Points principaux :
[Sur les rapports de progrès de la Commission européenne]:
· Pour que ces rapports puissent être un véritable instrument crédible, ils doivent refléter avec objectivité la réalité pour ce qui est de la situation interne, de l’attitude extérieure, des réformes et des progrès réalisés par les candidats. Pour notre part et vue la position de mon pays qui est entouré des pays candidats, nous veillons à avoir des consultations régulières avec les représentants de la Commission européenne en vue d’échanger des points de vues, des informations sur les progrès accomplis par les candidats et de mettre en valeur des questions d’intérêt pour notre pays.
· La Grèce croit au processus d’élargissement de l’Union européenne aux Balkans occidentaux et en a fait un choix politique stratégique. Tel a été et demeure l’objectif de notre politique exercée à travers des initiatives, ledit « Agenda 2014 », à savoir consentir des efforts visant à raviver le processus d’adhésion dans notre voisinage directe, l’an 2014 étant la date butoir et le point de référence. Nous saluons les progrès tangibles réalisés dans ce sens.
· La position de la Grèce est également claire à l’égard du processus d’adhésion de la Turquie. Nous considérons que l’Europe doit transmettre un message clair à la Turquie en lui indiquant que le chemin est ouvert. Elle doit exiger de la Turquie, sans faire des concessions, de respecter l’acquis et d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’Union et de ses Etats membres. Pour sa part, la Turquie doit renoncer aux déclarations qui n’ont aucun résultat dans la pratique et procéder à des réformes et honorer ses obligations relatives aux relations de bon voisinage, au respect des droits de l’homme, des libertés religieuses et de la liberté de la presse ainsi que ses obligation portant sur l’application du protocole d’Ankara, la reconnaissance et la normalisation de ses relations avec la République de Chypre.
[Sur la rencontre convoquée par le SG des Nations unies avec le Président Christofias et M. Eroglu]
· Nous espérons voir du progrès dans cette rencontre, mais nous devons être réservés et c'est la réalité qui nous fait adopter cette attitude de réserve. La réalité des positions présentées que présente M. Eroglu à la table des négociations.
· M. Eroglu obéit à une logique de division et ne manque une occasion de souligner justement cette logique des deux Etats, des deux peuples, la logique de la division. Sur cette base il ne peut manifestement y avoir du progrès.
· Nous espérons que des pensées plus mures prévaudront. Nous espérons que lors de cette rencontre M. Eroglu viendra avec des positions différentes et la Turquie joue bien entendu un rôle clé dans une telle éventualité.
Texte intégral du point de presse :
M. G. DELAVEKOURAS : Bonjour. Permettez-moi de commencer par l’agenda de la direction politique : Les 15 et 16 novembre, le ministre des Affaires étrangères accompagnera le Premier ministre à Paris où ce dernier participera à la réunion du Conseil de l’Internationale Socialiste.
Dans le cadre de ce déplacement à Paris, le Premier ministre s’entretiendra avec le Président de la France, M. Sarkozy. Les deux hommes aborderont tous les aspects des relations gréco-françaises, les évolutions au sein de l’Union européenne ainsi que des questions régionales.
Mercredi 17 et jeudi 18 novembre, M. Droutsas accompagnera le Président de la République lequel effectuera une visite officielle en Bulgarie.
Les 19 et 20 novembre, le ministre des Affaires étrangères accompagnera le Premier ministre à Lisbonne en vue de participer à la réunion au sommet de l’OTAN. Lors de cette réunion, le nouveau concept stratégique de l’Alliance devrait être adopté et une discussion devrait être engagée sur la stratégie de l’alliance concernant l’Afghanistan, les relations avec la Russie et dans le même temps, seront, entre autres, évoquées des questions portant sur la nouvelle structure du commandement, la question de la défense antimissile ainsi que la coopération de l’OTAN avec les organisations internationales.
Le renforcement des relations de l’OTAN avec ses partenaires stratégiques constitue un objectif principal de l’Alliance et dans ce contexte se tiendra à Lisbonne la réunion du Conseil OTAN – Russie. Enfin, aura lieu une réunion spéciale sur l’Afghanistan.
