Première partie
Comme je l’ai à plusieurs reprises affirmé, le
ministère des Affaires étrangères suit de près les évolutions dans notre
pays voisin, l’Albanie.
Nous avons à plusieurs occasions signalé
à la partie albanaise que l’attitude tolérante à l’égard des milieux
extrémistes qui s’opposent directement aux relations de bon voisinage
ainsi qu’à la sécurité et la stabilité régionales et, qui plus est, la
coopération avec ces milieux, ne peuvent qu’influer de manière négative
sur nos relations bilatérales.
Tout d’abord, l’établissement
d’une Zone économique exclusive dans l’espace maritime grec, constitue
un droit souverain lequel notre pays exercera au moment approprié, tout
en considérant les conditions générales ainsi que les négociations en
cours avec les pays voisins.
Depuis 1995 déjà, lors de la
ratification de la Convention sur le droit de la mer (1982), la Grèce
avait fait la déclaration suivante:
« En ratifiant la Convention
de l’ONU sur le droit de la mer, la Grèce sauvegarde ses droits et
assume toutes les obligations qui en découlent.
La Grèce décidera de la date et de la façon dont elle exercera lesdits droits conformément à sa stratégie nationale.
Cela ne signifie en aucun cas que la Grèce renonce à ces droits».
En
outre, l’éventuel établissement d’une zone économique exclusive est
également prévu par la loi 2289/1995 « Prospection, recherche et
exploitation d’hydrocarbures et autres dispositions », telle que
modifiée en 2011. Dans cette loi il est rendu clair que lorsque une
décision sur l’établissement d’une zone économique exclusive dans
l’espace maritime grec sera prise, ses limites extérieures seront les
mêmes que celles du plateau continental, à savoir, faute d’accord de
délimitation avec les Etats voisins, la délimitation sera faite sur la
base de la ligne médiane.
Pour ce qui est des déclarations
publiques faites par des milieux extrémistes en Albanie, celles-ci sont
presque risibles et ne sont même pas dignes de commentaire car il est
évident qu’elles ne représentent qu’une minorité du peuple voisin
albanais qui est un ami de la Grèce.
D’autre part, les
personnages de la scène politique en Albanie dans leurs déclarations et
leurs choix doivent respecter la volonté en faveur d’un climat de
confiance que nous voulons maintenir et renforcer.
Force est de
signaler dans ce contexte, la réaction immédiate et décisive du
gouvernement face aux récentes déclarations inappropriées du Premier
ministre albanais, M. Berisha, des déclarations qui ont été
désapprouvées et continuent d’être désapprouvées par le milieu politique
grec mais aussi par la communauté européenne et internationale.
Enfin,
nous signalons à la partie albanaise que le parcours du pays vers
l’Union européenne dont elle souhaite devenir membre à part entière à
l’avenir, est étroitement lié à la sauvegarde des relations de bon
voisinage et de la stabilité régionale.
Deuxième partie de réponse :
Comme
je l’ai mentionné dans la première partie, le gouvernement réagit
toujours très rapidement et avec détermination à tous les niveaux à des
déclarations et prises de position qui ne sont pas conformes au principe
de respect mutuel.
En ce qui concerne d’éventuelles demandes
individuelles ayant trait à des droits patrimoniaux, nous avons à
plusieurs reprises souligné que la Grèce est un Etat de droit.
La
justice grecque est compétente pour statuer sur le bien fondé de ce
genre de demandes, conformément au droit national et international
applicable.
En ce qui concerne la Zone économique exclusive,
l’accord gréco-albanais de délimitation des zones maritimes en date du
27 avril 2009, définit une « frontière à usage multiple (multi-purpose
boundary), qui détermine aussi les zones de juridiction existantes (eaux
territoriales – plateau continental), que les zones futures, y compris
la Zone économique exclusive.
Comme chacun sait, l’accord de délimitation des zones maritimes avec l’Albanie n’est toujours pas entré en vigueur.
Pour
notre part, nous respectons pleinement l’accord et la ligne de
délimitation convenue et nous attendons de la partie albanaise de
résoudre le problème interne qui a surgi suite à la signature de
l’accord, suite à l’arrêt de la Cour constitutionnelle albanaise.
Au
vu de ce qui précède, permettez-moi de réaffirmer que le gouvernement
grec n’élabore pas sa politique extérieure en se fondant sur la
psychologie du moment, mais sur la base d’un plan précis, tout en tenant
compte de l’intérêt de la nation.
La question du développement
de tendances politiques extrémistes en Albanie, qui plus est lorsque
celles-ci sont au détriment de la Grèce ou de la minorité grecque, sont
au premier rang de nos priorités lors de nos contacts bilatéraux avec la
partie albanaise.
Notre pays, guidé par le respect des intérêts
des deux parties et la promotion de la coopération régionale, continuera
de promouvoir avec constance et par le biais d’actions précises
l’instauration de relations de bon voisinage, le respect du principe de
réciprocité par la partie albanaise.
January 21, 2013