A. PAPAIOANNOU : Bonjour à tous et bon week-end en perspective. Permettez-moi tout d’abord de commencer par certaines questions d’ordre organisationnel. Premièrement, j’aimerais organiser un briefing régulier toutes les semaines. Mon intention est de le faire tous les jeudis à 11h00, mais nous pourrons adapter cette heure et date en fonction des obligations et alors ce briefing aura lieu soit le jeudi un peu plus tard dans la journée, soit le vendredi matin, comme c’est le cas aujourd’hui, puisqu’ hier nous avions le Conseil des Affaires étrangères.
La deuxième chose que je voulais vous dire est que notre réunion par visioconférence d’aujourd’hui n’est pas informelle, comme ce fut le cas de la semaine passée, où nous faisions des essais. Étant donné que le système par Internet a bien fonctionné, nous avons décidé d’instaurer le point de presse dorénavant.
Troisièmement, ces rendez-vous réguliers se feront, jusqu’à nouvel ordre, via la plateforme Zoom obligatoirement, car nous n’avons malheureusement pas d’autre option.
Quatrièmement, je commence par une présentation en guise d’introduction et par la suite, si vous avez des questions, je vous demande de me les écrire sur le tchat, à droite de votre écran, avec votre nom afin que je puisse vous donner la parole en fonction de l’ordre dans lequel vous avez posé votre question.
Comme je l’ai tout à l’heure dit, permettez-moi de faire d’abord une brève séance d’information sur ce qui s’est passé la semaine passée. Il y a les questions liées à la pandémie, mais aussi d’autres questions ayant trait à la politique étrangère.
Tout d’abord, vous avez dû voir la déclaration faite hier par le ministre des Affaires étrangères, N. Dendias concernant sa participation au Conseil des Affaires étrangères, qui s’est tenue par visioconférence, lors duquel le ministre a souligné encore une fois que notre pays et l’Union européenne souhaitent de manière générale un agenda positif concernant les relations avec la Turquie, comme mentionné dans les conclusions du Conseil européen du 1er octobre. Toutefois, la Turquie – ce que le ministre a souligné – a fait tout le contraire, démontrant ainsi une volonté de fermer les perspectives d’amélioration des relations. Il a évoqué les cinq messages NAVTEX illégaux qu’elle a émis dans l’intervalle, après le Conseil européen d’octobre, donc les derniers 1 mois et demi. Et je le répète, depuis octobre.
Et bien entendu, il s’est référé aux déclarations illégales, au « pique-nique » à Varosha, dimanche dernier, que nous avons fermement condamné au moyen d’un communiqué.
Le principal point est que le ministre a réitéré que, à la lumière de ces évolutions, l’Union européenne devra désormais préparer en décembre les mesures appropriées et les adopter. Je le répète, les mesures appropriées.
En tenant compte du fait que l’attitude de la Turquie est exactement le contraire de celle que nous avons demandé en tant qu’UE.
S’agissant du Conseil des Affaires étrangères, permettez-moi de dire brièvement que la discussion était particulièrement intéressante et un grand nombre d’États membres sont intervenus et ont exprimé leur inquiétude face à l’attitude de la Turquie. Certains ont d’ailleurs condamné ouvertement l’attitude de la Turquie. Un pays s’est d’ailleurs référé à l’imposition d’un moratoire sur les exportations d’armement. Et ce que je retiens, c’est que certains des pays qui ont pris la parole n’étaient pas ceux qui ont l’habitude d’intervenir dans ce genre de questions. De manière générale, une dynamique est créée concernant la Turquie, et nous verrons comment celle-ci évoluera.
La principale conclusion, si vous me le permettez, de la rencontre d’hier était qu’il est désormais compris que le problème de la Turquie, les actions de la Turquie ne sont pas un problème exclusivement bilatéral entre la Grèce et la Turquie. Il s’agit d’une question européenne.
En ce qui concerne Varosha, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous avons condamné la visite du Président turc et d’autres hauts fonctionnaires turcs, dimanche passé, qui constitue une violation flagrante des résolutions 550 et 789 du Conseil de sécurité. S’agissant de la question chypriote, notre position demeure immuable. Nous sommes en faveur d’une solution équitable et durable sur la base d’une fédération communautaire, bizonale, dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité.
En ce qui concerne les Emirats arabes unis, avec la visite du Premier ministre, le porte-parole du gouvernement s’est déjà exprimé à ce sujet. Je n’ai rien à ajouter. Je voulais juste faire une remarque plus générale sur les relations bilatérales avec les Emirats arabes unis, en soulignant que la visite du Premier ministre était la deuxième en une année et que le ministre des Affaires étrangères s’est rendu dans les Emirats arabes unis trois fois depuis novembre dernier. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, a effectué une visite en Grèce en septembre dernier. J’accorde donc une importance particulière au fait que cette visite et l’accord signé aux Émirats constitue la prochaine étape d’un effort diplomatique commencé il y a longtemps et entraînant le renforcement des relations bilatérales avec ce pays. Nous avons désormais tissé des contacts politiques étroits avec les Emirats et ces contacts s’étendront à d’autres domaines, comme la coopération en matière de défense, les investissements, la coopération au sein d’organisations internationales, etc.
