Lutte contre la piraterie
Les attaques de pirates contre les navires marchands menacent la libre circulation des transports maritimes et des échanges internationaux, en particulier au large de la Somalie, dans la région du golfe de Guinée et en Inde.
Le phénomène de la piraterie et ses causes sont traités par un certain nombre d'organisations internationales, notamment les Nations unies et l'Organisation maritime internationale (OMI).
Α. ZONE AU LARGE DES CÔTES SOMALIENNES
Face à l'intensification de la menace de piraterie au large des côtes somaliennes, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une série de résolutions (notamment 1814/2008, 1816/2008, 1838/2008, 1846/2008, 2125/2013 et 2184/2014) pour y faire face, tandis que plusieurs États, dont les États-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde et d'autres, ont déployé des forces navales.
Dans le cadre de l'Union européenne, la stratégie européenne de sécurité maritime a été adoptée pendant la présidence grecque du Conseil de l'UE (juin 2014). Elle fournit le cadre dans lequel les autorités nationales et européennes compétentes se coordonneront et agiront dans le but a) d'assurer un développement cohérent de leurs politiques et une réponse européenne aux menaces et aux risques dans le domaine maritime et b) de protéger les intérêts stratégiques de l'UE en mer. L'un des aspects de la stratégie susmentionnée concerne également la piraterie.
L'Union européenne opère dans la région et a déployé la mission EU NAVFOR Somalie - Opération Atalanta (protection et dissuasion maritimes).
La coordination des activités de lutte contre la piraterie a été confiée au Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes (CGPCS), créé à l'initiative des États-Unis sur la base d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (1851/2008) et qui s'est réuni pour la première fois en janvier 2009.
Parallèlement, le secteur du transport maritime international adapte constamment ses actions en matière de mesures d'autoprotection des navires. Le guide des meilleures pratiques de gestion (Best Management Practices Version 5 - BMP5) a été mis à jour en juin 2018.
Au cours de la dernière décennie, la piraterie au large des côtes somaliennes a diminué, ce qui peut être attribué : a) à l'action efficace du groupe de contact (CGPCS), b) à la mise en œuvre des meilleures pratiques de gestion (BMP) par les équipages des navires, et c) à la généralisation de la mesure d'embarquement de gardes privés armés. Cependant, depuis le 13.3.2017, de nouvelles attaques ont commencé à se produire, ce qui montre que le risque existe toujours.
Participation de la Grèce
La Grèce a été l'un des membres fondateurs du Groupe de contact et l'a présidé au cours du premier semestre 2010. Elle était également en charge de l'opération Atalante (décembre 2008 - avril 2009), à laquelle ont participé les frégates "Hydra" et "Psara". En outre, le Centre de formation à la dissuasion maritime (KENAP) de Souda a joué un rôle important dans la dissuasion et la lutte contre la piraterie en dispensant des formations aux parties prenantes.
Au niveau de la législation nationale, les autorités grecques ont engagé des poursuites pénales contre des individus ayant détourné des navires battant pavillon grec. La loi 4058/16.03.2012 réglemente la question de la présence de gardes privés armés à bord des navires marchands.
B. RÉGION DU GOLFE DE GUINÉE
Le déclin de la piraterie au large des côtes somaliennes a coïncidé avec une recrudescence des actes de piraterie et des vols à main armée particulièrement violents dans la région du golfe de Guinée, en Afrique de l'Ouest. Les pirates et les voleurs à main armée sont souvent bien armés et violents et n'ont pas hésité, par le passé, à attaquer à moins de 170 milles nautiques de la côte.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, dans ses résolutions 2018 (2011) et 2039 (2012), exhorte la communauté internationale à soutenir activement les États de la région dans leurs efforts pour prendre des mesures contre la piraterie aux niveaux national et régional.
Sur proposition de la Grèce, l'Organisation maritime internationale (OMI) a adopté en décembre 2013 une résolution sur la prévention et la lutte contre la piraterie, les vols à main armée contre les navires et les activités maritimes illégales dans le golfe de Guinée.
L'Union européenne a adopté en 2015 un plan d'action 2015-2020 pour le golfe de Guinée afin de contribuer au renforcement des capacités régionales et nationales, à l'élaboration de stratégies maritimes nationales et à l'amélioration des capacités d'intervention navale.