D. AVRAMOPOULOS : Nous avons eu aujourd’hui une rencontre à la fois très utile et constructive avec M. Enver Hoxhaj, lors de laquelle nous avons examiné les modalités de renforcement de notre coopération dans des domaines importants, tels que l’économie, ainsi que des questions ayant trait aux développements dans notre voisinage et, bien évidemment, l’état d’avancement du dialogue entre Belgrade et Pristina ainsi que la perspective d’intégration européenne dans notre région.
Il est communément admis qu’au sein de l’Union européenne il existe différents points de vue sur la question du statut du Kosovo. La position de la Grèce est bien connue. Toutefois, tous s’accordent pour dire que la région des Balkans occidentaux a une perspective européenne bien claire.
Nous avons donc eu l’occasion d’aborder toutes ces questions lors de la rencontre privée que nous avons eue avec M. Hoxhaj auquel je souhaite la bienvenue ici à Athènes.
Dans cette perspective de l’Europe dont je vous ai tout à l’heure parlé s’intègre aussi le Kosovo, lequel doit œuvrer, toujours guidé par l’Europe, en vue de remplir les critères y relatifs et de mettre en place les réformes nécessaires, des obligations qui sont incluses dans le cadre de l’évaluation par l’Union européenne, prévu par l’Accord de stabilisation et d’association.
L’objectif stratégique de la Grèce est de créer un espace de paix, de sécurité, de stabilité et de développement dans la région élargie de l’Europe du Sud-est. Cela présuppose la coopération économique et le règlement pacifique des différends par la voie de la diplomatie.
Afin de renforcer les relations économiques et commerciales entre Athènes et Pristina, nous sommes convenus de la mise en place d’un Bureaux des Relations commerciales du Kosovo à Athènes. Cette décision n’influe guère sur les positions de la Grèce à l’égard du statut, mais elle transmet un message clair, à savoir que la croissance est l’instrument principal et le catalyseur, dirais-je, pour l’établissement de la paix. Un instrument que nous sommes prêts à utiliser. Il existe beaucoup de possibilités de coopération dans les domaines des investissements, du commerce et de l’économie. Déjà, un grand nombre d’hommes d’affaires grecs a une présence marquée dans la région, tandis que l’intérêt des hommes d’affaires grecs est très grand.
Outre cela, il est très important d’axer nos efforts sur le dialogue qui se poursuit entre Belgrade et Pristina. Ce dialogue a d’ores et déjà apporté d’importants résultats et c’est pourquoi je voudrais aujourd’hui depuis cette tribune féliciter et encourager les deux parties de continuer dans ce sens.
M. Hoxhaj m’a informé de manière détaillée sur l’état d’avancement du dialogue et, pour ma part, j’ai réitéré le soutien ferme d’Athènes à ce processus et, bien évidemment, notre volonté d’y apporter notre contribution quelle qu’elle soit. Nous espérons que ce dialogue apportera des résultats et sera couronnée de succès dans les plus brefs délais possibles, afin que l’avenir européen de toute notre région soit sauvegardé.
Cher Enver, je te remercie pour l’entretien constructif que nous avons eu jusqu’à présent, et notre discussion se poursuivra bientôt. Je pense que la journée d’aujourd’hui marque une nouvelle étape dans notre coopération. Je te souhaite encore une fois la bienvenue et t’invite à prendre la parole.
E. HOXHAJ : Merci Mesdames et Messieurs. Monsieur le ministre, c’est un jour exceptionnel pour moi que de me trouver aujourd’hui ici, à Athènes. Je serais bref. Mais j’aimerais avant tout partager avec vous certains points importants. Tout d’abord, j’aimerais exprimer ma reconnaissance au peuple grec, au gouvernement grec qui nous a soutenus à des périodes très cruciales. J’aimerais remercier les officiers, les cadres de la fonction publique mais aussi tous ceux qui nous ont soutenus pendant les années 1990 et suivantes et qui nous ont aidés à construire un Kosovo fort et moderne.
A l’époque j’étais étudiant à l’Université de Pristina et me souviens très bien de la visite de M. Avramopoulos qui apportait une aide humanitaire à une période très critique, à une période où notre peuple en avait grandement besoin. C’est pourquoi nous aimerions de nouveau remercier le peuple grec pour ce soutien sans faille.
Nous nous sommes par ailleurs entretenus sur la possibilité d’une coopération plus étroite entre la Grèce et le Kosovo ainsi que sur la création du Bureau commercial qui viendra renforcer cette coopération. Nous souhaitons vivement développer notre coopération dans de nombreux domaines, comme l’économie, le commerce, l’éducation et la culture.
Par ailleurs, j’aimerais vous dire que, nous avons présentement 76 sociétés grecques qui ont investi au Kosovo. Nous aimerions que ce nombre augmente et que plus de produits grecs soient exportés au Kosovo. Cela signifie que nous devons non seulement avoir une coopération étroite au niveau des gouvernements, mais aussi au niveau des peuples et au Kosovo, nous y attachons une importance particulière.
Bien entendu nous aimerions à l’avenir proche voir une attitude positive de la part d’Athènes s’agissant de la question de la reconnaissance, mais cela est une question de positions souveraines de la Grèce qui prendra ses décisions.
En troisième lieu, j’aimerais mentionner le dialogue entre Pristina et Belgrade. Un dialogue entre deux Etats indépendants. J’ai informé monsieur le ministre de l’état d’avancement du dialogue. J’aimerais dire que nous souhaitons vivement clore ce mauvais chapitre de notre histoire afin de pouvoir avancer normalement vers la perspective européenne.
Enfin, j’aimerais exprimer ma gratitude au ministre des Affaires étrangères pour le soutien de la Grèce au parcours d’adhésion du Kosovo, en tant que partie du parcours d’intégration de la région. Le Kosovo a toujours fait partie de l’Europe, du point de vue historique, géographique et culturel et nous sommes reconnaissants à la Grèce de nous soutenir dans ce parcours qui est le nôtre.
March 8, 2013