D’une manière générale, j’aimerais me référer aux perspectives d’élargissement des différents modèles multipartites dans la région. La normalisation des relations des Emirats arabes unis avec Israël crée de nouvelles perspectives et contribue à parvenir à un règlement durable au Moyen-Orient. J’aimerais également dire que les Emirats, et en général les pays du Golfe, constitue un pont entre les pays d’Europe, y compris notre pays, et les pays du reste de l’Asie, comme par exemple l’Inde. Nos relations avec ces pays se sont développées dans une large mesure et ne sont absolument pas comparables à la relation que nous avions au cours des 10 dernières années. Elles sont passées à un niveau totalement différent.
Les élections américaines maintenant. J’ai dit la semaine passée que nous comptions sur une coopération étroite avec la nouvelle administration américaine, lorsqu’elle assumera ses pouvoirs. Il va sans dire que nous avons déjà des contacts, des contacts réguliers avec des cadres du parti démocrate. Un autre point que je souhaiterais souligner est que bien entendu nous comptons sur le renforcement des relations Union européenne – Etats-Unis dans le cadre de la nouvelle administration américaine.
Enfin, en ce qui concerne les relations bilatérales avec les Etats-Unis, permettez-moi de dire qu’une rencontre de haut niveau administratif s’est tenue à Washington, où la partie grecque a fait part de ses préoccupations à la partie américaine au sujet du rapport du State Department qui avait été transmis au Congrès. À ce stade, je rappelle que, comme vous le savez, la partie américaine a condamné publiquement à maintes reprises les violations de l’espace aérien par la Turquie.
Permettez-moi maintenant de faire un bref aperçu du programme de la direction politique du ministère pour la semaine prochaine. Je commencerais par mardi 24 novembre, où le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias, participera à une réunion par visioconférence, à la conférence des donateurs pour l’Afghanistan à Genève. Par la suite, un entretien téléphonique a été prévu avec son homologue italien, Luigi Di Maio, où seront entre autres abordées les évolutions en Méditerranée orientale et en Libye. Par ailleurs, mardi, le ministre participera à la conférence en ligne de l’Economist sur Chypre sur le thème « Europe : Putting solidarity to the test – Cyprus : In need of a new growth model? ». Il sera intervenant lors de la thématique intitulée « Energy diplomacy in turbulent times ». Enfin, toujours mardi – le programme de mardi est particulièrement chargé – il participera à la 37e réunion ministérielle sur la Francophonie, toujours par visioconférence.
Jeudi 26 novembre, il y aura un entretien téléphonique entre M. le ministre et le Secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg. L’entretien se fera en vue de la conférence des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, les 1 et 2 décembre, par visioconférence aussi. Un peu plus tard, le même jour, le ministre participera, toujours par visioconférence, à une réunion ministérielle qui se tient à Barcelone, entre l’Union européenne et les partenaires du Voisinage sud.
Vendredi, il participera au 5e forum régional au niveau ministériel de l’Union pour la Méditerranée qui se tient également à Barcelone.
En ce qui concerne le ministre adjoint des Affaires étrangères, M. Varvitsiotis, j’aimerais souligner notamment le fait que, comme vous le savez, il a transmis, il y a quelques jours, la présidence du Conseil de l’Europe à l’Allemagne, qui l’a assumée depuis le 15 novembre. À ce stade, j’aimerais relever le fait que le ministre allemand des Affaires étrangères a félicité la Grèce pour la façon dont elle a assumé la Présidence du Conseil de l’Europe dans des conditions sans précédent.
J’aimerais également, à ce stade, dresser un bref bilan de la Présidence grecque du Conseil de l’Europe, mettre l’accent sur la création de l’Observatoire pour l’étude de l’histoire et la Déclaration d’Athènes. C’était une présidence numérique à part entière et, malgré les événements, nous avons réussi à tenir un grand nombre de rencontres, dont quatre réunions ministérielles. La dernière a eu lieu le 4 novembre. Et dans ce contexte, j’aimerais souligner la participation d’un grand nombre de ministres et ministres adjoints, ce qui n’arrive pas souvent au Conseil de l’Europe. Par ailleurs, le 4 novembre, une manifestation a été organisée au Parlement, en présence de la Présidente de la République hellénique, pour célébrer le 70e anniversaire de la Convention européenne des droits de l’homme. Et comme je vous l’ai dit, tout le monde s’accorde pour dire que c’était une présidence réussie.
Pardonnez-moi d’avoir pris autant de temps pour cette introduction. Je suis maintenant à votre disposition pour la séance de questions.
Je vois tout d’abord que Mme Rigou a demandé la parole.
M. RIGOU : J’avais deux questions. La première concernant la Hongrie et la Pologne qui ont opposé leur veto au budget européen et le plan de relance face aux conséquences économiques de la pandémie. Mme Merkel a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter pour le moment, mais est-ce que ce « pour le moment » n’est-il pas le mot-clé ? Comment pensez-vous que la situation se débloquera ?
