Toutes les questions à l'ordre du jour européen, notamment celles relatives à la sécurité des frontières extérieures, aux développements dans le sud-est de la Méditerranée, à l'élargissement de l'UE vers les Balkans occidentaux, à la question migratoire et à l'avenir de l'Europe ont été au centre des entretiens entre le ministre délégué aux Affaires étrangères Miltiadis Varvitsiotis et Karoline Edtstadler, ministre autrichienne des Affaires européennes et de la Constitution, en visite dans notre pays.
Dans leurs déclarations communes immédiatement après la rencontre, ils ont confirmé l'excellent climat et l'approche commune des deux pays face aux grands défis de l'Europe.
Sur la question de l'élargissement de l'UE aux Balkans occidentaux, le ministre délégué aux Affaires étrangères a souligné que « l'intégration européenne ne peut être réalisée sans l'ouverture rapide des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord et sans la poursuite du processus d'adhésion de la Serbie et du Monténégro ».
En matière de migration, M. Varvitsiotis a souligné la nécessité de « consolider et formuler une politique commune de migration et d'asile au sein de l'Union européenne », autour de trois priorités : la protection des frontières extérieures de l'Union, la préservation de son caractère humanitaire et la juste répartition de la charge des flux migratoires.
En particulier, en réponse à la question d'un journaliste sur la sécurité des frontières extérieures de l'UE, M. Varvitsiotis a souligné que « cette question est la priorité absolue de notre politique intérieure et européenne. L'Europe doit, bien entendu, faire preuve du respect nécessaire à l’égard des droits de l'homme et des personnes qui ont droit à l'asile. D’un autre côté, elle ne peut en aucun cas devenir une simple zone de transit pour les migrants illégaux. La politique mise en œuvre par le gouvernement Mitsotakis montre à quel point nous prenons au sérieux cette dimension de la sécurité des frontières extérieures, que nous protégeons de manière adéquate avec l'aide des organisations européennes et notamment de Frontex », a-t-il déclaré.
Interrogé sur une éventuelle vague de migrants en provenance d'Afghanistan, le ministre délégué a précisé que la Grèce « ne deviendra pas un pays de transit » et qu'il soutient la politique européenne, telle que décrite lors du récent Conseil « Justice et affaires intérieures ». Selon cette politique, nous devrons soutenir les pays voisins de l'Afghanistan afin d'accueillir ceux qui quittent le pays. « Une chose est claire », a déclaré M. Varvitsiotis, « nous ne tolérerons pas l'instrumentalisation des réfugiés et des migrants et le risque de diviser l'UE, comme cela s'est produit par le passé à Evros et comme cela se produit actuellement en Lituanie et à la frontière polonaise avec le Belarus ». Je pense qu'il est important que nous restions unis et que nous envoyions le message que nous n'accepterons aucune instrumentalisation des réfugiés et des migrants à des fins politiques ».
Concernant la Conférence sur l'avenir de l'Europe, il a appelé tous les citoyens à participer au dialogue paneuropéen par le biais de la plate-forme appropriée, afin que « le message ne soit pas un message venant de Bruxelles vers nos capitales, mais de nos citoyens vers Bruxelles sur l'Europe que nous voulons ».
Il a également remercié l'Autriche pour l'aide qu'elle apporte à notre pays dans toutes les crises, comme l'année dernière à Evros et cette année pour faire face aux incendies, en évoquant des actions qui dépassent les limites de la solidarité européenne et montrent l'intérêt particulier de l'Autriche pour notre pays.
Pour sa part, Mme Edtstadler a également soulevé la question de l'instrumentalisation de la question migratoire. « Nous avons des frontières extérieures. Nous devons les protéger. Nous devons élaborer des politiques pour y parvenir », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que « nous pensons que la Grèce est garante des frontières et je le dis aussi par rapport à la Turquie. La Turquie doit comprendre que nous considérons la Grèce comme notre partenaire dans l'Union européenne et comme un garant de cette politique. Dans ce contexte, l'Autriche soutiendra toujours les initiatives prises par la Grèce ». Elle a également exprimé son accord avec le ministre délégué aux affaires étrangères sur l'importance de l'élargissement de l'UE aux Balkans occidentaux et s’est particulièrement référé à la question de l'antisémitisme, soulignant que l'Autriche a développé une politique spécifique sur cette question. Elle s'est réjoui que le ministre grec ait également pris cette question au sérieux et lui ait fait part de ses propres initiatives. Enfin, en ce qui concerne la Conférence sur l'avenir de l'Europe, elle a souligné que « c'est la chose la plus sérieuse que nous ayons à faire en ce moment, surtout si nous voulons discuter avec les citoyens de toutes les questions dont nous discutons également au niveau bilatéral, mais qui doivent vraiment faire l'objet d'une large consultation conjointe ».
October 8, 2021