Seul le prononcé fait foi.
M. S. LAMBRINIDIS : Monsieur le depute, je suis venu bien prepare pour repondre a une question bien precise mais malheureusement la partie introductoire de votre discours n’a rien a voir avec votre question initiale. Je vais vous donner une reponse fondee sur des informations bien solides – des informations que vous avez du connaitre – car vous m’avez adresse des paroles injurieuses. La Grece a d’ores et deja declare, pour la premiere fois dans son histoire, son intention de mener des recherches de gisement de petrole en mer ionienne et au sud de l’ile de Crete. Pour la premiere fois, une loi a ete adoptee par le parlement instituant un organisme public pour l’exploitation des hydrocarbures. Je vous demanderai de faire attention aux mots que vous employez dans cette salle du parlement.
Maintenant, pour ce qui est de votre question, la région de la Méditerranée orientale traverse une période agitée, tout le monde en est conscient. En raison des évolutions dramatiques apportées par le printemps arabe, en raison de la volatilité qui prédomine au Moyen-Orient, en raison de la question palestinienne qui se trouve à un stade délicat, en raison de la situation en Syrie, une situation qui constitue une menace pour la stabilité dans son voisinage, et en plus, en raison, bien entendu, des massacres perpétrés dans la région. Dans ce contexte, la Turquie a fait des déclarations et des actions qui viennent réchauffer encore plus ce climat. Ces récentes actions et déclarations qui ont suivi la décision de la République de Chypre d’exercer son droit souverain acquis et de procéder à l’exploitation de ses richesses naturelles, vont, bien évidemment, à l’encontre du droit international, sapent la stabilité dans la région élargie et suscitent des inquiétudes.
La Turquie, monsieur le député, essaye de donner un caractère « militaire » au débat, il n’y a aucun doute à cet égard, car elle n’a pas d’arguments. Mais à ces réactions d’Ankara, nous, dès le premier moment, avons opposé la nécessité de respecter le droit international, une approche, si vous voulez, qui constitue l’emblème même de la politique étrangère grecque, une approche qui ne témoigne guère de notre faiblesse mais qui met en valeur la puissance des traités internationaux et la légalité internationale.
Comme l’ont affirmé l’Union européenne, les Etats-Unis, la Russie et d’autres pays avec lesquels nous avons eu des contacts, ces menaces et actions de la Turquie de ces dernières semaines, doivent cesser. Le gouvernement de la République de Chypre est le seul représentant légal de l’île et exerce, conformément au droit international, les droits de signer des accords internationaux et d’exploiter les ressources naturelles. Dans ce contexte, ledit accord de la Turquie avec les territoires occupés, auquel vous vous êtes référés, est nul et non avenu. Nous ne sommes pas les seuls à l’affirmer, c’est ce qu’affirme aussi la communauté internationale suite à nos propres contacts concernant cette question.
Le Premier ministre lui-même, lors de ses contacts la semaine dernière avec M. Erdogan, et moi-même lors de mon entretien avec mon homologue turc à New York, avons signalé à la partie turque qu’elle devrait s’abstenir de menaces et d’actions qui attisent les tensions, violent le droit international et, bien entendu, les droits souverains.
Nous avons souligné que la voie des tensions n’est pas la bonne voie, c’est une voie dangereuse et nous l’avons signalé non seulement à nos interlocuteurs turcs mais aussi à nos autres interlocuteurs à New York.
Bien évidemment, le ministère des Affaires étrangères suit de près les évolutions et a des contacts continus avec la République de Chypre. Dans ce même contexte, j’ai des contacts continus aussi avec mon homologue chypriote concernant les manœuvres de Piri Reis et, bien entendu, chaque fois que les autorités compétentes reportent tout comportement infractionnel de la Turquie dans l’espace relevant de notre responsabilité, nous procédons rapidement à toutes les actions nécessaires et nous les arrêtons.
Toutes ces questions sont constamment soumises a l’attention des organes de l’Union europeenne ainsi que soulevees dans le cadre du processus d’adhesion de la Turquie et a toute occasion presentee au sein des forums internationaux. Il doit etre clair a tous et tel est notre message ferme, a savoir que les comportements comme ceux de ces derniers jours, ne sont pas acceptables et entravent la cooperation et la perspective europeenne de la Turquie elle-meme. La Grece souhaite entretenir de bonnes relations avec la Turquie. Nous pensons que cela est dans notre interet mutuel. Toutefois, nous pensons qu’il va de soi que ces relations doivent etre developpees dans un environnement respectueux du droit international et des droits souverains de chaque partie. Aucune action de la Turquie qui va a l’encontre du cadre cite ci-dessus, ne reste sans reponse. Nous disposons de la retenue et de la determination necessaires pour defendre nos droits souverains, sans permettre a la Turquie de decider du rythme des evolutions.
October 6, 2011