A. PAPAIOANNOU : Il y a eu tout d’abord une brève discussion hier à la réunion par visioconférence du Conseil européen qui, à ma connaissance, a duré une demi-heure environ. Il y a eu certaines interventions et ce qui a été dit à la fin est que la présidence poursuivra ses efforts pour parvenir à une solution le plus rapidement possible.
M. RIGOU : Toutefois, nous avons, encore une fois, une sorte de crise au sein de l’Union, à l’heure même où la France et l’Allemagne, par cet article conjoint des ministres des Affaires étrangères, demandent une révision du partenariat transatlantique, notamment à la lumière des bouleversements que nous observons dans le monde entier. J’aimerais un commentaire à ce sujet.
A. PAPAIOANNOU : Vous me demandez deux choses. Je vais répondre brièvement à la première, sur ce que vous appelez « crise ». C’est une tradition à l’Union européenne, je l’ai vécu à plusieurs reprises, pour les négociations de se terminer sur le fil du rasoir. Je ne dis pas que cela va se passer maintenant aussi. Je n’ai aucune raison à l’heure actuelle d’être pessimiste et nous soutenons pleinement les efforts de la présidence allemande en vue d’une solution commune à cette question.
En ce qui concerne les relations transatlantiques, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous sommes en faveur de l’approfondissement des relations entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Nous avons de nombreux défis en commun à relever, à commencer par la pandémie, le changement climatique, etc., et nous espérons que ces liens se renforceront et que nous coopèrerons étroitement avec la nouvelle administration américaine.
S. SIDERIS : Bonjour M. le porte-parole. La Grèce ne cesse de déclarer que les messages NAVTEX de la Turquie sont illégaux. Sur quoi sont-ils fondés lorsqu’elle les annonce dans les eaux internationales non délimitées par la Grèce ?
A. PAPAIOANNOU : La Grèce a ipso facto et ab initio des droits en ce qui concerne son plateau continental, sur la base du droit international et plus précisément des articles 77 et 121, si je ne me trompe pas, de la Convention du droit international de la mer, qui constituent du droit coutumier également.
La Turquie ne peut annoncer des NAVTEX pour des régions ne relevant pas de sa compétence. C’est la station d’Héraklion qui est compétente pour ces régions.
TH. ARGYRAKIS : Bonjour. Le ministre a déclaré hier qu’il a demandé la préparation et l’adoption des mesures appropriées. La question est, car nous avions entendu dans le passé de la part de hauts fonctionnaires de l’UE que la liste est prête. Cette liste n’a-t-elle pas été élaborée ? Pourquoi a-t-il demandé cette préparation ?
Et deuxièmement, lorsque l’on parle de préparation, autrement dit le feu vert pour la préparation, l’attendons-nous maintenant au sommet de décembre ? Et une autre question qui est directement en rapport avec cela, lorsque l’on parle de « mesures », veut-on parler de sanctions ?
A. PAPAIOANNOU : Le ministre a parlé clairement de mesures appropriées. Il l’a dit dans sa déclaration. Il a parlé de « appropriate measures » à ses homologues. Il a dit que nous devions finaliser les mesures appropriées et les adopter.
TH. ARGYRAKIS : Vous n’avez pas répondu à la question de la préparation.
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai répondu.
TH. ARGYRAKIS : Est-ce que nous attendons la préparation ? Que le feu vert soit donné lors du Sommet ?
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai répondu M. Argyrakis. Permettez-moi de donner la parole à Mme Fotaki qui attend.
Α. FOTAKI : Bonjour. Lorsque vous dites que les rapports de force ont changé au niveau de l’Union européenne et que d’autres comprennent que la Turquie n’a fait aucun pas positif, pourrons-nous les convaincre d’imposer des mesures ou d’avoir un autre avertissement ? Dans quel sens pourraient aller ces mesures ou ces sanctions ? Appelons-les comme nous voulons.
A. PAPAIOANNOU : Tout d’abord je vais insister sur les mots « mesures appropriées ». A l’heure actuelle, ce que j’ai dit est que des voix de plus en plus nombreuses s’inquiètent ou condamnent les actions de la Turquie en général. Il y a eu d’autres références, non seulement à la Méditerranée orientale et Chypre, mais aussi à des déclarations de hauts fonctionnaires turcs qui suscitent pas mal de tensions, sur le transfert de djihadistes dans d’autres régions, sur l’instabilité que crée la Turquie dans d’autres régions dans le voisinage élargi, qu’il s’agisse du Caucase, de la Syrie ou de la Libye ; sans oublier bien sûr la question migratoire – des réfugiés, qui est également une source de préoccupation pour de nombreux pays de l’Union européenne. Dans ce contexte, de vives préoccupations ont été exprimées. Cela crée une dynamique et une meilleure compréhension de nos positions. Et ce que nous disons ici depuis longtemps, et je le répète, est qu’il ne s’agit pas d’une question gréco-turque, mais d’un défi pour toute l’Europe. Et que c’est dans ce contexte que l’Union européenne devra décider de la mise en œuvre des mesures appropriées.
TH. ARGYRAKIS : Vous avez dit que certains pays ont condamné les actions de la Turquie et certains d’entre eux pour la première fois. Quels sont ces pays et quels sont ceux qui n’ont pas condamné les actions de la Turquie.
