Points principaux :
[Concernant la délimitation des zones maritimes avec des pays voisins :]
· La Grèce suit une stratégie. Elle souhaite délimiter toutes les zones maritimes avec tous ses voisins. Dans ce cadre, des initiatives sont entreprises depuis quelques années, sous le gouvernement précédent… Des initiatives qui se poursuivent aujourd'hui.
· Nous avons procédé à un accord important avec l’Albanie, un accord qui n’a pas encore été ratifié par la partie albanaise. Il y avait cette entrave bien connue dressée par la décision de la Cour constitutionnelle du pays. Toutefois, c’est une question qui doit être réglée, car l’accord existe et est fondé sur le droit de la mer qui constitue un précédent très important pour notre région.
· Des discussions sont en cours avec la Libye et l’Egypte, ces discussions avancent et dans le même temps nos relations avec la République de Chypre sont à un niveau qui permettra à ces deux pays de procéder à la délimitation de leurs zones maritimes, une fois qu’ils jugeront que cela est dans leur intérêt mutuel.
· Pour ce qui est de la Turquie, comme vous le savez, des contacts exploratoires sont en cours. Hier, il y a eu encore une rencontre et nous espérons que ces contacts produiront des résultats.
[Concernant une éventuelle coopération avec Chypre et Israël dans le domaine du gaz naturel :]
· Pour ce qui est de la question du gaz naturel, il existe évidemment des possibilités importantes de coopération entre les deux pays ce qui fait l’objet des discussions. Il est bien évident à mon sens que cette question est abordée lors de nos contacts tant avec la partie israélienne qu’avec la partie chypriote car la position de la Grèce revêt une importance stratégique pour le transfert d’éventuelles ressources naturelles qui seront extraites par Israël et la République de Chypre et transportées vers l’Europe. Toutefois, la discussion sur des projets concrets est précoce en ce moment. Il faut avoir des données précises pour engager cette discussion.
[Concernant l’attitude de l’ARYM en vue de la rencontre des négociateurs le 9 février]
· La politique, mais aussi les propos de M. Gruevski attestent du manque d’attachement aux efforts déployés en vue de parvenir à une solution dans le cadre des négociations menées sous l’égide des Nations unies. M. Gruevski a annoncé en fait que la rencontre du 9 février serait un échec et cela montre qu’il n’est pas attaché à parvenir à une solution.
· M. Gruevski tient entre ses mains l’avenir de son pays, l’avenir européen de son pays. C’est un avenir que la Grèce soutient de toutes ses forces ; d’ailleurs grâce aux actions de la Grèce, l’ancienne République yougoslave de Macédoine est en passe de devenir membre de l’OTAN et d’engager des négociations d’adhésion avec l’Union européenne. Il ne faut pas l’oublier. Il faut également tenir compte du fait que la responsabilité finale incombe à M. Gruevski lui-même. C’est lui qui devra, par ses décisions, prouver qu’il regarde vers l’avenir.
[Concernant le Liban et la rencontre du ministre des Affaires étrangères avec les ambassadeurs des pays de la Ligue arabe à Athènes :]
· Le Liban traverse à l’heure actuelle une grave crise politique que nous suivons avec la plus grande attention et préoccupation je dois dire.
· Nous croyons au renforcement et à la protection de la stabilité et de l'indépendance du Liban; nous entretenons avec ce pays des relations très amicales et nous souhaitons qu'il puisse sortir de l’impasse à travers ce processus.
· Certaines initiatives sont en cours, malgré cela la crise politique est grave et nous, de notre côté, nous essayerons d'apporter notre aide en apportant tous les moyens disponibles, afin que le Liban puisse retrouver la voie de la stabilité.
· Toutes ces questions feront l'objet de discussions entre le ministre et les ambassadeurs des pays de la Ligue arabe.
[Concernant la minorité ethnique grecque en Albanie :]
· Le statut de la minorité ethnique grecque en Albanie est très important : il faut protéger la minorité, il faut qu'elle puisse fonctionner sans heurts, qu'elle soit intégrée dans la société albanaise et je le redis – elle doit être protégée, se sentir en sécurité.