Lundi 22 novembre, M. Droutsas se déplacera à Bruxelles en vue de participer au Conseil « Affaires générales et relations étrangères ». Lors de la session « Affaires étrangères », devront être abordées des questions relatives aux relations de l’Union européenne avec ses partenaires stratégiques, à l’Union pour la Méditerranée, à la situation au Myanmar, à la préparation des réunions au sommet entre UE – Afrique, UE – Inde et UE – Russie.
A l’ordre du jour de la session « Affaires générales » figure la préparation du Conseil européen qui est prévu pour les 16 et 17 décembre ainsi que la présentation du Programme des travaux de la Commission européenne pour l’an 2011.
Pour ce qui est de l’agenda de la ministre adjointe des Affaires étrangères, Mme Xenogiannakopoulou, lundi 15 décembre à 13h15, la ministre adjointe offrira un déjeuner de travail au négociateur en chef avec l’UE, M. Bagis qui effectuera un déplacement dans notre pays en vue de participer à une manifestation consacrée aux questions relevant de la politique étrangère.
Dans l’après-midi, Mme Xenogiannakopoulou prononcera une allocution lors d’une manifestation organisée par l’EKEM sur le thème : « Les évolutions euro-méditerranéennes et le rôle de la Grèce ». La manifestation se tiendra à l’amphithéâtre du ministère des Affaires étrangères « G. Kranidiotis ».
S’agissant de l’agenda de M. Kouvelis, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères recevra aujourd’hui à 12h00 dans son cabiner l’ambassadeur sortant de Cuba et à 13h30, il s’entretiendra avec MM. Papastefanakis et Santamouris du Centre des énergies renouvelables (KAPE).
Force est de rappeler que M. Dollis se déplacera demain, vendredi et samedi, à Istanbul où il sera reçu par le Patriarche œcuménique tandis que le Secrétaire général du ministère s’est déplacé aujourd’hui à Londres en vue d’avoir des contacts avec des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, entre autres, M. Fraser, Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
En outre, le 23 novembre aura lieu à Thessalonique la 23e réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Coopération économique de la Mer noire. Cette réunion marquera la fin de la Présidence hellénique de l’Organisation. La réunion devrait se pencher sur les progrès accomplis par l’Organisation et ses exploits dans le sens du renforcement de la coopération économique régionale dans la région élargie de la Mer noire.
En lançant le slogan « La Mer noire devient verte », la présidence hellénique de la CEMN, s’est fixée la priorité de promouvoir le développement vert et l’esprit d’entreprise dans le but de renforcer la sensibilisation à l’environnement et d’encourager les initiatives entrepreneuriales dans le domaine de l’économie verte, un domaine en constante évolution.
Dans ce contexte, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEMN adoptera une déclaration commune en vue de lutter contre le changement climatique dans la région de la Mer noire. La déclaration commune sera soumise par la présidence hellénique de la CEMN en tant que contribution de l’Organisation à la conférence internationale des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra à Cancun, Mexique.
Nous vous fournirons plus d’informations sur l’agenda la semaine prochaine. Force est de rappeler que ceux qui souhaitent assister aux travaux de la réunion ministérielle devront consulter le site internet du Secrétariat général de l’Information en vue de procéder aux démarches nécessaires pour leur accréditation.
Je voudrais aborder rapidement les rapports récents de la Commission européenne sur les progrès réalisés. Nous aurons par la suite l’occasion d’en discuter davantage.
Comme vous le savez, cette procédure constitue l’un des principaux outils dont dispose l’Union européenne dans le cadre du processus d’élargissement. Il s’agit d’une procédure qui relève de la Commission européenne et à cet égard il convient de souligner que le rôle principal dans le cadre de cette procédure appartient au Conseil qui devrait prendre position sur les progrès réalisés par les pays candidats en décembre.
