Discours du Premier ministre Alexis Tsipras à la Conférence mondiale pour le climat COP21
Discours du Premier ministre Alexis Tsipras à la Conférence mondiale pour le climat COP21
Paris – 30 novembre 2015
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Votre Excellence,
C’est un plaisir pour moi d’être ici aujourd’hui à l’occasion de ce Sommet crucial qui se déroule à Paris. Paris, la ville qui a été frappée par le terrorisme. Nous sommes unis et déterminés à mener l’humanité dans une ère nouvelle de paix, de démocratie, de solidarité et de conscience environnementale. La COP21 se doit d’être une percée historique, il faut accélérer la transformation à l’échelle mondiale pour qu’on aille vers une société résiliente au changement climatique. Nous sommes ici pour prendre des décisions qui vont tous nous lier. Nous savons ce qu’il convient de faire, nous sommes ici pour décider comment nous allons le faire. La mondialisation capitaliste néo-libérale outre le fait qu’elle détruit le tissu social, nous dérobe également l’avenir de nos enfants. Elle ne cesse de porter atteinte à la base environnementale et écologique de la reproduction sociale et à cet égard la transformation écologique de nos sociétés environnementales, de nos sociétés directement liées aux changements sociaux dans la perspective d’une communauté mondiale dépourvue d’inégalités. On ne saurait avoir des décisions politiques pour l’avenir de la planète, des décisions qui se prendraient sur la base d’une optimisation des bénéfices. Nous ne pouvons pas laisser nos vies entre les mains des marchés et entre les mains des sociétés multinationales. La perspective environnementale devrait devenir un instrument de changement social. L’accord de Paris devrait nous fournir un régime juridiquement contraignant fondé sur la transparence, la responsabilité, la conformité, et que ceci s’applique à toutes les parties. En Grèce, en dépit de la crise économique et sociale, la question environnementale figure très haut dans notre programme politique. Environ 20% des Fonds structuraux décaissés par l’U.E. sont utilisés pour s’attaquer au changement climatique. Nous sommes une nation maritime, nous nous appuyons sur le commerce maritime qui est déjà le moteur de la croissance verte et qui est certainement le mode le plus efficace du point de vue de l’empreinte carbone pour les transports commerciaux. Nous pensons que l’Organisation Maritime Internationale devrait être l’autorité chargée de traiter des émissions de gaz à effet de serre produites par les navires. Les changements climatiques constituent une menace mondiale pour la sécurité, ses effets peuvent exacerber la concurrence pour les ressources et accroître les risques d’instabilité, de conflits. Des catastrophes naturelles intenses, la désertification, l’extrême pauvreté toucheront les classes sociales les plus vulnérables et entraîneront de nouveaux flux de réfugiés. La Grèce qui, à l’heure actuelle, vit une crise liée aux réfugiés sans précédent, qui est traversée par le désespoir humain, donne la priorité politique à la nécessité d’empêcher les risques de déplacement à cause de ces changements climatiques. J’espère que tous ceux qui sont ici réunis seront se montrer à la hauteur des circonstances. J’espère que nous ne permettrons pas aux générations futures de nous montrer du doigt parce que nous n’aurons pas su saisir l’occasion. Nous sommes ici pour prendre des mesures historiques et de les prendre ici et maintenant.
Texte de la traduction simultanée en français par la COP 21 du discours prononcé en anglais