Entretien de Laurent Fabius avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères grec M. Evangelos Vénizélos
Cet entretien a permis d’évoquer les principaux enjeux de la présidence grecque du conseil de l’Union européenne. Les ministres ont eu un échange sur les questions prioritaires : croissance et emploi, union bancaire et approfondissement de l’union économique et monétaire, migrations, politique maritime, élargissement, Partenariat oriental ainsi que situation au Proche et Moyen-Orient.
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Propos du vice-Premier ministre et ministre grec des Affaires étrangères M. Evangelos Vénizélos
Une rencontre avec mon homologue français et mon ami Laurent Fabius est toujours un honneur et un plaisir parce que Laurent Fabius est une personnalité centrale de la politique française mais aussi de la politique européenne et internationale. Pour moi, cette rencontre était une occasion excellente pour la présentation des priorités de la Présidence grecque du Conseil de l’Union Européenne, comme vous le savez notre présidence de ce semestre est la cinquième présidence après l’adhésion de la Grèce à la Communauté Européenne, nous avons l’expérience, nous avons la mémoire institutionnelle d’exercer le devoir de la Présidence du Conseil comme un devoir européen parce que nous comprenons les priorités obligatoires de nos sociétés européennes et nous avons discuté avec Laurent Fabius de la nécessité de croissance, de l’emploi, du chômage des jeunes, de la nécessité de protéger la dimension sociale de notre Europe parce que notre devoir historique, idéologique et politique est de présenter devant les sociétés et le peuple européen une nouvelle narration qui concerne l’avenir de l’Europe après la crise.
Nous avons discuté aussi de la protection de notre territoire et aussi de la gestion des flux migratoires parce que nous subissons une pression vraiment très lourde, nous les pays méditerranéens. Nous avons discuté aussi des nouvelles règles de gouvernance qui concernent la zone Europe mais aussi l’Union Européenne des 28, la finalisation de la dite union bancaire est notre priorité surtout le mécanisme unique de résolution et nous avons aussi parlé de notre priorité horizontale qui est pour nous une priorité géographique qui est la politique maritime compréhensive de l’Union Européenne surtout la politique qui concerne l’énergie, l’environnement, la délimitation des zones maritimes dans la région méditerranéenne selon les règles du droit international et en liaison avec les communications déjà faites par la Commission Européenne. Nous avons aussi parlé des relations bilatérales, de la présence économique de la France dans l’économie grecque, financière et réelle. Nous avons aussi parlé des problèmes internationaux ouverts, surtout sur la Syrie qui est la priorité maintenant avant la Conférence de Genève II. La Grèce, comme Présidence du Conseil en coopération avec la haute représentante Mme Ashton, est tout à fait prête à participer parce que nous sommes membre et parti du courant central de la communauté internationale sur le problème syrien et surtout nous avons eu l’occasion de souligner la dimension humanitaire et aussi la nécessité de protéger l’environnement méditerranéen pendant l’opération de destruction de l’arsenal chimique syrien. Nous avons beaucoup parlé de l’Iran, nous avons beaucoup parlé de notre voisinage sud parce qu’il y a une crise globale dans la région et j’ai accepté avec grand plaisir la position de mon homologue français, la France est tout à fait prête à assister la Présidence grecque et nous attendons avec grand plaisir la visite officielle et amicale, simultanément, de mon ami et mon homologue Laurent Fabius à Athènes parce que cet échange de visite et de rencontre est toujours une très bonne occasion pour élaborer nos relations et pour lancer des idées et des projets pour le bien des deux pays, pour honorer notre amitié historique, culturelle et institutionnelle.
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères grec M. Evangelos Vénizélos, à l’occasion de sa visite à Paris, a également rencontré le ministre français de l’Economie et des Finances M. Pierre Moscovici le 13 janvier 2014.
M. Vénizélos a abordé de manière détaillée la situation actuelle de l’économie grecque et l’application du programme grec d’adaptation économique.
M. Vénizélos s’est particulièrement référé à la perspective offerte actuellement après la réussite de l’excédent primaire, pour la confirmation et l’officialisation de la viabilité à long terme de la dette publique grecque, qui est structurée de sorte à avoir un coût de service extrêmement bas. Cela est lié au tournant définitif vers la sortie de la crise et du mémorandum et au retour progressif sur les marchés.