· La Grèce suit de très près la situation, comme vous le savez nous sommes toujours en contact avec les représentants de la communauté grecque en Albanie, nous avons fêté récemment les 20 ans d'Omonia, ce qui a représenté un événement marquant.
· Nous attendons le recensement en Albanie, qui devra se dérouler selon les normes européennes et nous voulons que l'Albanie fasse des pas en avant pour garantir les droits de la minorité.
[Concernant la visite imminente à Genève du Président Christofias et du dirigeant chypriote turc, M. Eroglu :]
· Il ne reste plus qu’une rencontre entre le président Christofias et le dirigeant chypriote turc. Malheureusement les choses pour le moment n’aspirent aucun optimisme, il semblerait que la partie chypriote turque se dissimule derrière des positions appartenant au passé, des positions qui ne permettent aucun progrès.
Texte intégral
M. G. DELAVEKOURAS : Bonjour. Je commencerais par le programme de la direction politique.
Demain, à 13h00, le ministre des Affaires étrangères assistera à un déjeuner offert par l’ambassadeur du Liban de la part des ambassadeurs des pays membres de la Ligue arabe.
En outre, vendredi soir, M. Droutsas assistera à un déjeuner offert par l’ambassadeur de Chine en Grèce en l’honneur du ministre.
Mardi 25 janvier à 1930, M. Droutsas assistera une réception donnée par le Président de la République, M. Carolos Papoulias en l’honneur du corps diplomatique.
Les 27 et 28 janvier, le ministre effectuera un déplacement au Monténégro où le 27 il aura des entretiens d’intérêt bilatéral avec les chefs politiques du pays tandis que le 28 il participera à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de la Coopération en Europe du Sud-est (SEECP). En outre, le ministre prononcera un discours sur le thème « Perspective européenne du Monténégro et des Balkans occidentaux » au département de sciences politiques de l’université de Podgorica, en présence des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères du Monténégro ainsi que des membres du corps diplomatique.
Lundi 31 janvier, M. Droutsas avec la ministre adjointe des Affaires étrangères, Mme Xenogiannakopoulou, se déplacera à Bruxelles en vue de participer aux conseils « Affaires générales » et « Affaires extérieures ».
Demain, 21 janvier, Mme Xenogiannakopoulou participera à un déjeuner de travail avec les ambassadeurs de Hongrie, de Pologne, de Slovaquie et de la République tchèque.
En outre, le mardi 1er février, la ministre adjointe des Affaires étrangères participera à la réunion ministérielle du Partenariat oriental qui se tient à Bruxelles.
Les 24 et 25 janvier, M. Kouvelis se déplacera à Sarajevo en vue de participer à une réunion sur la Stratégie de la Macro-région de la mer adriatique et ionienne.
Comme il a été communiqué à travers le site du ministère des Affaires étrangères, M. Dollis se trouve depuis le mercredi 19 janvier en Israël. Il s’est rendu à Jérusalem et s’est entretenu avec Sa Béatitude, le Patriarche Théophile III. En outre, il s’est rendu également à Bethléem où il a visité le Temple de la naissance et s’est entretenu avec des représentants de la communauté grecque.
Aujourd’hui, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères avec le ministre de l’Etat, M. Pampoukis, auront des consultations avec des hauts fonctionnaires israéliens sur des questions relevant des relations bilatérales dans le cadre des contacts en vue de préparer le Conseil ministériel de Coopération entre les deux pays.
Je suis à votre disposition pour la séance de questions.
Μme FRYSSA : Avons-nous certaines informations sur une éventuelle visite de la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Clinton en Grèce ?
M. G. DELAVEKOURAS : Il n’y a à ce jour rien de nouveau. Toutes les informations y relatives seront communiquées une fois que la visite sera définitivement fixée.
Mme MELISSOVA : Ni l’agenda de la visite ?
