Participation of the Permanent Representative in a commemorative ceremony on the 83rd anniversary of Κristallnacht
The Permanent Representative of Greece to the United Nations Office in Geneva, H.E. Mr Panayotis Stournaras, participated on November 9 in a commemorative ceremony on the 83rd anniversary of Κristallnacht, where he made the following speech:
Cérémonie commémorative de la Nuit de Cristal
Synagogue Hekhal Haness
Discours du Représentant Permanent de la Grèce,
Ambassadeur Panayotis Stournaras
Cher Rabbin, Excellences, Mesdames et Messieurs
C’est un honneur de me retrouver parmi vous aujourd’hui à l’occasion de la commémoration de la Nuit de Cristal. La Grèce, comme toute la communauté internationale, n’oublie pas et n’oubliera jamais le pogrom déclenché à l’encontre de Juifs allemands par les nazis lors de la nuit du 9 novembre 1938. Cet acte organisé, d’une brutalité extrême, a engendré des dizaines, voire des centaines de morts, de blessés et de viols.
De plus, 30.000 Juifs – des victimes et non des agresseurs – furent arrêtés, à cause du seul fait qu'ils étaient Juifs. Il ne faut pas oublier l’impact de cette sombre nuit sur la capacité de milliers de familles juives d’assurer leur subsistance, du fait du pillage et de la destruction de leurs commerces, en sus de leurs maisons et de leurs lieux de culte.
Le traumatisme que fût la Nuit de Cristal n’est pas la seule blessure que porte la mémoire commune juive. Au fil des siècles, les persécutions subies par les communautés juives à travers le monde sont innombrables.
Nous savons très bien que tous ces événements, qui ont marqué notre histoire, votre identité et culture, ne doivent jamais être oubliés et surtout, ce sont les millions de victimes issues de ces pratiques génocidaires qui ne doivent jamais être effacées de notre mémoire collective.
Nous sommes conscients qu’il s’agisse des événements qui sont gravés à jamais dans notre histoire, qui constituent un héritage des générations passées aux générations futures, un héritage qui doit survivre intact au fur et à mesure du temps. Pourtant, il n’en reste pas moins que c’est dans les moments les plus obscurs de l’humanité et de l’âme humaine que jaillit l’espoir pour l’avenir.
Dans ce contexte, je songe notamment à l’histoire de ce boxer juif grec de Thessaloniki, au nom de Salamo Arouch, qui a survécu aux camps de concentration, en aidant beaucoup de ces co-prisonniers à survivre à cet enfer sans précédent. Après sa libération, il s’est installé en Israël où il a vécu jusqu’à un âge très avancé.
Je pense également à la solidarité dans les camps de concentration, dont Primo Lévi fit notamment état au sujet des Juifs grecs d’Auschwitz. Ou encore aux chansons grecques dont les détenus changeaient les paroles pour faire passer des messages sans être compris par les gardes.
Pour toutes ces raisons, j’exprime de la part de mon pays, son soutien à la communauté juive de Genève, dans le cadre de notre présidence de l’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste. Lors de notre présidence, la Grèce a pour but d’éduquer non seulement la nouvelle génération mais aussi l’ensemble de la société sur ce que signifie l’Holocauste afin ce que ce dernier ne se répète plus jamais.
En outre, la Grèce, avec un sentiment de responsabilité fort s’engage à promouvoir le travail de l’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste, pour que cette dernière reste vivante dans les siècles, en ayant comme boussole ce verset du Talmud selon lequel «si on sauve une vie, on a sauvé l’humanité entière».
Je vous remercie.
Genève, le 9 novembre 2021