jusqu’à Castellorizo et cela est pleinement clair. Le gouvernement a accordé à ces contacts une grande importance et a investi dans le progrès de ces pourparlers. La partie turque, selon ses affirmations, a adopté une attitude similaire. Dans ses déclarations, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères de la Turquie ont, à plusieurs reprises, affirmé leur volonté en faveur de l’établissement de relations de bon voisinage avec la Grèce, leur volonté en faveur des problèmes zéro avec la Grèce. La Grèce poursuivra les contacts exploratoires visant à délimiter le plateau continental, comme elle le fait ces dernières années et souhaite parvenir à des résultats.
Il existe une conjoncture politique bien précise, le 12 juin, date à laquelle des élections se tiendront en Turquie. Nous attendons du gouvernement qui sera issu de ce scrutin qu’il réalise des progrès tangibles dans ce domaine. Il va de soi que cela sera considérablement au profit des relations bilatérales et insufflera un nouvel élan à notre coopération tout en contribuant à normaliser nos relations.
Dans le même temps, la Grèce est prête à toute éventualité et emploiera tous les instruments dont elle dispose. Mais elle n’a jamais renoncé à ses droits et aux moyens prévus par le droit de la mer et le droit international, des droits qu’elle sauvegarde et défend à toute occasion.
Pour ce qui est des violations commises par la Turquie, et indépendamment des articles parus dans la presse de temps à autre ou même des articles infondés – comme cela a été récemment le cas avec un exercice qui a nécessité la réponse de l’Etat major de l’Armée – la Grèce fait le nécessaire, tant au niveau opérationnel que diplomatique pour sauvegarder ses positions, cela ne fait aucun doute.
C’est donc dans ce cadre que nous discutons avec la Turquie. Nous voulons de bonnes relations, mais les mots ne suffisent pas. Nous attendons des actions précises. S’il vous plaît.
M. KALARRITIS : Douze années, à savoir de 1999 jusqu’à aujourd’hui constituent une période convenable pour pouvoir émettre des conclusions au sujet d’une politique. Estimez-vous que cette politique de rapprochement avec la Turquie et d’efforts de la part de la Grèce afin d’améliorer les relations a porté ses fruits en douze ans ? Y a-t-il un écho positif de la part de la Turquie ?
M. G. DELAVEKOURAS : Cette question a fait l’objet d’une discussion la semaine passée. Mais je veux bien y répondre de nouveau. En l’espace de ces douze ans, la Grèce et la Turquie ont réalisé un progrès tangible dans de nombreux domaines. Ces deux pays ont réussi, tout d’abord, à casser certains stéréotypes qui existaient dans le passé. Ils ont réussi à prouver qu’ils pouvaient coopérer et que cette coopération est mutuellement profitable. Nul n’a jamais douté que ce processus est difficile. Les positions des deux pays sont diamétralement opposées. Mais la Grèce appuie ses positions sur le droit international et cela confère une certaine force à ces positions. Elle appuie ses positions sur le droit de la mer, qui est matérialisé par des règles de droit coutumier, un droit donc qui soit être appliqué par tous les pays et sur une convention qui a été ratifiée par 160 pays. Cela confère à la Grèce une certaine puissance, une voix forte dans ses efforts consentis avec la Turquie.
Je ne dis pas que ce soit facile. Et les violations commises par la Turquie engendrent certes des problèmes. Dans un premiers temps, elles comportent le risque d’accident ou de crise et c’est pourquoi la Grèce doit et est toujours prête à faire face à toute situation. D’un autre côté, néanmoins, il est vrai que les deux pays peuvent discuter ouvertement. Je pense que le discours du Premier ministre à Erzeroum est la preuve de la différence qu’il y a dans la façon dont les deux pays formulent leurs positions. Et nous espérons vraiment que nous pourrons accomplir des progrès. Nous espérons réellement que nous aurons de bonnes relations avec la Turquie. Mais il est clair que les paroles doivent être accompagnées d’actions. Manifestement la Grèce ne s’en tiendra pas à la théorie. Manifestement la Grèce ne juge pas, ne détermine pas sa politique en fonction des souhaits ou des déclarations faites de l’autre côté de la mer. Ce que nous attendons, ce sont des résultats. Notre politique est donc très précise, très décisive ; elle est assortie d’un cadre clair et est toujours guidée par la sauvegarde des intérêts nationaux et de nos droits. C’est dans un tel contexte que nous discutons, tout en aspirant à des objectifs immuables de notre politique étrangère que tous les gouvernements ont suivi. Une autre question ?
M. POLLATOS : Monsieur le porte-parole, récemment le ministre des affaires étrangères a déclaré que la Grèce va étendre sa mer territoriale. Aucune autre précision n’a été donnée. Est-ce que vous pouvez par conséquent nous dire si l’extension des eaux territoriale sera fera jusqu’à 12 miles nautiques ou à 12 miles nautiques ? Une deuxième question, pour rebondir sur votre réflexion qui était pertinente à mon sens et merci pour cette remarque car je pense que cela nous concerne tous, est-ce que la politique exprimée par M. Davutoglu sur les problèmes zéro est compatible avec son point de vue selon lequel la réalité en Egée est différente de celle décrite dans les conventions internationales ?
M. G. DELAVEKOURAS : Pour répondre à votre première question, la délimitation de la zone côtière jusqu’à 12 miles nautiques est un droit souverain de la Grèce qui, en tant qu’Etat souverain, choisit la façon et le moment où elle appliquera ce droit. Tout seul, sur la base de sa souveraineté. Concernant votre deuxième question, la réalité en Egée est très claire et est décrite clairement dans les conventions internationales. Il y a le droit international, le droit de la mer, comme je l’ai dit tout à l’heure, qui a été ratifié par 160 pays et qui est matérialisé – car cela est très important – par des règle de droit coutumier. C'est-à-dire des règles contraignantes pour tous les membres de la communauté internationale. Il existe donc un cadre très clair que la Turquie doit suivre. Cela est clair. Y-a-t-il une autre question ? Merci beaucoup.
May 12, 2011