M. G. DELAVEKOURAS : Une fois que la visite sera définitivement fixée, nous communiquerons toutes les informations y relatives tout comme le contenu des contacts. Comme vous le comprenez, nous nous attendons, si la visite a lieu, à ce qu’il y ait des consultations sur toutes les questions relevant des relations gréco-américaines ainsi que sur des questions régionales revêtant un intérêt pour les deux pays.
M. G. VLAVIANOS : Y a-t-il plus de détails sur la visite de M. Pampoukis et de M. Dollis en Israël car d’après ce que je comprends ils s’entretiendront de nouveau avec le ministre des Affaires étrangères, M. Liberman qui a effectué une visite en Grèce il y a à peine cinq jours. Avez-vous plus d’informations à cet égard ?
M. G. DELAVEKOURAS : Les contacts avec la partie israélienne seront très intensifs et soutenus. Nous avons décidé de concert de mettre en place un Conseil ministériel de coopération. Il s’agit d’une évolution très importante dans les relations bilatérales qui fournit le cadre institutionnel afin que cette coopération se développe de manière intensive dans le futur. Dans ce contexte, ce qui nous intéresse est que le Conseil ministériel de coopération apporte des résultats précis sur la base des calendriers précis. C’est pourquoi les contacts sont aussi fréquents.
Mme M. KOURBELA : Est-ce que Chypre participe dans une certaine mesure à cet « encadrement » institutionnel des relations entre la Grèce et Israël ?
M. D. DELAVEKOURAS : Le Conseil ministériel de coopération entre les deux pays est bilatéral, c'est-à-dire qu'il ne concerne que la coopération entre la Grèce et Israël. Cela dit, des progrès ont également été réalisés au niveau de la coopération entre Chypre et Israël. Nous pensons que tous ces contacts sont utiles car ils peuvent avoir des effets stabilisateurs pour la région élargie de la Méditerranée orientale aussi. En d’autres termes, nous pensons que cette intensification des relations avec Israël et dans le même temps les relations stables qu’entretient la Grèce avec le monde arabe, peuvent donner lieu à une cadre bien amélioré des relations bilatérales de la Grèce et avoir un impact positif sur les efforts consentis en faveur de la stabilité dans notre région.
M. KAPOUTSIS : Dans les contacts qu’a eus M. Liberman ici avec M. Droutsas et éventuellement avec M. le Premier ministre, la question de la reconnaissance de la zone économique exclusive de la Grèce a-t-elle été évoquée ?
M. D. DELAVEKOURAS : Il n’est pas question de reconnaître la zone économique exclusive de la Grèce.
M. KAPOUTSIS : La question de la délimitation.
M. D. DELAVEKOURAS : Avec Israël ?
M. KAPOUTSIS : Délimitation. Non, est-ce que…
M. D. DELAVEKOURAS : Elles ne se recouvrent pas. Les zones maritimes de la Grèce et d’Israël ne se recouvrent pas.
M. KAPOUTSIS : Une minute, je vous demande si la question de la délimitation de la zone économique exclusive a été évoquée.
M. D. DELAVEKOURAS : Non. Il ne s’agit pas d’une question que nous aborderions avec Israël. Je répète que la Grèce et Israël ont des zones maritimes qui ne se recouvrent pas.
M. KAPOUTSIS : Il existe…, toutefois une zone contiguë entre la Grèce et Chypre, n’est-ce pas ? Est-ce qu’une telle discussion a été engagée ?