Pour que ces rapports puissent être un véritable instrument crédible, ils doivent refléter avec objectivité la réalité pour ce qui est de la situation interne, de l’attitude extérieure, des réformes et des progrès réalisés par les candidats.
Pour notre part et vue la position de mon pays qui est entouré des pays candidats, nous veillons à avoir des consultations régulières avec les représentants de la Commission européenne en vue d’échanger des points de vues, des informations sur les progrès accomplis par les candidats et de mettre en valeur des questions d’intérêt pour notre pays.
La Grèce croit au processus d’élargissement de l’Union européenne aux Balkans occidentaux et en a fait un choix politique stratégique.
Tel a été et demeure l’objectif de notre politique exercée à travers des initiatives, ledit « Agenda 2014 », à savoir consentir des efforts visant à raviver le processus d’adhésion dans notre voisinage directe, l’an 2014 étant la date butoir et le point de référence.
Nous saluons les progrès tangibles réalisés dans ce sens.
J’aimerais me référer à certains exemples concrets : le Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures, a décidé il y a quelques jours l’abolition du régime des visas d’entrée à l’espace Schengen pour les ressortissants de l’Albanie et de la Bosnie-Herzégovine.
Force est de rappeler que l’année dernière, une décision similaire avait été prise pour les ressortissants de l’ARYM, de la Serbie et du Monténégro. Pour ce qui est plus particulièrement de la Serbie, cette dernière a sollicité le statut de candidat et le Conseil dans ses conclusions en octobre a décidé de transmettre cette requête à la Commission afin que celle-ci émette un avis.
Pour ce qui est du Monténégro, la Commission a émis une recommandation positive à l’égard de la requête similaire de ce pays qui a également sollicité le statut de pays candidat, tandis que le processus de négociation pour la Croatie se trouve en phase finale et nous espérons voir ce processus se finaliser l’année prochaine.
La position de la Grèce est également claire à l’égard du processus d’adhésion de la Turquie. Nous considérons que l’Europe doit transmettre un message clair à la Turquie en lui indiquant que le chemin est ouvert. Elle doit exiger de la Turquie, sans faire des concessions, de respecter l’acquis et d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’Union et de ses Etats membres.
Pour sa part, la Turquie doit renoncer aux déclarations qui n’ont aucun résultat dans la pratique et procéder à des réformes et honorer ses obligations relatives aux relations de bon voisinage, au respect des droits de l’homme, des libertés religieuses et de la liberté de la presse ainsi que ses obligation portant sur l’application du protocole d’Ankara, la reconnaissance et la normalisation de ses relations avec la République de Chypre.
Je pense que nous avons jeté des bases objectives sur lesquelles pourrait être axée la discussion que nous engagerons dans le cadre du Conseil de décembre.
Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
Mme FRYSSA : J’aimerais vos commentaires sur les rapports de progrès concernant la Turquie et l’ARYM ainsi que sur les réactions vives de ces deux pays aux rapports de la Commission européenne.
M. G. DELAVEKOURAS : Pour ce qui est du rapport sur la Turquie, je pense que celui-ci décrit de manière objective les évolutions les plus importantes dans le pays voisin. Il y a eu entretemps des évolutions importantes, telles que le referendum pour les réformes constitutionnelles et dans le même temps il y a eu du retard et des lacunes importante dans une série de questions dont certaines sont d’intérêt particulier pour notre pays.
Je parle plus particulièrement des références faites à l’obligation de la Turquie de respecter les règles de bon voisinage, à son attitude en Egée, à cette attitude inacceptable, aux droits des minorités et à la protection de la liberté religieuse, au statut du Patriarcat œcuménique, aux difficultés auxquelles est confronté ce dernier en Turquie, au non respect de la part de la Turquie de ses obligations vis-à-vis de la République de Chypre et à l’ensemble de l’Union européenne pour ce qui est de l’application du Protocole d’Ankara.
