EV. BENIZELOS : C’est pour moi une joie doublée d’un honneur de rencontrer Sa Béatitude et de m’entretenir avec lui de la vaste mission apostolique et sociale dont s’acquitte le Patriarcat d’Alexandrie en Egypte et sur tout le continent africain.
En réalité, le Patriarcat d’Alexandrie, Sa Béatitude, les Saints-Pères, le clergé, les fondations dans tous les pays du continent africain sont une présence non seulement chrétienne, orthodoxe, mais nationale, grecque. Bien entendu aujourd’hui, nos entretiens ont porté, pour l’essentiel, sur la profonde crise que traverse l’Egypte, la situation prévalant et les dangers existant. Heureusement, le Patriarcat d’Alexandrie, toutes les églises, les fondations ne courent aucun danger. L’orthodoxie, notre clergé grec orthodoxe et le Patriarche personnellement jouissent d’un plein respect.
Nous avons une coopération étroite avec le Patriarcat d’Alexandrie et nous l’approfondirons dans tous les domaines, car il est pour nous un avant-poste sur le continent africain.
A cette occasion et en présence de Sa Béatitude, j’aimerais transmettre un message de préoccupation, d’amitié et de soutien au peuple égyptien. La Grèce est unie à l’Egypte par des liens historiques et culturels étroits. L’Egypte est un pays clé pour les évolutions dans la région élargie. Et pour notre politique étrangère, l’Egypte constitue un point pivot.
Nous suivons avec la plus grande préoccupation les développements. L’escalade de la violence peut conduire à la déstabilisation. C’est pourquoi nous espérons instamment que la situation se stabilise, qu’il y ait une désescalade de la violence et que l’Egypte puisse suivre sa voie démocratique, sans ingérence extérieure. Qu’elle puisse très rapidement être conduite sur la voie du rétablissement des institutions et des processus démocratiques.
Que la Constitution puisse de nouveau fonctionner, que le pays soit conduit à des élections parlementaires et présidentielles libres, que tout conflit soit évité et bien entendu que le peuple égyptien puisse de nouveau exprimer son libre arbitre. Tel est notre souhait, telle est notre préoccupation.
PATRIARCHE D’ALEXANDRIE : Cher président, j’aimerais aussi dire un grand merci et exprimer ma gratitude. Je suis arrivé ici d’Egypte, avec un grand sentiment de préoccupation, avec un poids sur le cœur. Je vis ces événements au quotidien, lorsque je marche dans la rue, hors du Patriarcat, en allant aux monastères, en téléphonant, en communiquant avec tous les Grecs qui vivent en Egypte, pour leur donner du courage et de la force.
Je suis venu dans mon pays, près de vous, pour vous dire un grand merci. Dans quelques heures, je retourne en Egypte, dire humblement à l’Hellénisme, aux Arabes, à nos frères là-bas, aux Musulmans que je rencontre tous les jours que la Grèce est à nos côtés.
Cher Président, le peuple égyptien est un peuple qui nous adore, au son même du mot Yunan (Grec). Depuis Alexandre le Grand, le Grec a été à nos côtés avec beaucoup de respect. J’aimerais vous remercier pour votre amour, pour notre grande mission apostolique dans toute l’Afrique, le continent de demain.
L’Egypte, cher Président, je la prénomme « la porte de l’Afrique » et c’est un pays immense qui jouera un rôle important. Je vous remercie pour vos pensées, car les choses doivent avancer de façon démocratique, car la mer Libyenne nous unit, plutôt qu’elle ne nous sépare. Je vous remercie du fond du cœur et vous, Messieurs, du ministère des Affaires étrangères.
EV. VENIZELOS : Je vous remercie.
July 9, 2013