M. D. DELAVEKOURAS : C’est une discussion engagée entre la Grèce et Chypre.
M. KAPOUTSIS : Oui, est-ce que cette discussion est engagée ?
M. D. DELAVEKOURAS : Cela n’a rien à faire avec Israël.
M. KAPOUTSIS : Bon.
M. D. DELAVEKOURAS : Comme nous l’avons déjà affirmé, la Grèce suit une stratégie. Elle souhaite délimiter toutes les zones maritimes avec tous ses voisins. Dans ce cadre, des initiatives sont entreprises depuis quelques années, sous le gouvernement précédent…
M. KAPOUTSIS : Et évidemment avec la Turquie, n’est-ce pas ?
M. D. DELAVEKOURAS : …et ces initiatives se poursuivent. Nous avons procédé à un accord important avec l’Albanie, un accord qui n’a pas encore été ratifié par la partie albanaise. Il y avait cette entrave bien connue dressée par la décision de la Cour constitutionnelle du pays. Toutefois, c’est une question qui doit être réglée, car l’accord existe et est fondé sur le droit de la mer qui constitue un précédent très important pour notre région. Des discussions sont en cours avec la Libye et l’Egypte, ces discussions avancent et dans le même temps nos relations avec la République de Chypre sont à un niveau qui permettra à ces deux pays de procéder à la délimitation de leurs zones maritimes, une fois qu’ils jugeront que cela est dans leur intérêt mutuel. Pour ce qui est de la Turquie, comme vous le savez, des contacts exploratoires sont en cours. Hier, il y a eu encore une rencontre et nous espérons que ces contacts apporteront des résultats.
Mme M. KOURBELA : Une question supplémentaire. La raison pour laquelle je vous ai posé cette question concernant la participation de Chypre aussi à cet encadrement institutionnel, car hier soir M. Pampoukis lors d’une manifestation de la Chambre de commerce gréco-israélienne, a évoqué un triangle de coopération entre la Grèce, Chypre et Israël et un orateur a fait une référence au gaz naturel. Est-ce qu’à cet égard il y a un développement important ?
M. D. DELAVEKOURAS : Bon, pour ce qui est de la question du gaz naturel, il existe évidemment des possibilités importantes de coopération entre les deux pays ce qui fait l’objet des discussions. Il est bien évident à mon sens que cette question est abordée lors de nos contacts tant avec la partie israélienne qu’avec la partie chypriote car la position de la Grèce revêt une importance stratégique pour le transfert d’éventuelles ressources naturelles qui seront extraites par Israël et la République de Chypre et transportées vers l’Europe. Toutefois, la discussion sur des projets concrets est précoce en ce moment. Il faut avoir des données bien concrètes pour engager cette discussion.
MME N. MELISSOVA : En ce qui concerne l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, nous constatons que M. Gruevski continue de tenir des propos négatifs, qui plus est sachant que l’on se rapproche du 9 février, date à laquelle aura lieu cette rencontre sous la direction de M. Nimetz. J’aurais également voulu savoir si cet objectif s’inscrit parmi les objectifs du voyage du ministre à Monténégro ou s’il aura des rencontres bilatérales à ce sujet.
M. D. DELAVEKOURAS : Tout d’abord, pour ce qui est des déclarations de M. Gruevski et particulièrement de l’interview qu’il a accordée hier, si je ne m’abuse, je dois dire que la politique, mais aussi les propos de M. Gruevski attestent du manque d’attachement aux efforts déployés en vue de parvenir à une solution dans le cadre des négociations menées sous l’égide des Nations unies. M. Gruevski a annoncé en fait que la rencontre du 9 février serait un échec et cela montre qu’il n’est pas attaché à parvenir à une solution. Nous l’avons déjà dit, M. Gruevski tient entre ses mains l’avenir de son pays, l’avenir européen de son pays. C’est un avenir que la Grèce soutient de toutes ses forces ; d’ailleurs grâce aux actions de la Grèce, l’ancienne République yougoslave de Macédoine est en passe de devenir membre de l’OTAN et d’engager des négociations d’adhésion avec l’Union européenne. Il ne faut pas l’oublier. Il faut également tenir compte du fait que la responsabilité finale incombe à M. Gruevski lui-même. C’est lui qui devra, par ses décisions, prouver qu’il regarde vers l’avenir. Malheureusement, ce genre de propos n’aident pas les choses dans ce sens.