A. PAPAIOANNOU : C’était une séance à huis clos. J’ai dit que certains pays ont condamné de cette façon, je n’ai pas dit pour la première fois. Et c’est pourquoi je relève que cela était important. La condamnation et les mots utilisés. Permettez-moi toutefois de ne pas citer de pays. Il appartient aux ministres des Affaires étrangères de ces pays de le mentionner s’ils le souhaitent.
Κ. BALI : Bonjour à tous. Avant le sommet précédent qui avait été consacré au dialogue UE – Turquie et aux relations UE – Turquie, l’Oruc Reis était rentré au port d’Antalya et il y a avait eu une fin d’alerte, si je peux m’exprimer ainsi. Pensez-vous que si la même chose se produit à quelques jours de ce sommet, cela sera un signe suffisant de bonne volonté ?
A. PAPAIOANNOU : Tout d’abord, les conclusions du Conseil européen étaient pour que la Turquie cesse ses actions provocatrices en général. On ne parle pas de le faire pendant quelques jours seulement mais indéfiniment.
Cela concerne ce qu’elle fera à partir de maintenant et non pas seulement si le bateau partira. Cela sera un signe positif vers la désescalade bien entendu, mais je le répète, au cours du dernier mois et demi seulement, elle a émis 5 messages NAVTEX.
Je ne peux à l’heure actuelle définir comment seront les conclusions. C’est quelque chose qui sera examiné par les ministres des Affaires étrangères au début du mois de décembre et par la suite par les chefs d’États et de gouvernements au Conseil européen.
Α. VOUDOURI : Bonjour à tous. Hier, après la fin de la réunion par visioconférence des ministres des Affaires étrangères, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas a dit que si nous ne voyons pas de signes positifs, mais que des provocations de la part de la Turquie au cours des prochaines semaines, nous nous dirigeons vers une négociation difficile.
Ma question est de savoir avec qui sera faite la négociation et sur quoi dès lors que les choix sont très limités. Ne sont-ce pas les choix qui s’offrent à la Turquie ?
A. PAPAIOANNOU : Je ne veux pas émettre de commentaire sur ce qu’a dit le ministre allemand des Affaires étrangères, mais M. Maas entend par négociation toute décision qui sera prise sur des mesures concernant la Turquie au Conseil européen, qui sera prise par les 27 États membres. De ce point de vue donc toute décision constitue une négociation par définition.
Ce qu’a dit M. Maas – je crois que c’était avant le Conseil des Affaires étrangères, bref cela n’a aucune importance – traduit l’inquiétude et le mécontentement qui règnent et qui ne cessent de croître au niveau européen pour ce qui est des actions turques.
Α. ZACHARIADIS : Je voulais vous poser la question suivante : au sommet de décembre … (inaudible) … les mesures telles qu’elles ont été élaborées par M. Borrell dans le texte ?
A. PAPAIOANNOU : Le Conseil européen tiendra compte des conclusions du Conseil européen des 1e et 2 octobre. Et ce qu’il a dit est clair. Il y a dans les conclusions du Conseil européen les références explicites à des mesures et au cadre juridique y afférant et cela sera abordé, entre autres questions.
TH. ARGYRAKIS : En fait, je voudrais savoir quelle attitude ont adopté les pays balkaniques et quel pays a proposé un moratoire sur les ventes d’armes à la Turquie.
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai déjà dit que je ne vais pas émettre de commentaire sur ce qu’ont dit les autres pays lors d’une réunion à huis clos. Cela ne relève pas de mes responsabilités. Ce que je vais vous dire est que l’on sait bien quels pays se sont exprimés sur les ventes d’armes. Cela étant, permettez-moi de m’arrêter là. Merci.
P. TZANETAKOS : Bonjour. Il semble que la Turquie exerce de nouveau une pression sur Chypre. Il y aussi les articles de ces derniers jours, selon lesquels Ankara effectue des contacts internationaux avec des États … en vue de la reconnaissance du « pseudo-état ». Votre commentaire à ce sujet et pensez-vous que ces prochains mois il y aura du nouveau concernant le dossier chypriote ?
A. PAPAIOANNOU : Deux questions ici. Tout d’abord, en ce qui concerne les articles, il s’agit d’articles qui ont déjà été commentés par le porte-parole du gouvernement de la Présidence de la République de Chypre, M. Kousios, qui a dit que ce n’est pas la première fois que de tels articles étaient publiés et que Chypre a d’ores et déjà fait des démarches et qu’ils examinent toutes les possibilités. Maintenant à savoir ce qu’un État décidera, cela le regarde.
La seule chose que je voudrais ajouter est de rappeler que la résolution 541 du Conseil de sécurité des Nations Unies de novembre 1983 a condamné clairement la proclamation du « pseudo-état » et a demandé aux autres Etats membres de l’ONU de ne pas le reconnaître. Je pense que ce fait, en soi, en dit long.
Monsieur Argyrakis, je vais vous redonner la parole, mais il y a d’autres personnes qui aimeraient s’exprimer.