Il y a également des références très claires aux obligations de la Turquie de protéger les minorités et notamment la minorité grecque, de coopérer de manière plus efficace à la lutte contre l’immigration illégale et d’envisager avec une grande attention la question de la construction de la centrale nucléaire à Akougiou. Par conséquent, nous avons tous les détails relatifs à la situation actuelle de ce pays.
S’agissant des réactions de ces deux pays, je ne voudrais pas émettre de commentaires car tout dépend du représentant de l'Etat turc qui prend position.
Toutefois, je tiens à souligner le message ferme de la Grèce, à savoir qu’il y une relation très dynamique entre l’Union européenne et la Turquie, une relation que nous voulons voir avancer car cela est dans notre intérêt. C’est pourquoi, cette relation doit être sincère.
Personne ne doit caresser la Turquie dans le sens du poil car cela n’est pas au profit de la relation elle-même, ni au profit de l’Union européenne et de la Turquie. Il existe de très graves lacunes et faiblesses qui devront être soulignées et la Turquie doit à son tour faire des pas en avant pour se rapprocher de la réalité européenne.
Sinon, aucun progrès ne pourra être réalisé et nous voulons voir un progrès dans ce sens. C’est pourquoi, l’Europe doit parler d’une voix claire en disant à la Turquie qu’elle peut devenir un Etat membre à part entière de l’Union une fois qu’elle remplira toutes les obligations qu’elle a assumées.
Pour sa part, la Turquie doit accélérer les réformes et il appartient à la Turquie de définir le rythme auquel le processus d'adhésion doit progresser.
Actuellement, nous constations qu’à peine un chapitre ne s'ouvre en un semestre. Cela est dû au fait que le processus de réformes est lent et que les réformes nécessaires pour ouvrir plus rapidement les chapitres ne sont pas mises en place. C’est pourquoi la Turquie doit également doter le processus d’adhésion d’un nouvel élan.
Pour notre part, il est clair qu’elle bénéficiera de tout le soutien dont elle a besoin, mais nous attendons de sa part une attitude conforme aux obligations découlant des relations de bon voisinage et du respect de ces principes et valeurs sur lesquels est fondé le projet européen.
En ce qui concerne l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, nous constatons que la Commission enregistre un ralentissement, voire un recul dans certains domaines très importants pour le fonctionnement même de l'Etat, dans le domaine de la justice, de l'administration publique, du fonctionnement même de la société, du système éducatif, au niveau interne. Toutes ces questions sont très importantes et doivent être traitées sur le fond afin que le pays voisin puisse faire des pas en avant vers l’Union européenne.
De notre côté, nous avons clairement affirmé que l’adhésion de Skopje à l’Union européenne constitue pour nous une priorité, un souhait, une décision politique déjà prise et nous la soutenons concrètement. Il ne faut toutefois pas ignorer que nous devons discuter sur une base claire, une base qui a été adoptée à l'unanimité par l'Union européenne et qui est celle de la résolution de la question du nom et cela doit également être pris en compte cette fois.
Les dirigeants du pays voisin doivent tout mettre en œuvre pour que ce pas décisif soit fait. Lorsque cela arrivera, le pays voisin saura que la Grèce sera son allié le plus précieux lors du processus d’adhésion difficile qui suivra.
M. E. PALLAS : Récemment un article de l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères a été publié dans le « Times ». L'article dit que si les pourparlers ne débouchent pas d'ici au mois de décembre sur une issue favorable, la division sera officialisée. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ? Avez-vous un avis ?
M. G. DELAVEKOURAS : Bien entendu. J’aimerais avant tout dire qu’au-delà de cet article, nous avons dernièrement pu lire la presse anglophone et entendre des pensées de ce genre provenant de sources diplomatiques anonymes ou non et autres.
Ces pensées sont inacceptables, ce sont des pensées en totale contradiction avec les décisions du Conseil de sécurité, mais aussi avec le sentiment de justice qui doit exister et qui va de soi. La question chypriote est une question d’invasion et d’occupation, la communauté internationale ne légalisera jamais cette réalité des choses. La Turquie doit faire ces pas, des pas qui permettront le progrès des négociations.