Pour ce qui est de votre deuxième question, sur le Monténégro, je dirais que M. le ministre aura des contacts bilatéraux afin que nous puissions intensifier les relations bilatérales de la Grèce avec le Monténégro ; il participera toutefois à une rencontre très importante, une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères du Processus de coopération des pays de l’Europe du Sud-est (SEECP). La Grèce a présenté certaines idées – vous connaissez bien l’Agenda 2014 – que nous avons défini clairement : nous aspirons à mettre en place une réunion au sommet Union européenne – pays des Balkans occidentaux, que nous pourrions appeler « Thessalonique II », et qui, comme la précédente, créera une stratégie de l’Union européenne visant à raviver le processus d’adhésion. A ce stade, il existe des propositions bien précises que nous voulons développer et que nous présentons aux autres partenaires, comme cela a lieu hier lors de la visite du ministre des Affaires étrangères en Pologne. Nous pensons que les peuples des Balkans occidentaux doivent de nouveaux pouvoir voir les avantages du processus d’adhésion. Cela peut se faire grâce à des programmes de coopération transfrontaliers, entre les pays de la région, grâce à une plus grande implication de nos partenaires à l'Union européenne, qui en réalité seront chargés d'aider plus intensivement ces pays dans leur effort de réformes. Nous pouvons voir des travaux d’infrastructure dans notre région qui faciliteront la vie des habitants de la région. Nous pouvons voir des coopérations entre les pays qui rapprocheront les peuples et ce, dans une région qui a beaucoup souffert des conflits au cours des deux dernières décennies. Pour cette raison, il est très important de pouvoir avancer en ayant une vision, d’utiliser et de valoriser ces grands événements symboliques, comme les cent ans marquant le début de la première guerre mondiale et il faudra redonner une vision à ces régions afin qu'elles puissent suivre le processus de réformes.
MME N. MELISSOVA : Vous avez dit que M. Droutsas rencontrera l'ambassadeur du Liban dans le cadre d’une manifestation, mais je n’ai pas entendu de quelle manifestation il s’agissait.
M. D. DELAVEKOURAS : M. Droutsas assistera à un déjeuner offert par l’ambassadeur du Liban à tous les ambassadeurs des pays de la Ligue arabe accrédités dans notre pays. Il s’agit d’une rencontre importante, lors de laquelle l’occasion sera donnée de discuter de toutes les évolutions au Moyen-Orient et des développements importants au Liban.
MME N. MELISSOVA : Est-ce que la situation s’empire, les choses deviennent plus difficiles…
M. D. DELAVEKOURAS : Le Liban traverse à l’heure actuelle une grave crise politique que nous suivons avec la plus grande attention et préoccupation je dois dire. Nous croyons au renforcement et à la protection de la stabilité et de l'indépendance du Liban; nous entretenons avec ce pays des relations très amicales et nous souhaitons qu'il puisse sortir de l’impasse à travers ce processus. Certaines initiatives sont en cours, malgré cela la crise politique est grave et nous, de notre côté, nous essayerons d'apporter notre aide en apportant tous les moyens disponibles, afin que le Liban puisse retrouver la voie de la stabilité. Toutes ces questions feront l'objet de discussions entre le ministre et les ambassadeurs des pays de la Ligue arabe.
M. P. PAPATHANASSIOU : Suite au récent voyage du Secrétaire d’Etat, M. Dollis, à Dervitsani, à l’occasion du 20e anniversaire d’Omonia, pouvez-vous nous dire comment le ministère grec des Affaires étrangères perçoit les relations gréco-albanaises, sous le prisme de la question de la communauté grecque dans le nord de l'Epire.
M. D. DELAVEKOURAS : Les relations entre la Grèce et l’Albanie ont connu des fluctuations. La Grèce est un pays qui a soutenu avec constance tant la perspective européenne que la perspective euro-atlantique de l'Albanie et nous sommes heureux de pouvoir voir l'Albanie devenir notre allié à l’OTAN.
La perspective européenne de l’Albanie est tout aussi importante, mais il est important de garder en tête que l’on ne peut s’écarter des conditions fixées par l’Union européenne, par l’acquis européen et ses valeurs.