TH. ARGYRAKIS : La question a été répondue.
A. PAPAIOANNOU : Merci beaucoup.
S. SIDERIS : Monsieur le porte-parole, est-ce que M. Dendias abordera avec Luigi Di Maio la question de l’extension des eaux territoriales de 6 à 12 miles nautiques ?
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai bien entendu M. Sideris ? Vous avez demandé si M. Luigi di Maio abordera la question de l’extension des eaux ? C’est bien cela ?
S. SIDERIS : Oui, mardi vous avez dit qu’il y aura un entretien téléphonique…
A. PAPAIOANNOU : Oui, il y aura un entretien téléphonique …
S. SIDERIS : Allez-vous nous donner des informations sur l’obligation de l’accord de délimitation ?
A. PAPAIOANNOU : En ce qui concerne la question de l’extension des eaux territoriales, tout d’abord comme nous l’avons dit il s’agit d’une décision souveraine que la Grèce peut prendre à tout moment.
À l’heure actuelle, comme je l’ai dit la dernière fois si je ne me trompe pas, les décrets présidentiels sur l’ établissement des lignes de base droites ont été soumis au Conseil d’État et à un moment donné le projet de loi sur l’extension des eaux territoriales sera soumis au parlement. Mais cela est une décision unilatérale de la Grèce.
S. SIDERIS : Dans l’accord de délimitation il existe une condition, à savoir avant qu’il y ait [la décision] unilatérale et le droit de la Grèce d’étendre à 12 miles ses eaux dans la Mer Ionienne, il faudra discuter avec l’Italie en concertation avec l’Union européenne. Cela est bien connu, ce n’est pas quelque chose qui n’existe pas. Sauf si… (inaudible)… l’accord.
A. PAPAIOANNOU : Je vais réitérer ce que j’ai dit : c’est le droit unilatéral de notre pays d’étendre ses eaux territoriales à 12 miles conformément au droit international. En ce qui concerne la discussion avec M. Di Maio, comme je l’ai dit, ils aborderont la situation en Méditerranée orientale et la partie italienne souhaitait également, tout comme nous le souhaitons, aborder également les développements en Libye.
S. SIDERIS : Donc l’extension à 12 miles marins ne sera pas abordée.
A. PAPAIOANNOU : Je ne commenterais plus.
S. RISTOVSKA : Bonjour à tous. Monsieur le porte-parole, après le veto de la France concernant l’adhésion de la Macédoine du Nord et de l’Albanie à l’Union européenne, la Grèce avait pris à l’époque certaines initiatives. Après le veto de la Bulgarie, est-ce que Athènes réfléchit à certaines initiatives ? Merci.
A. PAPAIOANNOU : C’est moi qui vous remercie. Comme je l’ai dit la dernière fois, et pardonnez-moi si je me répète, la Grèce depuis près de vingt ans est pionnière pour ce qui est de la promotion de la perspective des Balkans occidentaux. Je vous rappelle l’agenda de Thessalonique de 2003.
Nous avons dit que nous soutenons cela, sur une base, bien entendu, individuelle et de conditionnalité. Nous avons également dit que nous voulons aider le parcours d’adhésion de ces pays car nous pensons que leur adhésion à l’Union européenne contribuera à la stabilité élargie de la région. Cette politique continue d’être valable jusqu’à aujourd’hui et elle continuera de l’être.
Telle est notre position immuable et nous essayons dans ce contexte d’être en faveur de leur perspective européenne, toujours sur la base de la conditionnalité.
S. SIDERIS : Compte tenu de la situation créée et du veto de la Bulgarie, j’aimerais compléter la question de ma collègue. La Grèce soumettra au vote les accords en suspens avec la Macédoine du Nord afin de renforcer ses relations avec la Macédoine du Nord et l’aider pour qu’une crise interne soit évitée en ouvrant deux fronts avec la Bulgarie et la Grèce.
A. PAPAIOANNOU : En effet, ces accords seront soumis au Parlement.
A. ATHANASSOPOULOS : Bonjour M. le porte-parole et bonjour à tous. Une ou deux précisions, si vous pouviez, M. le porte-parole, clarifier un peu les choses concernant la question des mesures restrictives envers la Turquie au niveau européen.
M. Borrell, lors de la réunion en formation « Gymnich » du mois d’août, a présenté oralement certaines mesures possibles. Alors ces mesures n’ont pas été, à ma connaissance, consignées sous forme de liste. Si oui, vous me corrigez. L’objectif de la partie grecque, donc, est-il d’avoir une liste écrite officielle lors du prochain Conseil des Affaires étrangères, avant le sommet de décembre afin que cela soit débattu lors du Conseil européen ou bien que cette discussion ait lieu directement au Conseil européen ? Merci.
A. PAPAIOANNOU : A l’heure actuelle ce qu’a demandé le ministre des Affaires étrangères hier à l’Union européenne – et je rapporte exactement ses propos, si vous voulez je peux vous les lire – porte sur la préparation et l’adoption des mesures appropriées. C’est ce qu’a dit le ministre et c’est sur quoi j’aimerais insister.
