Article de Antonis Samaras dans le journal Kathimerini: «L’excellent présage»
Quand nous avons pris les rennes du gouvernement, en juin 2012, tous les présages étaient contre nous :
- Durant plus d’un demi-siècle, aucune tradition de gouvernement de coalition multipartite en Grèce n’avait existé ! Ainsi, nombreux ont estimé que nous ne tiendrions même pas six mois…
- De nombreux retards dans la mise en œuvre du nouveau programme, que quelques mois plus tôt nous avions signé, portaient atteinte à la crédibilité de notre pays…
- Les marchés étrangers escomptaient la sortie de la Grèce de la zone euro.
- Les dirigeants étrangers, européens ou non, renforçaient par leurs déclarations quotidiennes les scénarios catastrophes pour la Grèce…
Aujourd’hui, tout semble si lointain … Pas à pas, nous avons changé le climat en dehors de la Grèce, nous avons stabilisé le pays, nous avons gagné le pari de l’ajustement budgétaire, nous gagnons le pari des réformes. Tout ceci a été admis, étape après étape, par nos plus anciens détracteurs. Cela a été admis par l’ensemble de l’Europe.
Cela a été admis, aujourd’hui, indéniablement, par le juge le plus difficile: les marchés internationaux ! Avec l’émission particulièrement réussie, avant-hier, d’un nouvel emprunt obligataire à cinq ans, la première, en substance, depuis février 2010.
An avril 2010, les marchés internationaux pour notre pays ont été fermés, nous imposant la « voie du Mémorandum ». Maintenant la Grèce retourne à la normalité… A partir de maintenant, le retour à la croissance est la priorité. Le soulagement pour ceux qui ont été blessés, le rétablissement des injustices commises. A partir de maintenant, ma priorité est d’être aux côtés de la Grèce qui a été blessée. Et de ceux qui ont gardé la Grèce debout…
Cependant, notre Démocratie a subi au cours des deux dernières décennies des attaques graves. D’une part, par une opposition irresponsable qui a essayé de « soulever le peuple » contre le maintien de notre pays dans l’euro. Et d’autre part par une organisation criminelle, qui, sous le couvert d’une représentation parlementaire, a déclenché une vague de violence sans précédent. Nous avons réussi à affronter ces deux attaques. Avec sa maturité, le peuple grec a isolé démagogie et populisme. Et nous, nous avons envoyé l’organisation criminelle devant la Justice. Une action sans précédent en Grèce…
Nous avons fait un énorme bond sur trois fronts à la fois : sur l’ajustement budgétaire, sur les réformes structurelles et sur la protection de la Démocratie. Nous ne permettrons à personne de mettre en danger ces progrès. Nous ne laisserons personne nous conduire de nouveau dans une crise, maintenant que nous avons commencé à la surmonter…
Certains ont fait profession, depuis de longues années, de dénoncer le Mémorandum. Et maintenant que le pays retrouve petit à petit une normalité, ils sont perdus… Jusqu’à peu, ils invoquaient les articles négatifs publiés dans la presse internationale au sujet de la Grèce. Maintenant, ils déplorent les remarques élogieuses… Jusqu’à peu ils accusaient le Mémorandum de nous prêter avec des « taux usuraires ». Aujourd’hui ils découvrent qu’en fait le taux était de 1,5%... Jusqu’à aujourd’hui ils annonçaient l’arrivée d’un « troisième Mémorandum ». Maintenant, que la sortie du pays sur les marchés internationaux dément le « troisième Mémorandum », ils louvoient confusément dans ces évolutions.
Ils nous disent prétendument que « le coût de l’emprunt va augmenter » pour notre pays. Mais avec la pleine restauration de la confiance envers la Grèce tous les taux baissent. Et la réduction du coût de l’emprunt va atteindre des centaines de millions chaque année ! Ils sont perdus même avec la simple arithmétique….
Ce n’est pas un hasard si quarante huit heures avant le Conseil Européen des Ministres des Finances qui a ouvert la voie à tous ces développements positifs, certains ont déposé une motion de censure anticonstitutionnelle contre le gouvernement, essayant de tout faire échouer. Ce n’est pas un hasard si, peu de temps après, l’indépendance de la Justice a été remise en cause et si une tentative pour annuler les poursuites contre les membres d’une organisation criminelle a été faite. Ils ont échoué. Et ils ne réussiront pas.
Mais tandis que le peuple grec peut voir que sont réalisés les premiers pas décisifs vers une sortie de la crise, il comprend que certains ne le veulent pas ! Certains, englués eux-mêmes dans leur médiocrité, veulent que la Grèce reste aussi dans le marasme. Nous, nous la sortons du marasme. Certains voulaient que le Mémorandum s’applique pour toujours, pour avoir eux-mêmes une raison d’exister : le dénoncer !
Nous, nous sortons le pays de la crise de l’emprunt. Et ceci tout le monde l’a aujourd’hui compris… Certains, habitués du populisme, essayent de diviser les grecs. Parce que la médiocrité est la seule politique qu’ils connaissent. Parce que le populisme est la seule politique qu’ils comprennent. Parce que la désunion est la seule chose qui les nourrisse. Nous, nous rassemblons les Grecs.
Il y a deux ans quand je parlais de perspective et d’espoir, les présages étaient contre nous. Très peu pensaient réellement que nous réussirions. Maintenant tout le monde le constate : la Grèce, pas à pas, réussit. Et en plus, plus tôt que ce que les plus optimistes envisageaient. Il suffit de ne pas faire machine arrière. Il suffit de rester vigilant, de ne pas laisser passer les plans de ceux qui veulent rester dans la médiocrité, la grogne et l’isolement.
J’ai toujours cru, je le croyais il y a deux ans, et j’y crois aujourd’hui plus que jamais : « En bon présage… » En défenseur de la Patrie, de rejeter les Cassandres. D’écarter les dangers. Et d’ouvrir la voie de la renaissance du pays. Le chemin de l’Espoir !