Dans ce contexte, le statut de la minorité ethnique grecque en Albanie est très important : il faut protéger la minorité, il faut qu'elle puisse fonctionner sans heurts, qu'elle soit intégrée dans la société albanaise et je le redis – elle doit être protégée, se sentir en sécurité. La Grèce suit de très près la situation, comme vous le savez nous sommes toujours en contact avec les représentants de la communauté grecque en Albanie, nous avons fêté récemment les 20 ans d'Omonia, ce qui a représenté un événement marquant. Nous attendons le recensement en Albanie, qui devra se dérouler selon les normes européennes et nous voulons que l'Albanie fasse des pas en avant pour garantir les droits de la minorité.
MME M. KOURBELA : Une question concernant la question de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen. La présidence hongroise a accordé la priorité à cette question et comme l’a annoncé l’ambassadeur récemment, il soutient fermement l'adhésion de ces pays à la Convention de Schengen. Quelle est la position grecque à ce sujet? Une deuxième question concernant la stratégie européenne pour le Danube. Cette stratégie revêt un fort caractère économique, est-ce que les hommes d'affaires grecs y sont sensibilisés, savent-ils que des grands projets vont voir le jour dans cette région? Souhaitent-ils éventuellement y participer?
Merci.
M. D. DELAVEKOURAS : Concernant la première question, je dirais que nous avons déjà annoncé à la Roumanie et à la Bulgarie, et cette position a déjà été formulée devant les instances compétentes de l’UE, que nous voulons les voir adhérer à l’espace Schengen dans les plus brefs délais. Nous pensons que cette mobilité entre les peuples de la région et les peuples de l’Union européenne permet leur rapprochement et renforce les liens qui les unissent. Nous voulons donc voir des progrès s'agissant de cette question.
Concernant votre deuxième question, je dirais avant tout que je tiens pour acquise la participation des entreprises grecques dans le cadre de la stratégie pour le Danube. En outre, un autre point non moins important est l’idée de lier cette stratégie avec la région des Balkans occidentaux. Certains pays de la région participent d’ores et déjà à la stratégie pour le Danube, il s’agit d’une politique régionale importante, qui pourrait donner un nouveau souffle à des grands projets dans notre région et servir l'objectif que je vous ai décrit tout à l'heure, à savoir une coopération toujours plus étroite de la région avec l'Union européenne et des progrès rapides de la région afin que nous puissions nous rapprocher à un moment donné de la pleine adhésion.
MME D. ANTONIOU : Qu’attendons-nous de la rencontre tripartite à Genève la semaine prochaine concernant le dossier chypriote et que pensez-vous du climat et de l’état d’avancement des négociations à Chypre, des négociations directes et des positions exprimées dans le cadre de ces discussions ?
M. D. DELAVEKOURAS : Il ne reste plus qu’une rencontre entre le président Christofias et le dirigeant chypriote turc. Malheureusement les choses pour le moment n’aspirent aucun optimisme, il semblerait que la partie chypriote turque se dissimule derrière des positions appartenant au passé, des positions qui ne permettent aucun progrès. Il a été annoncé que M. Downer effectuera une visite à Ankara demain si je ne me trompe pas. Etant donné que la Turquie a un rôle décisif dans ce processus, j’espère qu’à l'issue de cette visite nous pourrons entrevoir un changement de position. Toutefois, tout le monde doit bien comprendre que la partie chypriote grecque fait de sérieux efforts, elle présente des propositions constructives, des propositions en vue de faire converger les vues, afin que nous puissions - comme l'a demandé le Secrétaire général - voir des progrès et d’un autre côté, nous avons des dirigeants chypriotes turcs qui semble vouloir gagner du temps. J’espère qu’ils restent attachés à l’objectif final de la solution et qu’ils n’essaient pas de faire échouer ce processus. Ils devront le prouver à la table des négociations.
Merci beaucoup.
January 20, 2011