P. TZANETAKOS : Monsieur le porte-parole, pardonnez-moi mais la question sur le dossier chypriote comportait deux volets. Est-ce que vous entrevoyez une évolution dans la négociation au cours des prochains mois et dans quel sens. Pardonnez-moi de revenir sur la question.
A. PAPAIOANNOU : Oui, vous avez raison car vous avez posé deux questions et je n’ai répondu qu’à la première.
Nous devons attendre Mme Lute qui, à notre connaissance, doit se rendre à Chypre le 27 novembre. Elle rencontrera le Président de la République de Chypre et je ne sais quels autres contacts elle aura. Nous verrons quels seront les résultats et quels seront les prochains pas. M. Athanassopoulos ?
A. ATHANASSOPOULOS : J’ai posé une question mais vous n’y avez pas répondu complètement car vous n’avez pas dit quand vous voulez que les mesures soient présentées. Au niveau des ministres ou au Conseil européen ? C’est ce que je ne comprends pas, le calendrier.
A. PAPAIOANNOU : J’ai répondu.
Y. MALINOV : Bonjour M. le porte-parole. J’aimerais demander ce que vous pensez de la contribution de la Russie dans la résolution du conflit dans le Haut-Karabakh à ce stade. En dernière analyse, c’est bien la Russie qui a réussi à arrêter la guerre dans le Haut-Karabakh, alors que personne ne savait si et quand cette guerre serait finie ?
A. PAPAIOANNOU : Nous soutenons les négociations pour trouver une solution durable à cette question, sur la base du droit international. Cela demeure l’objectif ultime et dans ce contexte nous soutenons les efforts de la co-présidence du groupe de Minsk dans le cadre de l’OSCE.
B. AGROLAMPOS : Bonjour M. le porte-parole, bonjour à tous les collègues. Les mesures appropriées dont a parlé Monsieur… (hors micro) … se rapprochent du nouvel esprit des mesures appropriées que propose l’Autriche, M. Kurz ou bien ces mesures sont-elles complémentaires à celles qui n’ont pas fonctionné… à l’occasion de la violation de la ZEE chypriote. Je vous rappelle que c’était des mesures restrictives pour des personnes et pour … des personnes, des sociétés qui…
A. PAPAIOANNOU : Pardonnez-moi je vous entends mal, mais je crois avoir entendu votre question. Le ministre a parlé…
B. AGROLAMPOS : Car ces mesures pourront imposer à la Turquie d’appliquer le droit international.
A. PAPAIOANNOU : Je ne veux pas entrer dans les détails concernant la nature de ces mesures. Cela sera abordé et décidé au niveau des 27 auprès des instances compétentes. Ce que j’ai dit concerne l’adoption des mesures appropriées.
M. RIGOU : Ce n’était pas une question. C’était juste une remarque pour ceux qui n’ont peut-être pas de micro et à qui vous adressez la parole car ils ont posé leur question dans la boîte de discussion (le tchat), pour que vous leur répondiez, c’est tout.
A. PAPAIOANNOU : Oui s’ils peuvent me dire qui ils sont.
M. RIGOU : M. Sourmelidis, par exemple, il y a des questions d’après ce que j’ai vu tout à l’heure, il n’est pas rentré alors que vous l’avez invité deux fois.
A. PAPAIOANNOU : OK. Merci beaucoup pour la remarque.
Je passe à M. Sideris maintenant.
S. SIDERIS : J’aimerais demander M. le porte-parole si la partie grecque est préoccupée par la position de la Russie qui, par le truchement de son président, Vladimir Poutine, s’est exprimée concernant la Turquie, le conflit dans le Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Hier, dans ses déclarations, le président Poutine s’est clairement positionné en faveur de la Turquie. Est-ce que cela vous préoccupe ?
A. PAPAIOANNOU : Je vais de nouveau souligner que notre position est la suivante : nous soutenons les efforts de la co-présidence du groupe de Minsk en vue de l’atteinte d’une solution durable dans le cadre du droit international.
S. SIDERIS : Je ne veux pas que vous me commentiez, M. le porte-parole, ce qu’a dit Vladimir Poutine. Nous savons ce qu’il a dit. J’aimerais que vous me disiez si la partie grecque est préoccupée.
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai répondu. Permettez-moi de passer à Mme Tsamouris, qui voulait intervenir tout à l’heure, mais qui n’a pas pu.
Madame Tsamouris s’il vous plaît.
S. SIDERIS : On ne l’entend pas, M. le porte-parole, c’est pourquoi elle a écrit sa question.
Α. TSAMOURI : Etant donné que l’on ne m’entend pas, j’aimerais que vous puissiez me répondre …… les déclarations Borrell, nous comptons à rebours pour le Conseil européen de décembre. Que ferons-nous si même lors ce Conseil, les Européens n’imposent pas des sanctions à la Turquie ?
A. PAPAIOANNOU : Je vous ai répondu que nous avons demandé que les mesures appropriées soient abordées et adoptées en vue du Conseil européen. Nous avons le temps d’ici là. Je ne voudrais pas émettre, à ce stade, des hypothèses. Nous allons vers le Conseil européen, nous avons d’ores et déjà, tous, exprimé nos inquiétudes et nous avons informé de l’attitude provocatrice et agressive de la Turquie et dans ce contexte nous avons demandé que les mesures appropriées soient prises.
