Première partie de la réponse:
D. KOURKOULAS : La question se réfère aux activités de certaines organisations de la diaspora, connues pour leurs positions extrémistes, ainsi qu’à la question du Parc de la réconciliation qui ne relève pas de la compétence du ministère des Affaires étrangères.
J’aimerais vous assurer que le ministère des Affaires étrangères est au courant des activités de ces organisations, qui opèrent au niveau international et au niveau des organisations internationales, comme l’Organisation des Nations Unies. Nous sommes donc parfaitement au courant de leur action et de leur propagande irrédentiste, qui s’intègre dans le cadre d’un nationalisme populiste aveugle, correspondant aux pages les plus noires de l’histoire des Balkans.
La partie grecque aborde ces questions avec détermination et modération. Dans ce sens, la propagande faite par ces organisations, qui parfois frise le ridicule, aurait été de moindre importance. Malheureusement, souvent, les activités de ces organisations sont soutenues ou induites par des facteurs politiques ou étatiques du pays voisin. La Grèce est un Etat de droit, elle a des lois et des procédures bien définies, qui respectent les principes internationaux sur la nationalité ou d’autres droits individuels. Le fait que cette propagande soit soutenue par des organismes étatiques a bien entendu des conséquences négatives sur nos relations bilatérales avec le pays voisin et sur notre perspective de coopération au sein d’organisations internationales comme l'OTAN et l'Union européenne.
L’irrédentisme populiste – nationaliste est dangereux, d’où qu’il provienne. Il empoisonne les relations entre les deux Etats et mène l’Ancienne République yougoslave de Macédoine à une sorte d’isolement au sein de la communauté internationale. Nous sommes en faveur des relations de bon voisinage avec tous les pays et nous soutenons la perspective européenne de tous les pays voisins. La condition à cela est, bien entendu, que l’autre partie comprenne que les vieilles recettes balkaniques nationalistes n’ont plus lieu d’être, l’Union européenne se basant sur le principe fondamental du respect des relations de bon voisinage.
En ce qui concerne le Parc de la réconciliation, cette question ne relève pas de notre compétence. Et nous ne pensons pas que le Président de la République ait des conseils à recevoir de la part du ministère des Affaires étrangères.
Merci.
Deuxième partie de la réponse.
D. KOURKOULAS: Nous avons fait clairement savoir à tous nos partenaires de l'Union européenne que les relations de bon voisinage, donc le refus de soutenir des actes extrémistes irrédentistes nationalistes constituent une condition sine qua non au cheminement de ce pays vers l'Union européenne. Cette position n'a que trop tardé et nous le déplorons car nous aurions préféré qu'il n'y ait aucun irrédentisme, aucun problème en suspens et que ce pays parcourt son cheminement européen. Malheureusement, nous constatons un essor de ces phénomènes ces derniers temps.
J’aimerais de nouveau vous assurer que nos ambassades, nos représentations permanentes oeuvrent d'arrache-pied, et souvent en coulisse, pour prévenir ce genre de propagandes qui souvent frisent le ridicule. Notre position est ferme et a produit des résultats. Je vous renvoie aux déclarations récentes du Commissaire européen, en charge de l’élargissement, M. Stefan Füle, qui avait visité Skopje il y a deux jours et qui a déclaré que les relations de bon voisinage constituent une condition essentielle à tout pays souhaitant adhérer à l’Union européenne. J’espère que nos voisins le comprendront et le plus tôt sera le mieux. Je rejette donc votre critique, à savoir que l’Etat grec est inerte, qu'il ne prend pas les mesures nécessaires. Bien entendu, nous continuerons d’œuvrer en faveur de la crédibilité de nos positions politique au niveau international et nous serons crédibles si nous évitons de tomber dans le piège consistant à copier le nationalisme populiste adopté par Skopje.
September 20, 2012