Pour sa part, les dirigeants de la République de Chypre ont fait des pas précis en avant, des efforts précis afin de donner une impulsion au processus de négociation. Le président Christofias a fait certaines propositions, des propositions très réalistes et cela pourrait nous aider à sortir de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui en raison de l'inflexibilité des dirigeants chypriotes turcs.
Pour cette raison, j’aimerais redire que de telles vues sont totalement inacceptables et bien entendu il n’est pas question de les adopter.
M. A. FOURLIS : J’aimerais faire une observation perspicace : dans le rapport sur les progrès accomplis par la Turquie, il n’est dit à aucun moment que la question chypriote doit être résolue et que sa résolution doit constituer une condition préalable pour l’avancement du processus d’adhésion, de ce fait je dirais que notre conclusion est plutôt subjective et que personne d'autre ne l’accepterait ou en discuterait.
M. G. DELAVEKOURAS : J’aimerais être clair à ce sujet. Une logique de division ne passera pas, cela ne constitue pas une base. La base, ce sont les résolutions du Conseil de sécurité qui prévoient une République chypriote unie. On ne peut donc discuter sur une base différente.
Ceux qui essaient de fixer des calendriers artificiels ou de poser des dilemmes qui s'apparentent à du chantage, suivent une politique bien précise que nous connaissons très bien, mais qui ne mène et ne peut mener nulle part.
La question chypriote sera résolue sur la base des décisions du Conseil de sécurité et de l’acquis communautaire, car nul ne doit ignorer la réalité de la participation de la République de Chypre à l’Union européenne. Telle sera la base et la seule garantie de sécurité dont a besoin le peuple de la République de Chypre en 2010, telle est la réalité.
La Turquie, de son côté, peut faciliter les négociations, donner une impulsion aux négociations si elle envoie des messages clairs. La Turquie doit retirer son armée d’occupation, elle doit répondre aux propositions du Président Christofias, elle doit restituer Varosha [à ses habitants légitimes]. Telle est la réalité.
M. A. FOURLIS : Monsieur le porte-parole, je reviens à la question et j'aimerais être plus précis pour bien me faire comprendre, je suis d’accord si vous me dîtes clairement que c’est votre point de vue. Mais ce que je demande est : est-ce que d'après vous d’autres partagent ce point de vue ?
Car je ne constate nulle part, que ce soit dans l’explication que vous présentez si justement, que le progrès se poursuive pour la Turquie, tout comme - soi dit en passant – je ne constate nulle part que le progrès se poursuive pour Skopje, ce que vous avez appelé la base du parcours ultérieur d’adhésion de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, à savoir la résolution de la question du nom. Vous appelez cela la base, mais le rapport ne le dit pas.
M. G. DELAVEKOURAS : Il le dit expressément « nécessité de parvenir à un règlement mutuel à la question du nom, sous l'égide de l'ONU ». C’est la phrase exacte mentionnée dans le rapport et je pense qu'elle est claire.
En ce qui concerne la question chypriote, j’aimerais le répéter et c’est la position de la communauté internationale, position qui n’a pas changé. Les décisions du Conseil de sécurité sont valides, telle est le point de vue de la communauté internationale. Il y a des négociations en cours entre les deux communautés et nous voulons les voir avancer.
Le Président Christofias déploie des efforts inlassables, justement pour pouvoir parvenir à une solution. Mais lorsqu’on a en face des dirigeants chypriotes turcs qui obéissent à une logique obsolète des décennies passées et qui en fait considèrent la question selon la logique de la division. Jamais nous n’adopterons cette position.
M. A. FOURLIS : (question hors micro relative à l’article de l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères)
M. G. DELAVEKOURAS : Ecoutez, les décisions du Royaume-Uni ne sont pas nouvelles, ni le rôle qu’elle a eu dans le dossier chypriote au fil du temps. Cela ne veut toutefois pas dire que nous devons adopter ce genre de logique ou dilemmes qui s’apparentent à du chantage.