M. Gasiamis, s’il vous plaît.
M. GASIAMIS : Il y a peu, nous avons eu un nouveau survol au-dessus de l’île d’Agathonissi par des avions de chasse turcs. Un commentaire à ce sujet ?
A. PAPAIOANNOU : A chaque fois, la Grèce fait une démarche, une démarche de protestation à titre extraordinaire auprès de la partie turque pour chaque survol. Ces démarches se font toujours, lors desquelles nous soulignons que de telles actions illégales et provocatrices doivent cesser, tandis qu’elles attisent les tensions. Elles peuvent entraîner d’autres situations. C’est ce que nous faisons envers la partie turque. Il y a toujours une démarche de protestation qui est faite à titre extraordinaire.
Et dans le même temps, nous informons nos partenaires tant à l’Union européenne, l’OTAN, qu’à l’ONU, le secrétaire général.
Je ne vois pas d’autre question.
JOURNALISTE : Pardon pour le retard. Je vais poser ma question rapidement.
M. Pompeo a visité Istanbul et a eu une rencontre avec le Patriarche. Est-ce que cela peut être interprété comme une attitude positive compte tenu des données grecques ? Autrement dit, y-a-t-il eu une entente au préalable ? Y a-t-il eu une autre communication avec la partie américaine ? Et est-ce que ce…se poursuivra …dans les relations gréco-américaines vis-à-vis de la Turquie ?
A. PAPAIOANNOU : Je vais répondre au sujet de la rencontre de M. Pompeo avec le Patriarche œcuménique, sur les questions qui ont été abordées. Tout d’abord, M. Pompeo a loué le rôle de Sa Sainteté pour ce qui est des initiatives qu’il avait prises au niveau international, comme par exemple sur la protection de l’environnement, depuis de nombreuses années. Ils ont par ailleurs discuté de la question des libertés religieuses en Turquie et Sa Sainteté a soulevé auprès de lui les questions bien connues auxquelles il est confronté.
Et enfin, j’aimerais dire que nous accordons une importance particulière au fait que M. Pompeo a mis l’accent sur le caractère œcuménique du Patriarche avec cette visite.
Madame Bali s’il vous plaît.
K. BALI : En fait j’aimerais répéter la question de mon collègue, M. Sourmelidis, que l’on n’entend pas concernant le dialogue avec la Turquie au niveau de l’OTAN, à quel stade en sommes-nous.
A. PAPAIOANNOU : Cette rencontre a eu lieu à cette époque au niveau technique en vue de créer une ligne de communication.
K. BALI : Et à part cela, rien.
A. PAPAIOANNOU : Nous aurons la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, les 1 et 2 décembre. Comme je vous l’ai dit, le Secrétaire général de l’OTAN s’entretiendra avec le ministre des Affaires étrangères la semaine prochaine et M. Dendias l’informera bien entendu de nouveau de l’attitude provocatrice et infractionnelle continue de la Turquie en Méditerranée orientale.
Α. VOUDOURI : Saisissant l’occasion de ce blocage par la Bulgarie de l’ouverture des négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord lors du dernier Conseil des Affaires générales, j’aimerais demander si l’accord sur des questions historiques, linguistiques ou identitaires – je suis très prudente dans mes propos – devrait désormais être une condition préalable au commencement des négociations d’adhésion entre l’Union européenne et chaque pays candidat et quelles conséquences cela pourrait-t-il avoir sur l’interaction politique de l’Union européenne que la Grèce soutient et notamment des Balkans occidentaux. Je vous remercie.
A. PAPAIOANNOU : C’est moi qui vous remercie pour votre question. Tout d’abord, permettez-moi de souligner que les critères politiques et économiques sur la base desquels un pays pouvait devenir candidat ont d’ores et déjà été fixés en 1993, au Conseil européen de Copenhague. Il s’agit donc du premier texte fondamental.
Cela étant, il existe des conclusions qui ont été émises de temps à autres concernant certains pays et qui mentionnent les critères permettant l’ouverture des négociations d’adhésion. Il existe donc une procédure.
S. SIDERIS : Monsieur le porte-parole, hier le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dit que pour assurer la poursuite du parcours européen de la Serbie et du Kosovo, il faudra réexaminer la clause de l’accord signé à Washington sur le transfert de l’ambassade de Serbie à Jérusalem et du Kosovo, autrement dit celle qui sera créée et celle qui sera transférée à Jérusalem.
Quelle est la position de la Grèce à ce sujet ? Est-ce que la Serbie et le Kosovo ont le droit de transférer leurs ambassades à Jérusalem ?
A. PAPAIOANNOU : Vous pouvez leur demander et à M. Borrell aussi.
S. SIDERIS : Quelle est la position de la Grèce ? Je n’ai pas demandé ni par rapport à M. Borrell, ni par rapport à la Serbie.
A. PAPAIOANNOU : Et je vous le répète, vous pouvez le demander à M. Borrell qui, comme vous le dites, a fait la déclaration.
