La Faculté de Théologie de Halki

La faculté de Théologie de Halki a été fondée en 1844. Depuis lors, elle a formé de nouveaux clercs, répondant ainsi aux besoins de la fonction religieuse et du ministère spirituel du trône œcuménique et des orthodoxes du monde entier.

Jusqu’en 1971, la faculté relevait directement du ministère de l’Education nationale de Türkiye et son statut était régi par le « Règlement de fonctionnement de la faculté de Théologie de Halki », approuvé le 25 septembre 1951, sur décision du Conseil éducatif supérieur du ministère turc de l’Education nationale, approuvé et ratifié par le Saint Synode le 5 octobre 1951 et entré en application le 3 octobre 1953. Les autorités turques en ont interrompu le fonctionnement en 1971, sous prétexte de l’interdiction qui frappait l’enseignement religieux supérieur privé. Le règlement de fonctionnement de la faculté de Théologie de Halki, approuvé par les autorités, la définit comme une école professionnelle, qui dispense une formation d’une année au moins après le lycée.


La question de la réouverture de la Faculté

Le Patriarcat réclame la réouverture de la faculté avec le statut dont elle jouissait avant 1971. Cette requête a été formulée officiellement et à maintes reprises. Le Patriarcat souhaite qu’elle puisse être fréquentée par tous les orthodoxes, quelle que soit leur nationalité. En outre, il souhaite que des professeurs étrangers puissent aussi y enseigner comme jadis. De cette façon, la faculté conservera son autonomie et l’on pourra éviter les problèmes de laïcisation qui est contraire à la véritable nature de la faculté, séminaire religieux de préparation au sacerdoce.

La réouverture de la faculté est en fait une obligation de la Türkiye envers ses citoyens, dont les droits religieux sont clairement violés par l’interruption de son fonctionnement depuis plus de quarante ans maintenant. Plus particulièrement, il est directement porté atteinte au droit d’une Église à former son clergé, en violation du Traité de Lausanne, de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et des minorités et qui engagent la Türkiye. La question de Halki est un point important au chapitre des réformes qui doivent être mises en place pour améliorer la situation des droits de l’homme en Türkiye dans le cadre de sa perspective européenne ; en outre, il est fait mention de cette question dans tous les textes élaborés par la Commission européenne (ex. Rapports annuels). On s’attend également à ce que l’Union européenne continue à se préoccuper de ce dossier pendant les négociations d’adhésion. Malgré les exhortations de la communauté internationale, la Türkiye déclare qu’elle examine la procédure pour la réouverture de la Faculté de Halki, mais il ne semble pas qu’elle effectue des pas précis dans ce sens.