A l’heure actuelle, M. « Straw » a décidé de poser un dilemme s’apparentant à un chantage pour nous dire que si rien ne se passe il divisera l’île. Des expressions, des positions de ce genre ont déjà été entendues dans le passé ; est-ce que cela signifie que nous devons les adopter ? Pas le moins du monde, nous devons restés attachés à la légalité internationale.
Et la légalité internationale se reflète dans les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, dans les accords conclus entre les dirigeants des deux communautés, dans l’acquis communautaire, telle est la base de la solution. Maintenant si M. « Straw » considère qu’il doit à ce moment précis nous mettre le couteau sous la gorge, cela ne veut pas dire que nous resterons les bras croisés.
M. G. VLAVIANOS : Selon un télégramme envoyé hier par l'Agence athénienne de presse, nous constatons des réactions à Skopje concernant le rapport et notamment sur un sujet, c’est du moins ce qui apparaît dans le télégramme que j’ai moi-même lu, à savoir que le terme macédonien n’y est pas mentionné, etc.
Ce même télégramme dit que ce terme, le terme macédonien, se réfère à un rapport sur l’Albanie. Allons-nous, à l'Union européenne, faire quelque chose, car cela constitue une contradiction, non ?
M. G. DELAVEKOURAS : La Commission européenne, comme tous les organes institutionnels de l'Union européenne appliquent une pratique bien précise pour ce qui est des questions d'usage de termes dans le cadre des textes que nous préparons.
Les réactions des dirigeants de l’ARYM sont indicatives mais elles ne doivent pas s’écarter du fond de la question. Et ce sur quoi j'aimerais insister, c'est le fond du rapport sur l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, à savoir que les dirigeants de ce pays ont reçu de la part de la Commission européenne un avertissement très clair : les réformes qu'ils doivent réaliser, les changements auxquels ils doivent procéder pour parvenir à la convergence européenne ont pris du retard.
C’est une question très importante qui nous préoccupe vivement car nous voulons que ce pays continue de faire des pas en avant dans son cheminement vers l’Union européenne. C’est ce sur quoi nous devons axer nos efforts et sur la nécessité de parvenir à une solution mutuellement acceptable à la question du nom qui permettra d'engager concrètement les négociations d'adhésion concernant Skopje.
L'absence de référence à ce terme dans le rapport sur Skopje reflète manifestement une conception existante de la Commission sur cette question.
M. G. VLAVIANOS : Question hors micro concernant la rencontre imminente entre le Président Christofias et M. Eroglu au siège des Nations Unies.
M. G. DELAVEKOURAS : En ce qui concerne la rencontre convoquée par le Secrétaire général des Nations Unies avec le Président Christofias et M. Eroglu, j’aimerais dire que nous espérons voir du progrès dans cette rencontre, mais nous devons être réservés et c'est la réalité qui nous fait adopter cette attitude de réserve. La réalité des positions présentées que présente M. Eroglu à la table des négociations.
M. Eroglu obéit à une logique de division et ne manque une occasion de souligner justement cette logique des deux Etats, des deux peuples, la logique de la division. Sur cette base il ne peut manifestement y avoir du progrès.
Nous espérons que des pensées plus mures prévaudront. Nous espérons que lors de cette rencontre M. Eroglu viendra avec des positions différentes et la Turquie joue bien entendu un rôle clé dans une telle éventualité. Ce sera une discussion qui sera axée sur la question du patrimoine, l'une des questions les plus épineuses des négociations.
Comme vous le savez, le président Christofias a fait des propositions claires qui peuvent contribuer à sortir de l’impasse. Et l’une de ces propositions est l’interconnexion des chapitres différents mais étroitement liés relatifs au patrimoine, à la question du territoire et des colons.
Nous pensons que cette interconnexion est nécessaire si nous voulons réellement voir du progrès. Et nous espérons que cela peut être réalisé grâce à cette rencontre.
En tout cas, une chose est claire, le dirigeant chypriote turc doit changer d’attitude si nous voulons avoir du progrès.
November 11, 2009