G. KOUTSOMYTIS : Bonjour, une question concernant la Libye : des discussions ont lieu ces dernières semaines à Tunis, des discussions qui, semblerait-il, sont sur la bonne voie. Il est probable que la composition du nouveau gouvernement, auquel participeront les deux parties, soit annoncée au cours des prochains jours. Cela signifie peut-être que le nouveau gouvernement sera appelé à accepter ou non l’accord conclu entre la Turquie et la Libye, entre Sarraj et Erdogan.
Est-ce que le gouvernement grec réfléchit à des actions qui pourraient être faites pour annuler ou éviter la pleine légalisation de ce protocole d’accord ?
A. PAPAIOANNOU : La Grèce est un pays qui se trouve très près de la Libye. Nous avons été affectés par cette situation et c’est pourquoi nous soutenons les efforts déployés en vue de trouver une solution pacifique et durable à la question. C’est pourquoi nous souhaitons aussi la stabilité à long terme en Libye, qui est très importante pour nous.
Par ailleurs, j’aimerais souligner ce que nous avons dit à plusieurs reprises, à savoir que pour qu’il y ait stabilité, il faut le retrait des puissances étrangères de la Libye.
L. ZACHARIS : Bonjour. Pourriez-vous nous dire ce qu’il en est de la représentation diplomatique de la Grèce en Syrie. Nous savons que l’ambassade avait fermé il y a 8 ans, mais le ministre des Affaires étrangères a envoyé Mme Tasia Athanassiou, en qualité d’envoyée spéciale du ministre des Affaires étrangères. J’aimerais vous demandez s’il y a une planification, un calendrier pour la Syrie, compte tenu du fait que cette dernière peut devenir un allié potentiel face à l’attitude provocatrice de la Turquie.
A. PAPAIOANNOU : Tout d’abord, l’ambassadrice Mme Athanassiou est l’envoyée spéciale du ministre sur la Syrie et a son siège à Athènes. Un chargé d’affaires de la Grèce pour la Syrie a été désigné et il a son siège à Beyrouth.
JOURNALISTE : Bonjour. Je souhaitais parler des affaires gréco-turques, à quel stade en sommes-nous, qui parle, y a-t-il des évolutions, car actuellement c’est comme s’il n’y avait aucun contact.
A. PAPAIOANNOU : Comme je l’ai dit dans le passé, le ministre turc des Affaires étrangères, M. Cavusoglu, avait téléphoné à M. Dendias il y a 10 jours environ et lui avait demandé dans quelles conditions il pourrait y avoir une rencontre entre eux deux, afin que les contacts exploratoires puissent commencer. M. Dendias, bien entendu, lui a indiqué que tant que les actions provocatrices de la Turquie se poursuivent en Méditerranée orientale et tant que le navire Oruc Reis se trouve là où il se trouve, il n’y a pas de cadre, pas de possibilité de dialogue constructif. Mais que bien entendu, comme nous l’avons déjà dit, dès lors que celles-ci cesseront, nous sommes prêts à engager un dialogue constructif avec la Turquie sur la base du droit international.
S. SIDERIS : Monsieur le porte-parole, j’aimerais demander comment avancent les procédures concernant le recours auprès de la cour de justice de la Haye avec l’Albanie. Est-ce que des contacts ont eu lieu ?
A. PAPAIOANNOU : Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères à Tirana, il y a 4 semaines environ, il a été convenu tout d’abord que la question de la délimitation des zones maritimes serait résolue au moyen d’un recours auprès de la cour de justice de la Haye. Il faudra faire des préparatifs bien entendu à un moment donné, un travail commun, un accord special qui sera soumis, comme le prévoient les procédures du droit international.
Cela était très important. Toutes les forces politiques, à savoir aussi bien le gouvernement que l’opposition se sont exprimés très favorablement face à cette perspective et bien entendu ce processus sera entamé. Cela bien sûr ne se fera pas du jour au lendemain, mais l’accord politique existe.
G. MOUTSOS : Monsieur le porte-parole, nous avons vu la visite aux Emirats arabes unis du Premier ministre et la signature de certains accords avec les Emirats. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce genre de coopérations ? Et pouvez-vous nous dire également dans quels domaines les Emirats arabes unis investiront en Grèce.
A. PAPAIOANNOU : Permettez-moi de dire une chose très simple : c’était une visite du Premier ministre, le porte-parole du gouvernement en a parlé et j’aimerais donc ne pas en dire davantage. Le porte-parole du gouvernement pourra en dire plus.
G. MOUTSOS : Je comprends, merci.
A. PAPAIOANNOU : C’est une question de principe.
G. KOUTSOMYTIS : Concernant le Caucase, j’aimerais poser une question au sujet des dernières évolutions dans le Haut-Karabakh. Est-ce que le gouvernement grec pense qu’il y a eu violation du droit international concernant l’utilisation de missionnaires étrangers dans la région ?
A. PAPAIOANNOU : Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, la Grèce souhaite le règlement de cette question sur la base du droit international et c’est pourquoi nous soutenons les efforts de la Présidence du groupe de Minsk dans le cadre de l’OSCE.
November 20, 2020