Déclarations aux médias du Premier ministre de la République Hellénique M. Alexis Tsipras à l’issue de son entretien avec le Président de la République Arabe d’Egypte, M. Abdel Fattah al-Sissi
J’accueille le Président al-Sissi, le chef d’un pays ami, l’Egypte avec lequel nous sommes unis par des liens historiques et intemporels d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre nos peuples. Nous avons eu l’occasion, durant notre entretien, de procéder à un large tour d’horizon des relations bilatérales ainsi que des développement dans notre environnement géopolitique troublé.
Notre coopération bilatérale est fondée sur des bases très solides et nous attachons une importance particulière à son élargissement et son approfondissement. D’excellentes perspectives se profilent dans des domaines tels la coopération économique multiple, l’énergie, la délimitation des zones maritimes, la connexion inter-portuaire, les transports maritimes et aériens, la construction et les infrastructures.
En outre, la sortie progressive de la Grèce de la crise, signifie simultanément un intérêt accru tant pour les investissements dans le pays que pour les évolutions dans le domaine énergétique dans la région et en Egypte en particulier. L’aménagement du Canal de Suez, un projet très important que le gouvernement égyptien et le peuple égyptien ont pu concrétiser en un laps de temps record.
Ces faits revêtent une importance toute particulière pour le renforcement de la coopération des relations économiques et commerciales entre nos deux pays.
Dans ce contexte, cette après-midi, nous allons ouvrir avec le Président al-Sissi la Conférence d’affaires Grèce-Egypte, à laquelle vont participer des dizaines d’entrepreneurs et des acteurs institutionnels des deux pays.
Pendant ce temps, en marge de la Conférence, deux accords vont être signés qui concernent la coopération des ports de Kavala et d’Alexandroupoli avec les ports d’Alexandrie et de Damiette.
Le renforcement des réseaux d’énergie, des transports, du commerce et de l’interconnexion de la Grèce et de l’Egypte sont des questions extrêmement importantes non seulement pour la Grèce et l’Egypte. Elles renforcent les ponts, en substance, entre trois continents, ainsi, bien entendu, que la coopération euro-méditerranéenne. Dans une période et dans une région, je dirais, notre région où nous sommes confrontés à des défis, dans une période où notre région est déstabilisée, la coopération Grèce-Egypte peut générer un point de stabilité dans une plus large région déstabilisée, de sorte que la Méditerranée – et particulièrement le sud-est de la Méditerranée – redevienne une mer de prospérité, de paix et de stabilité.
Bien sur, aujourd’hui, nous nous trouvons, comme je l’ai dit plus tôt, face à des défis dramatiques que nous devons affronter dans notre région. Compte tenu de l’importance majeure de l’Egypte pour la stabilité régionale, mais aussi de la précieuse expérience et connaissance de la région qu’a la Grèce en tant que pays européen, méditerranéen, nous avons eu aujourd’hui l’occasion de discuter des perspectives de cette coopération euro-méditerranéenne et de l’activité de la communauté internationale, précisément pour relever ces défis et trouver des solutions qui permettront de restaurer la paix et la stabilité dans la région.
Nous avons, en même temps, discuté de la nécessité de poursuivre notre coopération dans les organisations internationales. Du soutien mutuel que nous apportons à l’Egypte au sein de l’Union Européenne que celui que nous apporte l’Egypte dans la Ligue des Pays Arabes. En particulier, nous avons parlé de la nécessité de trouver une solution pacifique par la voie diplomatique, en Syrie et de construire les fondations de la réconciliation et de la démocratie dans ce pays. La nécessité d’une solution politique pour la Libye et la formation d’un gouvernement d’unité nationale. La nécessité de lutter efficacement contre le terrorisme qui se propage, malheureusement, en s’appuyant sur le fondamentalisme religieux. La nécessité, également, d’une solution juste et durable pour le problème Chypriote, dans le cadre des résolutions de l’ONU, mais aussi d’une reprise des pourparlers sur la question palestinienne, visant à la solution des deux états, avec une Palestine basée sur les frontières de 1967.
Demain, nous aurons le plaisir de participer au 3e Sommet de Coopération Tripartite Grèce, Egypte et Chypre. Nous avons la conviction commune que ce cadre tripartite renforce et valorise les opportunités de coopération entre les trois pays, il revalorise la relation euro-méditerranéenne et contribue à la stabilité de notre région. Il souligne, surtout, l’importance de la coopération régionale et le besoin toujours plus accru de son élargissement sur la base du Droit International, dans les moments difficiles que nous traversons.
La Grèce et l’Egypte, deux pays et deux peuples, deux anciennes civilisations de la Méditerranée qui ont inspiré la culture mondiale. Deux pays ayant un rôle géopolitique important, dans une région fragile et instable à la jonction de trois continents, unissent leurs forces pour la paix et la prospérité, pour la coopération et le co-développement.
Je suis, donc, très heureux que la visite officielle de notre cher ami, le Président al-Sissi inaugure une nouvelle ère dans les relations entre nos deux pays. Une relation qui je pense peut jouer un rôle catalyseur, non seulement pour les deux pays mais aussi un rôle catalyseur pour des développements positifs dans la région.